.V 822. S8 iitiiéc. elt'iHli. 55 Mars 1840. JOlItML D'ÏPRES KT DE L'ADROVDISSEMEM. Vires acquint eundo. Le capitaine .llaiidi'iii. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames, la ligne 30 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanehe. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. IXTÉRIElIt. YPRES, le 31 Mars. Le Journal des Caméléons débute avec éclat. Les rectifications, les démentispleuvent sur cette pauvre feuille qui, après avoir renouvelé sa rédaction, devait faire rayonner la lumière autour d'elle. Hélas! jusqu'ici elle n'a recueilli que des déconvenues. Dernièrement elle avait attaqué la commission des Hospices civils et, après quelques déclamations diffamatoires, elle avait avancé faussement des faits qui devaient porter atteinte.la considération des hommes honorables qui composent celte administration. Un énergique démenti, signifié par huissier et signé par les quatre docteurs en médecine de cette administration, a dû être inséré dans ses colonnes. C'est un véritable brevet de Diffama teur que le Journal des Caméléons vient d'en- registier. A la bonne heure, voilà la bonne presse des modérés, qui se fait donner des ca mouflets par suite de son esprit de modération. Une feuille qui a été obligée de faire une seule fois amende honorable de cette façon, ne peut plus être rangée parmi la presse sérieuse et sa polémique devient désormais sans portée. Ypres, 13 Mars 1849. A Monsieur le rédacteur du Journal la Commune d'Ypres. Monsieur, En réponse l'article de votre journal du 3 de ce mois, qui n'a pour but que de rendre l'administration des Hospices de cette ville, odieuse tous ses administrés, et la "ville entière, nous vous prions, et requérons au be soin, d'insérer dans votre plus prochain numéro, la déclaration des quatre médecins qui out assisté la séance dont vous publiez la délibération. Entre consulter les médecins attachés une adminis tration, pour aviser au moyen de faire cesser certains abuset faire ce dont vous nous accusezil y a toute la distance de la vérité la calomnie, et comme respon sables, nous la relevons. L'administration des Hospices civils d'Ypres (signé)VANDAELE,DESTUERS,CH.VANDEBnOUKE,E. DURUTTE (Suit la déclaration dont il s'agit.) JYous soussignés, médecins attachés l'administra it tion des Hospices civils de cette ville, après avoir pris connaissance d'un article inséré dans la Commune d'Yphes, en date du 3 mars 1849, concernant les écono mies introduire dans le service médico-pharmaceu- tiquele déclarons faux, malveillant et calomnieux dans tout son contenu. Ypres, 11 mars 1849. (signé) Coppieters, méd.-dr; Hammelratr, méd.; Lannoy dr; et M. Tvberghein, méd. Vu par nous bourgmestre et échevins de la ville d'Ypres, pour légalisation des signatures de MM. Hammelralh, Coppieters, Tyberghcin et Lannoy, apposées ci-dessus. Ypres, le 12 mars 1849. les bourgmestre et éciievins, par ordonnance (signé) B. VANDERSTIC11ELE. LE SECRÉTAIRE, (signé) J. DE CODT. Et scellé. Depuis longtemps un correspondant ordinaire du Journal des Baziles tire boulets rouges sur l'école communale et veut absolument la ruiner dans l'esprit des pères de famille, en essayant de prouver qu'elle n'offre pas de ga ranties. Dans un style onctueux comme la li queur visqueuse dont est enduit le corps de la vipère, le soi-disant Yprois poursuit de ses ac cusations de ses dénonciations le corps pro fessoral de l'école communale probablement d'après les données de certain abbé qui menace d'offrir sa démission pour défaut de garan ties dans la direction de l'établissement. Ce chaste narrateur dénonce les professeurs comme ayant été dans des maisons mal famées et in sinue que cette conduite blâmable est imitée par les élèves. Malgré toute la pyramidale effronterie avec laquelle le soi-disant Yprois dénonce des hom mes honorables, nous devons répéter encore que rien n'est fondé dans tout ce qu'il ose imputer aux professeurs de l'école communale. La com mission directrice de celle école a été assemblée, et rien de toutes ces accusations n'a pu sup porter le grand jour. On s'est bien vile aperçu que de toutes ces dénonciations, personne n'é tais prêt les affirmer, ni en tout ni en partie, on se tenait dans un vague prudent, sans vou loir en rien se compromettre. Aussi peut-on considérer ces dénonciations anonymes comme l'œuvre de quelque lâche qui n'ose se faire connaître et qui intrigue dans l'ombre pour XVIII.— VENGEANCE. [Suite.) En ce moment les deux cavaliers passaient devant un de ces sombres massifs de sapins qui s'enfoncent dans la gorge des montagnes un bruit de feuilles se fit entendre dans l'épaisseur du bois; David tressaillit et s'arrêta de nouveauMais ce frôlement était causé par la fuite d'un daim qu'il vit passer dans les branches. Il se remit et con tinua sa route. Peu après, il demanda Mandrin d'une voix émue Et celle noble résolution que vous aviez prise? Je veux la tenir encore... Tout est fini bientôt Alandrin aura disparu de cette terre... mais maintenant qu'un souille a détruit le fragile édifice de mon bonheur, ce n'est plus pour renaître dans une vie de délices et d'a mour que je dépouille mon ancienne existence, c'est pour aller cacher ma téte proscrite dans quelque coin ignoré du inonde. En aurez-vous le courage? En ce moment même je conduis mes soldats sur les frontières de Savoie. Là, ils seront l'abri d'attaques dangereuses je ferai entre eux le partage de nos richesses, et ils se disperseront isolément... Ce drapeau des contre bandiers, dont les tlamuies rouges et noires ont causé tant de terreur ces contrées, ce drapeau, signe d'union et de force, n'existera plus. Et vous? Moi, mon Dieu, toute mon ambition désormais, ma dernière espérance et le seul bonheur que je puisse attendre encoreserait d'emporter dans l'exil le pardon d'Isaurc. Soudain un nouveau bruit, plus sensible cette fois, s'éleva du sein des taillis; mais comme un coup de vent impétueux courbait en même temps la cime des arbres, on ne pouvait distinguer leur bruissement de celui qu'eût produit l'intérieur du bois une cause étrangèretelle que le passage de plusieurs hommes. L'inquiétude qu'avait déjà éprouvée David devint plus violente. Le chef des contrebandiers, en tournant les yeux sur son compagnon de voyagefut frappé de l'altération de ses traits. Mon Dieu qu'ai-je fait? s'écria David en proie un combat insurmontable. Le bruit continuait. David tourna brusquement la tête vers Maudrin, et lui dit d'une voix sourde Mandrin, vous et vos bandits, vous pouvez me mé priser vous n avez été que voleurs et meurtriers moi tirer vengeance de quelques personnes qui ont eu le malheur de lui déplaire. Eh! bon Dieu, ce n'est pas la première fois que des infamies pareilles ont été propagées. N a-t-on pas accusé un vénérable ecclésiastique d'avoir fréquenté des maisons de prostitution, même n'y avait-il pas des personnes qui affir maient l'y avoir vu entrer? Et cependant sur des dénonciations anonymes qui ont été en voyées Bruges, l'autorité ecclésiastique a-t-elle sévi, la célébration de la messe lui a-t-elle été interdite? Hé non on a méprisé ces lâchetés et on n'a voulu donner aucune suite ces infa mies. D'autres prêtres n'ont-ils pas été accusés d'avoir mené une vie peu exemplaire, et ont-ils été punis sur de simples cancans? Non, mille fois non, on n'a pas voulu les condamner sans avoir des preuves précises et concordantes.' Que des jeunes gens, au sortir de l'école, se conduisent mal, qu'y a-t-il d'étonnant! Croit-on par hasard, que du moment quele prètredirige l'école, les jeunes gensqui la quittent, soient des vases de morale et de vertu? Ne paraît-il pas constant qu'un jeune homme élevé dans un établissement dirigé par un ecclésiastiquea passé la première nuit de sa liberté dans une maison de tolérance? Et ne cite-t-on pas des exemples de jeunes filles qui ont passé, de plein saut, d une institution d éducation que le cler gé dirigeait, dans une maison de prostitution? Cela prouve-t-il cependant que l'éducation et [instruction qu'on donnait dans ces institu tions fussent détestables et qu'il fallait les ré former au plustôt? Toutes les allégations du soi-disant Yprois ne prouvent que le profond dépit que l'école communale suscite chez certains fanatiques, qui voudraient voir un autre esprit inspirer l'in struction qu'on y donne. Ne pouvant l'attaquer de front, car ce serait se faire accuser juste titre, de la faire rétrograder, ils s'y prennent de biais et, sous prétexte de morale, ils veuleut discréditer le corps professoral. Jamais le jé suitisme n'a si profondément remué la ville d'Ypres et pour peu que cela continue on fi nira par introduire de tels ferments de discorde dans le sein de la population, que les relations sociales deviendront impossibles. Que l'on y prenne garde, tel est le but de ceux qui cher- je suis traître et lâche. Vous! Oui... Ecoutez: hier au soir, je vous ai reconnu dès votre entrée dans la masure. J'étais là deux pas de vous, dévoré la fois de joie et de colère, rendant grâce au destin qui vous livrait moi, et ne sachant comment accomplir ma vengeance. Je ne pouvais vous saisir et vous retenir prisonnier; vous étiez trois hommes bardés de fer; moij'étais seul avec un vieillard dont la main n'a vait jamais tenu des armes mais l'officier du régiment d'Harcourt vint s'abriter sous ce même toit; j'appris que sa compagnie était peu de distance de nous... Et alors? Alors, mon plan fut bientôt arrêté; j'éveillai le jeune capitaine pendant la nuit; je lui appris la riche capture qui était en notre pouvoir; je lui dis de partir l'instant même, de poster ses soldats dans l'un des massifs d'arbres qui sont le long du défilé de Guiers-Mort, tandis que moi, prenant ses habits pour tromper vos yeux dans le premier moment, je partirais avec vous avant le jour, afin de sur veiller vos mouvements, de l'avertir si des soupçons vous faisaient changer de chemin, et afin aussi de réjouir mon âme de la victoire quand je vous aurais fait tomber entre ses mains... Et maintenant... Oh j'ai horreur de ce que j'ai fait et de moi-même Ces troupes sont là làpeut-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1