JOlItMb D'YPRES ET DE LARROMUSSEIIEVT.
V SOS. S' Année
Jemli, 11 Janvier 1840.
Vires acqrnnt eunlo.
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ÏPRES, le 10 Jtiwirn.
Dihtbiri tio\ des Pitit, Médaillés et Diplô
■ne» «le l'Exposition nationale agricole et
«le la Société «l'agriculture de l'arrondis
sement d'Vpres.
Nous devons le dire, l'agriculture a fait les frais d'une
fête comme nous n'en avons rarement vu en notre
ville. Samedi dernier était le jour fixé pour la distribu
tion des prix, médailles et les diplômes des décorations
décernés Bruxelles, la suite de l'exposition nationale
des produits agricoles. Malgré le verglas qui rendait les
communications extrêmement difficiles, un grand lioinbrc
d habitants de l'arrondissement s'étaient rendus Y près,
pour assister cette solennité. A onze heures, le vaste
local des llalles s'est rempli de monde. Tous les membres
de la Société agricole avaient voulu honorer de leur pré
sence, celte première fête agricole qui sera désormais
le point de départ, acccptons-cn l'augure, de ses succès.
La musique des Sapeurs-Pompiers a donne le signal du
commencement de la cérémonie. M. le commissaire
d'arrondissement, président de la société, a prononcé un
discours dont nous présentons une courte analyse.
Après avoir demande la permission de retarder un
moment la remise des récompenses, il a fait observer que
l'agriculture est mise sur le même rang que les arts, le
commerce et l'industrie, et que les sympathies qu'ont
rencontrées et l'exposition et les sociétés agricoles, les clas
sent dès maintenant au nombre de nos institutions na
tionales.
M. le président s'étend sur le succès que nos cultiva
teurs ont obtenu Bruxelles et il fait remarquer que
sur 23 distinctions accordées aux céréales entre 41 dis
tricts, cinq sont échues l'arrondissement d'Ypres. Une
collection de pommes de terre a été couronnée par le
jury; le tabac attestait la supériorité de cette culture
dans nos contrées, et la beauté de l'œillette prouvait que
pour ce produit, il nous est possible de rivaliser avec les
meilleurs terrains de la France. Enfin, le colza et le hou
blon complétaient la preuve de notre supériorité dans la
culture de toutes les plantes industrielles.
M. le commissaire d'arrondissement ajoute que si ces
succès sont dûs en grande partie l'intelligpncc et au
travail du fermier, ils exigent néanmoins la coopération
habile de la part du travailleur. Il s'empresse de rendre
hommage ces hommes, nés au milieu des classes pau
vres privés d'une éducation première, dont la moralité
le zèle ne méritent par cela même, que plus d'éloges. C'est
un honneur pour la Belgique que d'avoir pris l'initiative
et d avoir relevé l'ouvrier ses propres yeux aux yeux
de son pays en lui décernant des distinctions l'égal de
celles qui existent pour toutes les autres classes de la so
ciété. Dix ouvriers et cultivateurs appartenant notre
arrondissement ont reçu cette décoration des mains même
de Sa Majesté, dont ils ont pu apprécier toute la sollici
tude, pour tout ce qui touche les classes laborieuses. Oui,
travailleurs agricoles, s'écrie Je président, ce signe d'hon
neur vous impose des devoirs envers votre famille, envers
la société, envers vous même, vous le porterez sans tâche
cl vous le transmettrez vos enfants, comme un souvenir
des vertus de leur père.
M. le président finit «n remerciant les personnes pré
sentes, d'avoir voulu ajouter l'éclat de cette fête, et il
espère un concours bienveillant de leur part, car il aime
les croire persuades que la prospérité de la Belgique est
dans l'amélioration indéfinie de son agriculture.
Après ce discours qui a été vivement applaudi, M. le
secrétaire de la société a fait l'appel des personnes qui
avaient obtenu des médailles et récompenses. Nous avons
donné la liste des ouvriers décorés, dans notre numéro 794,
du 14 décembre, celle des prix l'exposition dans le
numéro 79C, du 21 décembre, et celle des médailles dé
cernées par la société dans le numéro 709, du 17 septem
bre 1848.
Les médailles ont été remises par les autorités réunies
sur l'estrade car, nous devons le proclamer, tous les fonc
tionnaires se sont empressés d'assister cette solennité.
Les autorités militaires l'ont rendue plus imposante en
core, car le commandant de place, le commandant du
cours d'équitulion, les majors du 10" y assistaient en
grande tenue. Le colonel du 10" était indisposé. Enfin,
les deux éclievins de la ville en habit officiel, ont voulu
contribuer l'éclat de cette cérémonie, qui a été terminée
par une allocution du vice-président de la société, M.
le procureur du roi, de Patin, votant des remerci-
ments, au nom du comité, M. le président, qui on doit
rendre l'hommage de convenir qu'il a beaucoup fait pour
faire réussir l'exposition agricole de l'arrondissement
d'Ypres.
Les paroles de M. de Patin ontété universellement accla
mées et immédiatement après, on s'est formé en cortège
pour se rendre l'Hôtel-dc-Villc où un banquet devait
réunir tous les décorésceux qui avaient obtenu des
médailles et récompenses et les membres de la Société.
L,c cîipiiaiiîc lEaiuirin.
viii. le val s'eihbrun. [Suite.)
Qui êtes-vous, misérables, et de quel droit?...
Qui nous sommes, dirent-ils, en jetant leurs enve
loppes pour se servir plus facilement de leurs armes, des
contrebandiers qui voyagent pour leur commerce et qui
passent fort propos en cet endroit pour délivrer deux
de leurs camarades.
Mort de Dieu s'écrièrent les cavaliers en brandissant
leurs sabres, nous ne vous craignons pas.
Mais en mcrne temps, ils voient, au débouché de la
gorge, la tète d'une colonne entière de Brigands qui les
tiennent en joue, et n'attendent qu'un mot pour faire
feu. Les soldats veulent prendre (la fuite; mais, en se
jetant en arrière, ils vont s'acculer dans un cintre de ro
chers où ils se trouvent bloques et serrés jtpr un rang de
baïonnettes posées sur leurs poitrines.
Bas les armes, ou vous êtes morts! crièrent les
contrebandiers.
baxqiet »e la sociéié abhk ole.
Vers une heure et demie tous les membres de la So
ciété agricole, les autorités civiles et militaires, les ouvriers
décorés, les vainqueurs au grand concours de Bruxelles,
et ceux de l'Exposition du district, voulant couronner cette
solennité par un banquetse sont réunis dans les salons
de Thôtel-de-ville où des tables se trouvaient dressées
pour deux cents convives. Toutes les parties de l'arron
dissement étaient représentées, des membres des localités
les plus éloignées du chef-lieu, ont fait preuve de zèle et
ont voulu honorer ce banquet de leur présence. Les salles
étaient élégamment décorées; chaque extrémité se trou
vait le portrait ou le buste du roi.
Trois tables dressées en fer cheval, remplissaient les
vastes salons de l'Hôtel-de-Ville et, nous devons le dire,
le coup-d'œil était magnifique. Jamais dans la ville
d'Ypres, il ne s'était donné un banquet plus nombreux.
A côté du président, se trouvait M. Dumortier, de Comi-
ncs, qui, décoré comme ouvrier, avait obtenu plusieurs
médailles pour des produits couronnés par le jury. Le
nommé Catteau, ouvrier décoré était de l'autre côté.
Plusieurs toast ont été portés, le premier par le prési
dent Au Roi et a la famille royalb, symbole de l'indé
pendance et des institutions nationales, au nombre des
quelles doivent être comprises, l'exposition et les sociétés
agricoles. Le second, par M. le vice-président de Patin, a
l'agriculture, source féconde de prospérité et de richesse.
Le dernier, par le vice-président M. Van Rcninghe, repré
sentant et bourgmestre de Poperinghe, a M. Roqier,
ministre de l'intérieur qui, par l'impulsion qu'il a im
primée l'agriculture, mérite les sympathies des culti
vateurs.
A quatre heures, le banquet était fini, mais parmi des
personnes qui, auparavant n'avaient guères des relations
très-suivies, rarement il a été remarqué plus d'intimité,
plus d'union plus de véritable fraternité. On semblait
heureux d'avoir trouvé une occasion de se réunirde se
connaître, de s'apprécier davantage. Disons que le ban
quet était très-bien servi et que pendant le dîner, la mu
sique des sapeurs-pompiers s'est fait entendre et a été
vivement applaudie.
Dans la soirée de dimanche dernierun incendie a
détruit les bâtiments d'une ferme deux chevaux, située
entre Kcnirael et Wytschaete, de. fond en comble; les lueurs
de l'incendie de cette habitation, occupée par le nommé
Ramaut, vieillard de 79 anset propriété du procureur
du roi près du tribunal d'Ypres, M. de Patin, ont été
vues des remparts de notre ville vers huit heures du soir.
A l'exception de trois coffres, du bétail et des chevaux,
tout ce que contenait cette habitation a été consumé. On
estime la perte au moins 46,000 francs, ni les bâti
ments ni les meubles n'étaient assurés. On attribue ce
sinistre la malveillance. Dans tous les cas, ce qui est
positif, c'est que le feu a commencé par la grange et que
le dimanche on ne visite presque jamais cette partie de la
ferme
Quand les soldats eurent jeté terre sabres et pistolets,
leurs adversaires leur dirent qu'ils pouvaient s'en aller où
bon leur semblerait.
Un moment, dit Fauster, qui commandait le déta
chement; des compagnies françaises doivent être en ce
moment près d'ici, dans le canton d'Herbasse, et ces gens-
là pourraient aller les avertir de notre présence. Qu'ils
marchent avec nous.
Il parait, mon gendarme, que vous ne boirez pas
encore l'eau-de-vie ce soir, dit Chicner son ex-conduc-
teur, en l'emmenant son tour prisonnier.
Les nuages étaient éclaircis, et la terre balayée par le
vent qui soufflait toujours avec violence; le soleil brillait
Ipar intervalle; les contrebandiers tenaient leurs capes
grises au bout du fusil pour les sécheret leurs armes
brillaient sur leurs habits de cuir.
La caravane marchait emportant les ballots de mar
chandises qui allaient s'embarquer sur le Rhône.
Les braves bandits s'en allaient joyeusementévitant
les grandes routesfranchissant d'un pas léger rochers
Un arrêté royal du 51 Décembre 4848, accorde des
subsides pour réparations d'églises ou de presbytères
savoir: fr. 4,985-33 l'église de Gheluvelt fr. 4.130-24
au presbytère de Passchendaele; Ir. 4,400, au presby
tère de Reninghelst.
broussailles et ravins, et chantant la chanson du contre
bandier.
C'était ainsi qu'ils allaient dans la vie, laissant les che
mins battus pour marcher leur guisebravant les lois
fraudant les impôtssautant par-dessus les bornes des
provinces, passant rivières et montagnes, plongeant dans
les profondeursmontant sur les plus hautes cimes la
tète dans les nues, la mort leurs pieds, et chantant tou
jours la chanson du contrebandier.
CHANT DU CONTREBANDIER.
Pat courant le momie entier,
Ne craignant ni dien ni diable,
Trouvant partout lit et tabla,
Nous faisons le beau métier
De voieur-coutrebandier.
La belle nuit pourdérober no: psgl
Le ciel est noir, et ses voiles funèbres
Jusqu'aux remparts qui s'élèvent là-bas,
oui nous frayer un chemin de ténèbres.
Sur i'or qn'au pauvre elle vola,
S endort la Richease assouvie: