JOIRWL D'YPISES ET l)E L'ARRONDISSEMENT. !N"° 815. 8e Innée. EMiitanclie. 25 Février 1819. Vîtes acquirit eurnio. IVIBEtlIlSt. Lc e«ipiiainc .Mandrin. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames, la ligne 30 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRF.8, le 11 Février. Nos adversaires ne négligent aucuns efforts pour faire croire que nous avons peu de sym pathies pour le commerce; tantôt l'on nous représente comme prêts sacrifier ses plus chers intérêts; aujourd hui nous voudrions voir entrer les nobles dans la chambre de commerce Nous devons cet égard un mot de réponse, qui aura d'autant plus d'autorité, qu'il ne sera contredit, ni par notre conduite passée, ni par celle que nous soutiendrons dans l'avenir. Personne plus que nous ne respecte le com merce et l'industrie; nous savons que l'un et l'autre sont les sources fécondes qui enrichis sent les nations, et par cela même nous avons toujours entouré de nos sympathies, ceux qui s y livrent; mais il ne suit pas de là que tout homme exerçant un trafic quelconque ail jus- tem-iil les capacités requises pour faire partie d une assemblée, qui est appelée émettre son avis sur les questions les plus importantes d'é conomie politique et internationale. Il est des négociants, voire même des fabri cants de cuirsqui peuvent être des citoyens fort honorables, des hommes dignes d'estime et de considération, mais qui. pour cela ne sont pas nécessairement capables de débattre des questions aussi importantes. Or, ce que nous blâmons, c'est que l'on cherche peupler la chambre de commerce d hommes de celle catégorie, dans l'unique but de placer cette assemblée sous l'influence ex clusive et rétrograde d'un homme, dont les vues ne sont douteuses pour personne. Quant au désir que I on nous prêle de voir entrer des nobles dans celte assemblée nous disons que ce n'est pas là leur place, non parce qu'ils sont nobles, mais parce que, raison de leurs occupations habituelles, ils n'auraient point non plus les connaissances spéciales né cessaires la solution des questions qu ils se raient appelés traiter. La qualité de noble pas plus que celle de marchand ou île com merçant n'est pour nous un titre d obtention ou d'exclusion une place quelconque, et la lutte que nous avons soutenue contre nos ad- (Suif.) XVI. LE BANQUET DES ADIEUX. Le moment du supplice de Mandrin et de ses compa gnons approchait; on était aux derniers jours d'août l'instruction du procès allait commencer le premier du mois suivant, et avant le 15 la justice humaine devait être satisfaite. Le lendemain de l'entretien du prisonnier et de son confesseur, rapporté dans le chapitre précédent, Mandrin, qui avait conféré plusieurs fois pendant la nuit avec son lidcle Bruncau, et lui avait promis de songer leur pro jet d évasion, cherchait dans son esprit un plan qui offrit au inoins, au milieu de beaucoup de périls, quelques chances de succès. C'était l'heure où il lui était permis de descendre au préau, et par conséquent la porte de sa cellule était ouverte; mais sans songer aller respirer quelques souilles d'air plus purs entre le gazon et le ciel, il tenait les yeux fixés sur les barreaux de sa prison, et rêvait au moyen de les franchir, sans qu'aucun expédient admissible se présentât sa pensée. Au milieu du profond silence qui régnait autour de lui, la porte s'ouvrit doucement, et il vit entrer Lolottc. La fatigue l'avait plus accablée ce second voyage, qu'elle venait sans doute d'accomplir. Elle s'avançait len- vers.iires coalisés, répond qu'il ne peut jamais entrer dans notre idée de reconnaître des pri viléges la naissance ou la fortune. Nous accueillons l'un et l'autre sous les con ditions que leur a faites la révolution de 17(59 et nous ne repoussons que ceux qui sont exempts de toute noblesse dans les sentiments et dans les procédés, que ceux pour qui la religion n'est qu'un moyen la probité qu une chimère et I honneur qu'un trafic. Oui. nous le proclamons hautement, ceux-là trouveront toujours en nous, des ennemis im placables, mais par contre, nous ne refuserons jamais notre estime un homme honorable quelque rang de la société qu'il appartienne et mérite égal, nous honorerons toujours parti culièrement, comme nous l'avons fait jusqu'ici, celui qui, par son travail et son industrie, aura su se créer une position aisée et indépendante. Nous le répétons nous défions nos adver saires de citer un seul fait qui vienne démentir ces principes. Ou parle de plusieurs candidats la place de gouver neur de la Flandre occidentale. On en cite cinq MM. LclionDelehayc, Henri De Brouckerp le vicomte Vilain XIIII et Derrière, gouverneur de la province du llainaut. Nous croyons que rien n'est encore positif et que les candidatures que l'on met en avant, sont simple ment des on-dit. Tout ce que nous souhaiterions, c'est de voir la tête de notre province, un homme d'un libé ralisme sincère, ferme et qui oserait combattre ouverte ment l'influence du parti clérical, qui deviendra plus remuant par l'élévation au siège épiscopal de Bruges de l'abbé J.-B. Malou. La chambre a entamé la discussion du budget de la guerre. M. le ministre a fait un exposé des principes qui ont guidé cette administration et s'est étendu sur les éco nomies faitesdepuis 1847. Effectivement, le budget de la guerre, en soustrayant le crédit alloue la gendarmerie, ne dépasse plus guère 25 millions. Nous croyons que ce budget ne retiendra pas la chambre aussi longtemps que celui de l'intérieur, car la section centrale a admis pres que tous les chiffres du ministre. Elle ne demande qu'une diminution de 11,000 francs. On dit que M. D'Elhougne présentera un amendement tendant réduire le budget d'une dizaine de raillions. Nous n'en croyons rien. Mais le fait, fut-il vrai, nous tement, les bras pendants, la tête baissée. Mandrin restait immobile devant clic: il la regardait avec une émotion palpitante; son cœur battait violemment, et il tremblait de tout son ctre. Il se demandait si, en effet, cette faible enfant, guidés par l'inspiration divine, aurait pu péné trer dans le cloître des L'rsulines et remettre sa lettre Isaure. Cela paraissait impossible, et ccpcudantil l'espé rait; il brûlait d'interroger la jeune fille et n'osait le faireMais quand même il lui eût adressé les questions les plus instantes, comment obtenir une réponse de celle dont l'esprit était muet et dont les lèvres murmuraient I toujours les mêmes paroles enfantines et vagues Cependant Lolotte s'avança quelques pas de la mu raille, se mit deux genoux, croisa les mains sur sa poi trine dans l'attitude particulière aux religieuses qui prient.- puis elle dit d'une voix douce, mais avec le ton clairet inaccentué qu'on mctauxchosesappriscs par cœur. JIon Dieu, pardonnez-moije l'aimeje l'aime 1 toujoursmon Dieu, pardonnez-moi. Mandrin jeta un cri de joie. Elle avait vu, entendu Isaure, elle rapportait le secret de son âme. Dans son transport, il saisit Lolotte dans ses bras et la pressa fortement sur son cœur.... quand ensuite il déposa l la jeune fille sur une chaise de paille, elle était pâle, sans 1 mouvement et sans connaissance. Une longue marche et d'autres souffrances peut-être sommes convaincus que cette proposition ne serait pas admise parla Chambre, qui ne voudrait pas assumer sur elle la grave responsabilité d'avoir, sous prétexte d'éco nomies, désorganisé les forces militaires de la Belgique, et dans une époque d'orages politiques, désarmé le pays. MM. les officiers du 10* régiment ont fait une distri bution de pains aux indigents du Bureau de bienfaisance et quelques malheureux qui n'ont pas droit aux secours publics de la ville, jeudi dernier. Un nombre de 1,333 pains ont été donnés pour la somme de fr. 399-90, pro duit du concert qui a eu lieu dimanche, 41 février. Nous avons reçu une lettre d'une petite ville de notre arrondissement; nous la publierons dans notre prochain n". Un grenadier, en garnison en cette ville, a tenté de se suicider dans la nuit du mercredi au jeudi, la grande caserne. Après avoir chargé son fusil, il a fait jouer la détenlc]avec le pied, et la balle lui a traversé la tête, mais sans le tuer sur le coup. 11 a été immédiatement trans porté l'infirmerie militaire. MM, les officiers du 10* régiment, en distribuant le produit du concert de Dimanche, il février, aux indi gents de la ville, se sont ressouvenus d'anciens cama rades, vieux soldats des grandes armées françaises et que le sort n'a pas traités trop favorablement. Ils ont donc mis la disposition des chefs de la société des Frères d'armes de l'empire, un certain nombre de pains qui seront remis aux membres de cette association, qui ne sont pas dans une position de fortune brillante. Un membre de la com mission nous a prié d'être l'interprète de la gratitude que la société a l'honneur de témoigner MM. les officiers du 10", pour cette marque de bon souvenir et de véritable philantropie. Nous annonçons avec plaisir nos concitoyens, que notre violoniste distingué M. De Smits, donnera, le. 11 du mois prochain, un brillant concert qui sera suivi d'un bal. Plusieurs amateurs et artistes s'y feront entendre. Les deux premiers jours du carnaval de Messines ont été favorisés par le beau temps; aussi le monde attiré dans notre ville, des cités et communes environnantes telles qu'Ypres, Armentièrcs, Commines, Warnêton, ainsi que de toutes les communes du canton, était considérable. Les quatre sociétés sincères et honnêtes, c'est-à-diru avaient anéanti ses forces. Mandrin, en l'approchant de la fénélre et en mouillant son visage d'eau fraîche, tâcha de la ranimer. 11 s'aper çut alors qu'elle avait une main blessée, et enveloppée d'un appareil qui devait avoir été appliqué par une main experle c'était probablement en raison de cette blessure qu'elle avait pu être introduite chez les sœurs hospita lières. Lorsque la jeune fille eut repris ses sens, le capitaine appela Euslache (qui, grâce des libéralités de tout genre, s'était enfin apprivoisé) et lui ordonna de conduire Lolottc au préau, afin qu'elle pût achever de se remettre, d'avoir soin d'elle, et de la garder dans la prison: lui assurant que les dames patronesscs approuveraient cette obli geance, et que, pour sa part, il l'en récompenserait lar gement. Oh I maintenant le génie de Mandrin était revenu tout entier! Isaure l'aimait toujours, il voulait la revoir! mais pour cela il fallait vivre, il fallait s'échapper de ses fers. A l'instant même, il sentit jaillir de son cerveau ce plan de fuite qu'il avait vainement cherché auparavant, il se présenta alors tout construit dans sa pensée, tout plein d'audace et de courage. C'était un parti d'une singularité extrême, mais dont la folie même pouvait faire le succès. Il en conféra dans la nuit avec Bruneau. Le lendemain, ou était au 25 août, jour de Saint-Louis

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1