EXTÉRIEUR.
Jeudi, 7 de ce mois, un certain nombre de jeunes
malfaiteurs ont été condamnés par le tribunal correction
nel, comme auteurs des vols qui ont eu lieu dernièrement
en cette ville, un certain nombre de mois de prison.
Nous espérons que cet exemple fera cesser les dépréda
tions qui se commettaient par cette association de petits
voleurs et que nos concitoyens retrouveront cette sécurité
qui n'a été que rarement troublée.
Aujourd'hui samedi, il a été chanté un Te Deum pour
célébrer l'anniversaire du Roi. Les autorités civiles et
militaires y ont assisté et une parade des troupes de la
garnison a eu lieu sur la Petite Place, cause du jour de
marché.
GARDE CIVIQUE ACTIVE
de 1.1 ville d'vpues.
L'article 65 de loi du 8 Mai dr, sur la Garde civique,
porte
Tout refus ou toute négligence de la part des gardes
de se pourvoir, leurs frais, de l'uniforme, dans le
mois de l'avertissement donné par le chef de la garde,
est puni d'une amende de soixante-quinze francs au
profit de la commune. En conséquence, le Major
commandant prévient les gardes appartenants aux Ie, 2e
et 5e compagniesdubataillon,qu'ilsontà se pourvoir pour
le 30 Janvier 1849, de l'uniforme en drap décrit par l'ar
rêté royal en date du 18 Juin et autorisé pour la garde
civique active de la ville d'Yprcs, par arrêté royal en date
du 31 Août dr.
I.e major commandait les gardes civiques actifs
DE LA VILLE D'YPRES,
AuVasden Bogaerde.
D'après les dernières nouvelles de France, M. Louis
Napoléon Bonaparte a obtenu 2,788,849 suffrages et M.
Cavaignac seulement 724,594.
On annonce que sous peu il sera publié Popcringhe
un journal hebdomadaire en langue flamande. Ce jour
nal sera exclusivement consacré la défense des intérêts
locaux.
Correspondance.
Poperinghe, le 15 décembre 1818.
Monsieur le rédacteur du Progrès
Pour continuer la publication que nous avons entre
prise dans le but de dévoiler au public les divers abus
qui paraissent «voir pris droit de domicile dans notre
conseil communal, et d'engager nos mandataires mettre
enfin des bornes aux nombreux griefs qu'on leur re
proche juste titre, nous allons passer l'examen d'une
branche de l'administration dans laquelle leur inhabilité
et leur incurie sont d'autant plus déplorables, que le pré
judice qui en résulte pour la ville atteint la principale
source de ses revenus. Nous voulons parler de l'octroi
qui, entre les mains de l'administration actuelle, a vu
diminuer, dans l'espace desix ans,ses revenusde 50p.
baisse si rapide et si alarmante qu'à peine nous osons en
visager l'avenir que cet état de choses réserve notre
ville.
A en croire notre bourgmestre, cette réduction
effrayante des produits de l'octroi ne serait tout bon
nement due qu'à la diminution successive de la consom
mation par suite des crises alimentaire et politique qui
ont signalé ces dernières années. Nous ne contestons
nullement que cette cause n'ait pu influencer d'une ma
nière plus ou moins fâcheuse sur cette branche impor
tante des ressources de la ville mais nous ne pouvons
admettre que dans une commune où la population est
plutôt augmentée que diminuée et où par conséquent les
besoins sont toujours restés les mêmes, on puisse unique
ment rapporter une cherté passagère des vivres une
diminution aussi notable de consommation, qu'elle ait pu
faire descendre de près de la moitié les produits de
(1) Voici la marche décroissante de l'oetroi pendant les six der
nières années: 1841: fr. 55,720;1842: fr 31.825- 1843- fr 26 281 -
1844: fr. 25,328; 1845: fr. 25,895; 1846: fr. 20,865: 1847-fr'
19,381.
Oui oui guerre aux traitants, aux fermiers-géné
raux Sac et flamme aux maisons des grands
Et paix la chaumière Adieu la fausse monnaie
qui la ruine
C'est cela! et vive le capitaine
Allons, enfantsl'ouvrage le souterrain est plein
d'écus et de ducats, que dans un quart d'heure il n'en
reste pas vestige
Un rugissement faire trembler la montagne se fait
entendre en guise d'approbation, et les bandits se préci
pitent vers la caverne.
Ils se rangent en chaînedu fond des sombres cavités
au bord du précipice; les sacs d'argent passent de main
en main les pièces fraîchement monnayées et toutes bril
lantes au soleil jaillissent, tournoyent comme une cascade
ctineelante et vont disparaître dans le gouffre. Les mille
instruments de 1er, de cuivre, d'airain, qui les fabriquaient,
sont mis en pièces leurs lambeaux roulent avec fracas
de rochers en rochers et grondent encore dans l'abîme.
Après cela, les compagnons s'en vont tranquillement
en s'essuyant le front, boire un tonneau ou deux pour se
rafraîchir.
Comme ils défilaient sur le plateau, en regardant d'un
côté où un rempart naturel de rochers bordait la pente
ardue de la montagneon vit poindre l'horizon un ca
l'impôt communal. Or, cette diminution qu'on a pu légè
rement constater dans la consommation des boissons, ne
s'est nullement fait ressentir ici pour les denrées alimen
taires, les fourrages, les matières combustibles, les maté
riaux de construction et autres objets qui forment la base
de l'impôt de l'octroi. D'ailleurs, si nous comparons sous
ce rapport notre ville aux autres communes de la pro
vince soumises aux mêmes taxes, nous trouvons que dans
celles-ci la décroissance des recettes par suite de la crise
susmentionnée n'a été que très-faible ou peu près nulle,
et il doit surtout paraître étonnant que dans les villes qui
ne renferment que le tiers ou le quart de la population
de la nôtre, telles que Furnes et Dixmude, le produit de
l'octroi soit peu près au même niveau qu'ici. 2) Com
me donc la crise ne s'est point seulement fait ressentir
Popcringhe, mais dans la Belgique entière et que nulle
part les revenus communaux n'ont baissé comme chez
nous, il faut nécessairement qu'en dehors de la cause pré
citée, il en existe pour notre ville d'autres non appréciées
jusqu'ici et qui tendent fatalement amener cette réduc
tion dans les recettes de l'octroi.
Pour nousnous ne croyons pas être au-dessous
de la vérité, en disant que l'unique cause de notre embar
ras financier l'éside dans la mauvaise organisation de cette
branche de l'administration, et dans le défaut de surveil
lance de la part de nos administrateurs chargés de cette
partie du service public, pour empêcher la fraude la
quelle malheureusement quelques-uns d'entr'eux parais
sent ne pas être étrangers, fraude qui se fait ici si auda-
cieusement et avec autant de facilité, d'abord, parce que
le nombre des employés de l'octroi n'est pas en propor
tion du service que réclame une ville ouverte de tous
côtés et qui présente une aussi grande étendue, ensuite,
parce que le personnel préposé ce service et composé
seulement de trois commis renferme des sujets que leur
conduite habituelle rend tout-à-fait impropres dépareil
lés fonctions. Nous ne pouvons assez le répéter, et toutes
les personnes au fait de ce qui se passe ici, en convien
nent avec nous, ce n'est que la fraude qui puisse être
cause de ce déficit toujours croissant de nos recettes. Et
comment en serait-il autrement? N'a-t-il pas été pour ainsi
dire de notoriété publique qu'un personnage haut placé,
a fait introduire en ville le 21 Octobre 1847, sans paie
ment d'aucuns droits, au moyen de deux chariots, 27
paniers de vin lequel était déposé une petite campagne
hors de la ville, appartenant jadis son frère? N'a-t-on
pas vu cet homme, introduire de la même manière, des
voitures entières d'avoine et de foin sans déclaration au
cune et, lorsque les employés se présentèrent chez lui
pour en faire la taxation, les renvoyer de la manière la
plus insolente sans qu'ils osassent porter la moindre
plainte de peur de perdre leur place? Quand l'exemple
vient d'en haut, il ne peut manquer d'entraîner sa suite
de nombreux imitateurs aussi avons-nous entendu en
core récemment des personnes nous déclarer, que la
fraude est si facile, les employés si accommodants que ja
mais elles ne paient des droits d'entrée pour tous objets
quelque peu susceptibles d'introduction clandestine. Pour
faire connaître vos lecteurs comment la commune se
trouve frustrée par la faute même de ses agentsnous
dirons qu'il n'y a pas longtemps une difficulté surgit
entre un marchand de charbons et un particulier de cette
ville et que celui-ci, pour satisfaire sa rancune, dénonça
le marchand comme faisant de fausses déclarations
l'entrée de ses houilles. Une vérification fut faite et il se
trouva que sa voiture contenait un tiers de plus que la
quantité déclarée. De pareils faits se sont reproduits
souvent, on connaît le moyen et on en use largement
pour faire agréer ces sortes de déclarations. Si doncsur
une matière si peu susceptible de fraude, la ville perd
environ le tiers des droits dûs, comment doit-il en être
pour tous autres objets dont la facile introduction a tenté
de tout temps la cupidité des spéculateurs?
Nous pensons donc que si le service était mieux organisé,
si on le surveillait avec une sollicitude constantesi on
(2j Sans pouvoir préciser au juste, po.ir oes deux villes, ,1e pro
duit de l'octroi de l'année passée, nous savons de source certaine qu'il
s'est toujours élevé Fumes 4,782 âmes) environ 20,000 fr. et
Dixmude (3,687 âmes] environ 16,000 fr., et que la baisse n'en
a été que peu considérable en 1847, année qui a fait desoendre celui
de Poperinghe 11,000 âmes A 19,381 fr.
pitchon de laine brune, puis un visage gras et frais, puis
une figure de moine toute entière portant la besace l'é
paule, la gourde la ceinture, le bâton blanc la main et
les sandales aux pieds.
Ah voilà le père Gaspard, dirent en chœur tous
les brigands nous allons rire nous allons rire
En effet, le frère capucin montrait déjà sa bonne figure
réjouie au milieu des bandits.
Avant d'assister la visite faite par le franciscain aux
habitants de la côte Saint-André, nous allons expliquer
comment le bon moine venait de si loin pour se mêler
cette étrange compagnie, et, pour cela, rendre compte
des réflexions qu'il formulait dans son esprit en arrivant
en cet endroit.
Comme il l'avait dit lui-même au vétéran, son vieil ami,
le moine franciscain avait eu la vie sauvée par le capitaine
Mandrin ensuite il l'avait rencontré quelquefois dans les
longues courses qu'il faisait pour ses quêtes,et, familiarisé
avec les brigandsil s'était arrêté parfois au milieu de la
bande.
Bonjour, capitaine, dit le moine Mandrin je viens
vous voir.
Tu viens me prêcher.
Je veux vous convertir.
tenait la main ferme la rigoureuse exécution du règle
ment, comme une ville voisine en a donné encore naguère
un si bel exemple, si surtout le personnel était plus
nombreux et mieux composé, nul doute que le léger sur
croit de surcharge qui résulterait de ces modifications
pour la ville ne fût largement compensé et ne ramenât
progressivement les revenus de l'octroi leur état
normal.
(La suite prochainement.) Le Comité libéral.
Mle ministre de l'intérieur vient de faire distribuer
une annexe son budget contenant l'état très-détaillé de
toutes les sommes dépensées, en 1847, pour le service de
l'instruction primaire.
Elles s'élèvent fr. 4,136,220 76
et ont été fournies savoir
Par la bienfaisance publique. 320,215 19
Par les budgets communaux. 1,538,511 03
Par les budgets provinciaux. 517,881 66
Par l'état963,840 40
Par les rétributions dés élèves solvables. 793,982 84
FRANICE. Paris, 13 décembre. L'attitude des
journaux est des plus curieuses ce matin, en face des ré
sultats déjà connus du scrutin pour la présidence.
Les deux feuilles légitimistes l'Opinion publique et
l'Universqui avaient prôné avec le plus d'ardeur la
candidature qui l'éussit, ne disent pas un mot au sujet de
leur triomphe.
Le ton du journal la Presse est insolent jusqu'au délire
toutefois eette feuille fait appel l'union du parti mo
déré, dans laquelle on ne pourra recueillir les fruits de
la victoire.
L'enthousiasme du Constitutionnel est plus maintenu
il redoute l'élan de la joie publique, et demande en quel
que sorte des gendarmes au gouvernement pour protéger
son candidat contre l'adresse de ses propres amis.
La joie de l'Assemblée Nationale est encore plus con
trainte. On voit que ce parti a des conditions faire, et
qu'il craint de s'être trop levé.
Le National montre dans sa défaite une dignité d'atti
tude qui a manqué quelquefois aux jours de son triomphe.
Le Journal des Débats se borne suivant une habitude
déjà ancienne tenir registre des faits accomplis.
L'Ère nouvelle accepte l'arrêt du suffrage universel.
Le principe est immortel dit ce journal l'homme n'est
qu'un accident, une force passagère.
L'Union, journal légitimiste plus sensé que la Gazette,
moins absolu que l'Univers, et plus grave que l'Opinion
publiquedcclarc que toutes les questions restent entières
et que la nomination de M. L. Bonaparte n'est rien moins
qu'une solution.
L'Événement, journal des souffrants incompris et des
penseurs austères voit dans la nomination de M. L. Bona
parte, espérons pour tout ce qui souffre et pour tout ce
qui pense. 11 tend, dit-il, une main généreuse aux vain
cus, en s'écriant on voit bien que nous espérons, que
nous oublions.
Enfin, il termine son Te Deum par cette phrase: Au
front de notre pensée nous avons mis votre conscience.
La Révolution Démocratique et Sociale reconnaît qu'au
lieu de 60,000 voix que son parti comptait en septembre,
il n'en trouvera pas 40,000 en décembre dans les scru
tins du département de la Seine!... D'où vient cette
diminution
Nous l'avons dit, voyant que la division si malheu
reusement jetée au sein du parti démocratique ne per
mettait pas Ledru-Rollin d'approcher du premier rang,
les travailleurs de Paris n'ont cherché qu'à se débarras
ser de M. Cavaignac, et, pour cela, ils ont reporté leurs
voix républicaines sur le neveu de l'homme du 18 bru
maire. Sans cette considération, M. Bonaparte n'eut cer
tainement pas obtenu la majorité dans Paris. Les nouvel
les des départements nous apprendront bientôt que dans
les villes où s'est propagée la division contre laquelle
nous n'avons cessé de protester, des résultats analogues
se feront sentir.
Tu arrives point je viens de faire détruire les ate
liers de fausse monnaie, et je renonce cette coupable
industrie.
Ah! enfin!... est-il bien vrai?...
Rien n'est plus vrai. Je ne veux plus que dévaliser
les provincesbrûler et piller les villages qui se trou
veront sur mon passage.
Ali ah vous l'entendez, père Gaspard, dirent en
riant les bandits.
Le moine tourna vers eux sa mine joviale:
Vous, le amis, di t-il, vous pouvez aller vous faire
pendre, je vous l'ai dit, ça m'est égal. Vous ctes une
nichée de vipères, une famille de loups garouxun as
semblage de tous les plus mauvais drôles qui aient jamais
vécu sous la calotte du ciel. Vous êtes une franche ca
naille qui ne rêvez que bataille et ripaille, de vrais païens
qui vivez en vauriens et mourrez en chiens j en suis bien
aise. Vous ne pensez qu'à tuer, voler, piller les jours
d'oeuvre comme les dimanches.
Va va dis toujours, père Gaspard.
Je sais bien que vous ne vous en souciez guère
fiers-à-brasbrise-fers, Philistins. Vous ne pensez qu'à
mener joyeusement la vie; mais attendez un peu. Croyez-
vous donc que le bon Dieu se cache dans un trou comme
un hibou qu'il ait perdu ses comètes ou cassé son ton-