l<\TI>flSaELIS.
Faits divers.
de l'assassinat de la malheureuse jeune fille de Dinant
dans le bois de Bicamcréeassassinat précédé et suivi
d'atrocités épouvantables.
Au mois d'octobre dernier, la commune de Saint-Au
bin a été le théâtre d'un assassinat commis en plein jour
sous les yeux d'un enfant de six ans qui pourrait recon
naître les assassins s'ils lui étaient présentéset la justice
n'a encore rien découvert.
11 s'est écoulé plus d'un mois depuis l'assassinat d'un
garde particulier dans le bois de FlorefTe l'incendie pré
cédé d'un double assassinat, commis Lesvc remonte
peu près la même époqueetdans ces deux cas les
recherches de la justice paraissent n'avoir obtenu aucun
résultat.
Nous sommes l'organe de la conscience publiqueen
faisant des vœux pour que cette série de crimes ne reste
pas impunie, et nous ne doutons pas que l'autorité judi
ciaire ne redouble d'efforts pour arriver la connaissance
de la vérité.
FRANCE.Paris, 14 janvier. La réunion du
Palais-National s'est assemblée aujourd'hui au lieu ordi
naire de ses séancesdeux heures. Nous ne pouvons
savoir ce qu'elle a résolu déjà clic délibère encore. Nous
avons dit quel profond mécontentement la majorité avait
éprouvé en entendant M. Odilon-liarrot lui parler avec
un mépris auquel clic ne devait pas s'attendre, de la part
d'un homme qui, si souvent, et dans le discours même
d'avant-hieravait célébré sa haute sagesse. Nous qui
sommes loin de nier la bonne foi de M. Odilon-liarrot, et
qui ne contestons pas son jugement et la connaissance
exacte qu'il pense sans doute avoir de l'état du pays, nous
avons été allligés de Voir un homme aussi grave, un
homme qui a pris part comme commissaire, aux travaux
de la Constitution, commettre une pareille imprudence,
et faire involontairement chorus avec quelques poignées
de réactionnaires et d'intrigants que. la première révolu
tion a épargnés et graciés, et qui se retournent contre elle.
M. Dufaure, qui a voté bleu avant-hier, c'est-à-dire
qui a pris la proposition Rateau en considération, se ré
servant de lui donner une autre forme, M. Dufaure disait
après la séance de Vendredi
Depuis que j'assiste aux travaux parlementairesje
n'ai vu aucun ministre parler la minorité comme M.
Odilon-Rarrot vient de faire la majorité. C'était en
effet de la démence, et si on croit notre opinion suspecte,
que l'on consulte MM. ,1. de I.asteyric, Abbatucci et
Bcaumont (Gustave), amis de M. Barrol, sur ce discours
d'un homme malade.
Mais, malade ou bien portant, M. Barrot ne l'a pas
moins prononcé. C'est un acte qui change nécessairement
les dispositions de l'Assemblée. Jusqu'à la séance du 12,
elle avait résolu, quoiqu'il lui en coûtât, de tolérer le mi
nistère, ctd'éviter tout ce qui le ferait trébucher. Aujour
d'hui l'Assemblée est obligée dechoisir entre deux partis:
se retirer devant un cabinet qui l'a ostensiblement mé
prisée, et qui s'est séparé d'elle, ou renverser ce minis
tère qui ne veut pas marcher avec elle, repousser du pied
cet obstacle qui se place sur sa route, cette administration
qui, en déliant la majorité, a porté un défi la Constitu
tion même.
C'est ce dernier parti que prendra la majorité. Elle
aura parfaitement raison. Il faut qu'on sache qui nous
gouverne, et vers qij-el but on nous pousse. Nous n'accu
sons pas les intentions de M. Odilon Barrot, mais nous
ne répondons nullement du but de M. Faucher. 11 y a des
traîtres dans les hautes régions; il y en a autour du pré
sident de la Républiqueil y en a autour de chaque mi
nistre, et peut-être....
On assure que des interpellations devront être adres
sés au ministère, au sujet des bruits qui courent sur la
mise en liberté d'Abd-el-Kadcr. On prétend que MM.
Bugeaud et Changarnicr ont surtout insiste sur cette
mesure. L'opinion publique veut voir dans les conseils
qu'ils auraient donnés en cette circonstance une consé
quence toute naturelle du sentiment que je ne qualifierai
pas, mais qui parait inspirer M. Bugeaud, l'endroit de
ses anciens lieutenants MM. Cavaignac et Lamoricièrc.
en fixant sur elle un regard qui l'interrogeait avec ardeur.
Mais comme la pauvre idiote ne répondit ni des yeux
ni de la bouche.
Cependant Charlotte, voyant quela pâleur ne quittait pas
encore le visage de Mandrin, se pencha son oreille et
prononça un nom bien bas.
Le blessé tressaillit et de vives couleurs se répandirent
sur son visage.
D'où sais-tu ce nom? qui te l'a appris? s'écria-t-il
en fixant sur elle un regard qui l'interrogeait avec ardeur.
Mais comme la pauvre idiote ne répondit ni des yeux
ni de la bouche.
C'est vrai, reprit-il, tu ne peux rien me dire.
Elle secoua la tête, comme si elle eût compris cette
triste réflexion.
Serait-il vrai, pensa Mandrin, que ces êtres, dé
pourvus de pensées, ont des révélations intérieures? Oh
ce serait donc le ciel qui m'enverrait ce nom par la bouche
de cette enfant
Le capitaine se sentit enfin entièrement ranimé. 11
monta le cheval amené par Lolotte, tandis que Bruneau
conduisait la monture le long des défilés tortueux et que
la petite fille, qui avait eu l'adresse de dérober une de
leurs lanternes aux marchands de bœufs, marchait devant
MM. Bugeaud et Changarnier prétendraient qu'au cas où
Abd-el-Kader, remis en liberté, voudrait recommencer
la guerre sainte, rien ne serait plus facile que de le re
prendre, et de le reprendre bien plus dans les règles,
surtout sans avoir lui faire des promesses qu'on ne vou
drait pas tenir.
Un journal dit que M. Billault a été appelé hier
l'Elysée. Un autre journal dément le fait. On prétend
aussi que M. Marrast, qui n'a point présidé hier l'Assem
blée, avait- eu aussi une conférence avec le président.
Je ne crois pas qu'il y ait lieu pour ce moment un chan
gement de ministère. On attendra que l'Assemblée ait
expliqué son vote de vendredi par le choix des commis
saires qu'elle doit faire demain.
On assure qu'un ancien préfet, journaliste avant 1830,
et depuis éditeur d'une feuille française publiée en An
gleterre, est nommé consul général en Californie. Ce
nouvel agent de la France partirait avec deux cargaisons
qu'on s'occupe de réunir, et qui représenteraient plu
sieurs millions de francs.
Une nouvelle importante est arrivée de Toulon. Le
préfet maritime a reçu l'ordre d'armer sans délai onze
bateaux vapeur. La destination de cette flottille n'est
pas indiquée mais le bruit généralement répandu Paris
hier, désignait un des ports d'Italie. On croyait l'cxis-
lence d'un traité entre la France, l'Autriche et Naples
dans le but de rétablir le Pape dans l'exercice de son
pouvoir temporel.
On s'occupait hier ou du moins cette, nuit, ou bal de
l'opéra, des complications survenues dans les affaires de
l'Italie. M. le général Pclet serait envoyé Turin en mis
sion extraordinaire; d'un autre côté une expédition se
préparerait Toulon pour aller Civila-Vecchia, où le
pape doit se transporter, sous la protection de l'Angleterre
et de la France.
La pensée qu'on attribue au gouvernement dans cette
affaire est d'empêcher l'intervention qui parait concerter
entre Naples et l'Autriche.
Les hommes politiques pensent généralement que l'af
faire de Rome est beaucoup plus facile arranger que la
question de la Ilautc-Italic.
Voici quel est le bilan dramatique pour l'année 1848
comparé celui de l'année précédente On a joué sur les
divers théâtres de Paris deux cent soixante-sept ouvrages
de cent quatre-vingt-quinze auteurs.
En 1847, il y avait eu deux cent soixante-neuf ouvra
ges de deux cent trente auteurs; ainsli 1848 a offert au
public deux ouvrages de moins seulement; nous avions
joui en 1847 de six tragédies, 1848 n'en a vu que deux
vingt-neuf drames ou mélodrames avaient été représen
tés en 1847, l'année qui vient de finir en a vu vivre
trente-cinq; mais le chiffre le plus curieux h mettre en
regard, c'est celui des vaudevilles: cent soixante-dix-sept
en 1847, cent soixante-dix-neuf en 1848; c'est là, il n'en
faut pas douter, le chiffre normal du budget dramatique.
L'auteur le plus souvent nommé estcomme en 1847, M.
Clairvillcqui a eu vingt pièces dont: quelques-unes en
5 actes.
ITALIE. Rome, S janvier. Nous apprenons
que le gouvernement a adopté des mesures énergiques
pour assurer l'intégrité et l'indépendance de l'État et pour
se préparer la guerre prochaine de l'indépendance ita
lienne. Une de ces mesures consiste prendre la solde
la colonne du général Garibaldi, composé d'un bataillon
de quatre compagnies. Le gouvernement romain achète
aussi beaucoup d'armes l'étranger, et, entre autres,
quelques milliers de fusils.
TxRiiv, 8 janvier. Le bruit court que Radetzky a
publié un ordre du jour, où il proclame imminente la
reprise des hostilités, et il promet de conduire, en peu
de jours, les Croates vainqueurs Turin, après deux ba
tailles.
On ditaussi que Venise a dû soutenir une fortcattaquc.
On lit dans la Concorilia de Turin, du 8 janvier
Le bruit court que Radetzky a publié un ordre du jour
où il proclame imminente la reprise des hostilités et il
pour éclairer la route. Ils cheminèrent ainsi tout le reste
de la nuit.
Arrivés mi-côte «le la montagne, ils laissèrent la
monture du capitaine dans l'endroit où, se trouvaient les
chevaux du camp, qui ne pouvaient gravir jusqu'au som
met; puis ils montèrent lentement les sentiers escarpés
du Mont-Désert.
Le jour commençait se montrer par une blancheur
matte répandue dans les brumes de l'horizon; l'air, qui
se changeait en glace un peu plus hautdurcissait déjà
les étroits chemins, bordés de ronces et de broussailles;
dans ces touffes jaunes paraissait la tête pointue du blai
reau qui sortait de son terrier, tandis que le chamois
bondissait par-dessus; plus loin on apercevait la forme
noire du loup nocturne, qui passait sous une voûte de
brouillards pour rentrer dans sa caverne.
N'est-ce pas un ours que j'aperçois là, dans la
brume? dit Bruneau en armant son fusil.
La couleur en est semblable, répondit le capitaine,
mais c'est tout bonnement le père capucin qui sort du
camp où il s'est sans doute lassé de m'attendre, et il n'est
pas étonnant qu'il ait la démarche aussi lourde que celle
d'un ours, car il emporte sur sa conscience tous les ser
mons qu'il n'a pu me débiter.
promet de conduire en peu de joursles Croates vain
queurs Turin, après deux batailles. On dit aussi que
Venise a dù soutenir une forte attaque.
On écrit de Londres, le 8 janvier
Lundi dernier, des pêcheurs d'Arkergell, ont trouvé
sur la côte une bouteille contenant un feuillet, qui parais
sait appartenir un agenda, et sur lequel était écrit au
crayon, en anglais:
Le 10 Décembre 1848 bord du schooner Juno de
i> Sminemunde (Prusse); latitude septentrionale, 27 de-
grés 50 minutes longitude orientale, 3 degrés 50 mi-
nutes; nous avons perdu toutes nos voiles, et le navire
coule bas.
Deux hommes ont été emportés par ia dernière tem-
péte, et scion toutes les apparences, nous aurons bien-
tôt le même sort, moins que la divine Providence
daigne nous protéger.
Signé William Mabius, capitaine.
On lit dans le Morning-Hérald
Une émeute alarmante a eu lieu la semaine dernière
bord du ponton Sulpliarstationnant dans le bassin de
Woolwich, et portant des condamnés. Plusieurs d'entre
eux avaient formé le projet de massacrer un quartier-
maître, nommé Wcbb. Ayant appris qu'un individu, du
nom de Kecna, avait averti Wcbb, ils battirent ce mal
heureux outrance. Deux gardes accoururent aux cris
de cet homme; et, pris pour Webb et pour un autre
quartier-maître ils furent maltraités. On fit monter
bord des soldats de marine trois des chefs de l'émeute
furent jugés par le capitaine, qui les a condamnés rece
voir chacun cinquante coups de fouet. Deux ont reçu les
cinquante coups le troisième a été commué par l'avis
du chirugien au quarante-troisième coup. Un autre con
damné nommé Fcllon a reçu vingt coups de fouet pour
avoir insulté un des gardes.
On écrit de Londres, le 10
Une expérience des plus intéressantes doit être faite
aujourd'hui dans le détroit de Douvres (Pas-de-Calais.)
Un bateau vapeur doit se rendre une distance de deux
mille de Folkcstonc, pour faire l'essai du télégraphe élec
trique sous-marin. Les fils conducteurs seront placés sur
toute cette distance, et l'appareil électrique établi bord
du steamer, communiquera avec un autre appareil établi
Folkcstonc. Si cette expérience réussit, on ne doute pas
qu'elle ne réussisse sur une plus grande étendue, et alors
on s'occupera d'établir une ligne télégraphique sous-ma
rine travers le détroit. C'est la compagnie du chemin
de fer du Sud-est qui veut entreprendre ce gigantesque
projet c'est ses frais et sous ses auspices que l'expéri
ence doit être faite.
On écrit d'Erfurt (Prusse):
Hier, notre population a été effrayée par un coup de
canon, placé sur le fort et chargé boulet cause de l'état
de siège.
Le projectile avait endommagé trois ou quatre maisons
et emporté une partie de la toiture des Halles. C'était un
sergent, qui cassé la veille avait choisi ce moyen de se
donner la mort; placé la bouche du canon il avait mis
le feu au moyen d'une mèche sa tète et ses pieds ont été
trouvés dans les fossésun de ses bras est venu tombes
sur la place Saint-Guillaumele reste du corps n'a par
encore été retrouve.
Il règne Novarre (Piémont) un grand mouvement. A
chaque instant, de grands personnages traversent la
ville. Les Autrichiens ne sont qu'à vingt mille. Chaque
jour, des Hongrois désertent et viennent s'enrôler sous
le drapeau piémontais. A Bergame, les habitants sont
assujettis au régime le plus rigoureux. A dix heures du
soir, il leur est interdit de sortir. Ou fait des arrestations
toutes les nuits. On fortifie la Rocca et il s'agit d'y por
ter quatre mortiers pour bombarder la villcr au besoin.
Les soldats se barricadent dans leurs casernes qu'ils ont
entourées de fortifications, Tout annonce l'imminenco
d'une reprise des hostilités.
Un instant après, nos trois personnages étaient arrivés
dans le camp, dont le réveil s'annonçait par un bruyant
éclat de voix et le cliquetis des armes qu'on préparait le
matin. Lolotte disposait le déjeuner du capitaine; Bruneau
embrassait son petit enfant dans sa couche de feuillage,
où il venait de s'éveiller au chant des oiseaux: et Man
drin très-affaibli de la perte de son sang, était assis sur
le banc placé eôté de sa grotte.
Ah I je tiens mon homme et ma tabatière s écria
une joyeuse voix qui partait de l'angle du rocher, et
Mandrin en levant les yeux, vit la bonne figure du père
Gaspard devant lui.
Oui, oui, reprit le moine, j'avais oublié sur ce banc
la précieuse boite de corne qui ne me quitte jamais....
Heureusement, je suis revenu sur mes pas pour la pren
dre, et je vous rencontre enfin, après vous avoir vaine
ment attendu pendant deux jours.
Le capitaine voulait absolument se défendre d'écouter
en ce moment le prêche du religieux, et il alla se réfugier
dans 1 intérieur de la grotte, où son déjeuner était pré
paré mais le père Gaspard l'y poursuivit, s'assit près de
lui de vive force, avec un air d'agitation tout nouvelle
ment répandu sur cette face ronde et pacifique, et la por
tière se referma sur eux. (La suite au prochain n'.