mémorative du succès qu'il avait obtenu au salon de
Bruxelles, et lui témoigner aussi la satisfaction qu'éprou
vaient ses concitoyens de la distinction qu'il avait rem
portée.
M. RofTiaen n'a pas voulu se montrer moins généreux
et pour donner un témoignage de reconnaissance la
ville qui l'a guidé dans sa carrière d'arti-te, il s'est em
pressé de lui offrir pour enrichir son Musée, le tableau
qui lui avait valu la récompense de ses travaux. Cet acte
de gratitude de M. Roffiaen qui prouve qu'il a des senti
ments nobles et délicats, ne pourra que le faire gagner
dans l'estime de ses concitoyens et l'entourer davantage
de la considération publique.
SCCEÉTÉ AGRICOLE
de i/arrovdissewevt d'vpres.
Aujourd'hui a eu lieu la remise des médailles et ré-
eompensesaux cultivateurs qui y ont pris part l'exposition
Bruxelles, et qui ont obtenu une marque de distinc
tion pour leurs produits. On a saisi l'occasion en même
temps de distribuer les prix qui ont été gagnés au concours
agricole de l'arrondissement. A onze heures, un audi
toire nombreux garnissait le vaste local des Halles et la
solennité a été ouverte par un discours de M. le com
missaire d'arrondissement, président de la société, qui a
été applaudi. Ensuite le secrétaire de la société, M. Rof
fiaen, a fait l'appel des noms des vainqueurs aux deux
concours. A une heure, un banquet d'environ deux cents
couverts a eu lieu l'Hôtel de ville et a réuni parmi de
nombreux habitants de la campagne, les autorités civiles
et militaires de l'arrondissement.
Nous donnerons dans notre prochain n" les noms des
vainqueurs au concours de l'arrondissement.
Correspondance.
Poperiughele 4 janvier 1849.
Monsieur le rédacteur du Pnor.nÈs
Lorsqueaprès les dernières élections communales
nous avons conçu l'idéedans l'intérêt des habitants de
publier une revue critique de toutes les branches des
différentes administrations de cette ville, notre unique
but a été d'appeler l'attention des contribuables sur la
gestion de leurs intérêts matériels qui, jusqu'iciavaient
toujours été traités la dérobée ou en comité secret, sans
que jamais rien de tout ce qui s'y passait'ne transpirât au
dehors. En même temps nous avons pris la ferme résolu
tion de nous attaquer tous les abus existantssous l'en
gagement toutefois de respecter rigoureusement lu vérité
et de n'en venir aux questions de personnes que pour
autant que la nécessité nous y forcerait absolument.
Au sujet de l'octroi dont nous avons dernièrement en
tretenu vos lecteurs, nous n'avons pu nous abstenir de
faire allusion certain fonctionnaire que la rumeur pu
blique accusait depuis longtemps d'abuser de sa position
pour se soustraire aux obligations imposées par l'octroi
la généralité des habitantset nous avons cité des faits
particuliers l'appui de nos assertions. Ces faits, le bourg
mestre qui s'est cru désigné, a taché de les révoquer en
doute et en a fait l'objet d'une réclamation insérée dans
votre journal.
Comme nous tenons avant tout ne pas passer pour
calomniateurs aux yeux de nos concitoyens, et démon
trer que nous n'avons rien avancé la légère, nous rap-
pelerons sommairement ici ce que nous avons dit dans
notre dernière lettre et sur quoi nous avons basé notre
jugement l'égard de la personne désignée.
Nous avons dit qu'un personnage haut placé avait in
troduit, le 21 octobre 1847, sans payer aucuns droits, 27
paniers de vin venant d'une petite campagne appartenant
jadis son frère. Le bourgmestre, pour se disculper, con
teste que ce transport puisse cire argué de fraude, etc.
Pour le prouver il dit que son frère qui a quitté, il y a
cinq ans, cette campagne devenue alors la propriété d'une
personne étrangère, a dû payer les droits d'octroi du vin
transporté par lui l'année dernière, et que ce transport a
été convoyé par le brigadier et un préposé de la douane
jusqu'au poste fixe, où une déclaration aurait été faite, et
de là par deux employés de l'octroi jusqu'à son domicile.
Mais ce que le bourgmestre a oublié de dire, c'est que
dans le moment du transport, il n'était muni d'aucun do-
n'ai pu m'en donner le plaisir; mais ce n'est qu'une partie
remise, car nous devons toucher l'hôtel des Arbres verts
où je pourrai me dédommager.
En effet, ils arrivaient l'endroit désigné; mais au lieu
de la petite hôtellerie sur laquelle comptait le soldat, ils
ne trouvèrent que des charpentes et des lambeaux de toi
tures que le torrent transportait sur un autre terrain;
une trombe de pluie avait renversé le frêle bâtiment.
Nous tombons mal, dit Chicncr, l'aubergiste est en
train de déménager en ce moment, et vous ne boirez pas
encore le petit verre midi.
Pauvre cabaret des Arbres verts! il n'en reste pas
vestige.
Je regrette aussi qu'il soit arrivé malheur une de
ces braves auberges, qui ont la bonté de voler les pas
sants exprès pour que nous les volions elles-mêmes
notre tour.
La pluie redoublait et le vent sifflait avec fureur; des
nappes d'eau coupaient toutes minutes le chemin les
chevaux piaffaient dans cette eau et la faisaient rejaillir
sur les prisonniers qui en avaient déjà jusqu'aux genoux;
au fond de cela ils marchaient dans de longues herbes et
dans de la vase; les cordes qui entravaient leurs jambes
cument constatant le paiement réel des droits d'entrée,
ainsi que le receveur des taxes municipales l'a déclaré
lui-même publiquement l'estaminet de la Fontaine sur
une interpellation qui lui a été faite ce sujet par le di
recteur de l'octroi. Or, la seule pièce légale qui, Pope-
ringhe, puisse prouver l'acquittement des droits et em
pêcher que le transport d'une boisson quelconque d'au
delà de trois litres ne soit taxé de fraude, c'est une expé
dition délivrée par le receveur sur une déclaration faite
ci son bureau et non au poste fixe. Cette formalité n'a
aucunement été remplie par le bourgmestre qui plus que
tout autre doit connaitre les lois sur la matièreet nous
sommes doublement étonnés que des employés aient pu
oublier tel point leurs devoirs, en laissant circuler li
brement et en convoyant même du vin qui, s'il avait été
arrêté par eux aurait été de bonne prise. Or, puisque le
bourgmestre qui ne pouvait aucunement ignorer les lois
sur la matièren'a pas rempli cette formalité si facile
|>our lui, nous avons dù en conclureqne ce transport était
frauduleuxd'autant plus que tous ceux qui en ont eu
connaissance, l'ont envisagé comme nous.
Quant au second faitle bourgmestre ne nie aucune
ment que du foin et de l'avoine destinés la consomma
tion de ses chevaux aient été introduits sans déclaration
ni paiement. 11 se borne uniquement dire qu'il est faux
et de pure invention qu'il ait renvoyé d'une manière bru
tale les employés qui se sont présentés chez lui pour en
faire la taxation. En effet, il se peut facilement que ce ne
soit pas lui qui les a renvoyés, mais bien une personne
qui ne lui est pas étrangère. Mais là n'est point la ques
tion principale, il s'agit de savoir si réellement le bourg
mestre a, comme toute autre personne, payé les droits
de ces fourrages. C'est ce que nous n'avons aucunement
pu vérifier au bureau du receveur où, sur son invitation,
nous nous sommes rendus, moins toutefois qu'il n'ait
payé ou promis de payer après la publication de notre
dernier articleainsi que nous avons pu le conjecturer
des réponses réservées et évasives du receveur. Toutefois
pour ne laisser aucun doute ce sujet, nous nous enga
geons verser 500 francs dans la caisse du bureau de
bienfaisance, si quelqu'un peut prouverpar des pièces
officielles, que le dit fonctionnaire ait acquitté en temps
et lieu ainsi qu'il le devait régulièrementles droits sur
ces derniers objets. Alors, et seulement alors nous le dé
clarerons blanc comme neige [etsuper nivem dealbabitur.)
LE COMITÉ LIBERAL.
A l'occasion du renouvellement de l'année LL. MM. le
Roi et la Reine, LL. AA. RR. le duc de Brabant, le comte
de Flandre et la princesse Charlotte entourés des minis
tres et des officiers et dames de leur maison, ont reçu
successivement le corps diplomatique les députations du
Sénat et de la Chambre des Représentants la cour de
cassation la cour des comptes, la haute cour militaire,
la cour d'appelle conseil des minesl'Académie royale
des sciences, lettres et arts de Belgique, l'Academic
royale de médecineles fonctionnaires supérieurs des
ministères, le gouverneur et la députation de la provin
ce le tribunal de première instancele corps commu
nal etc. etc.
A 5 heures ont été reçus par le Roi les états-majors
et les officiers de la garde civique et de l'armce; trois
heures et demie, les personnes présentées.
On lit dans le Journal de Liège:
L'invasion du choléra Liège a jeté l'effroi dans cer
taines familles, et beaucoup de personnes pensent qu'il
exerce d'assez grands ravages dans la population depuis
son arrivée. Cependant cette épidémie est bien loin de
sévir avec la même intensité qu'en 1832, et le nombre
des décès, depuis qu'elle s'est déclarée dans notre ville,
ne présente rien d'extraordinaire.
En effetle relevé des décès enregistrés l'état-civil
constate que la mortalité a été Liège:
En décembre 1846, de 285
Id. 1847, de 212
Id. 1848, de 221
II est facile de se convaincre par ce rapprochement
combien peu l'action du choléra a influé sur les décès
pendant le mois de décembre dernier, car, s'ils ont dé
passé de 9 le nombre de ceux du mois de décembre 1847,
se prenaient aux ronces du ravin, et ils trébuchaient
chaque pas l'averse qui tombait torrent sur leurs tètes
achevait l'inondation de leurs personnes.
Quoiqu'ils voulussent faire contre fortune bon cœur
les contrebandiers laissaient échapper un tonnerre de ju
rements continuels.
Il n'est pas temps de vous plaindre encoredit le
vieux gendarme Chicner, vous en verrez bien d'autres.
Bah I la pluie, au moins, dont nous sommes trempés
cette heure, n'entrait pas dans le procès.
Que voulez-vous il était dit qu'en quittant la terre,
vous passeriez par l'eaul'air et le feo.
Ouiaprès l'aversela potence et l'enfervoilà ce
que vous voulez dire eh bien, tant mieux, morbleu car
en enfer les brigands doivent faire l'ordre public, et je
vous arrêterai mon tour, vieux gendarme.
Tantôt un bloc de grès roulait sur les pieds des pauvres
voyageurstantôt des branches d'arbres rompues par le
vent leur fouettaient le visage; chacun de ces accidents
redoublait l'irritation des criminels peu repentants et la
porta enfin au comble.
Mais tout-à-coup Chicner s'arrêta subitementet son
visage s'éclaira d'une joie singulière.
ils ont été de 59 au-dessous de ceux de la même période
en 1846.
Les personnes timorées ont donc tort de s'effrayeret
les chiffres officiels que nous venons de mettre sous les
yeux doivent les rassurer entièrement.
Le balîque donneront dimanche prochain les'officiers
de la garde civique sera des plus brillants. Si nous ne
craignions commettre une indiscrétion, nous pourrions
révéler les merveilles qu'on prépare pour la décoration
de la vaste salle de la Halle; mais nous voulons laisser
aux invités le plaisir de l'inattendu et de la surprise. Nous
nous contenterons de dire que Bruges n'aura rien vu de
plus gràcieux et de meilleur goût.
On nous assure que la garde civique des différentes
villes du pays comptera de nombreux représentants
celte fête. On doit savoir gré notre milice citoyenne de
ses efforts pour offrir un aliment de plaisir la société
brugeoise et des ressources au commerce. Journde Drug.)
Une affaire qui intéresse vivement les artistes est pen
dante en ce moment devant le tribunal correctionnel de
Bruxelles. Il s'agit de poursuites intentées contre un pein
tre qui a exposé en vente une copie rédnite du tableau
la Tentation, faite sans le consentement et l'insu de
l'auteur, M. Louis Gallait.
FR iXCE. Paris, 3 janvier. La Patrie an
nonce que le congrès de Bruxelles n'aura pas lieuque.
l'Autriche a considéré le programme du ministère Gio-
berti, comme une déclaration de guerreet que le projet
de médiation est abandonné.
Les partis qui ne veulent pas de la République en
France ne savent qu'imaginer pour la discréditer. Leur
plus grand effort se porte, comme nous l'avions prévu
contre l'Assemblée nationale; et en môme temps qu'ils
poussent la dissolution, afin d'obtenir plus tôt une As
semblée qu'ils espèrent devoir être réactionnaire et vio
lente ils exploitent contre celle qui existeles 25 francs
d'indemnité par jour et c'est dans un but secret de dé
considération qu'ont été inspirées diverses propositions
des représentantsdont plusieurs ne se sont sans doute
pas rendu compte de la portée de cet acte.
Sous la monarchietous les organes de l'opposition
demandaient sans cesse que les députés reçussent une in
demnité qui garantit leur indépendanceen leur permet
tant de vivre loin de leurs affaires pendant la durée de
leur mandat. On disait avec raison que cette dépense de
l'Etat serait encore une économie pour les contribuables,
attendu que la dépense générale ne s'élève pas au total
des traitements et des sommes tirées de la caisse des
fonds secrets qui se distribuaient aux députés bien pen
sants et leurs protégés de toute sorte.
Sans indemnité aux représentants, l'égalité n'est plus
qu'un mot, sous la monarchieM. Tourret, un des esprits
les plus éminents de ce temps, avait été député de l'Al
lier. Il fut obligé de donner sa démissionparce qu'il ne
pouvait vivre Paris avec sa femme et sa fille sa fortune,
extrêmement médiocre, ne le lui permettait pas. Aux élec
tions qui précédèrent la chute de Louis-Philippe, M.
Tourret pouvait être élu non seulement dans l'Allier
mais dans un département voisin. On lui offrait deux
collèges. Il n'en put accepter aucun, et la chambre, au
lieu de M. Tourret, s'enrichit d'un monsieur Lelorgne
d'Idevillcgrand propriétaire, et nullité opulente, qui
dédaignait l'indemnité dont il n'avait pas besoin en effet.
Le Constitutionnel qui cherche rassurer l'opinion sur
la portée et les conséquences de la crise ministérielle
s'exprime ainsi
Nous ne nous sommes pas hâtés d'annoncer la démis
sion de M. dcMalleville et la modification qui par suite
s'accomplissait dans le cabinet. 11 est toujours temps de
répandre une fâcheuse nouvelle, et c'en est une que la
retraite d une homme de mérite du M. de Malieville.
Cette retraite a pour cause un regrettable différend
survenu entre M. le président de la République et M. le
ministre de l'intérieur. M. de Malieville est resté dans
Au milieu du bruit de l'ouragan on entendait très-
distinctement la voix aiguë de l'hirondelle qui jetait une
fusée de son dans l'espace.
Ah dit le voleur en riantmaintenant vos cordes
ne me font plus de mal, et je trouve qu'il fait beau temps
Que diable a-t-il donc celui-là dirent les soldats,
il écoute siffler les hirondelles... c'est singulier tout de
même que des oiseaux chantent par le temps qu'il fait.
En ce moment Chicner se mit répéter lui-même le
son perçant et fluté qu'il entendait, avec un art d'imita-
tation merveilleux.
Eh! l'ami, vous avez là un fort joli talent; mais
vous n'êtes pas ici pour faire de la musique avec tous les
martinets de la route... En avant.
Ces oiseaux-là sont une noble race, répondit le
bandit; ils parcourent toute la terre et prennent partout
leur proie au vol, sans connaitre ni loi ni roi.
Il avait peine dit cela, que des hommes moitié cou
verts de capes brunes, sortant d'une gorge de rochers,
croisèrent le chemin, se jetèrent au-devant des brigadiers,
et avant qu'ils eussent le temps de s'opposer ce mouve
ment, arrachèrent le sabre de l'un d'eux et coupèrent les
liens des prisonniers. [La suite au prochain n")