EXTÉRIEUR. Avant-liier, le corps des chasseurs-éclaireurs de Bruges a'procédé 1 élection définitive de son commandant. M. Coppieters-Coppietcrs a été élu l'unanimité. Ce n'est pas seulement dans la Flandre occidentale, mais aussi dans les environs de Gand que règne l'épizoo- tie parmi le bétail. Cette maladie avait diminuée depuis quelque temps, mais malheureusement elle vient de se ranimer et menace plusieurs fermiers de pertes désastreu ses. Un meurtre a été commis avant-hier Audenarde un cabaretier, nominé Blyau, s'étant pris de querelle avec le soldat Vandcn Brucke et le tambour-maitre De Smet, appartenant tous deux au 5" bataillon du 4e régiment de ligne, se rendit chez son plus proche voisin, le boucher Swakcns, et y prit un couteau. Muni de cet instrument dangei*eux, il retourna chez lui et porta De Smet un coup de couteau dans le ventre. Le malheureux soldat expira immédiatement. Blyau est arrêté, et une instruc tion judiciaire a lieu. On lit dans la Gazette de Liège: L'apparition du choléra Liège a été positivement con statée par les hommes de l'art, depuis le 11 décembre. On a pensé qu il était prudent d'organiser contre l'épidémie la conspiration du silence. Les quelques cas qui ont éclaté dans une rue de notre ville et qui ont causé une si péni ble émotion, rendent aujourd'hui cette réserve inutile. Du reste, nous nous plaisons le constater, l'administra tion des hospices civils et l'autorité locale avaient pris avant même l'apparition de l'épidémie, toutes les précau tions que recommande la prudence. Depuis l'apparition de l'épidémie, 11 décembre, nous croyons que la moyenne ne s'est pas élevée au-dessus de deux a trois cas nouveaux par jour, et cela sur une popu lation de 80 mille habitants. Dans les hôpitaux, le chiffre des guérisons et celui des décès se balance.Jusqu'à pré sent, la partie haute de la ville n'a pas été atteint par l'épidémie. Le même fait avait été observé en 1833. Dans la commune de Seraing, le choléra sévit avec plus de rigueur. Plus d'une fois on a constaté 7 huit cas nouveaux, et plusieurs décès par jour. Du reste, on a observé Seraing que le choléra atta quait surtout les lugeurs, c'est-à-dire les étrangers qui ont été appelés dans la localité par suite des besoins de l'industrie. D'un autre côté, tandis qu'il sévit sur la rive droite de la Meuse, il respecte la rive gauche, et les com munes de Jemeppeet de Tilleur qui ne sont séparées de Seraing que par la rivière, restent préservées de l'épidé mie. On écrit de Liège: Le char symbolique de l'Industrie, de notre province, qui a figuré aux fêtes de septembre, a coûté environ cinq mille francs. Le gouvernement avait alloué une somme de 1 ,500 francs, croyons-nous, pour sa construction. La ville ayant réclamé du ministre le supplément de la somme allouée pour couvrir la dépense faite, celui-ci vient, par une dépêche récente, d'informer l'administra tion communale qu'il présentera sous peu aux chambres un projet de loi pour obtenir la somme réclamée. On lit dans le journal de Mons Hier, les officiers de la garnison de Mons, en apprenant l'arrêté royal du 15 janvier, qui met la retraite le géné ral d'Ilane de. Steenhuise, ont voulu fêter la chute de celui qui passait, aux yeux de l'armée, pour un nouveau Tor- quemada, le grand inquisiteur. Ils ont porté de joyeux toasts la fin de ce régime d'espionnage et de délation qui, depuis longtemps, dé grade l'uniforme du soldat, sans parler des turpitudes qu'une instruction judiciaire vient récemment d'étaler au grand jouret dont nous ne voulons pas souiller nos co lonnes. Eli 4.VCE. Pakim 21 janvier. Le vice-président de la République française est nommé. M. Boulay de la Meurthe, qui figurait le premier sur la liste des candidats présentés par le ministère, l'a emporté. Le rapport de M. Grévy sur la proposition Rateau est annoncé pour Mardi,la discussion pour Mercredi ou Jeudi au plus tard. La semaine ne s'écoulera donc pas sans que la lutte engagée entre 1 Assemblée et le gouvernement n'entre dans une phase nouvelle. On parle de complots légitimistes, d'alliance entre les divers partis monarchiques, et d'autres bruits de cette nature. 11 serait même question, dit-on, de saisir l'Assein- blee d une proposition d'enquête. Nous signalons ces ru meurs nous ne les garantissons pas nous sommes bien loin même de les considérer pour la plupart comme ayant le moindre fondement. L Assemblée a abordé la discussion du projet qui tend déférer le jugement des accusés de Mai la Haute-Cour nationale. Le débat a été très-vif entre MM. Ledru-Rollin et Dupin aîné, le premier combattant, le second repous sant cette juridiction. Aucune décision n'a été prise, et sur la proposition de M. J. Favre, la suite de la discussion a été remise la séance de Lundi. C'est décidément M. Boulay (de la Meurthe) qui a été nommé vice-président de la république, et ce résultat auquel on ne se serait jamais attendu, il y a deux jours, mais qu'on regardait déjà comme arrêté hier matin, peut avoir une haute portée politique. On répétait de tous côtés hier dans les couloirs de l'assemblée que c'était le précurseur d'un changement de ministère. On sait toutes les démarches qu'a faites M. A. Marrast auprès du prési dent de la république pour obtenir le retour aux alfaires des républicains de la veille. On prétend que Louis Napoiéon a voulu avant tout une preuve que ces derniers disposaient de la majorité de l'assemblée. Le vote d'hier aurait eu lieu pour constater l'alliance entre les républi cains de la veille et le président. On disait aussi que Louis Napoléon était loin de désirer la dissolution de la chambre et qu'il verrait avec plaisir la continuation de son mandat pur suite des craintes qu'on a su lui inspirer sur les tendances réactionnaires de la future assemblée. Le National qui loue beaucoup le dis cours d'installation de M. Boulay (de la Meurthe) l'ait remarquer le passage dans lequel le vice-président déclare que l'assemblée a le droit de compléter son mandat. L'assemblée a dit M. Boulay (de la Meurthe) a le droit de finir, et elle saura finir comme elle a vécu, maîtresse d'elle-même cl dans la plénitude de sa liberté elle vivra daus l'histoire, et la gloire de l'assemblée qui lui succédera, sera de continuer son œuvre. Le National voit dans ces paroles du vice-président une inspiration de Louis Napoléon, car, dit-il, il n'est pas présumable, il est même tout-à-fait impossible qu'un homme lié .M. Louis Napoléon par de si étroits et de si intimes rapportsait daus celte circonstance solennelle manifesté une pensée eu désaccord avec la banque prési dentielle. Un journal sérieux accuse ce matin M. Thiers d'avoir dit dans la commission d'instruction primaire, que l'état des esprits pour la génération qui s'élève n'avait qu'une alternative. La guerre générale ou la suppression des écoles primaires, c'est-à-dire de l'enseignement pour le peuple. Le mot serait effrayant dans la bouche de M. Thiers, avec les projets d'ambition qu'on prête l'ex-présidcnt du 1" mars. Hier, dans un des bureaux de l'assemblée, propos des crédits régulariser sur les comptes du gouvernement provisoire, le général Laguct a annoncé que la femme d'un des membres de ce gouvernement occupait en ce moment un grenier et vivait de la charité publique. Je puis vous affirmer le fait: il est exact que mad",c Albert, femme d'un des prisonniers de Vincenncs, occupe en ce moment dans le quartier Popincourt une chambre de GO fr. par mois et qu'elle est inscrite au bureau de bienfai sance de l'arrondissement. Le nombre des départements qui protestent contre le maintien de l'Assemblée est, en ce moment, de G6. Hier soir, le club de la rue de l'Arbalète, au faubourg S'-Marccau, a été fermé par autorité de justice. 200 hom mes de troupes ont été postés devant la porte. Il y avait hier une grande fête chez M. Passy, ministre des finances; M. le président de la république y assistait. On assure que la demeure du vice-président de la république sera définitivement établie dans les bâtiments du conseil d'état; le ministre des travaux publics a visité ces bâtiments accompagné d'un architecte. Le président de la république doit diner cette semaine chez Si. A. Marrast, président de l'assemblée nationale. Les représentants, la plupart siégeant la Montagne, ont écrit au Moniteur une lettre collective pour déclarer qu'ils ont cru devoir s'abstenir de voter pour la nomina tion du vice-président. Nous remarquons entr'autres les noms de MM. Deville, T. Bac, Ledru-Rollin, Greppo, P. Leroux, Joly, père et fils, Martin Bernard, E. Raspail, F. Pyat, etc., ceci explique le petit nombre de voix qui ont pris part au scrutin. On lit dans la Gazette des Tribunaux - Nous avons annoncé que la cour de cassation avait choisi dans son sein les sept magistrats qui doivent com poser la haute cour de justice, f.es magistrats sont: MM. Bérenger, Ilardoin, Rocher, Hello et de Boisseau, juges titulaires et MM. Bataille et Delapalmc, suppléans. La haute cour de justice devant être constituée dans le mois de l'attribution qui lui est faite par l'assemblée nationale, des crimes politiques qui lui sont déférés, les cinq magistrats titulaires se sont réunis hier, pour choi sir leur président, conformément l'art. 92 de la consti tution. M. Bérenger, récemment nommé président de chambre la cour de cassation, a été désigné par ses collègues, comme président de la haute cour. ESPAGNE. VJ iDiiiîi15 janvier. La nuit dernière, le ministre de la marine a été frappé d'apo plexie foudroyante. On désespère de ses jours. Nous recevons une lettre de notre correspondant de Burgos qui nous annonce que la bande de l'Étudiante a définitivement cessé d'exister. La Gazette de Madrid publie un décret d'annulation des mesures exceptionnelles et extraordinaireset un autre décret relatif l'amnistie annoncée dernièrement dans les cortès par M. le président du conseil. La chambre s'est réunie dans ses bureaux pour désigner les commissions qui devront examiner plusieurs projets de loi. La réponse aux interpellations de la Catalogne est ajournée. On écrit de Bavonne: Nous manquons de détails sur les mouvements des bandes qui ont récemment pénétré en Espagne par la frontière. On sait seulement qu'elles n'ont pas pour elles les synipathies de la population, et qu'elles sont serrées de près par les troupes de la reine. Depuis leur entrée, ces bandes ne sont pas garnies, personne n'a couru se ranger sous le drapeau des factieux. ITALIE. Dans les dernières nouvelles de Rome, le bruit courait que l'excommunication pontificale serait suivie d'un interdit. Les sujets dévoués au pape Rome et Gaëte se pré occupent vivement de l'assurance qui leur a été donnée que le gouvernement espagnol s'était mis la tète d'une coalition de puissances européennes pour replacer Pie IX sur son trône. On disait que si, par suite de l'interdit, les églises étaient fermées, les prêtres les dépouilleraient d'abord de leurs ornements précieux, de peur que le gou vernement ne s'en emparât pour en faire de l'argentvu la pénurie du trésor. On ajoutait qu'il allait être publié un décret qui frapperait les biens ecclésiastiques d'un million 600,000 écus en remplacement de l'impôt de mouture. En Italie, le ministère Gioberti annonce l'intention d'intervenir Rome en faveur du Pape. Il proteste contre toute intervention des puissances étrangères, dans une question qu'il dit être exclusivement italienne. Si le mi nistère Gioberti est assez fort pour pacifier les états ro mains, et faciliter au Souverain Pontife une rentrée honorable dans Rometelle que le Souverain Pontife a droit de réclamer, on ne discutera pas avec lui sur le ca ractère trop restreint qu'il veut donner cette question. On lit dans un journal La petite ville de Gaëte possède l'une des plus formi dables citadelles de l'Italie. Arrêté depuis deux mois de vant ses murs, le général Massena reçut un jour, de Napo léon Bonaparte le billet suivant Général, que faites-vous donc devant cette bicoque? Masséna répondit laconiquement: Ce que vous avez fait devant Sl-Jean-d'Acre. AL'TIllCilE.Les lettres d'Autriche confirment l'in vasion de la Gallicie par le général Bem la tète des débris de l'armée hongroise. Elles annoncent en outre que 9,000 hommes de troupes Serbes avec trente canons ont l'ranehile Danube le 10 Janvier, près de Scmlin, pour se réunir l'armée impériale dans le llanat. IION'GKIE. La forteresse de Léopolstadt tient opi niâtrement. La défense en est dirigée par un officier d'artillerie très-habile, qui fait éprouver des pertes consi dérables. Le baron Bayer (Rupert) en est commandant. Les étudiants de l'académie de Chemultz, devenus ex clusivement Magyare depuis l'expulsion des Allemands, ont commis ces jours derniers un crime affreux, ils ont pendu, devant la porte de sa maison, le professeur Bach- mann, partisan de la cause allemande. Les lieutenants-feld-maréchaux Moga, Dietrich et Hra- bowsky, conduits Vienne, vont y être traduits devant un conseil de guerre. On a accordé aux officiers et soldats impériaux faisant partie de l'armée hongroiseun délai de quinze jours pour retourner leurs drapeaux. On écrit des frontières de Hongrie, le 13 la Gazette de BreslauNon-seulement les insurgés ont pris la ville de Clausenberg, mais les troupes impériales, aux ordres du général-uiajor Wardener, ont essuyé une défaite près de Decset ont été refoulés jusqu'à Bestritzoù se ras semblent en ce moment les forces impériales, qui comp tent peine 12,000 hommes de troupes régulières. On croit moins la nouvelle d'une victoire des Hongrois sur JellaChich près de Keskemct, où aurait eu lieu une san glante bataille, terminée par la fuite du premier corps d'armée, et qui aurait coûté la vie plus de 10,000 hommes. On reçoit du nord de la Hongrie, la nouvelle d'nne vic toire du général Schlick sur le ministre de la guerre Magyare Messaros, dans la contrée de Miskolcy les Ma gyares ont perdu 10 canons et beaucoup d'hommes. Messaros avait été l'agresseur et son but en attaquant le général Schlick était de couvrir l'invasion projetée en Gallicie. Un témoin oculaire donne de longs détails sur la ba taille de Kaschau. Les Magyares avaient pris leurs dispo sitions pour réunir sur ce point pour le 4, des forces imposantes venant de plusieurs directions. Mais cette combinaison a été déjouée par les défaites partielles des corps qui devaient se réunir. L'affaire a coûté cher aux Magyares: indépendamment d'un grand nombre de morts et de blessés, on leur a pris 16 canons, 600 prisonniers, etc. Leiibebg, 9 janvier. Le général Bem a divisé son corps en trois colonnes, qui pénétreront de la Hongrie et de la Transylvanie en Gallicie par SkolaTurka et Bur- kovine. Le général-major Barko a été envoyé dans les contrées menacées pour y organiser la làndsturm, et deux bataillons d'infanterie avec des canons sont dirigés aujour d'hui d'ici vers la frontière de Hongrie. Nous espérons que le comte Schlickaprès avoir battu Messaros se tournera promptement contre les bandes du général Bem.

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 3