ACTES OFFICIELS. GARDE CIVIQUE. NOMINATIONS. Province de la Flandre occidentale. Mcnin. Lieutenant adjudant-major, le sieur Vanden Berghc (Polydore). Thourout. Lieutenant adjudant-major, le sieur Wau- tcrs (Ferdinand); Lieutenant quartier-maître, le sieur Minne (Jean Langhemarcq.Lieutenant adjudant-major, le sieur Courtens (Louis); Lieutenant quartier-maîtrele sieur de Casteker Désiré Passehendaele.Lieutenant adjudant-major, le sieur Van I!ee( François) Lieutenant qnartier-maîtrele sieur YandeWeghe (Frédéric). Un incendie terrible a éclaté le 6 de ce mois, 10 heures du soir, dans un moulin vent et écorces situé Lichterveldc, le long de la route de Bruges Roulers, et occupé par le sieur Delbeke. A minuit, le moulin, la maison, tout le mobilier et les marchandises étaient consumés par le feu. Le dommage parait s'élever près de 20 mille francs, et le tout était peine assuré pour 2 mille francs. On suppose que le feu a été communiqué au moulin par la sécheresse des engrenages qui se sont spontané ment enflammés. On lit dans la Gazette de Liège Nous sommes heureux de pouvoir constater de nou veau l'excellente situation de l'état sanitaire de notre ville. Sur une population de 75,000 habitants, l'état civil n'a eu constater, pendant le mois de novembre dernier, que 104 décès, dont 45 garçons, 50 filles, 50 hommes et 50 femmes, tandis que les naissances ont atteint le chiffre de 202dont 116 garçons et 86 fillesce qui donne un excédant de 58 naissances sur les décès. M. Caussidière vient de faire paraître ses mémoires justificatives sur les événements de juin. On y trouve des explications sur la tentative de Ris- quons-Tout. L'ex-préfet de police n'exprime qu'un regret, c'est que l'expédition n'ait pas réussi. M. Caussidière avoue ingénument qu'il désirait que l'expédition se fit plus sérieusement et sur des bases plus larges. EXTÉRIEUR. FRANCE. Paris, 9 décembre. Depuis hier, il y a un mouvement considérable dans la population parisienne. Toute la journée, il y a eu des groupes consi dérables la Porte Saint-Martin et la Porte Saint-Denis, sur la place de Grève et les quais, sur la place Vendôme. Pendant toute la soirée, cette dernière place et les rues de la Paix et de Castiglione ont été remplies de monde. Mais on ne remarque dans ces groupes ni cris, ni mena- ees, ni disputes. Aujourd'hui, une foule de citoyens remplissent les mairies et les sections pour retirer les caries d'électeurs. La plus grande tranquillité règne partout. Ainsi se dissipent les craintes que l'on avait con çues. Le temps est magnifiquele temps d'une transpa rence et d'une placidité qui semble se communiquer aux âmes. Espérons que ce calme se maintiendra et que tout le monde, quel que soit le résultat du vote, se soumettra loyalement la légalité. C'est la réunion du Palais-National qui a fait passer la grande majorité des partisans du général Cavaignac dans hi commission du conseil d'état. On commence croire que le nombre des votants aux 10 et 11 décembre ne dépassera pas cinq six mil lions sur 10 millions d'inscrits. La fusion qu'on annonçait comme probable entre lessocialistes et les démocrates n'a point eu lieu. Le Peu ple continue d'exalter exclusivement la candidature de M. Raspail; la Réforme ne veut entendre parler que de celle de M. Ledru-Rollin. Seule la République admet concurremment les deux candidats, et dit ses lecteurs Devine si tu peux, et choisis si tu l'oses. P. S. En ce moment (4 heures), la tranquillité la plus parfaite règne Paris. La journée est magnifique, et tou tes les promenades sont encombrées. Nous avions annoncé que M. le maréchal Bugeaud était retenu la Durantie par une indisposition assez grave, nous apprenons aujourd'hui que le maréchal, quoique toujours souffrant, partira de Périgueux après avoir déposé son vote, et arrivera Taris dans la journée de mercredi. On annonce que des ordres ont été donnés pour que des troupes se missent en marche et vinssent se mettre en tête des différentes lignes des chemins de fer. La Liberta annonce qu'après uneconfércncc tenue en tre les amiraux Baudin, Parker, et les ministres étrangers Rayneval et Napier, l'amiral Baudin se serait embarqué sur le Pluton pour aller rendre visite au pape Gaëte. Le gouvernement a reçu la dépêche télégraphique suivante M. de Corcellcs a été présenté au pape par M. d'Harcourt. Sa sainteté a paru vivement touchée de la résolution généreuse du gouvernement français. Elle désire visiter la France et annonce l'intention for- melle de s'y rendre aussitôt que les circonstances le permettront. Les troupes réunies Ilomèguesont inutiles la mission. Par suite de la tournure qu'ont prise les affaires de Rome, le gouvernement Français a fait rentrer Mar seille, l'expédition commandée par le général Mollicre. Les bâtiments qui portaient cette expédition, n'avaient d'ailleurs jamais quitté la vue des côtes de Marseille. Quelques rassemblements, mais moins nombreux qu'on ne le dit, se sont formés hier sur divers points de Paris. Les groupes qui les formaient étaient généralement inoffensifs; mais comme ils nuisaient la circulation, et qu'ils empêchaient l'entrée de plusieurs cafés et bouti ques, quelques patrouilles de gardes nationales ont été mises sur pied et les ont dissipées. Des désordres ont eu lieu rue Mouffctard par suite de rixes entre les mobiles et la ligne. L'ordre a été faci lement rétabli. Le colonel de la garde républicaine a été remplacé ce matin. On annonce en ce moment une dépêche télégraphi que qui annonce que le pape a fait témoigner la France, sa gratitude pour l'offre d'hospitalité qui lui a été faite. A l'hôtel des Invalides ,?qui compte près de trois mîjle vieux braves, il y a eu une réunion électorale dans presque toutes les chambres. Deux mille soixante-six vo tants se sont prononcés pour Louis-Napoléon Bonaparte, deux cents environ se sont abstenus. Événement On lit dans la Liberté (de Lille): Une manœuvre dont lés honnêtes gens de tous les partis flétriront la déloyauté avait été employée pour nuire la candidature de Louis Bonaparte. Une mul titude de bulletins portant le nom de Napoléon-le-Bon était répandue depuis la veille dans la ville et dans les faubourgs. Quelques électeurs crédules s'y sont laissés prendre, ignorant que ces bulletins n'avaient aucune valeur. De semblables bulletins étaient encore distribués sur la Grand'-Place au moment du vote par deux colporteurs; la police a cru devoir au nom de la morale publique en arrêter l'émission, el les deux distributeurs ont été con duits chez le commissaire où un procès-verbal a dû être dressé. Le Constitutionnel annonce ce malin qu'hier la porte de tous les locaux où se réunissaient les électeurs, on a trouvé d'inombrables débris de bulletins, portant les noms de MM. Ledru-Rollin et Cavaignac. La République, de son côté, annonce qu'en tous lieux le pavé et le bitume étaient jonchés de bulletins lacérés de MM. L. Bonaparte et Cavaignac. Le Bien Public seul convient douloureusement qu'on ne voyait nulle part de bulletins entiers ou non, qui por tassent la désignation de M. Lamartine. La Gazette de France s'inscrit formellement aujour d'huinon-seulement contre le principe républicain, mais contre la constitution elle-même. Suivant la feuille légitimiste, les voix pour M. le général Cavaignac sont des voix d'employés, et, par conséquent, ne comptent pas. Mais ce n'est rien encore, l'assemblée doit être dis soute immédiatement après le vote de la présidence.C'est ce que la Gazette de France affirme très-sërieusemenl dans son premier-Paris. Quant la constitution, c'est une vieillerie dont il ne faut tenir aucun compte la France choisira et fera elle-même la constitution qui lui convient. On lit dans le Nouvelliste de Marseille: Plusieurs journaux de cette ville ont annoncé hier l'é- choucmcntdu vaisseau Jemmapcs, dans la baie de Naples. Nous sommes heureux de démentir ce bruit fâcheux. Les journaux légitimistes annoncent la publication d'un livre intitulé Politique Royale en France; on dit tout bas que l'auteur anonyme de cet ouvrage est le comte de Chambord. Plusieurs personnes ont reçu de M. Louis Blanc le chapitre IV d'une brochure encore inédite. Cette publi cation tend établir que la présidence estdans l'état de nos lois et nos mœurs, une institution plus funeste que la monarchie. On dit h l'assemblée que deux colonels de légion sont allés aujourd'hui demander au conseil des ministres le remplacement du général Changarnier, disant que l'or dre ne pourrait être maintenu qu'autant que la garde na tionale saurait avoir un chef dévoué l'ordre de choses actuel. A propos du retard de six heures apporté samedi au départ des malles-postesun journal cite le fait sui vant: Le jour de la mort de M. le duc d'Orléans, le roi de manda que le départ de la poste fut retardé d'une heure afin de pouvoir expédier le soir même un récit officiel de l'événement; le cabinet s'y refusa. La soirée d'hier a été passablement tumultueuse, sans que cependant l'ordre ait été troublé; les groupes étaient assez nombreux, mais en général fort inoffensifs. Bon nombred'électeurs paraissent indécis, eton commence croire qne le nombre des votans sera beaucoup moins considérable qu'on ne l'avait présumé d'abord. Ce matin l'aspect de la ville est tout-à-fait calme, et si des précautions sont prises contre toutes les éventualités de désordresl'autorité s'abstient très-sagement de toute manifestation alarmante. Il y a dans les esprits en ce mo ment une telle irritabilité que toute démonstration exté rieure de force serait regardée comme un acte d'intimi dation ou de provocation. On vote partout paisiblement. On assure que si quel ques pensées d'émeute ont existé de la part d'un certain partitous les projets de ce genre ont été contrcmandés par les comités supérieurs pendant la nuit dernière, la suite de la séance de l'assemblée nationale. On assure que le plan de l'insurrection que M. Dufaure a annoncé la garde nationale, aurait consisté s'em parer de nuit de tout le 2e arrondissement, celui que Blanqui et Barbés ont si souvent dénoncé aux colères et aux vengeances. On aurait commencé par désarmer la garde nationale, et maître de ce point qui a toujours été le quartier-général des conservateurs, on comptait facile ment dominer tout Paris. Bien qu'on sache que le général Changarnier est très- engagé avec les bonapartistes, on n'a pas hésité lui laisser le commandement de Pariset on ne doute pas qu'il n'y fasse respecter l'ordre aussi fermement que qui que ce soit. Un des plus curieux spectacles qu'offre Paris en ce moment est sans contredit celui des rues et des boulevards qui sont littéralement jonchés de bulletins de votes de toutes les opinions. On peut bien estimer 20 ou 25 mil lions le nombre de ces bulletins qui font ressembler nos trottoirs un plancher de théâtre sur lequel on a voulu avec des petits papiers déchirés figurer un temps de neige. M. Ledru-Rollin, la fin de 1a séance d'hier, a for mellement dénoncé le directeur actuel de la police géné- Qui prouvait que le gueux le traître, avait fait un marché avec les gens de justice et allait nous vendre, moyennant qu'il aurait la vie sauve et une bonne récom pense. Tu vois bien que ces idiots qui ne disent pas un mot de raison, ont parfois le don de seconde vue, et qu'il faut les respecter. Charlotte était en effetune pauvre fille privéede raison, qui s'était attachée aux pas de Mandrin lorsque celui-ci sur les limites de la Franche-Comté, avait quitté les con trebandiers dont il faisait partie pourse former une bande lui, et l'avait suivi dans toutes ses excursions avec la fidélité intelligente et tendre d'un chien. Parmi les personnes qui se détachaient de la masse des soldats, nous ne parlerons guère du pauvre Durosiersi dépareillé dans cette enceinte guerrière. Ce brave jeune homme jouissait Clermont d'une grande réputation dans l'état de coiffeur, et Mandrin l'a vait fait enlever et transporter dans son camp, afin d'avoir toujours sous sa main un perruquier habile qui pût le coiffer la mode du temps. Durosier, qui avait si chèrement payé sa gloire, jouis sait cependant d'une existence assez douce parmi les bri gands. On lui laissait volontiers une liberté dont il lui était impossible de profiter pour s'évader. D'abord il croyait que les bandits alliés du démon le retenaient au milieu d'eux par une puissance surnaturelle ensuite n'étant ja- l'énorme crinièreaux moustaches et la barbe faites de poils de sanglier, s'adoucir, se plier aux soins d'une mère qui veille sur un nouveau-né, de voir ce regard d'a mour tombant de ces yeux fauves hérissés de noirs sour cils, ces rayons de joie pure errants sur cette sombre face, d'entendre cette voix rude balbutier une mélodie délicate et tendre. La seconde personne demeurée non loin de Mandrin était une jeune fille d'une beauté vierge, d'une fraîcheur d'enfant. Elle portait le costume des montagnards du Dauphiné, une robe de laine bleue, bien collante, comme celles qu'on voit aux saintes dans les anciennes peintures de chapelles, une cornette attachée sous le menton et un grand chapeau rond par-dessus. Assise dans le creux d'un rocher pour s'abriter du vent, elle tenait sur ses genoux le sabre du capitaine, dont elle venait de nettoyer et de lustrer les fines ciselures, et semblait se mirer dans sa large lame pure comme l'onde. Deux hommes de la troupe passaient près d'elle. Tu peux te regarder, va, Lolotte, dit l'un d'eux, tu es toujours aussi vermeille et aussi gentille. Elle leva sur lui le plus limpide regard, et répondit: Capitaine Mandrin... capitaine Elle ne te comprend pasdit le second bandit. C'est vrai, la pauvre idiote Et voilà pourquoi ces gens-là sont toujours si frais et si bien portants point de pensées, point de soucis, point de mauvais sang chaque j our leur fait de la santé. Elle leva encore une fois la tète, et répéta avec un beau sourire d'enfant Louis Mandrin... capitaine... Voilà pourtant deux ans quelle nous chante la même chanson C'est si bêteles idiots Il y a dans ces êtres là quelque chose d'extraordi naire, vois-tu. Où en serions-nous maintenant, si l'année passée nous n'avions eu cette fillette avec nous. C'est pourtant vrai... cette petite tête, qui n'a pas plus de cervelle qu'une linotte, a sauvé tout un camp de braves soldats. Tiens, c'était précisément dans ce mois-ci, au cœur d'une nuit d'orageet nous dormions profondément quand nous avons entendu ce coup de feu partir dans la forêt Et en courant au bruit, nous avons trouvé un de nos camarades étendu raide mort dans le bois,... et rien de plus... personne autour de lui qui put avoir fait le coup... Et puis un peu plus loin nous avons trouvée Lo lotte fourrée dans les broussailles, qui tenait encore la carabine avec laquelle elle avait tiréet qui disait de sa voix si gentille Le loup... le loup... tué le loup... Nous voulions la battre, la pauvre petite, mais le capitaine l'a défendue; et en dépouillant notre camarade pour l'enterrernous avons trouvé sur lui cette fameuse cttrc...

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2