EXTÉRIEUR. nous avançons, nous donnerons ici encore un échantillon du savoir-faire de notre régence en matière d'octroi, le quel fera suffisamment juger de la force de tête tant vantée des hommes qui la composent. En 184-7, lorsque, après mùr examen, le conseil fut convaincu que les ressources ordinaires ne suffisaient plus aux dépenses toujours croissantes du budget, une délibération fut prise, le 31 juilletqui taxa de droits d'entrée différents objets qui jusqu'alors en'avaient été exempts, savoir: les objets fabriqués en cuivre et en "fer, les briques, les carreaux, les articles de poterie, les pierres de Tournai et d'Ecaussines, les meubles de toute espèce, les verres vitres, les bouteilles et les flacons, le savon noir, le poisson salé, les braises et les braisettes.-Cette taxe pour être valable, devait obtenir l'approbation du gouvernement. Par un arrêté royal en date du 8 octobre suivant, le minislrc.accorda cette autorisation pour le terme d'une année en ce qui concernait la création de droits d'octroi sur 1° Les briques et les carreaux, 2° Les pierres de Tournai et d'Ecaussines, 3° Le poisson salé, 4° Les braises et les braisettes, mais passa sut/s silence tous les autres objets formant le surplus de la demande du conseil communal. Or, cet arrêté, si clair aux yeux de tout le monde, fut expliqué au rebours parle collège échcvinal qui, parce que. les taxes portées sur les quatre articles susmention nés n'étaient accordées que pour le terme d'un an, crut que celles demandées sur tous les autres non cités dans l'arrêté royal avaieut été tacitement autorisées pour tou jours. En effet, quelques jours après, parut un tableau sur lequel étaient portés indistinctement tous les objets formant primitivement la demande du conseil, comme étant soumis aux droits d'entrée fixés par sa délibération antérieure. Mais quelle fut la déception, quel fut le désappointe ment de nos gouvernants, lorsque, par suite d'une meil leure interprétation de cet arrêté, faite par une personne étrangère l'administration, ils se voient obligés de res tituer hautement MM. Doncker, J. Boucquey, A. Van- tours et maintes autres personnes, des droits déjà perçus sur les articles non compris dans l'autorisation royale C'est cette interprétation malencontreuse de l'arrêté susdit qui a donné lieu tout récemment une pétition des marchands-poissonniers adressée au gouvernement, dans le but d'obtenir l'abolition du nouveau droit d'octroi sur le poisson salé, pétition qui a été renvoyée l'avis du conseil communal, lequel dans sa séance du 5 décembre dernier a maintenu la taxe. Ces braves gens, voyant resti tuer les droits perçus sur d'autres objets figurant sur le tarif publié par la régence, se crurent, avec raison, en droit d'en demander également la suppression pour ce qui concernait leur propre négoce, dans l'idée que le con seil communal avait, de sa propre autoritéordonné et annulé ces nouvelles taxes et commis ainsi une injustice criante envers eux seuls. Nous finissons en livrant aux réflexions de l'honorable échevin M. B. en sa qualité particulière de nouveau direc teur de l'octroiles considérations et les remarques que nous venons d'émettre sur la matière. Entré nouvelle ment au conseil, inutile de dire qu'il n'est ici aucune ment en cause. Bien au contraire, le zèle et l'applieation dont il a fait preuve jusqu'ici, ont fait espérer qu'il pren dra cœur la réformation des abus qui se sont glissés dans cette branche de l'administration confiée ses soins. Lui seul, jouissant d'une complète indépendance et doué, pensons-nous, d'une énergique volonté, est même de surmonter les nombreux obstacles qui pourraient entra- Que dites-vous, s'écria Louis, en regardant avec un air d'incrédulité son jeune ami, dont les membres déli cats semblaient encore affaiblis par l'abattement et la souffrance. Mais David ne l'entendait plus; il avait le visage en foncé dans ses deux mains et la poitrine haletante. Soudain il releva la tête, et dit en lançant dans l'espace un regard où brillait la colère: Savez-vous que le détachement des troupes de France qui arrivait par la vallée de Galaure a été attaqué par les contrebandiers? Certainement, je le sais, répondit le baron avec un léger sourire; puis il ajouta d'un air d'indifférence: Comment ne le saurais-je pas? C'est la nouvelle de toute la ville. Attaqué, vaincu et dépouillé, continua David. - Parmi les coups de main effectués chaque jour par ces hardis contrebandiers, il ine semble que le mieux in spiré est d allcrau-devantde soldats envoyés contre eux et de leur prendre armes cl bagages. C'est montrer assez d'esprit dans le brigandage. Ah! ne me parlez pas ainsi Comment pouvez-vous trouver un sourire dans ce sujet de désolationdans ces ainas d'iniquités et de crimes? Laissons cela... Au nom du ciel parlez-moi de vous. Et qui vous dit que je n'en parle plus? s'écria David avec une sombre violence. Louis sembla se demander si l'esprit de son jeune ami était bien lucide. Mais considérez donc que les triomphes de ces mau dits sont en dehors de toutes les prévisions humaines. Si I on envoie contre eux des brigades deux fois plus fortes que leurs troupes, ils battent les brigades si l'on veut les saisirdans leur repaire, ils l'ont quitté pour un repaire nconnu si on leur oppose des compagnies royales, elles ver ses efforts et de ramener par de sages réformes, nos finances, un état meilleur. Le Comité libéral. Il n'y a pas d'aussi sotte accusation qui ne trouve bon accueil auprès des démocrates rouges, pourvu qu'elle serve leur cause. Nous avons reproduit la lettre adressée parles sieurs Spilthoorn et Baillu au Messager de Gand propos de l'accident arrivé la prison de S' André. Mais voici que l'affaire a du retentissement jusqu'à Paris. Quel ques briques tombées dans une fosse d'aisance, acquiè rent toute l'importance d'un sanglant complot tramé contre les héros de Risquons-Tout. Voici les lignes incroyables dont la Révolution démo cratique et sociale fait précéder les lettres en question: Les bons exemples donnés par nos républicains hon- k nêtes et modérés dans les journées de juinferont le tour du monde. WindischgratzVienne, fusille les prisonniers par centaines. En Belgique, où ces procédés sommaires répugnent la populationon arrive au même résultat par des moyens différents, mais non moins atroces. On vient de tenter de faire sauter les vaincus de Risquons-Toutqu'on ne trouve pas assez punis par les galères. Voici les pièces que nous apporte la Nation de Brux- elles elles ne laissent aucun doute sur le détestable but poursuivi par les agents de Léopold. Celui qui tient ce langage est ce fameux commissaire- général du département du Nord, l'époque de l'équipée de Risquons-Tout, le sieur Delescluze. On lit dans l'Observateur: Il est question de supprimer complètement les services spéciaux dans l'administration des ponts-et-chaussées. Le service spécial des bâtiments civils, celui du chemin de fer de Liège Namur et celui du canal de la Campine assortiront l'avenir des services provinciaux. En con séquence de ces réformes, MM. Dedobbeleer Rogct et Delahaye, vont être mis en disponibilité. M. Kummer succédera M. Dedobbeleer, dans la province d'Anvers. On écrit de Liège Samedi matin, on a trouvé, sur le territoire de la com mune de Harcourt, le cadavre d'un inconnu qui, selon toute probabilité, a été victime d'un crime odieux. La justice, qui a fait une descente sur les lieux, a con staté, nous dit-on, qu'il avait reçu dans le dos la décharge d'une arme feu. De plus, son visage a dû être meurtri coups de pierre, et on lui a coupé ou arraché une oreille. Cet inconnu semble âgé d'une trentaine d'années. Il a la chevelure noire et la barbe la jeune-france. Il était vêtu d'une blouse en bon état, d'un pantalon rayé et de linge assez fin. Qui eut dit que dans un article oublié du sénatus-con- sulte du 20 floréal an XII (18 mai 1804), un germe cou vait, qu'on verrait éclore, 44 ans de là, sur les débris de trois trônes? La grande ombre de l'empereur Napo léon, elle-même, s'en étonne Et la bonne Joséphine ne peut croire, la nouvelle qui lui est apportée, chez les morts, de cette destinée inattendue du fils d'Hortense. Tel est le principe, juris et de jure, de la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte. Sans le sénatus-consulte de 1804, les droits dont se prévaut celui-ci, appartiendraient, par ordre de primo- géniture, au prince de Canino, dont le père était de trois ans plus âgé que le roi de Hollande. N'est-il pas singuliè rement curieux que le fils de Lucien ait la chance, d'être proclamé chef de la république romaine, le jour même de l'avènement de son cousin, la présidence de la répu- sont vaincues sans coup férir si des prêtres courageux veillent dans des églises, ils ne voient rien pendant la nuit, et le lendemain l'église, l'autel sont dépouillés de leurs ornementsde leurs saintes reliques! Malédiction! s'écria David en frappant la terre du pied. Et vous concluez de là Que les forces naturelles ne peuvent rien contre eux, que les yeux des hommes se perdront en vain suivre ces bandes ténébreuses, que les armes des hommes se briseraient contre ces lames d'enfer... Et qu'alors? Elles ne seront vaincues que par un homme inspiré de Dieu, portant en lui un élan da sa force divine. Voyez un monument que de forts ouvriers seraient des jours entiers détruire une étincelle de la foudre y tombe, et il est renversé. C'est ainsi que l'être le plus faible, n'ayant de puissance que la foid'arme que le poignardsaura détruire l'armée entière des réprouvés en la frappant au cœur, en allant au milieu d'elle assassiner Mandrin. Ah dit le baron en passant négligemment la main sur ses moustaches brunes; mais cet homme sera sans doute difficile trouver. Dieu l'a déjà choisi. Où est-il? Ici. Qui donc? Moi Insensé Mais la haine que vous portez au chef des contreban diers est donc bien grande, puisque c'est lui seul que vous songez frapper? D'abord c'est de Mandrin seul, c'est de cet homme mystérieux et terrible que ces brigands tirent toutes leurs forces il exerce sur eux un pouvoir surnaturelil leur donne tous une étincelle de son âme de feu; et lui mort, blique française? Si Naplcs voulait, par hasard, se trans former en république, nous avons en disponibilité, l'as semblée nationale, un ou deux Murât. Si l'empereur Napoléon ne fut pas content de Lucien, il ne l'était pas beaucoup plus du roi de Hollande, devenu ensuite le comte de Saint Leu. Louis, disait l'empereur, a de l'esprit, n'est pas méchant, mais avec ces qualités, un homme peut faire bien des sottises et causer bien du mal. L'esprit de Louis, disait-il aussi, est naturellement porté aux travers et la bizarrerie. Il a été gâté encore par les lettres de Jean-Jacques. Courant après une réputation de sensibilité et de bienfaisance, incapable par lui-même de grandes vues, susceptible, tout au plus, de détails locaux, Louis ne s'est montré qu'un roi préfet. Le roi de Hollande, comme on sait, abdiqua. Conçoit- on, dit Napoléon, une malveillance aussi noire, du frère qui me doit le plus Quand j'étais lieutenant d'artillerie, je l'élevais de ma solde, je partageais mon pain avec lui et voilà ce qu'il me fait Louis Bonaparte, père du candidat actuel n'était que le quatrième fils de l'impératrice mère. Joseph était le seul qui fut aîné de l'Empereur. Il était né Ajaceio le 7 jan vier 17(58. Napoléon vint au monde l'année suivante (la août I7G!)). Lucien, son second frère, que beaucoup de gens croient son aîné, était de 177a. Ce fut Lucien qui reçut le titre de prince de Canino, aujourd'hui porté par son héritier. Le père du candidat, dont nous additionnons en ce moment les suffrages, était de trois ans plus jeune que Lucien, de huit ans plus jeune que Napoléon. Sa naissance est fixée au 2 septembre 1778. Jérôme, devenu roi de Westphalie, était de six ans plus jeune que Louis Bona parte, roi de Hollande, père du présidentde la république. Napoléon, marié Joséphine, servit de père aux deux enfants de son premier lit. 11 en avait pour eux toute la tendresse. Ils la justifiaient, disent les mémoires sur le consulat, par d'excellentes qualités et par leur amour filial. Eugène était plein d'honneur, de loyauté et de bra voure; Hortense, douce, aimable, sensible. En faisant d'elle la femme de son frère Louis, le premier consul crut concilier avec sa politique le bonheur de sa belle-fille. Avec les idées de stabilité et de dynastie qui dominaient dans ses conseils, dans sa famille et dans sa tête, n'ayant pas d'espoir d'avoir des héritiers directs, il espérait, par ce mariage, en avoir du sang de Joséphine et du sien. Lucien et Joseph témoignèrent beaucoup de dépit de cette union. Hortense devint mère. L'enfant qu'elle mit au monde fut désigné dans le public, comme l'héritier présomptif du Consulat. Napoléon, devenu empereur, prouva que l'opinion pu blique ne s'était pas trompée. Par les articles 5 et 6 du sénatus-consulte du 18 mai 1803, il fut dit: qu'à défaut d'héritier naturel ou légitime, ou d'héritier adoptif, de Napoléon Bonaparte la dignité impériale serait déférée, Joseph Bonaparte, et ses descendants naturels et légi times par ordre de primogéniture et de mâle en mâle, et qu'à défaut d'héritiers de l'empereur et de Joseph, la di gnité impériale serait dévolue Louis Bonaparte et ses descendants naturels et légitimes. FRANCE. Paris, 19 décembre. L'année 1848 est, sans contredit, la plus extraordinaire, la plus étrange que l'histoire, durant une période de plusieurs siècles, ait eu buriner dans ses annales. Jamais événements aussi monstrueusement gigantesques n'ont étonné le monde et jamais non plus année n'avait offert cette sin gulière transformation des saisons. Le mois de décembre tire vers sa fin, et nous sommes peu près en printemps. son armée sera facilement détruite. Ensuite vous avex raison, je hais ce monstre de toute la haine que les anges de Dieu ont pour les maudits. Ainsi, vous êtes bien décidé l'assassiner? Je l'ai juré. Il y a deux mois encore, j'étais paisible dans ma résolutionje me reposais dans la foi et le cou- jage. Il ne s'agissait que du sacrifice de ma vie; j'allais mourir ou revenir aux pieds d'Isaure plus digne d'elle par le succès que j'aurais remporté; j'avais triomphé de toutes mes incertitudes, j'étais résigné... oh! bien plus, j'étais heureux Mais, il y a quelque temps, une circon stance secrète est venue jeter un trouble cruel, une amer- tumeaffreuse sur la mission qui m'est donnée. Mandrin... Eh bien Mandrin m'a sauvé la vie. Lui qu'entend-je? Etd'Alvimar regarda le jeune homme avec la plus extrême surprise. Oui. C'était la nuit où notre ville avait été prise d'assaut par les contrebandiers. J'errais dans une grande cour située derrière le bâtiment de la ferme générale, et dans la plus profonde obscurité. J'aperçus soudain près de moi un des brigands qui rôdait dans cette ombre je lui assénai un coup furieux de mon épée, qui alla se briser contre son sein sans le blesseret lui me tint un instant genoux., oui, mon Dieu, genoux devant lui mais, tout-à-coupau lieu de me frapper de son armeil me la jetaet m'en fit don avec une générosité ironique plus cruelle que mille coups de celte lamepuis il s'é loigna, et sur l'acier étincelant je lus le nom de Mandrin... Quoi c'était... Que dites-vous?.. Rien... j'ai entendu parler de cette action bizarre... Personne ne l'a connue. Ce poignard, le voici c'est lui qui ne me quitte jamais. (La suite au prochain n".

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1848 | | pagina 2