raled'êtrc venduà la régence et l'Angleterre. Un journal
prétend qu'à l'instant même 31. Dufaure a donné l'ordre
qu'on s'assurât de la personne de M. Carlier, et qu'il a fait
inviter M. Ledru-Rollin préciser contradictoirement et
justifier ses accusations. Je ne crois pas que les choses
se soient passées tout-à-fait comme on le raconte mais il
est impossible que l'attention produite par M. Lcdru-
Rollin la tribune n'ait pas de suites. 31. Carlier est un
homme d'une grande énergie personnelle, et s'il laissait
tomber l'accusation portée contre lui, il faudrait le croire
trois fois coupable.
ESPAGNE. Madrid, 3 décembre. Toutes les
correspondances des provinces s'accordent dire que la
cause de îlontemolin tente en ce moment ses derniers et'
suprêmes efforts. Les chefs ont déjà pu constater que leur
drapeau était impopulaire. Les populations demeurent
indifférentes ou sont hostiles en présence de cette levée
de boucliers faite par les carlistes d'un commun accord
avec quelques républicains. Il se pourrait, raison de la
nature connue du terrain, que la faction Montcmoliniste
se soutint encore une partie de l'hiver dans la haute
Catalogne; mais l'habileté connue du général Manuel de
la Conchaqui dispose de 20 bataillons de plus que son
prédécesseur, finira par triompher des obstacles et par
pacifier cette province. Il serait peut-être d'une tactique
d'isoler l'insurrection Catalane; on en viendrait plus faci
lement bout ce serait aussi un moyen de porter des
coups décisifs la contrebande qui, en Catalogne, .n'est
pas étrangère ce mouvement 'insurrectionnel, précisé
ment parce que ce mouvement favorise ses opérations
aventureuses et lucratives.
Si l'on voulait au fond analyser les éléments réels dont
se composent les factions catalanes, on y trouverait dans
leurs rangs au moins autant de contrebandiers que de
Montemolinistes ou mutinés. Le général Manuel de la
Concha possède toutes les qualités nécessaires pour con
tribuer puissamment délivrer le pays de celte double
plaie.
Il paraît certain d'ailleurs d'après des correspondan
ces de Londres que les ressources pécuniaires du comte
de Slontemolin sont bien près de s'épuiser. L'activité
conque de Cabrera, sans le nerf de la guerre, ne pourra
rien.
ITALIE. Rome, 30 novembre. S'il faut en
croire un bruit général, un consistoire secret se tiendrait
le 2 décembre Gaëte.
Rologne paraît décidé ne pas suivre l'exemple de la
capitale, et le général Zucclii s'y trouve la tête de
troupes avec l'intention de ne pas accepter les faits qui
viennent de s'accomplir.
De son côté, Rome est assez tranquille, et l'assemblée
continue ses séances, qui n'offrent rien de bien intéressant.
Le pape ne s'est pas rétiré au château de Caserte près
de Naples, ainsi qu'on l'avait annoncé. Il est resté
Gaëte, et rien ne fait supposer ce qu'il veuille habiter
cette ville.
Une dépêche télégraphique que nous recevons
l'instant même, nous apprend que ce matin le souverain
Pontife a béni dans l'église de laTrinité le roi, la reine, les
princes de la famille royale, la garnison, les équipages de
vaisseaux de guerreainsi que toute la population de
Gaëte.
La Liberia de Naples du 28 assure que le Pape se
rendra incessamment dans cette ville. Selon le jour
nal officiel du 27, les cardinaux Patrizi, Asquini, Veszar-
delli, Ugolini, Lambruschini, Ottini et Piccolomini sont
arrivés Naples et sont logés dans différents couvents.
On attendait aussi les cardinaux Biario, Sjorza et Ber-
netti, qui, le 18, avaient déjà pris leurs passeports.
Le dernier acte, patriotique de l'opposition a porté
ses fruits. Le ministère de la Camarilla, de la médiation,
de l'opportunité des lois a cessé d'exister.
Après la déclaration consciencieuse des députés indé
pendants, après la protestation solennelle du Piémont, de
la Ligurie et de la Savoie, et les dernières élections anti
ministérielles, après la non-réélection du ministre Bou-
mais sorti de l'enceinte de Clermont, il y avait pour lui
dans les aspérités de cet âpre désert des barrières infran
chissables, il n'aurait jamais osé poser le pied sur un gla
cier, et serait tombé en franchissant le moindre fossé.
Dans la partie de la montagne occupée par les contre
bandiers se trouvait la source qu'on a nommée depuis
Fontaine-Ardente. C était près de la quon voyait sans
cesse, isolé et soucieux, le nomme Faustcr, grand maigre,
plutôt rouge que blond, et n'ayant d'autre couleur sur sa
mine blafarde que les taches rousses abondamment jetées
par le soleil. Personne ne l'aimait dans le camp.
Ses habitudes de sauvagerie et de sobriété faisaient in
jure aux camarades et puis, quoique entré jeune homme
chez les contrebandiers, il était fils d'un brigadier de
maréchausséela race la plus antipathique aux voleurs.
Mais certaines qualités le rendaient très-utile la
troupe nul ne possédait aussi bien que lui la topographie
des sentiers détournés, des gués de rivières, des défilés
inconnus nul ne savait aussi bien passer les marchan
dises, faire faire de fausses courses aux employéséviter
les brigades, quant on n'était pas assez fort pour les atta
quer en face et quoiqu'il employât plus de ruse que de
bravoureil menait toujours bien ses entreprises. Le
capitaine, qui appréciait ses services, lui avait donné plu
sieurs grades dans sa troupe, et les soldats étaient forces
de reconnaître qu'il les méritait par ses talents.
Cependant, quand ils le voyaient ainsi pensif, fumer
sa pipe pendant de longues heures sous des noirs sapins
■BaaBMBnMBMB—BB—
compagni et la non-élection de Tozzelli, il était évident
que le ministère ne pouvait plus tenir sans être exposé
un coup semblable celui qui a renversé dernièrement
les cabinets de Florence et de Rome. Le gouvernement a
agi constitutionnellement dans ces circonstances. La poli
tique du nouveau cabinet doit être celle-ci disposer
matériellement et moralement le pays et l'armée re
commencer la guerre de l'indépendance que le ministère
Revel-Pinelli cherchait par tous les moyens rendre im
possible.
Conclure le plus tôt qu'il sera possible la fédération
avec Rome et la Toscane; maintenir avec fermeté sur le
vœu populaire qui la fortifiera éternellement l'existence
du royaume italien. Le nouveau ministère qui pourra ré
aliser ce programme serait un ministère Gioberti. Nous
demandons instamment qu'il soit chargé de composer un
cabinet. Seul, un tel ministère pourra s'entendre avec les
ministères de Rome et de Toscane.
[Concordia (de Turin) du 3 décembre.)
PIÉMONT. Le ministère Pinelli se retireet
Turn chacun jette les yeux sur Vincent Gioberti. Le 4
au soir, plus de mille citoyens se sont rendus en bon or
dre l'hôtel où il demeure, ils ont crié: Gioberti au
ministère! Vive l'indépendance! Le peuple se rendit en
foule sous les fenêtres de Charles-Albert, et entonna en
masse l'hymne Monte ton coursier de bataille, en tire
ton épée
AUTRICHE. Les troupes croates de Wolfstab, en
Hongrie, ont pénétré sans résistance jusqu'à Nicolsthal.
Les paysans se sont laissé désarmer. Suivant des nouvelles
de Presbourg, les avant-postes du lieutenant-feldmaréchal
impérial Simonich et les insurgés hongrois en sont venus,
le 29 novembre après-midi, non loin de Prcsbourg, une
bataille qui a duré deux heures, mais dont le résultat n'a
pas été grave. On a entendu de Vienne la canonnade.
Les troupes hongroises ont quitté subitement Prcsbourg
le 30 novembre et se sont retirées, sans avoir été attaquées,
dans l'intérieur du pays, après avoir désarmé la garde
nationale de Presbourget emportant ses armes, ainsi
que 130 canons. Cette retraite soudaine a, dit-on, pour
cause que les Hongrois ne peuvent se confier aux Pres-
bourgeois, et, d'un autre côté, qu'ils attendent l'arrivée
de l'armée du prince AVindischgratz. Des personnes bien
instruites assurent que les Hongrois sont Wiselbourg,
position avantageuse penr eux. Le ministre de la guerre
Messaros est en fuite.
L'attaque générale contre la Hongrie le long des fron
tières a dû, conformément au plan d'opérations conçu au
quartier-général du prince Windischgratz, avoir lieu le 3;
le prince se propose de s'avancer contre Bade-Pcslh
marches modérées, mais non interrompues. Le 5 et le 7
sont désignés pour des attaques renouvelées et Ton espère
avoir étouffé cette année l'insui-rccliofi hongroise. A Prcs
bourg et Oedenbourg, on penche se soumettre, et,
dans cette dernière ville, les corps francs ont dû désarmer
les habitantstandis qn'à Presbourg une grande partie
déposaient volontairement leurs armes.
La grande excitation produite par la contribution que
le feldmaréchal Radetzky a imposée en Lombardie, Ta
forcé, sinon de retirer cette mesure, du moins de la sus
pendre.
On écrit de Vienne, que le nouvel empereur d'Au
triche, François-Joseph-Charles, a été élevé par un fran
çais, le comte Henri de Bombcllcs. Le comte de Bombelles
était ambassadeur Turin, quand en 1833, il fut appelé
Vienne pour y diriger l'éducation du jeune archiduc,
qu'il n'a jamais quitté depuis cette époque. Le gouverneur
de l'archiduc François-Joseph est ùls de Mgr. de Bom
belles, éveque d'Amiens, et frère du comte Charles de
Bombcllcs, qui épousa en troisièmes noces, l'impératrice
Marie-Louise, archiduchesse de Parme.
Erherfelo, 3 décembre. Un grand nombre
d'habitants de notre ville ont résolu d'adresser ou roi, par
suite de l'octroi de la constitution, une adresse d'adhé
sion et de remerciements. Gazette d'Elbe.)
ROUÊIHE, Prague. Notre ville a été surprise
au bord de cette fontaine sur laquelle voltigeaient des
flammes, ils disaient que Faustcr entrerait bien vite en
enfer par cette porte, s'il suffisait de leurs vœux pour l'y
pousser.
Maintenant venons au prince de ce sauvage royaume.
Ce terrible chef de brigands, que dans toute la contrée
on croyait un monstre effroyable de vices et de laideur
était un beau jeune homme de vingt-six ansd'une taille
élevée et élégante, d'une figure parfaitement régulière il
avait de longs cheveux noirs ondoyants sur un front d'une
éclatante blancheur, d'admirables yeux bleus voilés de
cils noirs, des formes souples et gracieusesune main
d'une distinction parfaite.
Le courage militaire qu'il avait déployé pendant les
premières années de sa jeunessedans l'armée d'Italie,
donnait sa physionomie une audace franche et noble
qui appartenait mieux un loyal chevalier qu'à un voleur
de grands chemins un esprit naturel animait en même
temps ses traits et achevait de leur donner l'expression la
plus séduisante.
Assis comme nous l'avons dit sur un banc de granit
l'entrée de sa eaverne, il portait un habit bleu la fran
çaise, simplement galonné d'argent, et un beau manteau
noir garni de fourrure.
La pose penchée de sa tête, le gonflement des veines de
son fi'ont, la légère teinte de pâleur répandue sur ses
traits, l'immobilité de son attitude, tout annonçait qu'il
était livré depuis quelques instants cette méditation pro-
irimi—rrrr—1m. m
hier par l'arrivée de l'empereur et de l'impératrice. Us
spnt arrivés par un convoi extraordinaire 11 '/4 heures
du soir.
Le prince de Windischgraetz et le ban Jellaehieh
avaient été appelés hier Ollmutz. L'empereur les in
forma que lui et l'arehiduc Erançois-Charles, son frère,
abdiquaient en faveur de son neveu François-Joseph.
Après cette ouverture, LL. M3I. se rendirent la station,
où un convoi spécial était préparé. Des grenadiers for
maient la haie, ils pleurèrent lorsque l'empereur passa.
Il paraît que ce sont les affaires de Hongrie qui ont
motivé l'abdication. L'empereur sentait qu'il était tombé
dans trop de contradiction au sujet de la question hon
groise, et Ton espère que le nouveau souverain pourra
aplanir pacifiquement les complications en Italie et en
Hongrie.
L'empereur est gai et satisfait, et a dit la députation
de. la bourgeoisie de Prague, qu'il espérait vivre en paix
ici. Il est décidé y fixer sa résidence permanente. Il
fixera deux jours de la semaine pour recevoir les visites.
On écrit d'Anvers:
Lundi dernierun bateau est parti quatre heures
pour Boom. Il y avait bord le batelier, sa femme, ses
deux fils et six passagers. Jusqu'icion n'en a pas de
nouvelles, et, par suite du gros temps qui a régné, on
craint que le bateau n'ait chaviré et que les personnes qui
le montaient n'aient péri.
Le chef d'une des familles qui honorent le plus la
Belgique artistique, M. J.-B. Geefs, vient de mourir l'âge
de 70 ans.
On assure que deux de nos meilleurs écrivains,
français et flamands, viennent de s'associer pour la créa
tion d'un théâtre essentiellement national en Belgique.
Les pièces de ce théâtre, toutes empruntées pour le fond
aux chroniques et légendes du pays, auraient pour objet
exclusif de peindre, sous les couleurs les plus vives, les
mœurs traditionnelles et les vieux usages des populations
de la Flandre ou du pays de Liège; elles paraîtraient tour
tour sur la scène et en brochure dans les deux langues.
Cet idée nous semble mériter un sérieux examen.
Un fait extraordinaire vient de se passer près de
Ladèvc. Depuis quelque temps des arrestations nom
breuses avaient lieu sur la route de Gignac; elles étaient
exercées sur des voitures publiques, des charretiers et des
marchands de Paris, sans qu'on pût soupçonner qui
pourrait être l'auteur de ces attentats. Aussi qu'elle n'a
pas été la stupéfaction générale, quand on apprit qu'une
descente de justice avait eu lieu au château de Mostuc-
jouls, près Gignac, pour arrêter les propriétaires de ce
château accusés d'avoir commis ces attaques. Aujour
d'hui le comte de âlostucjouls et son père sont sous les
verroux de la prison de Montpellier.
M. Lions, pharmacien Louvier, se promenait dans
son jardin avec un enfant du voisinage, âgé de quatre
cinq ans. Le petit promeneur s'avisa de cueillir plusieurs
haies de belladone et de les manger en cachette. Pendant
la nuit, il tomba malade et expira au point du jour. Les
fruits de cette plante, qui ressemblent a de petites cerises
très-appetissantes, font chaque année plusieurs victimes.
Unrcmèdcexccllcntconlrecetempoisonucment, pourvu
qu'il soit employé temps, est de faire prendre au malade
cinq ou six tasses de cai'é noir bien sucré, coup sur
coup, sans préjudice de l'eau chaude, et des chatouille
ments dans la gorge avec une barbe de plume.
Voici un fait de longévité rare
Le sieur Joseph Petit, cultivateur Tourcellcs, près
Versailles, est né le 22 novembre 1744, il est par consé
quent âgé de 104 ans 2 jours. Quoique aveugle depuis
quelques années, il garde encore ses bestiaux et admi
nistre fort bien sa ferme. 11 possède trois garçons et une
fille. L'aîné de ses fils est âgé de 77 ans, le second de 74,
et le troisième de 71 sa fille a G3 ans.
Il y a deux ans seulement qu'il fit ses enfants le
partage du petit héritage qu'il tenait de son père, mort
93 ans.
fonde dans laquelle on le voyait avec étonnement plongé
depuis plusieurs jours. Une de ses mains servait de point
d'appui son front l'autre soutenait encore contre son
genou la tige d'une magnifique pipe d'ambredont le
loyer éteint laissait évanouir dans l'air son dernier flot de
vapeur sans cet accessoire, qui était pour ainsi dire l'at
tribut du contrebandierMandrin eût plutôt ressemblé
un souverain dans sa cour qu'à un chef de bandits au
milieu de son camp.
Derrière lui, la portière soulevée laissait voir l'intérieur
de sa grotte.
C'était un souterrain creusé irrégulièrement dans la
montagne, arrondi dans le haut, et prenant jour par une
ouverture naturelle creusée dans le roc.
La muraille était tendue de damas et ornée avec goût
de ce que les bandits avaient enlevé de plus précieux dans
leur butin. Deux lances du plus beau travailcroisées
la pointesoutenaient des rideaux brodés de fleurs d'or
sur un lit de même étoffe près de làétait une riche
toilette, couverte de linge d'une finesse extrême, et de
précieuses essences; aux paroisse voyaient suspendues
des glaces de Venise, des armes magnifiques, des pipes
orientales; de toute part se répandaient des vases du
Japon, des urnes garnies de fleurs, des cassolettes de par
fums de la voûte descendait une lampe de vermeil, chef-
d'œuvre enlevé quelque saint temple, qui éclairait
maintenant la caverne du brigand.
La suite au prochain n°.