JOlltYlL D'YPRES ET DE L'UtllO.MDlSSEHEXT. Vires acqurnt eundo. i\n:EtBi:i i;. !A# 820. 8' Année. IlfmnnrlEO. S.» Avril !8Sf>. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames, (aligne 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRES, le 1 Avril. Le Journal des Bazile* reprend ses anciennes allures. Du moment qu'on 11'eneense pas le parti catholique-politiqueon déchire les prê tres belles dentson les pourchasse, ou les I conspue, on les persécute el tout cela, parce qu'on n'est pas d'avis, que le prêtre peul être homme politique, que le clerjjé doit jouer un rôle dans l'ordre temporel. On est vollairien I parce qu'on croit que le prêtre doit rester l'église el que la liberté qu'on a donnée au clemé ne doit pas servir faciliter la prëpolence d'une i faction fanatique. C'est le fond d'une diatribe du pieux joui nal. Mais ceux qui ont suivi les luttes politiques que le Progrès a soutenues pendant huit ans, savent parfaitement que ja mais nous n'avons attaqué le prêtre au point de vue religieux c'est I homme politique que nous avons blâmé. Jamais nous n'avons attaqué la religion catholique, ni aucune autre, parce que nous croyons qu'elles n'appartiennent pas au domaine politique. Le domaine spirituel, religieux, est pour nous une arche sainte que nous respectons el nous mêlions au défi le Journal des lin:des de citer line seule occasion où nous avons poursuivi île nos clameurs les prêtres comme ministres des autels. Comme hommes politiques, leurs actes appartiennent connue ceux des autres citoyens, au domaine public et nous ne voyons pas parce qu'ils portent soutane, «ju ils devraient jouir de l'immunité. Mais quoi bon de relever ces sottes déclamations? Quand les libéraux sont arrivés au pouvoir, les prêtres devaient être persécutés, les églises fermées, enfin l'heure de l'ante-Chiist était sonnée. Six mois après les catholiques-politiques étaient bien lieureux de tendre la main aux libéraux et de s'effacer pour laisser passer la tempête du 21 février. Le calme revenu, ils insultent ceux qu ils flattaient pen dant le danger. Baset rampant, quand il tremble, orgueilleux et féroce, quand il domine; tel est le caractère du parti clérical. D'après l'Indépendance, le Moniteur publie ra au premier jour les arrêtés de nominations aux places vacantes des commissaires d'arron dissement, ainsi que l'arrêté de nomination d'un gouverneur de la Flandre occidentale On dit que c'est M le baron De Vrière, gouverneur du Hainaut. qui doit aller remplacer Bruges, M. De Muelenaere. Le capitaine Alainlciii. XXII. LE DERNIER COMBAT. [Suite) Sur le terrain égal, où tes ennemis sont face face il s'engage uue lutte effroyable entre les soldats exaspérés de leur échec et les brigands rachetant leur vie d'une ma nière inespérée. Dans ces ténèbres embrasées parla foudre et le feu des mousquets, dans ce roulement où se confon dent les éclats du tonnerre et les détonations des armes, il se porte des coups d'une force inconnue, il se passe des faits d armes inexprimables. On dirait que c'est le feu du ciel qui allume les mousquets et en fait partir mille morts. Mandrin est toujours inspiré par une puissance surhu maine, il combat toujours la lueur de ces éclairs qui lui ont montré sou génie: son sabre est un autre éclair qui sillonne les rangs ennemis et les renverse ce n'est plus un homme qui se bat coulre vingt, c'est le dieu de la guerre qui foudroie ce n'est plus un combat qui se livre c'est un miracle qui s'accomplit. Enfin, après quelque temps de ce combat indescriptible, tout est fini; l'orage et Mandrin sont vainqueurs Et tous deux se reposent en inéme temps. L'u silence profond a succédé aux bruits éelatauts, lu terre u'a plus que des Hier, a eu lieu l'enterrement du maréchal- des-logis IMétain, mort de la blessure qu'il a reçue dons un cabaret rue des Trèfles, en l'église de S1 Nicolas. Tout les officiers et sous- officiers de l'école y assistaient, ayant leur tête M. le commandant Ablay. La musique de la garde civique s'élait empressée d'assister ces funérailles el de conduire le cortège au champ du repos. Presque tous les sous-ofHciers de la garde civique ont voulu rendre le dernier devoir un de leurs camarades de l'armée el après avoir assisté au service religieux, ils ont accompagné le convoi funèbre au cimetière. Cette démarche toute spontanée des sous-offi- ciers de la garde civique fournil une nouvelle preuve du bon accord qui règne entre bour geois cl militaires dans notre cité. D'après la Revue de ISamuril y a eu des (roubles assez sérieux entre les lanciers et les bourgeois de celte ville. Une lutte en pleine rue a eu lieu et les autorités civiles el militaires ont en beaucoup de peine la faire cesser. Un de nos concitoyens, le colonel Berteo, comman dant l<- régiment «lu 2e lanciers, s'est noblement conduit en celte occasion el son éloge est dans tontes les bouches, dit ce journal. En faisant des efforts pour faire finir ce déplorable conflit, le colonel Bcrlen a été blessé la main, mais légèrement. VII.1.E 1)1 PRES. tovseii communal. Séance publique du Mercredi, tl Avril 1849. Présents: MM. le baron Vandkrsticiiele de M au bus bourgmestre, président; Alpii. Va.nden Peereboom Iweins-Fo.ntevne, écbcvins; Théodore Va.nden Bogaerde, Pierre Beke, Gérard Vandermeerscb Charles Vande BnouKE Legraverand Martin Smaelen Auguste De Giielcke, Ernest Merghelynck Boedt, avocatLouis Annoot, conseillers. M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 5 mars 1849; la rédaction en est approuvée. Une missive de M. le gouverneur ad intérim de la province est communiquée au Conseil. Elle demande des renseignements sur le projet de construction d'un second manège et des bâtiments destinés la forge. Une lettre de M. le ministre de l'intérieur est lue au Conseil. Le sujet en est le règlement concernant l'usage des métiers pour la confection desquels des fonds ont été mis la disposition de la ville. Il est approuvé avec un changement tendant étendre le bénéfice de cette mesure des ouvriers autres que les habitants de la ville. Communication est faite du compte de la Chambre de commerce pendant l'exercice 1848. 11 s'élève en recettes la somme de fr. 2,370-87et en dépenses celle de fr. 908-65, doue il restait eu caisse fr. 1,408-22 au 1" janvier 1849. M. le secrétaire donne lecture de deux requêtes pré sentées par les employés de l'octroiDe Coninck et Morrcns, tendant obtenir leur démission honorable et la liquidation de leur pension; prises pour notification. Le Conseil passe au second article de l'ordre du jour, révision du règlement sur la caisse des pensions. M. l'échevin Iweins, comme rapporteur d'une commission spéciale, rappelle en peu de mots les principaux change ments que le règlement actuel doit subir, sous peine de mettre la caisse communale eu position de devoir affecter un quinzième des ressources ordinaires au payement des pensions. Cette situation est peu rassurante, si l'on songe que les recettes de la ville diminuent de jour en jour et «lue les charges ordinaires augmentent, et l'on peut pré voir une époque peu éloignée, )n«]uclic il deviendra impossible la ville de faire face ses obligations sans créer de nouvelles impositions. Les pensions sous l'empire du règlement actuel sont liquidées pour l'employé de la ville, participant la caisse l'aide d'une retenue de deux p. au bout de trente années de service, au deux tiers du traitement auquel il avait droit. Les employés infirmes, au bout de dix ans, doivent recevoir la moitié. Les veuves, après le décès de leurs maris employés actifs ou pensionnés, reçoivent en suite une pension. La caisse communale paye environ 28,000 francs par an de traitements aux fonctionnaires communaux participants la caisse des pensions. Il ne serait donc pas improbable, qu'après une vingtaine d'an nées d'existence de la caisse, la ville lût obligée de verser pour ce service, un subside annuel de 10,000 francs. Or, ce serait un sacrifice extrêmement lourd pour les finances communalespour ne pas dire impossible continuer. La principale modification consiste fixer le taux de la pension pour le traitement en-dessous de t ,000 francs, un 70" du traitement multiplié par trente, nombre d'an nées de service qu'il faut avoir atteint pour avoir droit la pension, et un 90" pour les émoluments au-delà de 1,000 francs. Cette distinction est basée sur eette consi dération, que les emplois peu rétribués méritent d'être traités plus favorablement «jue les fonctions plus convena blement payées. La première question que le Conseil désire discuter est celle de la rétroactivité. Tous les membres sont d'avis, que les employés qui ont actuellement trente années de service et qui sont dans le cas de pouvoir solliciter leur pension, s'ils continuent remplir leurs fonctions, pour ront en obtenir plus tard la liquidation sur le pied de l'ancien règlement. Et eu effet, le Conseil ne pourrait, s'ils demandaient leur démission refuser de la leur accorder et de fixer le taux de la pension sur le règlement débris immobiles et des corps sans vie; les nuages se retirent lentement du ciel; la lune apparaît blanche et paisible. A sa lumière, on voit la campagne dévastée, pen chant la cime de ses arbres et laissant couler ses flots de pluie etau loin les derniers soldats de la brigade qui gagnent lentement la ville voisine. Sur les bords du Rhône était une grotte dont l'intérieur avait été préservé de la pluie, et«jui cependant, peu pro fonde et d'une ouverture très-spacieuse, recevait large ment la clarté nocturne et l'air rafraîchissant du rivage. Un sable fin se répandait sur le sol de cette retraite et aux alentours, el la pente du terrain l'avait fait sécher assez prompleinent pour qu'il put servir de couche aux pauvres fugitifs. Dès qu'ils eurent conçu l'espérance desc reposer cette place, ils y demeurèrent attachés par une force invincible peine se furent-ils arrêtés qu'il leur eût été absolument impossible de faire un pas de plus. La nature reprit ses droits un accablement profond s'empare de leur cire une fatigue sans nom nouait leurs membres endoloris un sommeil profond pesait leurs paupières. Us touillèrent abattus, les uns dans la grotte où Maudrin avait déjà pris place, les autres l'entrée. Étant làils se relèveront encore demi appuyés sur un bras, pour prendre leurs gourdes et vider ce qui leur restait d'eau-de-vic jusqu'à la dernière goutte; puis leurs yeux se fermèrent, et quand leurs têtes retombèrent sur le sable, ils étaient plongés dans le plus profond sommeil. Aucun des six contrebandiers n'avait péri dans ce combat qui venait d'avoir lieu, et cependant qui eût compté les hommes de Mandrin, une heure après que le sommeil se fût emparé d'eux, n'en eut trouvé «;ue cinq autour du ca pitaine. Mandrin était étendu dans la grotte, ses armes posées côté de lui un bras soutenait sa tète, l'autre s'appuyait sur son sabre la pâleur, suite des grandes émotions de l'âme, était répandue sur ses traits; ses cheveux encore mouillés et rejetés en arrière par le ventdécouvraient son front large et pursur lequel une légère blessure faisait couler une une des gouttes de sang. La fièvre, causée par la privation de nourriture et l'excès de fatigue, lui donuait des rêves lucides, brûlants, des rêves dans lesquels revenait la céleste apparition d'Isaurc, et dont la douce ardeur se peignait sur ses traits. Toute sa figure avait une grandeur et un charme inexprimable. Bruucau s'était assoupi un peu après ses compagnons

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1