E\TÉRIEIR. ET DES ARTS RELATIFS A LA CONSTRUCTION. REVUE DES TRAVAUX EXÉCUTÉS EN BELGIQUE. FRiXCE. Paris, 10 mars. Les interpellations sur les affaires d'Italie ont fini hier comme finissent toutes les interpellations par un ordre du jour pur et simple. II ne pouvait pas en être autrement sur une question dont personne, pas même le ministère ne peut connaître l'exacte position. Il est évident qu'à l'exception des répu blicains qui siègent la crête de la Montagne, personne ne se soucie de compromettre la paix du monde par un vote imprudent. Après les débats d'hier, les intentions du cabinet ne sont pas plus connues qu'elles ne l'étaient auparavant ou plutôt, il semble plus probable que jamais que la France ne prendra aucune mesure qui puisse être regardée comme un encouragement aux révolutionnaires d'Italie; quant la situation du gouvernement de Turin, vis-à-vis des ré publiques de Toscane et de Rome, elle est bien changée depuis le départ de Gioherti, et il est craindre que ce changement ne soit bientôt fatal la nationalité italienne. D'après le plan de Gioberti, il s'agissait de prendre les devants sur l'Autriche et d'intervenir en Toscane, afin de rétablir le système constitutionnel dans toute l'Italie et de réunir ensuite tous les italiens vers un but commun le renvoi d'Italie des troupes autrichiennes. Depuis que Gioberti a été remplacé Turin par le parti révolution naire, l'assemblée piémonlaise parait maintenant vouloir faire soutenir par l'armée piémonlaise, les républiques de Rome et de Toscane et de révolutionner toute l'Italie; afin de se réunir ensuite pour chasser les Autrichiens, ce nouveau système a beaucoup moins de chances de succès que le précédent, parce que les républicains italiens sont en minorité et qu'ils ne parviendront jamais imprimer l'élan nécessaire pour soulever la population entière contre l'étranger. Les républicains de la veille ne semblent pas très-pressés de discuter la loi sur les clubs qui doit être pour eux une question fort épineuse. Ils espèrent aussi par son ajour nement un moyen d'arriver plus vite la grande bataille du budget dans laquelle ils comptent renverser le minis tère. Il parait que le journal le Peuple était depuis quelques jours distribué profusion et gratuitement dans les ca sernes de Paris. Le ministre de la guerre, instruit de ce fait, a fait donner au préfet de police des ordres sévères ce sujet. Plusieurs des individus qui faisaient ces distri butions clandestines ont été arrêtés. On sait que l'artillerie des Sicks, qui a fait tant de ra vages parmi les troupes anglaises, a été organisée par des officiers français, qui la dirigent encore aujourd'hui. On assure que le cabinet anglais a présenté une note au gou vernement delà république, pour demander qu'il refuse aux officiers français pour l'avenir l'autorisation de pren dre du service dans les armées indiennes. On lit dans le journal parisien la Pressedévoué aux intérêts du gouvernement autrichien Que la France intervienne ou n'intervienne pas l'Autriche, maintenant que la cour de Rome l'invoque, s'associera l'Espagne et au roi de Naples pour rétablir le trône de Pie IX, et cela d'autant plus que non-seulement la Bavière et lu Belgique catholiques, mais aussi l'Angle terre, la Prusse elle Wurtemberg, trois puissances protes tantes, s'offrent conserver debout le gouvernement papal dans l'intérêt de l'équilibre politique de l'Europe et du maintien de la paix universelle. Nous sommes curieux de savoir ce qu'il faut penser de cette assertion en ce qui regarde la Belgique. Dans la salle des conférences, on s'entretenait aujour d'hui dans quelques groupes de représentants, des séances qui se tiennent au ministère de l'intérieurau sein de la commission, chargée d'examiner les comptes du gouver nement provisoire. Ces séances, ce qu'il parait, sont très- orageuses. M. Ledru-Rollin a eu avec plusieurs membres de la commission des altercations très-violentes. Un certain nombre d'anciens commissaires du gouver nement provisoireont été rappelés pour rendre les comptes de leur gestion. Il y a eu une scène très-vive, entre M. Cretonmembre de la commission et M. Ber- geron, aucien commissaire-général Amiens. AFFAIRE DU 13 MAI. Séance de la Haute-Cour nationale, du 8 mars. Dans la séance de la haute-cour de justice de Bourges, dans l'affaire du 13 mai, les accusés Barbés et Albert, ayant refusé de comparaître en personne, ont été amenés l'audience par deux gendarmes qui les tenaient par des sous les bras, et après avoir reçu une sommation par huissier. Raispail a décliné la compétence de la cour en se fondant sur le principe de non-rétroactivité. Blanqci a appuyé ces conditions. A 3 heures la cour s'est retirée, et est rentrée en séance 4 1/2, avec un arrêt qui rejette le déclinatoire. Le pourvoi des cinq condamnés mort pour crime d'assassinat sur la personne du général Bréa et du capi taine Maugin, a été rejeté hier par la cour de cassation, comme il avait été rejeté précédemment par le conseil de révision. La cour de cassation a tranché les questions qui lui étaient soumises de la manière suivante: Les individus non militaires, ni assimilés aux militai res, qui, par suite de la mise en état de siège d'une ville, ont été traduits devant un conseil de guerre pour crimes et délits commis dans une insurrection, peuvent se pour voir simultanément devant le conseil de révision pour inobservation des formes de procédure, et devant la cour de cassation pour incompétence où excès de pouvoir. Le conseil de guerre, saisi par un décret de mise en état de siège des faits relatifs une insurrection et des actes aggravant la rébellion, est compétent pour recon naître de ces derniers actes, soit qu'ils constituent ou non par eux-mêmes des crimes particuliers et de droit commun. En conséquence, la peine capitale continue d'être ap plicable un assassinat commis au milieu d'une insur rection. De nouveaux bruits d'une intervention de la France dans les Etats Romains ont été répandus depuis hier Paris. On prétend qu'il serait arrivé Paris une nouvelle note du pape, dans laquelle le Saint Père déclare que la situation actuelle ne peut pas être tolérée plus longtemps, et qu'il est décidé déposer le tiare et se retirer dans un couvent, si 1rs grandes puissances n'adoptent pas un parti pour protéger le saint siège et rétablir son autorité Rome. PRUSSE. Seconde Chambre. Séance du 6. L'ordre du jour appelle lu nomination du bureau. Le nombre des votants est de 330 pour l'élection du président. Majorité absolue, 116 voix. Les voix se répar tissent comme suit M.Grabow, 171 ;M. d'Unruh, 158, M. d'Aucrswald,!. En conséquence, M. Grabow est proclamé président. (On se rappelle que MM. Grabow et d'Unruh ont été tousdeux président de l'assemblée nationale constituante. La nomination de M. Grabow constate une majorité de C voix en faveur de la droite.) M. Grabow prend immédiatement possession du fau teuil, et prononce uncallocution dans laquelle il dit entre autres, que sa plus belle mission sera de réconcilier le président avec le passé pour le salut de la patrie. On procède ensuite l'élection du premier vice-prési dent. Sur le même nombre de votants, M. d'Auerswald obtient 170 voixet M. Waldeck 145. M. d'Auerswald est donc proclamé premier vice-président. Le nombre des votants est de 367 pour l'élection du se cond vice-président, M. Lcmsing en obtient 108 voix et Philips 156. La chambre procède ensuite l'élection de ses secré taires. ITALIE.Les républicains de Rome viennent de mettre la main sur des richesses qu'ils convoitaient depuis longtemps. Tous les biens ecclésiastiques ont été déclarés propriété de la République romaine dans la séance du 13 Février. Pour empêcher qu'il n'en soit rien distrait par ventes simulées, on a décrété la nullité de toute aliéna tion partir du 24 Novembre dernier, jour de la fuite du Pape. Des commissions populaires sont chargées d'é tablir l'inventaire de tous les biens, revenus, immeubles ou effets mobiliers des églises couvents, congrégations hospices, évêehés, presbytères et autres fondations pieuses de toute nature. Ces premiers articles ont été votés d'ur gence. Le reste de la loi est renvoyé aux bureaux pour être examiné plus loisir. Mais dès ce moment la Répu blique est saisie de tout, et le principal est fait. La commission nommée pour la rédaction de la Consti tution romainesecomposc de MM. Armellini, Sturbinetti, SafliRusconi, Bonaparte, Galletli, Muzzarelli, Audinot et Agostini. Ils sont au nombre de neuf. M. Campello, ministre de la guerre, a donné sa démission. M. Muzza relli, qui faisait partie de la prélature et qui avait le titre de Monsignor, comme doyen de la Rota, a renoncé ces fonctions. Il remplit encore celles de ministre des affaires étrangères. Le ministre des affaires étrangères de la Républi que romaine, M. Rusconi, a adressé au ministre des affaires étrangères de Naples une note au sujet de la violaLion du territoire de la République par un corps de cent soldats napolitains. M. Rusconi demande des expli cations sur ce fait et une réparation proportionnée l'ou trage. Il n'est pas dans les probabilités qu'il obtienne rien de tout cela du gouvernement napolitain. Les nouvelles du Piémont sont toutes la guerre. Le Roi a reçu le 5 mars la députation de la Chambre des Députés chargée de lui présenter l'adresse. Dans sa réponse Charles-Albert a parlé des bonnes dispositions de l'armée et s'est déclaré de nouveau prêt tout sacrifier l'indépendance de l'Italie. A Gênes le ministre Buffa, commissaire extraordinaire du gouvernement, a publié un appel énergique aux vo lontaires, dans lequel il annonce l'ouverture de registres d'enrôlement. Chaque jour on publiera les noms de ceux qui se feront inscrire, et ces derniers devront rejoindre, dans un délai de dix jours, les corps dans lesquels ils se ront incorporés. La nouvelle de la concentration d'un corps de l'armée piémontaise, sous les ordres du général Marinora, Sar- zana, sur la frontière Toscane, a été considérée comme indiquant de la part du cabinet sarde l'intention d'inter venir, en temps opportun, dans les affaires de la Toscane. Ce dessein aurait déjà reçu un commencement d'exé cution, si nous en croyons notre correspondant de Turin. Ou écrit du canton de Nestier (Hautes-Pyrénées): Une noce nombreuse était réunie l'église deTussaguet. Le prêtre était au moment de donner la bénédiction nup tiale. Le futur, nommé Barrère, sent tout-à-coup une main le frapper légèrement sur l'épaule; il se tourne, et aussitôt une femme enveloppée dans un capuchon noir lui jette la face un vase plein d'une liqueur corrossive qui rejaillit aussi sur la future. Le jeune homme tombe renversé et horriblement atteint. Il perdra un œil, s'il ne perd pas la vie. Les vêtements de la fiancée sont brûlés. L'auteur de ces graves blessures avait disparu malgré la foule on n'a pu le découvrir. Il parait que c'est une jeune fille qui a voulu se venger de l'infidélité de son amant. Elle avait été séduite et rendue mère, sous la promesse d'un mariage. Barrère bien des fois lui avait dit: «Tue-moi, si je te trompe. Il l'a trompée, pour en épouser une autre moins jeune et plus riche. La jeune fille l'a cruellement puni Le colonel Van Rode, est trop généralement aimé dans notre ville d'Ypres pour que nous ne nous empressions pas de reproduire un article qui le concerne et que nous lisons dans le Précurseur Le départ du colonel Van Rode, appelé au comman dement du régiment d'élite, a été signalé par une céré monie dont il n'y a point eu d'exemple jusqu'à ce jour. Avant-hier, 3 heures de relevéetous les sous- officiers du 4e régiment de ligne, ainsi que les caporaux et soldats, de même que la musique, s'étaient spontané ment rangés en bataille dans l'enceinte de la station du chemin de fer, pour y répéter leurs adieux leur colonel. v A quatre heures moins un quart, le colonel arrivait au milieu du corps d'officiers du régiment, qui, cet effet, s'était réuni la société militaire. A son entrée dans la station, la musique et la société de chœurs des sous-officiers ont entonné l'air de: Où peut-on êtrf mieux qu'au sein de sa famille? Alors tout ému de cette marque de sympathie et de regret, M. le baron Van Rode s'est adressé aux sous- olliciers et leur a adressé les paroles suivantes Sous-officiers Je suis profondément touché de l'attachement que vous me témoignez et du regret que mon départ du ré giment vous fait éprouver, et si je puis me consoler de tant de dévouement, ce n'est que par la pensée que votre nouveau chef, le colonel Scrvaes, saura, comme moi, apprécier les nobles sentiments qui vous animent pour la patrie et la discipline militaire, et qui ont toujours été les premiers titres ma constante sollicitude. Recevez donc mes adieux, et croyez bien que si mon commande ment vous quitte mon souvenir ne vous quittera ja mais. Ces mots ont été couverts des cris plusieurs fois ré pétés de: Vive le colonel Van Rode! Puis un silence s'est établi et on lisait sur le front de tous cette expression de regret que l'on éprouve quand un bienfaiteur vous quitte, et l'exemple de leur colonel lui-même, qui n'a pu comprimer les émotions suscitées par ces démonstrations d'attachement, plusieurs officiers avaient les yeux voilés de pleurs. C'est assez dire pour faire comprendre combien le colonel Van Rode était aimé de ses subordonnés et com bien le régiment d'élite est heureux de le recevoir comme commandant. M. Van Rode était également estimé en ville, où il a contribué avec le plus louable empressement donner, par les éléments de son régiment, la première impulsion îles exercices militaires notre garde civique. ON SOLSCR1T CHEZ LAMBIN, FILS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, 1, MA..CHE BEURRE, A TPRES ail MODE DE PUBLICATION ET CONDITIONS D'ABONNEMENT. le journal de l'architecture, De t'adreoe pas seulemi-nt au* architectes, »ux ingénieurs et nui archéologues, mais encore aux proprié» a ires, aux entrepreneurs, anx industriel, aux adininistraleu rs et généralement les ouïes les per»ounes qui par élat ou par goût s'intéressent Uarcbiteclure Il parait tous les 15 jours ou uumeio cotup sé de 8 a 12 pages d îuip: espion a\ec une ou plusieurs planches séparées, lépréseulaot les plans, élévations ou détails des édifices en construction ou projetés en Belgique. Des gravures sur boij sertUit eu outre lutenalees f.equtuiiuenl oaus le texte. - Le prix d'abouueoient e.vt, par trimestre, de fr. 4,50 pour Bruxelles; et de 5 francs pour la province. Les douxe premiers u<» se tiouveut au bureau de celte feuille ils contiennent 15 gravures: Frison cellulaire, Bruxelles; Monument élèré André FésaleStaOon de la Louxxereelo., etc.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 3