tris.
K\TÉKIElflS.
les professeurs ne savent pas laver leur linge sale en
famille et qu'ils initient inconsidérément le public toutes
leurs futiles querelles, au grand plaisir de certain parti
qui se frotte les mains.
L'article 25 de la loi du 8 Mai 1848,sur la Garde'
civiqueporte
Les compagnies et subdivisions de compagnies sont
formées par le chef de la garde sur le contrôle de service.
L'art. 25 fixe la force d'une compagnie d'infanterie au
minimum de soixante hommes.
Attendu que les Ie, 2'et 5e compagniesn'ont pas atteint,
depuis le dernier recensement, l'effectif déterminé par
la loi;
Aucun garde incorporé dans les susdites compagnies
ne sera admis faire partie de la demi-batterie d'artil
lerie, jusqu'à ce que le conseil communal aura appelé en
activité le nombre de gardes nécessaires au complément
de ces compagnies.
le Major commaxdatt
A" VAN'DEN BOGAERDE.
Ypres, le 18 janvier 4849.
Le 25 de ce mois, vers 5 heures du matin, un incendie
a éclaté en la commune de Staden, par suite duquel une
petite maison appartenant au sieur Comvn, de NVestroo-
sebeke, et habitée par Pierre Ncvejanainsi que les
meubles de ce dernier, une chèvre et 12 lapins sont de
venus la proie des flammes.
La perte est évaluée 300 francs.
Correspondance.
Monsieur le rédacteur du Progrès
Popcringhc, le 2G janvier 1849.
Il parait que quelques personnes de Poperinghe ont
mal compris ou feint de mal comprendre le calcul que
nous avons établi (n° 804 du Progrès), dans le but de
prouver que les comptes communaux de l'exercice 4847,
loin de se trouver en bénéfice, avaient au contraire donné
lieu un arriéré de fr. 8,545-72. Elles contestent que les
dépenses faites du boni de l'exercice précédent, ainsi que
des fonds perçus pour la prochaine construction de la
route pavée sur NVestvlcteren puissent être envisagées
comme constituant un déficit, parce que, l'administration
ayant pu disposer de ces ressources pour faire son budget,
celles-ci ont au contraire permis de réaliser sur ce dernier
un excédant de fr. 2,450-08. Le bourgmestre va même
jusqu'à dire que, le conseil communal ayant été autorisé
h contracter en 4847 un emprunt de 0,200 fr. dont il n'a
pas disposé, on pourrait également considérer cette
somme comme un véritable boni (quoiqu'un emprunt soit
une dette), de manière que, si on en avait porté le mon
tant en recettes, l'excédant se serait élevé environ
9,000 francs.
Certes, en raisonnant ainsi, la ville aurait pu dans ce
cas réaliser une encaisse de 9 mille francs, de même qu'elle
aurait pu se créer un boni de 50 mille francs et davantage
si, dans la supposition qu'elle eut perçu ces fonds, elle
avait pu les économiser. Maisdans le cas qui nous oc
cupe, c'est justement le contraire qui a eu lieu. On a
dépensé l'encaisse provenant des ressources extraordi
naires mentionnées dans notre dernier article, et amené
ainsi dans les fonds communaux une perte notable au
lieu d'un bénéfice. C'est ce que nous tenions prouver.
Veuillez, Monsieur, accorder ces lignes une place
dans votre estimable journal et agréer l'assurance de notre
parfaite considération.
(le comité libéral.)
.génie bienfaisant qui aurait eu le pouvoir de guérir la
douleur et d'effacer la réalité même.
Ils étaient bien jeunes tous deux en amour, et par con
séquent le goûtaient de même tous deux et dans toute sa
fleur. Isaure n'avait que dix-sept ans d'Alvimar qui
bien plus âgéconnaissait une passion profonde pour la
première fois, partageait toutes les naïves et fraîches
émotions de sa compagne, ces enfantillages passionnés,
ces voluptés exquises cueillies sur un rien, lis abordaient
tous deux en même temps dans ce nouveau monde, et
découvraient ensemble son immensité de délicesces
joies indicibles d'un regard échangé, d'une pensée qui
s'exhale en même temps d'une étreinte mutuelle.
L'approche du matin rendait le parfum des orangers
plus pénétrant, la nuit qui allait finir plus douce, l'amour
qui s'oubliait plus heureux.
Plongés dans la douce mélanconie du bonheur, Isaure
et d'Alvimar se taisaient, et il régnait un silence dans
lequel on eût entendu frissonner l'aile d'un oiseau. Seu
lement, lorsqu'un léger souffle de l'air dispersait les longs
cheveux de la jeune fille sur le cou et les épaules de son
amant, il se délectait baiser, l'une après l'autre, leurs
boucles ondoyantes.
Tout-à-coup la porte s'ouvrit avec un bruit épouvan
table.
Deux soldats de la maréchaussée entrèrent, tandis que
la porte ouverte laissait voir un grand nombre de briga
diers dans la pièce précédente. Les deux gendarmes se
jetèrent sur 1 amant d'Isaure, le saisirent de chaque côté,
en disant avec un éclat de voix qui retentit comme un
tonnerre subit
Louis Mandrin, nous t'arrêtons au nom de la loi.
L'administration communale de Mons vient d'adopter
1 une excellente mesure dans l'intérêt de la santé publique
elle a nommé des experts l'effet de rechercher et de
constater les falsifications des denrées alimentaires. MM.
Vandcn BroeckVan Miert, Debanque et Dumont, tous
hommes de talent, ont accepté celte mission toute de dé- j
j vouement, puisqu'ils la remplissent gratuitement et dans
le seul but d'être utiles l'humanité; ils se sont engagés
analvser les substances alimentaires qui leur seront
présentées soit par l'autorité, soit par des particuliers.
La ville de Mons est redevable de ce bienfait M. le
docteur Vanden Broeck, l'un des membres de cette com
mission qui a consacré son temps et son talent la re
cherche de ces fraudes odieuses qui s'exercent aux dépens
de la santé et de la vie des habitants et qui n'a cessé de
réclamer dans de nombreux écrits des mesures répressi
ves contre ceux qui l'exercent.
Bruges ne manque pas de chimistes distingués, mais
bien des personnes reculent devant la dépense que néccs-
citerait l'analyse des aliments il serait donc désirer
que l'administration communale s'entendit avec eux pour
obtenir leur concours pour une aussi bonne œuvre.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles a décidé, le 4 de
ce mois, que celui qui enlève un lièvre, pris au lacet tendu
dans la haie de sa propriété, ne commet point un délit de
chasse qu'il faut qu'il soit prouvé que le placement du
lacet a eu lieu par le fait du prévenu ou par d'autres par
lui commis.
FRANCE.Paris, 24 janvier. Le ministère fait
tous ses efforts pour donner penser qu'il n'est nullement i
question de sa retraite, tandis que de tous les côtés on
persiste répandre le bruit qu'il est la veille de se retirer
devant l'opposition taquine de l'assemblée et devant le
peu de sympathie du président.
Le Constitutionnel public aujourd'hui un article dans
lequel il fait de grands efforts pour prouver que l'exis
tence du cabinet ne court aucun danger. Mais le journal
de M. Thicrs ne parait pas bien convaincu lui-même de
ce qu'il avance. La chambre, dit-il, ne va pas jusqu'à
refuser tout appui au ministère, et comme preuve, il rap
pelle la prise en considération de la proposition Ilateau.
L'exempleil faut l'avouer, est assez mal choisipuisque
le ministère, malgré les 7 voix qu'il avait apportées au
serutinn'a eu qu'une seule voix de majorité, et que 2
jours après, les bureaux ont nommé une commission com
plètement hostilepour examiner le fond de la propo
sition.
Nous remarquonsdu restedans cet artiolc une es
pèce de menace l'endroit de l'assemblée.
Le Constitutionnel fait surtout des efforts pour prouver
que le cabinet est en parfaite harmonie avec le président,
et partant de là, comme un fait établiil rappelle les 5
millions 4/2 de voix, données au président de la répu
blique, et il déclare que les pouvoirs de l'état ne sont pas
vis-à-vis l'un de l'autre dans une position ordinaire, et
que le cabinet, fort de la majorité qui a nommé le prési
dent dont il émane lui-mêmene céderait même pas
devant une opposition invariable et permanente.
Si ce que le Constitutionnel avance est vrai, c'est-à-dire
si le ministère marche d'accord avec le président de la ré
publique, si d'un autre côté la chambre persiste ne pas
vouloir se dissoudre et faire au cabinet une opposition
continuelle, il est craindre que nous ne voyions se pro
longer longtemps encore la position équivoque, dans la
quelle le pays use ses forces et ses ressources et dont le
commerce attend la fin avec tant d'anxiété dans l'espoir
de ^oir enfin renaître des jours de prospérité.
Isaure se dressa et les regarda d'un œil fixe et hagard,
semblable celui de la folie.
Son amant, les yeux attachés sur elle, ne fit aucun
mouvement pour se défendre seulement il arracha avec
violence une de ses mains des poignets des soldats, saisit
les pistolets qui étaient sa ceinture; mais, au lieu de
s'en servir, les jeta terre pour éviter une lutte sanglante.
Mandrin! s'écria la jeune fille, c'est là Mandrin
Elle le montrait du doigt d'un air insenséet répétait
encore: C'est là Mandrin
Mais mesure que cette conviction entrait dans son
esprit, son visage se ereusait, devenait pâle et transparent
comme celui d'un spectre.
Tout-à-coup elle se jeta vers le panneau où était le
portrait de sa mèrearracha le gaze qui le couvrait en
s'écriant Ma mère, maudis ta fille, elle s'est donnée un
brigand
En même temps, elle vit sur le seuil de la porte son
père quidemi-vâluétait accouru au bruitet décou
vrant d'un coup d'oeil toute l'horreur de cette scène, res
tait muet, immobile, frappé de la foudre. Elle frissonna
de la tète aux pieds et roula sur le parquet.
M. de Chavailles ne la vit pas tomber il avait vu la
fois dans le baron d'Alvimar le chef de bandits, et dans
le chef des bandits l'amantde sa fillecette fille profanée
perdue par l'amour d'un Mandrinsa vie d'honneur ané
antie, son autique maison souillée, détruite: c'était plus
d'opprobe qu'il n'en pouvait porter. 11 saisit une arme et
descendit dans son cabinet.
Mandrinsecouant avee la force d'un lion les bras qui
le tenaient enchaîné s élança vers Isaurese pencha sur
elle et l'appela par son nom.
On a été assez mécontent l'Elysée de la nomination
deM. Gourgaud, comme colonel de la 1" légion, en con
currence avec M. Lucien Murât. M. Gourgaud tout ancien
aidc-dc-camp de l'empereur qu'il soit, est depuis long
temps renié par les bonapartistes.
Nous rapportons un bruit qui est répandu au palais
législatif sans en accepter la responsabilité, et dont nous
ne parlons que pour tenir nos lecteurs au courant de ce
qui se dit au palais Bourbon.
Le prince de Canino, fils de Lucien Bonaparte, cousin
germain du président de la république, a, dit-on, écrit
ce dernier, pour lui déclarer que si la France intervenait
en Italie pour replacer Pie IX sur le trône pontifical, il
publierait une série de lettres émanées de Louis-Napoléon
Bonaparte et qui ne seraient pas sans nuire beaucoup
son auteur. On se perd en conjectures sur le contenu de
ces lettres l'existance desquelles beaucoup de personnes
ajoutent foi.
Le conseil des ministres a arrêté hier la nature des in
structions qui seront données au représentant de la répu
blique aux conférences de Bruxelles. M. Drouyn de Lhuis
a rédigé aussitôt les instructions et dans la soirée il a eu
une longue conférence avec M. l'ambassadeur du gouver
nement de la Grande-Bretagne, ainsi qu'avec MM. de
Ricci et de Toffroti, chargés de représenter le gouverne
ment des états sardes au congrès de Bruxelles.
Une nouvelle assez importante a vivement agité au
jourd'hui les habitués de la Bourse. On disait que la
commission des droits indirects nommée par l'assemblée
nationale, devait proposer la chambre de créer un nou
vel impôt sur les engagements et bordereaux des agents
4e changes et des courtiers en marchandises. Cet impôt
serait fixé par exemple 25 fr. pour tout achat ou vente
terme de 5,000 fr. de rente 5 p. °/o ou de 3,000 fr. de
rente 3 p. °/0*
Un tarif serait établi pour les négociations d'actions de
toute nature tant au comptant qu'à terme. Il serait ques
tion en outre d'élever 420, le nombre des agents de
change, qui est fixé jusqu'à présent GO.
L'adoption de ces mesures serait assurément de nature
bouleverser toutes les habitudes des spéculateurs et des
agents de change. Ceux-ci prélèvent maintenant 50 fr.
de courtage par négociation de 5,000 fr. de 5 p. °/0 ou de
3,000 de 3 p. °/0- 1' faudrait donc ou porter ce courtage
75 fr., ce qui réduirait beaucoup le nombre des affaires
terme, ou la laisser 50 fr., en mettant le nouvel impôt
la charge de l'agent de change. En outre, si l'état fait
timbrer les engagements des transactions terme, il se
rait forcé de reconnaître la légalité de ce genre d'affaires
aléatoires. Enfin, ce nouvel impôt auraitde toute manière
pour résultat de diminuer la valeur des charges d'agents
de change.
On lit dans le Droit des Tribunaux
Le gouvernement a transmis aujourd'hui des ordres
dans tous les départements pour qu'il soit procédé sans
retard au tirage du jury nationalsur lequel sera com
posé le jury qui siégera près de la haute cour.
Les fonctions de ministère public seront remplies par
SI. Baroche, procureur-général. Les avocats-généraux
qui assisteront ce magistrat ne sont pas encore désignés.
AUTRICHE.—Viexxe, 42 janvier.Le dernier
courrier qui vient d'arriver de Kremsier 4 heures),
nous apporte le résultat de la séance de la diète d'hier.
Le ministère est resté vainqueur, mais il a tremblé.
Puisse-t-il dans son propre intérêt et dans celui des peu
ples de l'Autriche, se rappeler tout moment les séances
des 8, 9 et 10. Nous ne connaissons pas encore les motifs
secrets du vote sur le paragraphe en question. Peut-être
les tchèques n'avaient-ils voulu que faire sentir leur force
au ministère.
Isaure, dit-iléveille-toiouvre les yeux
Elle se leva demi, le regarda de ses yeux troubles,
comme cherchant avec une curiosité inerte voir la figure
de l'affreux Mandrin dans les traits de celui qu'elle avait
tant aimé.
Il lui dit avec l'accent d'une implacable fatalité:
Isaure, tu as prié Dieu de me condamner: ta prière
a été entendue; mais, malgré ce que tu viens d'apprendre,
tu es toujours moi.
Ses lèvres s'entrouvrirent, et elle murmura d'une voix
sourde
Oui... nous nous retrouverons... en enfer...
Et elle retomba sur le carreau, raide et glacée.
Les soldats emmenèrent leur prisonnier.
Le silence, qui n'avait été interrompu que pendant
quelques minutes terribles, revint régner dans cet inté
rieur mais c'était maintenant le silence du tombeau. Une
femme inanimée y demeurait seule; il n'y avait plus un
souffle humain, plus un seul battement de cœur; la lampe,
pâlie par les premiers rayons du jour, répandait une
lueur funèbre dans ces murs ternes et froids.
Au dehors, le matin était brumeux; la voix des rouges-
gorges et des chardonnerets nourris par Isaure s'élevait
1 heure du réveil lente et voilée; les corolles des fleurs
s'ouvraient avec peine sous la vapeur pesante; tout était
morne et attristé devant ce balcon où gisait le corps in
sensible d'Isaure.
Il y avait dans l'air comme une plainte qui semblait
dire:
Elle était née pour les plus pures affectionselle
vivait de l'amour des plantes et des oiseaux; elle a aimé
un brigand, elle en est morte. La suite au prochain