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les—ci, elle pût faire face aux dépenses réclamées par les
besoins et les intérêts généraux de la ville, sans imposer
de nouvelles charges anx contribuables.
En analysant avec attention le budget tel qu'il vient
d'être adopté récemment par le conseil communal, et
montant en receltes fr. 00,105-72, et en dépenses
fr. 60,090-59, nous avonsété conduitsè constater d'abord
la somme des dépenses que les lois mettent la charge
de la commune, et chercher ensuite quel est le rapport
comparatif des revenus fixes avec le montaut des char
ges obligatoires ainsi qu'avec celui des crédits votés pour
les dépenses ordinaires en général. Or, s'il est une vérité
générale et reconnue par tout le monde, soit qu'il s'agisse
du gouvernement d'une famille ou d'une institution, soit
qu'il s'agisse d'une commune, d'une province, d'un état
ou de toute administration quelconque, c'est qu'on ne
peut dépenser plus que ne le permet le montant des re
venus annuels et que, si ceux-ci ne permeltent pas de
réaliser des économies, il faut qu'il y ,ait pour le moins
équilibre entre les recettes et les dépenses. Tous ceux
qui vont au-delà et qui ne peuvent combler le déficit qui
en résulte que par des dettes, escomptent leur avenir cl
se créent des embarras qui tôt ou tard mènent une
perte inévitable, voire même la banqueroute. Voyons
si l'administration de la ville de Poperinghc gouverne
ainsi avec sagesse et économie les intérêts de ses com
mettants
Les recettes ordinaires montent (en tenant compte de
l'augmentation présumée du produit de l'octroi pour cette
année), fr. 59,155 42
Les dépenses obligatoires et inévitables
s'élcvent 35,313 83
Reste donc pour les dépenses facultatives
la somme defr. 3,841 59
Au moyen de cette somme la ville doit pourvoir aux
dépenses suivantes
1° Traitement de l'administration fr. 2,883- 61
2° Subside au collège épiscopal2,500
3° Subside la société d'harmonie 500
4° Traitement d'un architecte500
5° Entretien de deux horloges publiques. 250
6° Subside un jeune peintre150
7° Primes aux cultivateurs pour l'exposition
en vente du froment150
8" Fêtes publiques400
9° Dépenses imprévues300
Total. fr. 7,013 61
En déduisant de cette dernière somme celle
susmentionnée, qui reste seulement disponible
sur le budget des recettes ordinaires fr. 3,841 59
Nous trouvons pour surcroit de dépenses, fr. 5,172 02
Par conséquent, la ville se trouve annuellement en
déficit réel de fr. 5,172-02 c.
Que rcste-t-il faire en présence d'un pareil état de
choses qui date déjà de plusieurs années, et qui n'est pas
encore si près de finir? il n'y u que celte alternative pos
sible ou bien il. faut au moyen de mesures nouvelles
augmenter les recettes, ou bien si celles-ci ont atteint
leur maximum et que, par suite des circonstances cala-
mitcuses dans lesquelles nous nous trouvons, elles ne
peuvent, dans le moment actuel, être augmentées sans
porter atteinte des intérêts divers, il faut alors néces
sairement réduire les dépenses de manière rétablir
l'équilibre rompu, sans quoi la ville s'engagera dans un
abîme de dettes d'où il lui deviendra de plus en plus dif
ficile de sortir.
Il n'appartient pas nous d'indiquer les dépenses sus
ceptibles de réduction. Toute personne impartiale qui se
donnera la peine de parcourir le budget saura facilement
les trouver. Nous ferons seulement observer qne les dé
penses que la loi met la charge de la commune étant
inévitables, ces réductions doivent atteindre principale
ment les crédits alloués pour les dépenses facultatives, et
dans la proportion des besoins de la ville et de. la valeur
des motifs qui les ont fait primitivement adopter, moins
que la députation permanente ne consente, sur la propo
serait sa haine s'affaiblir; il voyait l'odieux aspect que
Mandrin avait pris dans son imagination s'évanouir peu
peu.
Je connais l'exaltation naturelle de votre âmere
prit Mandrin, je sais qu'un moine vous a élevé, je conçois
donc le fanatisme qui vous portait jeter votre vie tous
les dangers pour le triomphe d'une pensée religieuse
mais comment votre père pouvait-il sacrifier son fils
une folle chimère?
Mon père se soumettait la volonté de Dieu.
Il vous l'a dit
David secoua tristement la tète.
Mon père ne me dit rien, répondit-il, jamais, auprès
de son fils, sa pensée ni son cœur ne viennent sur ses
lèvres.
Il y a là-dessous quelque étrange mystère.
La religion et le patriotisme n'ont-ils pas commandé
les plus grands sacrifices!
Ce n est pas cela dit Mandrin en réfléchissant, il faut
qu'un intérêt réel cl positif domine cet homme qu'un
secret puissant et terrible soit caché sous ce voile de dé-
voùment religieux cl le temps le fera connaître.
Qu'importe enfin rien n'a pu vous atteindre vous
triomphez, tout cède votre infernale puissance.
Vous savez que la fortune la plus haute est le plus
près de tomber vous savez combien mon existence est
menacée.
sition de notre conseil communal, diminuer les crédits
ouverts jusqu'ici pour les charges obligatoires dont quel
ques-unes sont certes susceptibles de diminution, ce qui
pourrait encore considérablemen. alléger les sacrifices
que la nécessité nous impose dans le moment actuel.
Le résultat de notre calcul paraîtra peut-être étonnant
aux yeux de quelques personnes, en présence de l'excé
dant réalisé sur la totalité du budget, et on sera tout
naturellement porté croire que les recettes extraordi
nairestout en pourvoyant aux dépenses extraordinaires,
suffisent amplement pour suppléer au déficit que nous
venons de signaler. Ici nous dexons faire observer que la
ville ne possède aucune ressource extraordinaire qui lui
soit propre, et que depuis longtemps l'équilibre et 1 excé
dant du budget de chaque année ne s'acquiert qu'au
moyen de subsides obtenus du gouvernement d em
prunts onéreux et de fonds provenant de l'aliénation de
propriétés communales. C'est ainsi que pour former le
budget de 1847, on a été obligé de porter en recette une
somme de 6,400 fr. perçue exclusivement pour la con
struction de la route gué Westvleteren, qu'en 1848 on a
disposé d'une soin.ne de 8,500 fr. provenant de la vente
de l'estammet dit: la Maison-de-villeet que pour par
faire le budget de cette année on a dû avoir recours un
emprunt de 6,200 fr. autorisé par le gouvernement.
Telle est, Monsieur, la situation financière de la ville
de Poperinghe, que dans la séance publique du 12 janvier
de l'an de grâce 1849, notre bourgmestre a représentée
comme des plus florissantes, en faisant passer pour une
encaisse communale une somme de 10 11,000 francs,
uniquement perçue pour la construction d'une nouvelle
route pavée.
Qu'on juge de la capacité de nos magistrats commu
naux en matière de finances!
i.e comité liréiul.
La Chambre des représentants n'a tenu samedi qu'une
courte séance remplie toute entière par des rapports de
pétitions qui n'ont pas soulevé de discussion.
L'assemblée arrêtant son ordre du jour, a décidément
fixé mercredi l'ouverture de la discussion du projet de
loi sur les droits de succession.
Lundi aura lieu le second vote sur le projet de loi por
tant suppression du conseil des mines et sur le projet de
réforme postale.
Nous apprenons, dit le Journal de Liège, que dans le
projet de budget de l'intérieur, présenté pour l'année
1850, aucune allocation ne figure plus pour l'inspection
ecclésiastique de l'enseignement primaire.
Une maison est devenue le 7 du courant la proie des
flammes Merckem, près de Dixmude. Elle n'était pas
assurée. On évalue le dommage 400 francs.
Ces jours derniers, une femme plus que septuagénaire
est tombée le soir en la même commune, dans un puits
d'eau, et s'est noyée.
Le cadavre d'une femme, nommée Anne Vuybert, a été
jeté le 7 de ce mois sur la côte Middclkerke, près de
Nicuport. Celte malheureuse était tombée, il y a deux
mois, travers la glace, dans le canal de Furncs Nicu
port.
On écrit de Nieuporl, 9 mars:
Un orage violent a régné hier ici la foudre est tombée
sur le clocher de la ville et y a mis le feu. l)e prompts
secours ont été apportés, et en moins d'une heure de
temps, le feu a été éteint, non sans avoir occasionné des
dommages qu'on évalue plus de 2,000 francs.
Prcsqu'en même temps, la foudre a frappé l'église de la
commune de S* Georges près de notre ville, sans toutefois
y mettre le feu.
On écrit d'Anvers
Avant-hier, entre neuf et dix heures du soir, un indi
vidu, âgé d'environ 40 ans, s'est suicidé sur l'Esplanade,
près la porte des Béguines. Il s'est tiré dans la bouche
Tout-à-coup David porta la main son front, comme
frappé d un souvenir subit il s'arrêta dans une immobi
lité si complète qu'on l'eût dit cloué terre.
Quavez-vous, dit Mandrin en le regardant avec
surprise; avançons.
Oui, s écria David avec une détermination farouche,
il le faut, avançons.
nuis ils reprirent leur course morne et précipitée.
David, écoutez-moi, dit Mandrin après un instant
de silence; que la liberté me soit laissée ou que je doive
bientôt reprendre cette route de l'échafaud que je viens
peine de quitter, je vous vois sans doute pour la dernière
lois; permettez-moi, non pas d'oublier le mal que je vous
ai lait, mais de songer qu il fut involontaire, que ma
pensée ni mon cœur ne furent jamais coupables envers
vous.
Vous saviez quel lien m'unissait Isaure.
Je ne savais plus rien dès que je l'ai connue, plus
rien que l'aimer avec une passion violente, effrénée, ca
pable de tout pour elle, aveugle pour tout le reste du
inonde.
Tant d amour dans l'aine d'un...
D un brigand n'est-ce pas? Allez, les âmes forte
ment trempées, capables de criminels excès, sont aussi
les mieux faites pour de tendres et sublimes amours...
par une miséricorde du ciel, sans doute.... Celui qui sait
le mieux se révolter, combattre, dominer, sait le mieux
un coup de pistolet qui a instantanément causé la mort*
Le cadavre a été transporté la morgue de l'hôpita1
civil malgré toutes les recherches, l'origine de ce mal
heureux n'a pas pu être découverte encore jusqu'à ce
jour. Sa mise semble indiquer qu'il doit avoir appartenu
l'équipage de l'un ou l'autre navire. Journal du Comm.)
Deux forçats libérés ont mis le feu mardi soir deux
meules de blé appartenant M. De Groote, cultivateur
Oostaeker. Ces deux malfaiteurs, l'un nommé Corneille
d'Hoogc, l'autre Félix Buysse, ont été arrêtés hier matin
et livrés entre les mains de la justice.
COUR D'ASSISES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE.
Audience du 9 mars.
Le nommé Yves Vermeersch, fils de Joseph, âgé de
52 ans, ouvrier, né Arzeele et domicilié Wacken
convaincu d'avoir volé deux vaches avec circonstances
aggravantes, a été condamné dix années de travaux
forces, l'exposition et dix années de surveillance.
Les nommés: 1°Charles Masselis, fils d'Eugène, âgé de
25 ans, ouvrier, néct domicilié Courtrai, 2° Jean-Bapt.
Hollebaer, dit lioontje, âgé de 54 ans, colporteur, né
Wazcmmeel et domicilié Courtrai, et 5° François Ver-
schoorefils de Bernard, dit Smidlje, âgé de 22 ans,
ouvrier, né et domicilié Courtrai, convaincus de vols
avec circonstances aggravantes, ont été condamnés cha
cun un an d'emprisonnement.
Les co-accusés François et Joseph Dricsschaert ont été
acquittés.
Audience du 10 mars.
La nommée Cathérine Van Ilaecke, fille de Pierre, âgée
de 50 ans, marchande de poisson, née et domiciliée
Nicuport, convaincue d'avoir occasionné involontairement
la mort son enfant nouveau né, a été condamnée deux
années d'emprisonnement et 100 francs d'amende.
Il parait que la nomination de M. Veydt, comme gou
verneur delà Flandre occidentale, se confirme. Ce serait
là certainement un heureux choix. Les honorables anté
cédents les connaissances administratives, autant que
l'origine flamande, la franchise et la loyauté de l'ancien
ministre des finances, nous donnent la certitude que cette
nomination réunirait toutes les sympathies.
[Chronique de Courtrai
On lit dans un journal de Bruges l'annonce drôlatique
qui suit
On demande Bruges UN BON GOUVERNEUR DE
PROVINCE, parlant les deux langues et connaissant bien
la cuisine administrative. Il y aura logement, nourriture
et gros appointements. Le candidat doit être porteur de
bons certificats et n'avoir jamais servi la politique mixte.
Il sera tenu d'aller au spectacle deux fois la semaine,
d'assister tous les concerts et de donner un bal [tous
les quinze jours. II continuera ces travaux Blanken-
berghe, pendant la saison des bains de mer, et invitera
toute la société de Bruges en partager le fardeau. Il
aura s'entendre avec le gouvernement et la commune,
afin qu'on construise le plutôt possible une salle de spec
tacle, sur le plan de M. Alleweireldt, et il réclamera,
tous les mois du dit gouvernement, des économies sur
le budget de la guerre et une augmentation de la garnison
de Bruges.
Le gouverneur demandé pourra s'occuper de temps en
temps, ses moments perdus, des affaires de la province
il lui est recommandé d'étudier fond la question du
paupérisme, pour bien connaître la théorie stratégique
des pauvres des Flandres, et les faire avancer propos,
lorsque le ministère ne se montrera pas gentil pour les
Brugcois.
Une miscdécente est derigueur. On n'acceptera aucun
sujet venant des bureaux de placement.
qu'on se le dise
aussi se donner, se dévouer tout entier et sans retour.
Vous, fils de la sagesse et des vertus austères, vous avez
aimé Isaure.
Si je l'aimais, cette charmante fille du ciel revêtue
d'une forme humaine.
Eh bien, je l'aimais plus que vous!
C'est impossible.
Vous la quittiez, vous renonciez sa main, vous
alliez mourir loin d'elle pour servir votre Dieu cl, pour
elle, je renonçais mes dieux, moi, la guerre la
liberté; j'abdiquais ma royauté sauvage.
Que dites-vous?
Oui, j étais décidé abandonner mes rudes travaux
mon aventureuse carrière, je voulais perdre jusqu'à mon
nom, ce nom qu'Isaure avait maudit! Lorsque je prolon
geai son erreur en me présentant chez elle sous les habits
de gentilhomme que je portais notre première rencontre
je pensais conserver toujours ce rôle emprunté, et entrer
tout-à-fait dans une autre existence.
Vous Mandrin
Je comptais alors me séparer de mes soldats, en leur
distribuant les trésors que nous avions amassés... l'amour
avait tellement bouleversé mon âme et toutes mes pensées
que je ne voulais rien conserver de ces richesses acquises'
par des violences que votre monde reprouve; je ne voulais
plusrien pour moi, que le bonheur de l'amour et la gloire
d'avoir tout fait pour lui. [La suite au prochain n".)