GARDE CIVIQUE.
Faiis divers.
Hier, le troisièm® bataillon de la garde civique a fait
une grande démonstration pour obtenir la convocation
immédiate de l'assemblée constituante.
Voici ce que dit l'Alba d» Florence, de la situation
L'état des affaires de Rome n'a pris, jusqu'à ce jour,
aucun caractère décisif. Un gouvernement d'hommes qui
persistent vouloir maintenir une légalité impossible, et
convaincus de pouvoir réintégrer le Souverain Pontife,
au nom duquel ils dirigent les affaires publiques, n'est
pas de nature faciliter les relations diplomatiques.
Voilà pourquoi nous croyons que notre ministre
Bargagli, s'est rendu Gaëte, et que le gouvernement,
dans cette circonstance, a agi conformément son devoir.
Par cette mesure le ministère toscan n'a fait que se met
tre d'accord avec le gouvernement piéinontais qui, sur
tout depuis qu'il a proclamé dans son programme la
Constituante, offre la plus grande facilité aux arrange
ments amiables de la Toscane, et mérite que, dans les
mêmes questionsles deux États suivent la même
marche.
Le Times annonce qu'il a pour son impression, de nou
velles machines fonctionnant avec une rapidité extrême.
Sa machine fonctionnait actuellement dans la proportion
d'environ mille révolutions l'heure ou huit mille im
pressions. Cette proportion sera accrue encore autant que
possible, et la machine actuelle avec huit cylindres, tirera
douze mille exemplaires l'heure.
On écrit de Châtillon (France)
Une lutte admirable de dévouement vient de se passer
sur notre rivage entre deux jeunes gcus de notre com
mune, l'un et l'autre âgés d'à-peti près quatorze ans.
La veille de NoëlCamille Leblond et le jeune Fournier
s'amusaient patiner sur le canal, lorsque ce dernier,
trompé par l'apparence, sent la glace se briser sous ses
pieds, dans un endroit où elle avait été rompue par les
bateaux. Camille Leblond de courir son secours; mais
c'est en vain qu'il tend une main libératrice son ami il
ne peut atteindre jusqu'à lui. Désespéré de ses inutiles
efforts, il allait s'élancer l'eau, lorsque Fournier qui le
voit, Fournier qui se débat sans espoir contre une mort
prochaine lui crie N'e viens pas Camille, tu te noierais
aussi, ii Un cri si généreux devait monter jusqu'au cicl.
Une heureuse inspiration saisit Leblondil arracha sa
cravate au plus vite et la tend son ami mais le vent la
refoule vers lui.
Pour vaincre cette résistance imprévue, il fait un nœud
son mouchoir et le jette de nouveau Fournier; celui-
ci le saisit. 11 était tempsquelques secondes encore et
l'infortuné épuisé allait descendre immobile et glacé au
fond du gouffre.
Camille Leblond attire lui son précieux fardeau, la
glace craque sous ses. pieds, son point d'appui va lui
échapper; mais il conserve assez d'aplomb et de sang-
froid pour maintenir l'aide du talon de son patin qu'il
fixe sur les bords glissants du canalil sauva son ami.
C'est déjà la seconde personne que Camille Leblond
presque wicorc enfantarrache une mort certaine.
On lit daus le Journal du Peuple de Bayonne, le ca
nard suivant:
Une personne digne de foi qui vient de traverser notre
ville, allant de Madrid Parisnous a affirmé le fait
suivant qui vient de se passer Madrid et dont les jour
naux de cette capitale ont reçu défense de parler Nar-
vaez avait appris qu'un complot se tramait pour renverser
le ministère. Une réunion devait avoir lieu dans l'hôtel
d'un personnage voisin du palais et S. M. devait s'y ren
dre le soir déguisée. Le dictateur furieux fit établir plu
sieurs lignes d'agensde police secrète, avec ordre d'arrêter
toutes les personnes qui paraîtraient répondre au signa
lement qu'il avait donné. A l'heure convenue, S. M. sort
du palais par une porte secrète et franchit assez facile
ment la première ligne de gens postés pour l'arrêter.
Elle ne fut pas aussi heureuse la seconde, une main
rude se posa sur son épaule. La jeune imprudente voulut
échapper par la fuite, une reconnaissance malencon
treuse, mais un des agents ayant tiré son sabre, lui porta
sur l'épaule un coup qui lui fit une légère blessure, et
S. M. plus que troublée, n'eut que la force de s'écrier:
je ,suis la reine, et elle s'évanouit. On appela un officier
qu la fit transporter immédiatement au palais. S. M. est
dégoûtée au dernier point de l'existence qu'on lui a faite
elle, se plaint de n'être qu'une ombre de reine et de ne
pouvoir jouir de la moindre liberté.
A la date du 2G décembre, la frégate anglaise Spartan
et le vapeur de guerre anglais Ardent étaient mouillés
dans le port de Triestc. La flotte autrichienne stationnait
Pala, sous le commandement du contre-amiral Sorre-
deau qui a remplacé Kudriaffskyrequis pour le service
de la marine allemande.
Le plan du ministère autrichien actuel de reconstituer
les provinces illyriennes en leur donnant Tricsle pour
capitule, est accueilli défavorablement par la population
italienne qui est en majorité dans les villes du littoral de
l'istrie et de la Dalmatieet qui voit dans la mise exé
cution de ce projet l'abaissement de la nationalité italienne
devant l'élément slave.
Les lettres des principautés du Danube annoncent que
armée d'occupation russe a pris ses quartiers d'hiver
Les troupes turques occupent, dans leurs cantonnements
près de Bucharest, les importants passages du Danube,
de GalatzIbrcila et Giurgewo l'armée russe campe le
long de la route militaire de la Bessarabie Bueharest
occupant Leowa, BerladFokshan, Busen et Bucharest,
où la Dumbourtza forme la ligne de démarcation entre
les troupes turques et les russes. Jassy a en outre, une
forte garnison russeet des détachements considérables
de l'armée russe se sont avancés jusqu'à la frontière de
la Transylvanieaussi bien en Valachic qu'en Moldavie.
On écrit d'Eiscnach le 2 Janvierau Francfurter
Journal
On dit que Louis Bonapartca offert la duchesse d'Or
léans l'apanage qu'elle recevait en France, et que la du
chesse a accepté accordant la moitié de la somme qui
lui revient pour l'année dernière aux blessés et aux fa
milles des tués de Février.
Le comte Giech, membre héréditaire de la première
Chambre des États de Bavière et député l'Assemblée
nationale Francfort, a été nommé, par le Roipremier
président de la première Chambre pour la session des
États qui va s'ouvrir.
On lit dans la Concordia:
Charles-Albert, sur la proposition de notre ministre
secrétaire d'État de l'intérieur.
Notre conseil des ministres entendunous avons or
donné et ordonnons
Art. 1. La chambre des députés est dissoute.
Art. 2. Tous les collèges électoraux du royaume sont
convoqués pour le 15 du prochain mois de janvier.
Art. 3. Notre conseil des ministres pourvoira ce que
les militaires inscrits sur les listes électorales puissent
voter.
Art. 4. Le parlement est de nouveau convoqué pour le
23 du mois de janvier.
On mande de Belgrade la date du 24, qu'après avoir
reçu la nouvelle que l'Empereur d'Autriche avait reconnu
le valvode et le patriarche serbes, le prince Cura Geor-
gicwilsch et le Sénat serbe avaient décidé de mettre la
disposition du valvode un corps de 10,000 hommes de
troupes régulières et un subside de 20,000 ducats. Le
gouvernement serbe a accordé en outre l'autorisation
d'organiser des corps francs, qui iront rejoindre les
troupes serbes en Hongrie. Le pacha de Belgrade a sanc
tionné toutes ces dispositions du gouvernement serbe.
VtniKTKSi
AVENTURE DANS UNE SALLÉ D'A.NATOMIE.
Un grand nombre de personnes qui ont connu le cé
lèbre Junker, professeur de l'université de Halle, lui ont
souvent entendu raconter l'anecdote suivante
Un jour qu'il s'était procuré les corps de deux criminels
que l'on avait pendus pour en faire la dissection, ne pou
vant trouver la clef de la salle d'anatomic, dans le mo
ment où l'on apportait les deux sujets chez luiil les fit
déposer dans un appartement qui communiquait sa
chambre coucher. Dans la soirée, Junker, selon sa
coutumese mit écrire avant de se livrer au repos. La
pendule venait de sonner minuit, et toute la famille dor
mait d'un profond sommeil, lorsqu'un bruit sourd qui
semblait partir de son cabinet vint frapper son oreille.
Croyant que l'on avait enfermé par méprise le chat
avec les cadavres, il se leva, et prenant la chandelle, il
alla voir ce qui pouvait être la cause de ce bruit.Mais
quel fut son étonnement ou plutôt son épouvante en s'a-
percevant que le sac qui rcnfermaitlesdeux cadavres était
déchiré par le milieu. II s'approcha et découvrit qu'il en
manquait un.
Les portes et les fenêtres étaient fermées avec le plus
grand soin, et il paraissait impossible qu'on eût enlevé le
corps. U regarda non sans trembler autour de son ca
binet et aperçut enfin le cadavre absent assis dans un
coin.Junker resta un instant immobile. Le cadavre
semblait diriger ses regards vers lui.Junker allait
tantôt droite tantôt gauche, et toujours le corps avait
les yeux attachés sur sa personne. C'est alors que le
professeur, plus mort que vif, se mit en devoir d'opérer
sa retraite en se retirant pas pas en arrière sans perdre
de vue l'objet qui lui cousait tant d'effroi', la chandéHc
d'une main en cherchant de l'autre la porte qu'il atteignit
bientôt. Mais le cadavre s'est levé et l'a suivi. Une
figure si livide, un corps entièrement nu et qu'il a vu se
mouvoir, l'heure avancée de la nuit, le silence profond
qui régnait, tout semble conspirer pour anéantir son cou
rage. Junker n'a plus de force, sa chandelle lui échappe,
tombe et s'éteint, et les ténèbres enveloppent cette scène
horrible. Junker est parvenu jusqu'à son appartement
et s'est jeté sur son lit; mais le cadavre s'est attaché ses
pas, a fini par l'atteindreet bientôt il est ses pieds et
embrasse ses genoux en laissant échapper un gémisse
ment.
Qui que vous soyez, lachez-moi, s'écria Junker!
Et le cadavre le laissa libremais il poussa un long
gémissement, et après beaucoup d'efforts pour parler, il
prononça ces mots d'une voix éteinte Bon bourreau
bon bourreau ayez pitié de moi
Junker découvrit bientôt le mystère, et reprit peu peu
ses esprits. Il apprit au criminel qui venait d'être ravi
la mort qui il était, et fit le mouvement d'appeler quel
qu'un de sa famille.
Vous voulez donc me perdre, s'écria alors le crimi-
nej. si je suis découvert, mon aventure deviendra publique,
et je serai exécuté une seconde fois.Au nom de l'hu
manité, sauvez-moi de la mort.
Junker se mit aussitôt en devoir de se procurer de la
lumière. 11 affubla son hôte d'une vieille robe de
chambre, et lui ayant fait prendre un cordial, il lui té
moigna le désir de connaître quel crime l'avait conduit
l'échafaud. C'était un déserteur.
Le docteur ne savait trop quel moyen employer pour
sauver le pauvre diable. Il ne pouvait le garder chez
lui, et le mettre la porte c'était le livrer. Il n'y avait
que la chance des barrières courir mais une fois hors
barrières, il lui devenait facile de passer l'étranger sans
danger. Junker fit endosser au pauvre ressuscité quel
ques vieux habits des sienset de grand matin partit
pour la campagne suivi de son protégé. Comme il était
connu, il lui suffit de dire aux barrières qu'il venait d'être
appelé pour visiter un malade hors la villeet que l'état
du malade lui avait nécessité de se faire accompagner d'un
aide. On leur permit de passer.
Une fois arrivé en pleine campagne, le malheureux s®
jette aux pieds de son libérateur, qui il jura une recon
naissance éternelle et après avoir reçu encore de lui des
secours en argent, le quitta faisant des vœux pour son
bonheur.
Douze ans aprèsJunker ayant eu l'occasion d'aller
Amsterdam, fut accosté la bourse par un homme bien
mis, et qu'on lui avait signalé comme un des négociants
les plus opulanls de la ville.
Le négociant lui demanda poliment s'il n'était pas le
professeur Junker de Halle, et, sur sa réponse affirmative,
il le pressa devenir dîner chez lui, ce que Junker accepta.
Dès qu'il fut chez le négociant, on l'introduisit dans un
appartement élégant, où il trouva une femme charmante
ci deux jolis enfants qui lui. firent le plus aimable accueil.
—Une pareille réception avait lieu de l'étonner de la part
d une famille qu'il voyait pour la première fois.
Après dîher, le négociant l'ayant fait passer dans son
comptoir, lui serra la main et lui dit: Me reconnaissez-
vous?Non, répondit Junker.Eh bien! je vous re
connais, moiet vos traits ne s'effaceront jamais de ma
mémoireJe vous dois la vie vous souvenez-vous du
déserteur de Halle! C'est moi En me séparant de vous,
je pris le chemin de la Hollande. J'avais une belle main,
je calculais bien, j'obtins facilement une place de commis
chez un négociant. Ma bonne conduite et mon zèle me
gagnèrent bientôt la confiance du patron et l'amour de sa
fille. Lorsqu'il se retira des affaires, je lui succédai et de
vint son gendre; sans vous, sans vos soinssans votre
généreuse assistance je n'eusse pas'vécu pour jouir de
tant de bonheur! Homme généreux, considérez désor
mais ma maison ma fortune, moi-même comme étant
votre disposition.
Junker était ému jusqu'aux larmes, et tous deux con
fondirent l'expression de leurs sentiments que l'intéres
sante famille du négociant vint partager.
Marché d'Vpbes, du G Janvier.
Notre marché au froment était peu fourni aujourd'hui,
sans doute cause du jour des Rois. 193 hectolitres seu
lement ont été exposés en vente; néanmoins les prix n'ont
pas changé, ils ont varié de fr. I5-G0 18 fr. en
moyenne fr. 16-80 l'hectolitre.
Une légère augmentation de 30 centimes l'hectolitre
s'est produite sur les prix du seigle. 15 hectolitres se sont
vendus de fr. 9-80 10-40; prix moyen: fr. 10-10 l'hec
tolitre.
Les prix de l'avoine ont monté de 12 centimes l'hec
tolitre. 14 hectolitres se sont écoulés aux prix de G fr.
G-25; prix moyen fr. 6-12 l'hectolitre.
Les fèves se sont vendues au même prix qu'au marché
précédent. 57 hectolitres ont été acquis raison de 10 fr.
l'hectolitre.
Les pommes de terre se sont également vendues aux
mêmes prix qu'au marché précédent, c'cst-à-dire 8-50
les 100 kilogr. 1,000 kilog. ont été exposés en vente.
Les Bourgmestre et Êchevms de la ville d'Ypres,
Préviennent leurs administrés, qu'aux termes de l'ar
ticle 9 de la loi du 8 Mai 1848, le régistre d'inscription
pour les personnes appelées par leur âge servir dans la
Garde civique dater du 1e' courant, a été clos le 31
Décembre dernier et se trouve déposé au secrétariat où
chacun peut en prendre inspection et provoquer l'inscrip
tion de ceux qui auraient négligé de 13 requérir.
Ils croient devoir rappeler qu'aucun motif autre que le
service militaire actif ne dispense de l'inscription, et
qu'en négligeant de se faire inscrire, l'on peut se rendre
passible d'une amende de 5 15 francs, d'après les dis
positions de l'article 13 de la loi précitée.
Fait en séance du collège des Bourgmestre et Échevin»,
le 8 Janvier 1849.
LES BOURGMESTRE ET ÉCHEVt.XSj
par ordonnance B. YANDERSTICHELE.
LE SECRÉTAIRE,
J. DE CODT.