JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 798. 8e Année. Jeudi, Î8 Décembre 1848. Vires acquirit eundo. INTÉRIEUR. Le capitaine Mandrin. m ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRES, le 27 Décembre. La chambre des représentants s'est donné des vacances. Après le vote de la loi sur les patentes et eelle sur l'entrée des denrées alimentaires avec un droit de cinquante cen times par cent kilogrammes, elle a cru pouvoir s'ajourner au 9 janvier. Mais avant de se sépareron a voté des crédits provisoires pour tous les ministères, car cette année encore il a été impossible d'administrer sans avoir recours cet expédient. Il serait cependant indispensable que ce fût la dernière année et que les budgets désormais fussent votés avant le commencement des exercices aux quels ils appartiennent. D'après un journal de Louvain, il parait certain que M. J.-B. Malou, professeur de théologie l'université de Louvainvient d'être préconisé évêque de Brugesdans le consistoire tenu par le pape, le 11 de ce mois, Gaëte. Une soirée dansante a eu lieu hier chez M. l'échevin Iweins-Fonteyne. Une nombreuse société se trouvait réunie dans ses salons qui étaient très-bien ornés. La fête a duré jusque vers une heure du matin. Le 21 de ce mois, la nommée Rose Clouw, demeurant Dixmude, étant allée chercher un seau d'eau chez sa voisine, a eu l'imprudence de laisser seul la maison, un enfant âgé de trois ans, et pendant cette absence, le feu s'est communiqué aux vêtements de ce malheureux, qui a été brûlé vif et a succombé malgré tous les soins qu'on lui a prodigués. Le 23, vers les six heures du matin, une maisonnette batic en torchis, ainsi que les meubles de Pierro Vande Velde, demeurant au hameau h et Hoogkwartier, com mune de Clercken, sont devenus la proie des flammes, ce qui lui a fait éprouver une perte de 156 francs. La cause du sinistre est attribué l'imprudence. Correspondance. Poperinghe, le 26 décembre 1848. Monsieur le rédacteur du Progrès Le conseil communal de Poperinghe vient enfin de pourvoir aux différentes places devenues vacantes dans les Hospices et le Comité industriel, par les démissions prises par quelques membres de ces deux institutions, la suite des dernières élections communales. On se rappelle que certain correspondant du Propagateur disait pro pos de ces démissions Que ces messieurs se tranquilli- sent, on trouvera les remplacer facilement. Or VI. LA CONFIDENCE. (Suite.) David tira de dessous son habit un poignard dont le manche d'ivoire était enrichi de pierreries, et dont la lame damasquinée jetait un feu extraordinaire. Le baron prit ce poignard le regarda avec un certain saisissement, et l'arme demeura un instant dans sa main, où elle semblait briller encore d'un plus vif éclat. Maintenant, continua David, concevez-vous l'horreur de ma situation Ce n'est plus seulement d'un meurtre qu'il faut se souiller, c'est de lâcheté, d'ingratitude!., car enfin cet homme, tout odieux qu'il soit, m'a fait grâce; mes jours étaient entre ses mains, il me les a laissés... ce n'est plus la vie qu'il faut perdre, c'est l'honneur Et le jeune homme frappa son front plus pâle que la mort. David, dit d'Alvimar en lui prenant la main, vous n'en aurez pas le courage. Je l'ai juré. Mais au moinsréfléchissez attendez encore. Je n'attendrai qu'une circonstance favorable... Dans quelques jours, dans un mois au plus, la volonté du ciel sera faite. après un ajournement de quatre mois qui, en admettant cette grande facilité trouver des hommes capables et compétentsne saurait certes s'expliquer que par l'em barras du choix, voici comment le conseil est parvenu remplir ces vacations. 1° Dans l'administration des Hospices, deux places étaient devenues vacantes on y a pourvu par la nomina tion de deux cultivateurs qui, quoique doués de bonnes intentions, auront bien de la peine faire oublier leurs devanciers dont la ville entière a pu apprécier les services. 2° Dans le Comité industriel, il y avait trois nomina tions faireet comme il s'agissait ici d'une institution qui exige dans la personne de ses directeurs des connais sances industrielles spéciales, on a fait choix: 1° d'un brasseur, 2° d'un ex-brasseur, 3° d'un plafonneur. Or, pour faire comprendre avec quel bonheur nos honorables magistrats, dont la sagacité n'est ici ignorée de personne, ont réussi faire concorder le mérite et les qualités des nouveaux élus avec les besoins de l'établissement qu'ils sont appelés diriger, il nous suffira de dire que les tra vaux usuels commis aux soins et la surveillance du co mité, consistent h filer du lin etde l'étoupe dont on fait ensuite des toiles de diverses qualités, fabriquer des tapis en laine, poil ctétoupe, confectionner des schalls communs en toutes couleurs et dessins variés, etc. Il s'agit par conséquent de posséder la connaissance du lin filé, delà laine et de la teinture, connaissance que possé daient un haut dégré les membres sortants du comité. Nous croyons ne pas faire injure aux membres nou vellement élus, hommes respectables d'ailleurs, en ne reconnaissant pas leur compétence dans une institution de ce genre. Nous pensons, au contraire que, guidés par des sentiments philantropiques et par une dévotion parfaite pour des hommes qui savent si bien récompenser les ser vices rendus, ils ont cru qu'il suffisait de zèle et de dé vouement pour remplir le mandat qu'on leur a confié. Néanmoins, il paraît qu'ils ont un peu trop présumé de leurs forces, puisque l'un d'enlr'eux, avouant son inuti lité, a déjà pris la résolution de renoncer son mandat. Que le correspondant du Propagateur se tranquil lise, etc. un habitant ne poperinghe. Nous recevons la lcttrcsuivantc, avec prière d'insertion. A Monsieur l'éditeur du Progrès Monsieur J'ai lu dans un article du 15 Décembre dernier, qu'on m'accuse d'avoir fait transporter cbez moi, sans payer les droits d'octroivingt-sept paniers de vindéposés dans une petite campagneappartenant jadis mon frère et Vous comptez sur votre courage c'est bien mais votre courage vous servira-t-il Et d'Alvimar regardait le faible jeune homme avec une compassion un peu dédaigneuse. Mon corps servira mon âme comme s'il avait dix pieds de haut et des membres d'Hercule ce poignard me servira comme toute une armure. Les fils du Seigneur, malgré leur visage pâle et creusé, sont une race forte, je vous le dis et savent donner un coup de couteau comme un coup d'encensoir les temps l'ont bien prouvé car la force ne vient pas de la matière, mais de l'inspiration di vine. David, en secouant fièrement la tête, rejeta en arrière ses longs cheveux noirs et découvrit son visage que le so leil vint illuminer. Mais enfindit le baroncomment ferez-vous pour at teindre celui que vous cherchez? Le jeune Marillac tira de la poche de son habit un papier roulé. Voicidit-ilun plan grossièrement dessiné, mais très-détaillé, de la côteSaint-André, où les contrebandiers ont établi leur camp les sentiers escarpés ou souterrains qui conduisent ces terres jusque là inaccessibles y sont exactement tracés. 2° d'avoir renvoyé d'une manière brutale les employés de notre octroi qui s'étaient présentés en mon domicile, pour expertiser une voiture d'avoine. 11 m'est facile de prouver que ces faits sont complète ment faux. D'abord il est essentiel de faire observer que les droits d'octroi sur les boissons en général, sont perçus, non- seulement dans l'aggloméré de la ville, mais même dans sa banlieue, dont les habitants sont assujettis un abon nement par lequel ils ne rediraent pas le droit d'octroi sur les liquides. Cette campagne, étant située sur le ter ritoire de celte commune, mon frère a dû payer des droits d'octroi pour le vin et autres boissons qu'il y avait dé posés. Ayant repris les meubles et boissons, déposés dans cette campagnedevenue la propriété d'une tierce per sonne, j'ai été obligé de les déménager en observant les formalités voulues. J'ai donné connaissance au contrôleur de la douane et au poste fixe de l'octroi, de ce déménagement dans les limites de l'octroi, consistant en vin, bierre, bouteilles vides, etc., dont le transport a été surveillé par le brigadier et un préposé de la douane qui l'ont con voyé jusqu'au poste fixe de l'octroi, où une déclaration de ce déménagement a été faite et delà ils se sont rendus en mon domicile, accompagnés de deux employés de l'octroi. De tout ceci peut-on déduire une fraude ou une inten tion de fraude? Je ne le crois pas. Ceux qui pourraient avoir quelque doute cet égard peuvent se rendre chez le receveur de l'octroi qui leur prouvera par des docu ments officiels que les droits d'octroi de ces boissons, ont été payés par mon frère. On insinue en public que j'ai fait introduire dans la dite campagne d'autre vin que celui y laissé par mon frère. Pour toute réponseje défie qui que ce soit de le prouver. Quant au second faitil est complètement faux et de pure invention. C'est bien malgré moi que je me suis trouvé obligé de rompre le silence pour réfuter, par la voie d'un journal, des accusations calomnieuses, lancées contre moi. Recevez, Monsieur, les assurances de ma parfaite considération. Ch. Van Renynghe, bourgmestre de Poperinghe. Poperinghe, le 26 Décembre 1848. Dans la nuit du 22 au 23, un commencement d'incen die a eu lieu chez la nommée Amélie Baelden, veuve d'Ange De Molder, vcrdurièrcàSl-Nicolas-lez-Ypres,cxtra muros. Une partie de la toiture a été détruite la perte D'où vient cette carte? dit vivement d'Alvimar en faisant un mouvement pour la prendre. Je ne sais. Qui l'a faite; qui l'a donnée? Un messager secretne voulant, a-t-il dit, se faire connaître que quand le temps en serait venul'a remis mon père, qui, sans communiquer cet avis important aux autorités de la ville, l'a conservé pour moi. Ainsireprit le baron personne ne connaît encore la route de cette retraite sauvage? Personnecette carte est moi seul. Et votre pèreau lieu d'envoyer contre de redou tables ennemis des soldats armés en guerre, aime mieux pousser son fils une entreprise insensée, le jeter une mort presque certainelui montrer lui-même du doigt la route qu'il faut prendreet sans doute marquer aussi le jour du sanglant sacrifice 11 y a là-dessous une nécessité terrible, ou une cruauté abominable. Mon père sait que toute arme humaine se brise contre une puissance surnaturelle, que toute nouvelle entreprise serait un affront de plus pour l'honneur pu blic; il sait qu'un élu seul peut dompter le fléau qui nous —siègeet il veut m'en réserver la gloire Et il vous a dit Parsva mourir

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