VILLE D'YPRES.
Faits divers.
définitivement reconnu le gouvernement du grand-duc
rétabli Florence. Une députation partie de Florence
s est rendue Gaëte pour prier le grand-due de rentrer
dans ses états, ce qui fait espérer que les troupes impé
riales suspendront leur entrée sur le territoire toscan.
SICIf.E.
Détails sur le hoiuhardeiueiil <le Catane.
Nous empruntons un supplément du Porlafoylio, du
10 avril, les détails qui suivent
Catane vient d'avoir le même sort de l'infortunée
Messine, elle est tombée, elle aussi, au pouvoir des soldats
du roi Ferdinand. Les napolitains, après avoir tenu pen
dant plusieurs jours les Siciliens dans l'incertitude, rela
tivement leur point d'attaque, après avoir feint des
débarquements sur quelques localités peu importantes
du littoral, ont enfin concentré leurs opérations contre
Catane.
Pendant que leurs troupes, sorties de Messine, arri
vaient sans opposition jusqu'à Aci-Reale, occupant toute
la partie du territoire comprise entre ces deux points, une
expédition navale, composée de sept vapeurs, se présente
dans l'après-midi du mercredi 4, devant Catane. On com
mença alors bombarder la ville, qui répondit si bien au
feu des Napolitains, que ceux-ciaprès quelques heures,
durent se retirer avec des vapeurs Irès-cudominagés.
Ayant reçu des renforts de Messine, la flottille alla devant
Catane dans la matinée du lendemain et recommença le
bombardement. La ville riposta encore avec énergie,
mais les pertes des Napolitains se réduisirent peu de
chose, vu l'éloigncment où ils se tenaient du rivage.
Quelques essais de débarquement n'eurent aucun succès.
La journée se passa ainsi; la nuit, les Napolitains re
prirent le large.
Vendredi de très-bonne heureles vapeurs s'échelon
nèrent pour la troisième fois en ligne de bataille devant
la ville et ouvrirent contre elle un feu terrible. On tenta
un débarquement en même temps que de la partie de
terre, les troupes qui se trouvaient Aci donnaient l'as
saut. Cette attaque simultanée mil la confusion parmi les
assiégés, qui ne pouvaient opposer une résistance efficace,
d'autant plus que la ville offrait du côté de terre peu de
défense. Les Napolitains pénétrèrent dans la ville, pré
cédés des troupes suisses. Alors commença dans les rues
un combat corps corps la lutte continua avec acharne
ment jusqu'au soir. Les habitants débordés enfin par des
forces supérieures durent céder le terrain et se retirè
rent dans les montagnes emportant avec eux toutes les
armes et les munitions.
Catane, dès ce moment, fut livrée au pillage et l'in
cendie, et l'on vit se renouveler les horribles désastres
qui signalèrent la prise de Messine.
On évalue la perte des Napolitains environ 700 morts
et blessés; celle des Siciliens est un peu plus forte.
Le vapeur anglais Oberon, qui nous apporte ces tristes
détails, a laissé son départ de Catane, samedi soir, la
ville en flammes sur trois points, ses plus beaux édifices
ne sont plus, dit-on, qu'un amas de ruinessa biblio
thèque renommée et son musée d'histoire naturelle, dont
elle s'énorgucillissait ajuste titre, sont entièrement dé
truits.
HONGRIE. La Gazette constitutionnelle deUcrUn,
publie les renseignements suivants sur la foi d'une lettre
de Vienne du 16 avril:
Un courrier arrivé ici ce matin apporte, dit-on, des
nouvelles très-importantes de la Hongrie. Nos nouvelles
de Pesth vont jusqu'au 14. Un placard du commissaire
royal défend aux habitants de se porter au camp des in
surgés. Un rapport du commandant magyare, Waitzen,
a informe les autorités militaires Pesth, que le général
Goclz a été enterré par les insurgés avec tous les hon
neurs dûs son grade. A Pesth on enlève dans les maga
sins les sacs de laine et autres objets semblables, que l'on
emporte Budc pour la construction des retranchements.
La cherté des vivres est devenue excessive.
On assurait, en outre, que la brigade Rambcrg avait
été faite prisonnière par les Hongrois.
On lit dans le Times:
Nous croyons savoir que la passion de l'art l'a em
porté sur les scrupules de la conscience. Entre autres
négociations entamées, ce qu'on assure, pour acquérir
certains objets d'art qui, religieusement gardés Rome,
n'étaient pas tombés dans le domaine public, on nous
signale un traité ou marché en voie de se conclure, et en
vertu duquel VApollon du Belvédère traverserait l'Atlan
tique pour charmer le Nouveau-Monde, et un autre
marché qui placerait dans les collections de notre métro
pole des monuments d'art moins remarquables. Rome ne
devant pas toujours rester sous la domination de Mazzini,
le pillage du Vatican ne saurait se justifier en aucune
façon, d'autant plus que le fruit de ces rapines ne servi
rait qu aider des criminels politiques se soustraire
leur châtiment. Mazzini n'a plus le droit de vendre ces
objets d'art que les hommes qui s'étaient établis l'an
dernier aux Tuileries n'avaient le droit de vendre les
parures de diamants ou les colliers qu'ils y avaient
trouvés. Nous espérons que la prudence et la générosité
des Anglais refuseront souscrire de semblables
marchés, a
Un procès qui rappelle s'y méprendre l'admirable
roman de Chabert, par M. de Balzac, va s'engager devant
le tribunal civil d'une de nos principales villes du midi.
Un sous-lieutenant de zouaveslaissé pour mort sur le
champ de batailledans un des derniers engagements'
qui ont eu lieu en Algérie, avait été emporté par un chef
de tribu fuyant devant nos soldats. Conduit prisonnier
dans l'Atlas, il n'avait dû la vie qu'à l'intercession de la
fille de son maître, qu'il avait fini par épouser, après six
mois de captivité, dont cet hymen était le seul terme
possible. Pendant ce temps, sa femme recevait en France
la nouvelle de sa mortetle terme de son veuvage ex
piré, se mariait son tour. Il y a deux mois, l'officier,
veuf de sa seconde épouse, se rembarquait Alger, après
avoir donné sa démission, et revenait en France. On de
vine le reste. Le tribunal de L... va avoir juger ce sin
gulier point de droit, d'une double bigamie contractée de
bonne foi, d'un acte de décès annuler, et d'une paternité
constater, car la femme de l'officier avait un enfant de
son second mari.
Le bateau vapeur, Bosphore, arrivé le 16, dans le
port de Gènes, a apporté les nouvelles suivantes
Des habitants de Catane avaient ouvert les portes de
leur ville aux soldats du roi qui se sont rais piller. La
population s'est soulevée, et, aidée par un corps de trou-
l>es régulières, elle a fait un massacre des Napolitains.
La dépêche télégraphique, arrivée avec ces nouvelles
Palerme, au moment du départ du Bosphore, ajoutait
que l'armée royale, forte de 12,000 hommes, était enve
loppée et dans une position désespérée. Les batteries de
Catane avaient coulé bas un bateau vapeur napolitain
et endommagé un autre bâtiment.
Le vapeur Sully, arrivé le même matin, de Palerme et
de Livournc, a confirmé ces faits. Il a rapporté encore
que Livournc avait élevé des barricades dans toute les
rues et qu'elle se préparait repousser toute attaque.
Le conseil des ministres s'est réuni ce matin. Il s'est
occupé des affaires italiennes. M. Giobcrti et l'ambassa
deur d'Angleterre assistaient au conseil. L'abbé Gioberti
est principalement venu Paris dans l'intention de pré
senter la sanction du gouvernement français les condi
tions de traité qui doit terminer définitivement la querelle
du Piémont et de l'Autriche.
Il s'agirait, dit-on, d'une confédération italienne sous
la protection de l'Autriche, confédération dont les insti
tutions politiques différeraient peu de celles qui régissaient
auparavant les provinces soumises la domination autri
chienne. Le ministère qui désire si vivement le réta
blissement du pape sur le trône pontifical, laisserait
l'Autriche des coudées franches pour parvenir ce but.
Malgré la singulière attitude que prend la France dans
celte transaction diplomatique, on n'a que des paroles de
louanges au Palais Législatif pour la haute raison qui a
présidé ces négociations.
VARIÉTÉS.
Chasse aux lions. On écrit de Tlemcen Je vous
adresse le récit d'une grande chasse.
Encore des rois tombés!... Ceci vous pourrait pa
raître un article politique cependant il n'en est rien je
vous rends compte seulement d'une chasse royale où
deux terribles souverains, une lionne et un jeune lion
ont succombé. Le drame s'est passé, il y a quinze jours,
pas bien loin de nous, entre le Kef et l'Oued Tamexalet.
Comme vous le verrez, la chute de ces majestueux
quadrupèdes a entraîné plusieurs victimes tant il est
vrai qu'il y a toujours danger détrôner
Beaucoup de gens du Kef, des Dour-Yaias,des Angadas
et des Traras s'étaient réuuis, pour cette chasse, au
nombre de deux cents environ, quelques-uns cheval,
les autres pied. La première journée avait été bonne
les Arabes aperçurent en effet un lionceau le tuer et
l'enlever avait été l'affaire d'un instant. Mais cette
facile victoire ne devait être qu'un appât pour le len
demain.
Dans un pays aussi sombre et aussi boisécoupé par
des cours d'eau, des ravins et ces mille accidents favora
bles l'attaque et si heureux pour la défense, nos chas
seurs ne doutèrent pas un instant de la présence d'une
lionne qui, depuis longtemps, par ses ravages, jetait la
terreur dans les environs.
Et les brébis surtout en étaient alarmées.
La nuit venue, les Arabes se divisèrent par groupes,
les uns se cachant dans les lentisques, les génévriers,
d'autres couronnaient les sapins ou les chênes verts très-
abondants en ces lieux. Tous attendirent patiemment non
l'Aurore aux doigts de rose, mais la noble bête aux grifTes
acérées et sanglantes. Je n'ai pas besoin de vous ajouter
que pour charmer les loisirs de cet affût, quelques-uns
racontaient les circonstances merveilleuses des combats
des lions auxquels ils avaient assisté, car là étaient réunis
les plus habiles et les plus intrépides chasseurs du pays.
Enfin le récit fut bientôt interrompu par l'approche de
la lionne. Aussi prompts que l'éclair, les Arabes ont
bientôt formé autour d'elle un grand cercleréseau in
franchissable qui se resserre peu peu jusqu'à la portée
du mousquet. Vingt balles partent la fois six atteignent
le but; unemoins bien dirigée, frappe au cœur un mal
heureux kabyle qui tombe mort! Triste accident sans
doute, mais remarquezje vous prieque ce n'est pas la
faute de la lionne.
Bientôt le monstrueux animal devinant le plus redou
table des assaillants se précipite sur lui d'un seul bond;
mais, par un heureux stratagème, elle ne rencontre que
le burnous de l'adroit et l'intrépide chasseur qui, venant
envelopper comme dans un sac la tête de la lionne la fait
dévier. Celui-là est sauvé mais un autre arabe est ren
versé, son genou affreusement déchiré, et la bêle féroce
irritée et sanglante, s'apprête le dévorer, lorsque, frap
pée elle-même bout portant d'une balle qui lui brise le
crâne et la mâchoire, elle tombe et expire.
Le pauvre diable en reviendra-t-il? On l'ignore. Dans
tous les casil ne se trouvera pas en tête de la première
chasse. La lionne et le jeune lion ont été apportés triom
phalement Tlemcen et offerts en présent au chef du
bureau arabe.
les dangers de l'embonpoint. Les préposés de l'oc
troi avaient remarqué une femme d'un aspect phénoménal.
Cette personne était douée d'une tête des plus étroites et
des plus osseuses; son col, où les nerfs se dessinaient en
reliefs magnifiques, menaçait de le disputer la girafe
pour la longueur; mais, chose étrange! là s'arrêtait la
maigreur et commençait une ampleur de formes, un
embonpoint qu'eût envié la fameuse reine Carpatala-
graisse.
Cette disproportion entre la tête et le corps avait frappé
les employés de l'octroi qui voulurent en avoir le cœur
net, et un jour que madame Caracos (c'est le noin de la
femme phénoménale) se disposait entrer dans Paris par
la barrière de Vaugirard, elle fut happée l'incontinent,
et l'on en obtint le mot de son énigmatique maigro-
amplcur.
Or, voici comment l'affaire s'explique devant la justice:
AI. le président. Femme Caracos, vous êtes accusée de
contrebande.
Mmc Caracos. C'est une horreur!
AI. le président. De plus, vous vous êtes permis des
voies de fait envers l'employé Lcbloud.
M*" Caracos. C'est une infamie!
AI. le président, Leblond, exposez les faits?
Un jeune homme vêtu de l'uniforme de l'octroi de
Paris se pose devant la barre et dit en caressant sa bar
biche avec prétention: Voilà l'histoire. Le 5 mai der
nier, j'aperçus madame qui était suspectée depuis long
temps, je m'avançai vers elle pour l'arrêter; mais elle me
llanqua un soufllct...
AI"" Caracos. J'étais dans mon droit d'honnête femme!
AI. le président. Comment cela
AI"" Caracos, baissant les yeux. Monsieur avait osé
porter la main sur un endroit... sur mon sein... et ma
pudeur révoltée...
Le commis Leblond. Laissez donc tranquille avec vot'
pudeur... c'était une oie (rires).
AI"" Caracos, d'un air digne. Que ces gabelous sont
donc des mal-z-otrus
AI. le président, sévèrement. N'insultez pas le témoin.
Leblond, continuant sa déposition. Madame s'était fait
des... des... nénets avec une oie... et des z anches avec
gigots.
AIle président. Femme Caracosqu'avez-vous ré
pondre pour votre défense.
AI'"' Caracos. Voilà mon président. J'ai un mari qu'est
malade; le médecin y ordonne des choses légères et
rafraîchissantes... Alors, moi qui suis pas riche, vous
comprenez, j'allais acheter hors Paris...
AI. le président. Mais une oie et des gigots... tout cela
n'est ni léger ni rafraîchissant...
AI"" Caracos. Pardon, excuse, président. C'est ce qui
faut pour soutenir une pauv'e estomaque délabrée...
D'ailleurslu preuve que j' suis pas contrebandière...
c'est que j ai déclaré tout ce que j'avais sur moi... quand
on m'a eu prise (on rit).
Le tribunal, usant d'indulgence, ne condamne la pré
venue qu'à 15 jours de prison, 25 fr. d'amende 4et aux
dépens.
Le collège des Bourgmestre et Échevins porte la
connaissance des habitantsqu'aux termes de l'article 8
de la loi du 3 Mars 1831, de l'article 14 de celle du 30
Mars 1S36 et de l'article 5 de celle du 1er Avril 1843, les
listes des électeurs pour les Chambres, la Province et la
Commune, formées sur les rôles des contributions payées
en cette ville, se trouveront affichées sous le péristyle de
la Halle Mieuicwerkdater du Dimanche, 22 du
courant.
Toute personne qui croirait avoir des réclamations
former, soit contre sa non-inscription, soit contre une
inscription indue, est invitée s'adresser, dans le délai de
quinze jours, l'autorité locale.
11 y a lieu de rappeler ici aux intéressés, qu'il ne peut
être tenu compte l'électeur que de la quotité des con
tributions versées au profit de l'état et qu'en outre, pour
avoir droit l'inscription sur la liste des électeurs pour
les Chambres et la Province, il est tenu de justifier du
payement pendant une année avant celle de l'élection, si
c'est en contribution foncière, et pendant deux années,
s'il paie en impôts directs de toute nature.
Fait l'Hôtel de ville, le 20 Avril 1849.
les bourgmestre et échevins,
B. VANDERSTICHELE.
PAU ORDONNANCE:
le secrétaire,
j. de codt.