JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 705. 8e Aimée. Dimanche, 17 Dcccinhrc 1848. Vires acqujrileimdo. INTÉRIEUR. Le capitaine Mandrin. BBB ABONNEMENTS Y près (franco), par trimestre, 3 francs 50 e. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames, la ligne 50 centimes. Le Proches parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. sass YPRES, le 10 décembre. L'OCTROI SUR LES BIERES. Il faut que nous revenions sur cette question ne serait-ce que pour relever les impudentes allégations de l'industriel qui plaide une cause perdue sans retour. Si ce n'est dans l'intérêt de la vérité et pour ne pas laisser la cupidité chanter victoire, nous n'aurions nullement be soin de rétorquer les dernières assertions du brasseur dont il s'agit. Cependant, nous le ferons brièvement et nous citerons des autorités qui prouveront que les argu ments de notre contradicteur sont de misérables chicanes. Répétons encore une fois que le brasseur connaissant la •contenancede sa chaudière, peut déclarer dans les limites du règlement, c'est-à-dire avec une latitude de P- °/o> ce qu'il aura entonner. Ce ne peut être qu'un brasseur ne connaissant pas son métier, qui se trouverait dans l'impossibilité de faire sa déclaration d'entonnement. L'habitude fait apprécier l'effet de l'ébullition, la diminu tion qui pourrait avoir pour cause le passage par les bacs de refroidissement. Toute cette histoire d'inventions an glaises jetées au milieu de son plaidoyer, ne tend qu'à faire dévier la discussion. Rien de plus facile que d'accuser quelqu'un de. s'être fourvoyé, mais encore ne doit-on pas oublier ce qu'on a écrit, et finir par donner raison aux arguments de votre adversaire. Le brasseur-publiciste qui ne se fourvoie pas, parce que brasser est son métier, mais qui se garde bien de dire la véritéet dont nous suspectons la bonne foi, comme nous avons le droit de suspecter les motifs qui l'ont guidé dans ses réclamations, finit tort, par baser sur des chiffres que nous avons avancés hypothéti- quement, la parfaite justesse qu'il y aurait abroger le règlement et fixer la retenue 25 ou 50 p. °/0. Mais nous comprenons très-bien que cette prime de 75 ou 70 p. 0/0 du droit de fr. 2-05 par hectolitre, conviendrait parfaitement certains brasseurs, d'autant plus que les trente com munes qui restituent, ne rendent que de 10 05 p. du montant de l'impôt nominal et en présence surtout de l'arrêté royal, en date du 50 novembre 1848, qui auto rise le Conseil communal de Liège réduire 90 centimes le taux delà restitution accordé aux brasseurs, tandis que le droit est de fr. 2-50. Si la ville d'Yprcs suivait les conseils de l'industriel en questionelle devrait rendre par hectolitre fr. 1-50 fr. 1-50, tandis qu'à Liège, on ne doit restituer que 90 centimes pour un droitde fr. 2-50, taux qu'on peut évaluer environ 27 p. du montant de l'impôt. Si l'on veut que l'article 7 de l'arrêté du 10 No vembre 1826 soit pleinement exécuté, comment se fait-il V. LE CAMP DE MANDRIN. (Suite) Mandrin se leva et approcha de ses lèvres ce petit sifflet d'argent qui appartenait autrefois la noblesse, et qui fut depuis entièrement affecté aux voleurs. A la même minutetoute sa troupe se trouva rangée autour de lui. Voici l'ordre du jour, camarades, dit-il, il s'agit de l'exécuter l'instant même. Nous avons dans les souter rains peu près pour 200,000livres de fausse, monnaie; nous avons pendant quatre années travaillé établir des forgesdes creusetsdes balanciers pour renouveler et perpétuer ces richesses. Vous allez prendre ces 200,000 livres et les jeter dans le gouffre qui est l'entrée des ca vernes vous allez prendre des marteaux, briser en mille éclats les instruments qui nous servaient la fabrication de ces espèceset en précipitant les fragments dans l'a bîme, afin que jamais une nouvelle pièce de fausse mon naie ne soit battue par nos mains. A ces mots, l'étonnemcnt changea les soldats en statues, sur les visages desquels la stupeur était peinte mais pas que onze communes octroi sont autorisées ne rien restituerprobablement parce que les restitutions ab sorbaient le revenu du droit. L'industricl-brasseur trouve mauvais que nous ayons montré de la sollicitude pour certains brasseurs qui ont signé une pétition dont quelques finauds comprenaient toute la portée il la qualifie de niaiserie. C'est fort com mode et cela dispense de toute autre argumentation. En examinant l'arrêté du 10 Novembre 1826, on peut se convaincre que deux systèmes pour la restitution y sont indiqués. Une restitution l'exportation partielle d'une quantité moindre qu'un brassin entier se trouve ordonnée par l'article 7. C'est la plus favorable aux bras seurs, et celle que l'industricl-brasseur dont les plaidoyers nous occupent, voudraient faire appliquer ici. Mais l'art. 12 indique un mode de restituer, quand il s'agit d'un brassin entier et, dans cette hypothèse, il ne peut être ac cordé de décharge plus élevée que jusqu'à concurrence du montant des centimes additionnels dûs pour le brassin sans avoir égard la quantité de bière que le brassin a produite. 11 est donc clair que l'arrêté du 10 Novembre 1826, n'entendait nullement faire restituer plus qu'on n'avait reçu, ce qui était facile d'exiger avec le mode établi par l'art. 7. On a donc basé le règlement communal de ma nière échapper aux conséquences que devait avoir l'art. 7, et conformément l'esprit de l'»rt. 12 car ce qui est ap plicable S un brassîh touf "entier, doit être juste pour ses fractions. C'est ainsi qu'on a exigé une déclaration des quantités provenues de chaque brassin, pour les bras seurs qui voulaient jouir de la restitution du droit la sortie, non pour faire payer la différence entre la capa cité de la cuve-matière et le fluide entonné, mais simple ment pour déduire les quantités entonnées en plus que ne portait la déclaration, et pour lesquels on n'avait rien payé, du total des hectolitres de bière exportés, avant de restituer le montant des droits en d'autres termes, on ne rendait le droit l'exportation, que quand le brasseur expédiait hors du territoire plus d'hectolitres que le mon tant de la différence entre la capacité de la cuve-matière et le produit des brassins constatés par Tentonncment. C'est une question d'équité, dit notre fameux avocat- brasscur. Oui, certes et c'est pour cela que nous désirons le maintien de ce qui existe. Les brasseurs auront tou jours soin de comprendre dans le prix du tonneau de bière le montant de l'impôt communal et, si l'aide des primes d'exportation, on parvenait annuler cette bran che du produit de l'octroi, les habitants de la ville de vraient y pourvoir d'une autre façon, tandis qu'ils boi raient toujours de la bière au même prixet payeraient ainsi deux fois l'impôt. un murmure ne sortit de leur bouche, pas un signe de mécontentement n'osa se montrer sur leurs traits. Le capitaine satisfait de cette soumission, ajouta: Écoutezmes amisce qui m'a été suggéré par de longues réflexions. Nous avons pris ces armes, nous som mes venus sous ce drapeau parce qu'il n'y avait pas d'autre place pour nous sous le soleil. Nous n'étions pas au nombre de ceux qui possèdentet nous ne voulions pas être pos sédés il nous convenait mieux d'acheter le pain de chaque jour par quelques gouttes de notre sang que par le tra vail de l'esclave envers le maître. Mais ceux qui n'ont pas eu la force de s'arracher cette chaîneles pauvresles malheureux sont toujours nos frères. Oui oui Eh biencompagnonsavec la fausse monnaie que nous répandons dans les villes et les campagnesnous volons au hasard nous jetons ces pièces brillantes et men teuses dans la foule, et le malheur les distribue son gré au riche et au misérable. Souventgrâce ces espèces sans valeurun pauvre cultivateur, une pauvre filcusc de laine, ont vu 1e prix de leur journée s'évanouir comme une bulle de savon, et sont allés se coucher avec la faim. C'est comme si nous allions La mauvaise foi poussée l'extrême, frise quelquefois la stupidité. L'honnête brasseur conteste que l'art. 5 de la loi de 1832 ne contient pas une disposition importante, pour ainsi-dire l'essence de la loi et qui a été abrogéeA cette occasion, le brasseur-publiciste se lance dans une série de raisonnements auxquels il ne manque que le mé rite d'être justes. Il prétend qu'il n'y avait pas de sanc tion pénale l'art. 3, et il oublie l'qft. 2. Mais comme il a un argument très-simple qui estde dire qu'on n'y con naît rien, nous allons citer les paroles de M. Lagrange, di recteur de l'octroi de la ville de Gand, et qui a eu sur veiller des industriels du genre de celui dont nous nous occupons: D'après l'art. 3 de la loi de 1822, le bras- seur ne pouvait, sous peine d'amende, employer par brassin, une quantité de farine excédant les deux tiers de la capacité de la cuve-matière, mais l'abolition du droit de mouture en 1830, ayant fait perdre ce con- trôle, et la loi de 1822, encore en vigueur, n'ayant sti- pulé ni rapport, ni concordance obligée entre la capa- cité des cuves et celles des chaudières, il est résulté de cette imprévoyance, une disproportion énorme dans la grandeur relative de ces vaisseaux et, comme consé- qucncc, une disproportion grande aussi dans les quan- tités de bière produites par brassin. Il reste maintenant répondre M. Lagrange, qu'il ne connait rien dans cette question et que le seul qui la comprenne, est le sieur M. qui, malgré ses ruses, n'a pas pu toujours se glisser travers les mailles du règle ment, sans y laisser de ses plumes. Nouscroyons avoir réfuté exactement toutes les alléga tions de l'industriel en question. En nous résumant, nous contestons que l'industrie du brasseur soit plus entravée par le règlement communal, que par la loi de 1822, que les prescriptions qui concernent l'cntonncmcnt soient impossibles remplir surtout avec la latitude de 8 p. °/0 et le changement d'heure qu'on peut obtenirsi un ob stacle imprévu s'opposait cette opération. Nous le répétons, c'est une âpre cupidité qui a fait ré clamer par quelques-uns l'abrogation du règlement com munal sur l'octroi des bières et vinaigres. Continuer la discussion sur cette question, c'est donner l'occasion une mauvaise foi impudente et effrontée de soutenir, dans un but intéressé, que l'équité est devenue injustice. La question a été assez débattue maintenant; qu'entre l'in- dustriel-brasscur et nous, le public soit juge. On nous annonce pour Dimanche24 de ce mois trois heures de relevée, au Grand aigle d'or, Grand'- Placeune réunion de l'Association libéraleafin d'en compléter le comité. au combat les yeux bandés et frappions au hasard ce qui est devant nous. C'est vraiça Sommes-nous donc comme la peste, la famine, l'i nondation, un fléau stupide et machinal, qui détruit dans le seul but de détruire et dévore le juste en même temps que le coupable. Le lieutenant prit la parole pour la troupe Noncapitainenous voulons prendre seulement ceux qui ont tropet punir l'insolence des riches par quelque petite malice, telle que d'allumer leur maison un peu plus qu'il ne faut pour y voir clair, ou d'envoyer ceux qui aiment la bonne chère souper avec Satan. Alors, mes enfants, il faut nous en tenir au vol de grand chemin et la contrebande. Là vive Dieu nous combattons armes égales le fort contre le richele brave contre le puissant. Notre ennemi, c'est l'ennemi du peuple point de quar tier Nous reprenons au financier les richesses qu'il vient de voler l'État, les deniers qu'il vient de voler au pauvre ouvrier, si bien que la pièce d'orenlevée aussitôt que reçue, semble une flamme d'enfer, qui n'a fait que passer dans sa poche pour le brûler en chemin.

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Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 1