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des individus du parti des honnêtes gens qui
connaissent le système des voies tortueuses de
parvenir leurs fins aux dépens de leurs con
citoyens.
Le conseil communaldans sa séance de samedi der
nier, a nomme M. Fclix-Msria Ligv, professeur du cours
préparatoire ùe français et surveillant au collège com
munal, en remplacement de IJ. Auguste Joyc, démis
sionnaire.
11 parait que cette ncrnhvation a clé l'objet de la cri
tique de quelques personnes, pare" que !c titulaire n'est
pas né en ville, et qu'il a été préféré un candidat ori
ginaire d'Ypres. Au collège épiscopalaucun professeur
par sa naissance, n'appartient la ville et nous n'avons
jamais entendu signaler ce fait comme un inconvénient.
Dimanche dernier, les cadres des six compagnies de la
Garde civique, parmi lesquels se trouvaient quelques
gardes de bonne volonté, ont été passés en revue sur la
Grand'Place, par M. le major commandant le bataillon.
La demi-balterie d'artillerie au complet a passé l'inspec
tion du chef de la garde civique d'Ypres. Après avoir fait
quelques manœuvres et avoir délilé deux fois, la milice
citoyenne s'est rendue l'hôtel-de-villeprécédée de la
musique de la garde civique qui mérite des éloges pour
l'ensemble de l'exécution, et la promptitude avec laquelle
elle s'est formée.
COXCERT Etfl.VM; PAR LES
40 CIIAXTEI'RS MONTAGNARDS FRANÇAIS.
Dimanche prochain, nous aurons en la salle de spec
tacle, un concert qui aura le mérite delà nouveauté, car
il y a plus de dix ans que les chanteurs montagnards de.
Bngnères-dc-Iligorre ne se sont fait entendre Ypres.
Cependant nous croyons que leur souvenir n'est pas
elîaeé et qu'on se rappelle encore delà perfection avec
laquelle ils exécutaient des chœurs religieux.
Ces aventureux chanteurs reviennent de Rome et de
Jérusalem et se rendent aux États-Unis. Du reste c'est
une oeuvre de charité qu'ils remplissent, car tous les bé
néfices qu'ils font, sont envoyés dans leurs montagnes et
consacrés des œuvres de bienfaisance.
Nous croyons que le public Yprois voudra contribuer
cette bonne œuvre et qu'il ira entendre des chœurs qui
sont exécutés avec une perfection inimitable et jouissent
d'une juste célébrité.
Carrespoiidancc.
Poperinghe, le 10 février 1840.
Monsieur le rédacteur du Progrès,
Les observations que nous avons publiées jusqu'ici re
lativement la gestion de nos affaires communales ne
paraissent pas devoir rester infructueuses pour les intérêts
trop longtemps méconnus de notre ville. Nous voyons en
effet avec plaisir que l'administration, prêtant enfin l'o
reille nos justes plaintes, commence entrer dans la
voie des améliorations que réclame si impérieusement la
situation déplorable de nos finances communales. Sans
parlerdes économies que, d'après quelques bruits qui ont
couru en ville, le comité des finances se propose d'intro
duire dans le budget de 1849, notamment en ce qui
eonccrne la diminution de traitement decertains fonction
naires trop largement rétribués en raison de l'exiguïté du
travail que nécessite leur emploinous avons signaler
surtout les réformes utiles que nous avons provoqués dans
la direction des travaux publics. Le conseil semble enfin
avoir compris que le mode le plus avantageux pour l'exé
cution des travaux communaux et pour les fournitures
faire pour le compte de la ville, est l'adjudication pu
blique.
Jusqu'ici nous ne pouvons encore produire aucune
donnée certaine sur le bénéfice qui résultera pour la ville
do l'adjudication faite récemment de l'huile nécessaire
l'éclairage. Mais nous sommes certains que, si le service
se fait avec régularité et avec toute la surveillance pos
sible, on réalisera une notable économie.
Nous n'oserions avancer la même chose relativemeut
l'adjudication faite des travaux et fournitures nécessaires
la restauration de Yancienne Balance. Si nous avons
demandé des réformes, ce sont bien des réformes réelles
que nous avons réclamées qui puissent procurer les avan-
déchaînés se ruant sur nous, se battant comme des fu
rieux, partageant la mort avec leurs maîtres; cette mêlée
ardente et serrée celte heure de nuit qui parut un siècle
au milieu du carnage.
Ce fut un terrible baptême de sang! un moment forcé
de s'enrôler dans le brigandage et d'y prêter serment.
Au point du jour nous étions maîtres du champ de ba
taille; il n'y avait plus personne pour combattre, et les
marchandises de la ferme étaient entre nos mains.
Nous cherchâmes d'abord les moyens de vendre secrè
tement ces ballots de sel, detabac, d'indiennes, et de là
naquit notre première opération de contrebande. Son suc
cès ayant dépassé nos espérances, des coups de mains
semblables nous assurèrent de nouveaux bénéfices. J'or
ganisai bientôt un commerce clandestin sur une grande
échelle. Dans ces nouvelles combinaisons, un lucre con
sidérable put être obtenu sans répandre de sang il suffi
sait d'acheter l'étranger les marchandises frappées
d'impôts indirects, et de les revendre en France, soit au
peuple qui les recevait meilleur prix et nous bénissait,
soit des marchands surpris sur les grandes routes, soit
lages que nous sommes en droit d'en espérer, et nous ne
nous sommes pas attendus y voir introduire des irré
gularités pires que les abus préexistants. II parait que
ceux que ces réformes atteindront, se proposent d'ex
ploiter l'adjudication de manière en faire disparaître
tous les fruits et rendre cette mesure d'économie tout
fait illusoire. C'est ainsi qu'à l'occasion de cette pre
mière adjudication de travaux publics, il s'est comm is un
abus patent dont nous ne croyons l'administration aucu
nement complice, mais qu'elle ne devrait cependant pas
ignorer et qu'il est de notre devoir de signaler l'atten
tion de nos concitoyens.
Les ouvragesde maçonnerie et de menuiserie du susdit
bâtiment ont été proposés collectivement au rabais. Il va
sans dire que s'il y a quelqu'un qui ne peut pas se rendre
adjudicataire de ces travaux, c'est bien l'architecte de la
ville, puisqu'il a été chargé d'une part du devis estimatif
et que d'autre part c'est encore lui, en sa dite qualité,
qu'est réservé le contrôle et la vérification des mêmes
ouvrages. Or, voici cependant ce qui s'est passé: la ma
çonnerie et la charpenterie ont clé adjugées en un seul
lot au sieur P. V., pour la somme de 250 fx-ancs, somme
que toutes les personnes expertes en cette matière ont
jugée être au-dessous des dépenses que nécessiteront les
susdits travaux. Comme le sieur P. V. n'est que inaçon
il a du nécessairement s'adjoindre un maître charpentier
pour la menuiserie et s'est associé cet effet, devinez qui?
i'architecte lui-même.
Vous comprenez, monsieur, quelle garantie une adju
dication faite de cette manière, peut offrir la ville. Pour
nous qui avons eu l'œil quelque peu ouvert sur ce singu
lier tripotage, qui avons été sur les lieux prendre inspec
tion de ce qui a été faitnous avons remarqué mainte
infraction aux conditions stipulées dans le cahier des
chargesmainte substitution d'un bois moins coûteux
celui qui était requis. Une entreprise, quelque modique
qu'en soit la soumission n'est-clle pas facile pour celui
qui, par sa position, peut se soustraire impunément aux
conditions exigées pour tout autre? Orvoici comment
s'expliquent les calculs de notre architecte. Chargé, com
me nous l'avons dit plus haut, des plans et devis de tous
les ouvrages publics de la ville, chaque fois qu'il désirera
en recueillir pour lui-même le bénéfice, comme la loi lui
en interdit i'entreprise, il s'associera une tierce per
sonne avec laquelle il se mettra d'accordet estimera
naturellement toujours ces travaux un prix trop bas, de
manière que personne autre que son compère ne puisse
offrir une soumission sérieuse. Si, contre son attente,
quelqu'un se rend adjudicataire pour une somme encore
moindre que celle qu'il a soumissionnée lui-même indi
rectement, eh bien, il tiendra la main ferme la stricte et
rigoureuse exécution de toutes les conditions du cahier
des charges, et fera en sorte que celui-ci 11e s'y frotte pas
une seconde fois. Si au contraire il parvient écarter tous
les concurrents, il exécutera de concert avec son associé,
en l'absence de tout contrôle l'ouvrage dont il tachera
de tirer le plus de profit possible au grand détriment de
la ville et de tous les maîtres charpentiers, qu'une pareille
tactique exclura toujours.
Maintenant en présence de pareils faits, que reste-t-il
faii'e? L'administration qui certainement ne peut ignorer
que pour tout ouvrage publie, il doit exister un contrôle
scrieux et réel, doit comprendre que, puisque, dans l'ad
judication susdite, l'architecte a été entrepreneur en sous-
main, il ne peut 1-ester juge et partie dans sa propre cause.
Nous espérons donc que la régence nommera un expert
spécial chargé d'examiner si toutes les conditions requises
ont été régulièrement observées.
Nous n'eussions pas tant insisté sur cette affaire
qui n'est que peu importante en elle-inéinesi nous
ne savions par expérience que les moindres abus tolé
rés d'abord deviennent plus tard les plus difficiles
extirper. A quoi bon combattre un mal si le remède ne
vaut guère mieux que le mal lui-même. D'ailleurs si l'ad-
jadication présente n'est que d'un médiocre intérêtil y
aura pendant le cours de cette année une entreprise beau
coup plus importante, et c'est afin d'éviter que la ville 11e
soit dorénavant plus frustcc, que nous avons cru ne pas
devoir passer sous silence le fait qui nous occupe.
Agréez, Monsieur, l'assui'ance de notre parfaite consi
dération. i.e comité libérai..
Par arrêté royal, en date du 15 du courant, M. le
comte de Muelenaei'e, ancien ministre des affaires étran-
enfin l'entrepôt môme de. la ferme, où la terreur sou
mettait les traitants et les commis notre obéissance.
Le bruit de nos succès se répandit: au bout d'une an
née, j'avais six cents hommes autoui'A^'ioi.
Ce fut alors que je découvris un iù^Çïsque-là inex
ploré, la côte Saint-André, et y établis mon quartier-
général.
La sécurité qui entourait notre retraite du Mont-Désert,
les vastes cavernes qui s'y trouvaient, me donnèrent l'idée
d'y établir un atelier de fausse monnaie. Par je ne sais
quelle science innée, je créai tout moi-même, le fourneau
où se fondent les matières, celui où elles se mélangent et
se blanchissent, les divers instruments qui fondent, cou
lent, frappent le plomb et en font de l'argent. J'acquis
par là aux yeux de mes soldats mêmes, et surtout du peu
ple, le prestige qui entoure un pouvoir surnaturel.
Dès lors, les sels et les tabacs que des gens de ma troupe
allaient chercher en Suisse, en Savoie, les chevaux que
les autres amenaient des frontières d'Espagne, étaient
achetés en fausse monnaie et vendus en bonnes espèces.
On ne doit pas s'étonner des innombrables richesses que
gères et gouverneur de la Flandre occidentale, a été, sur
sa demande, admis la pension.
Par arrêté royal du même jour, M. le baron Pccsteen
de Lampreel, membre de la députation permanente de
la Flandre occidentale, est chargé de remplir provisoire
ment les fonctions de gouverneur, en remplacement de
M. le comte de Muelenaere, admis la pension.
r-ngjnnuci ni
On annonce comme prochain un abaissement dans les
prix du tarif des marchandises sur le chemin de fer du
Nord. Ce changement est destiné faciliter les relations
commerciales entre les deux pays.
Deux gamins de cette ville, âgés de 12 et 14 ans, ainsi
qu'un repris de justice appartenant la Flandre orien
tale, ont été arrêtés par la police, le 1er et le 2e prévenus
de vols dans différentes boutiques et le 5e prévenu de
filouterie sur la Grand'Place Bruges, au préjudice d'un
cultivateur de Zuyenkerke. Ces trois individus ont été
écroués la maison d'arrêt,. Journal de Bruges.)
Les débuts de Massct, notre compatriote, ont eu lieu
l'Opéra de Paris dans Jérusalem. La beauté merveilleuse
de sa voix, la pureté et la justesse de son intonation ont
provoqué d'unanimes applaudissements. Masset a été
rappelé au deuxième et au quatrième acte; son succès a
été incontestable, et le public qui l'entendra encore bien
tôt dans le même opéra a hâte de lui voir aborder les
différents rôles du répertoire.
Dans l'intérêt des contribuables et pour porter leur
connaissance les dispositions qui régleront l'éciiange
contre dés obligations du tiiés0r des récépissés des em
prunts, décrétés par les lois du 26 février et du G inai
1848, nous reproduirons in extensol'arrêté ministériel
du 17 février 1849, qui fixe le bureau où s'opérera cet
échange et les formalités qui doivent être remplies.
Le Ministre des Finances,
Revu l'art. 20 de la loi du 6 mai 1848 Moniteur
11" 128), ainsi conçu
Tous les récépissés délivrés aux prêteurs en vertu
de la présente loi et de celle du 26 février 1848) Moni-
teur du 27 février 1848, n° 08), seront échangés avant
h le 1er juin 1849, dans l'arrondissement où ils ont été
délivrés, par les agents désigner par le Gouverne-
ment, contre des obligations du trésor de 1,000, de
200, de 100, de 50 et de 20 francs chacune.
Ces obligations seront soumises au visa de la cour
des comptes elles seront aussi considérées comme effets
au porteur.
11 Le Gouvernement réglera les formalités remplir
par les prêteurs avant l'échange de leurs récépissés.
Revu l'arrêté royal du 20 novembre 1848 Moniteur
n° 528), déterminant la l'orme et la teneur des obliga
tions, et chargeant le Ministre des finances de prendre
les mesures nécessaires pour l'échange;
Voulant désigner les agents auxquels sera confiée cette
opération, et prescrire en même temps les formalités
remplir par les détenteurs;
Le Directeur de la lr° division de l'Administration des
contributions directes, douanes et accises entendu,
Arrête
Art. 1er. Les récépissés des emprunts établis par les
lois du 26 février et du 6 mai 1848, seront convertis en
obligations du trésor, aux chefs-lieux des arrondisse
ments dans lesquels ils ont été délivrés, par les receveurs
des bureaux désignés ci-nprès:
anvers.
Anvers. Contributions directes des 2° et 4e sections.
Malines. Contributions directes.
Turnhout. Contributions directes et accises.
brabant.
Bruxelles. Contributions directes de la 4" section.
Louvain. Contributions directes de la 2e division.
Nivelles. Contributions directes et accises.
flandre occidentale.
Bruges. Contributions directes des sections C, D et F.
Courtrai. Contributions directes.
Furnes. Contributions directes, douanes et accises.
Ypres. Contributions directes.
j'avais amassées dans mon camp en quelques années, et
dont les objets précieux enlevés aux églises, auxbâtiments
des fermes, aux maisons opulantes faisaient le luxe et les
ornements.
C est assez pour aujourd'hui, mon père, dit Mandrin en
s interrompant; je voulais vous exposer seulement de
quelle manière j'étais arrivé au pouvoir que vous m'avez
connu. Demain, je vous dirai mes excursions dans 1j
Languedoc, l'Auvergne, la Franche-Comté, le Lyonnais,
le Maçonnais, partout où la terreur de mon nom faisait
sonner le tocsin mon approche et ouvrir les portes de
vant moi.
Le bon pere confesseur ne répondit rien cette fois il
était absorbé par la pensée de tant de crimes, devant les
quels les plus grands péchés des autres n'étaient que des
roses.
La confession de Mandrin, qui devait se continuer le
lendemain, fut brusquement interrompue, comme neuis
le verrons dans le chapitre suivant.
(La suite au prochain n°.)