JOlTtML B'YPRES ET DE L'ARROiVDISSEMEYT. V 833. 8e Année. Dimanche, 29 Avril 1810. ABONNEMENTS Ypbes (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provixcrs, 4 francs. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Axxoxces, la ligne 15 centimes. Réclames la ligne 30 centimes. ctre adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Vires acquint fiundo. lATIISUIEi. ÏPRES, le «S iTBIL. Dans une de ses dernières séances, la Cham bre a permis au gouvernement I emploi du reliquat des fonds mis la disposition de l'état par le traité avec la Hollaude, pour liquider les anciennes créances dues par la France et l'Au triche et mises la charge du gouvernement hollandais par le traité de Paris de 11114. Ces dettes provenaient d'anciennes avances faites par les communes, les établissements charita bles et même par des particuliers divers ti tres au gouvernement autrichien et que la France avait reprises, quand elle s'est fait ad juger la Belgique par le traité deCampo-Formio. Nous ne pouvons approuver cette précipita tion. Nous croyons que la commissiou de liquidation instituée au ministère des finances, a passé tant soit peu légèrement sur une foule de réclamations, que le gouvernement a cepen dant maintenues pour valables, quand il a négo cié avec la Hollande. D'ailleurs, il est certain que le gouvernement des Pays-Bas n'aurait pas de bonne grâce fait cadeau de 7,000,000 de florins la Belgique, s'il n'avait pas acquis la conviction que la plupart de ces réclamations étaient fondées. Aux termes des lois en vigueur, les résolu tions de la commission de liquidation sont dé risoires, et l'autorité judiciaire ne peut même en connaître. Aussi s'est-ou prévalu de cette omnipotence et Fou ne s'est guère donné la peine de motiver convenablement, en bien des cas, des décisions qui froissaient des intérêts respectables et rejetaient des dettes loyalement contractées. Nous croyons donc que la Cham bre eut mieux fait de ne pas disposer de sitôt de ces onze millions, car nous croyons que c'est une ressoureequi nous paraît, légalement peut- être, mais non équitablement acquise au gou vernement et, pour ce motif, il eut été juste d'attendre plus longtemps, avant de faire dis paraître ce capital ayant une destination spé ciale, dans le gouffre du déficit creusé par l'administration cléricale. Depuis la rentrée des vacances, le collège communal compte 103 élèves. Ce nombre n'a Le capiiaiuc Alandriis. [Suite. XXIV. LES MOMENTS QU'ON NE PEUT PEINDRE. Nous avons dit que dans le trajet de Saint-Vallier Valence, un ehar-à-banc d'une humble apparence et couvert d'une toile de couleur sombre suivait, une cen taine de pas de distance, la voiture qui emmenait Mandrin prisonnier. Le char-à-banc paraissait n'avoir d'autre but de voyage que de garder vue cette voiture funèbre il mesurait son pas au sien, suivait tous ses circuits, laissait les routes battues pour prendre les sentiers difficiles où elle s engageait, et marchait comme elle, sans relâche, le jour et la nuit. Ce modeste chariot renfermait deux personnes plus plaindre que le prisonnier. Dans 1 hôtellerie ou il 1 avait laissée pour attendre son retour, Isaure n'avait pas tarde apprendre les nouveaux combats soutenus par les contrebandiers, leur défaite et la capture sans doute prochaine de leur chef et du reste de la bande. Heureuses nouvelles pour la province, que les habitants racontaient et recommençaient devant Isaure avec, des bravos répelés et de joyeux battements de mains. Dévorée d anxiété, d'effroi, de désespoir, trouvant des pas été atteint depuis l'érection du collège de S' Vincent de Paul, dirigé par le clergé séculier. On se rappelle que l'administration communale de cette époque, en majorité dévouée au parti catholique, après avoir voulu dégoûter les pro fesseurs. en les réduisant la portion congrue, a été forcée de subsidier un autre collège, pour faire tomber celui que la ville entretenait en entier. Toutes ces manLeances ont échoué. Le *J collège communalsorti de ces épreuves con tinue non-seulement exister, mais tend reprendre son ancienne splendeurcomme avant l'époque où la concurrence s'est établie. Demain, si l'état de la température le permet, aura lieu la réunion obligatoire du mois pour la garde civique de la ville. L'exercice se fera l'Esplanade. Exposition industrielle des Flandres. Composition de la commission qui prononce dans cet arrondissement sur l'admission ou le rejet des produits destinés l'exposition industrielle des Flandres, confor mément au règlement ministériel du 24 mars 1849. Pour l'arrondissement administratif d'Ypres, y compris les villes d'Ypres, de Popcringhc, de Warnèton et de Wcrvicq MM. Hammelratli, Henri, fabricant, Yprcs. Vanden Drirssche, Ignace?fabricant, Ypres. Coevoet, Guillaume, directeur de l'atelier de Poperinghe. Par arrêté royal du 23 avril, il est accordé une pension de 480 fr. la dame VanDaelc, veuve de M. Donnyen son vivant membre de la députation permanente de la Flandre occidentale. Par suite de la réorganisation de l'administration des contributions directes et accises, M. De Pruyssenaerc inspecteur d'arrondissement, quitte la ville pour aller remplir les mêmes fonctions Bruges, et M. Lainecre, inspecteur d'arrondissement Charlcroy, le remplace ici, en la même qualité. M. Poissonnier, contrôleurà Ypres, est nommé receveur des contributions directes, douanes et accises delà ville de Mcnin. Par arrêté royal du 2G Avril dr, notre compatriote le lieutenant-colonel E.-F. Bcrtencommandant le 2e Lanciers, est nommé colonel. Par arrêtés royaux, en date du 20 Avril Le sieur Vanden Bulcke, commissaire de l'arrondisse ment de Tongres, est nommé commissaire des arrondis sements de Bruges et d'Ostcnde. forces factices dans une fièvre ardentela malheureuse enfant passait les jours entiers et une partie des nuits errer dans la campagne. Ses yeuxsa penséeson âme toute entière interro geaient Pespacc. Elle montait, en s'attachant aux saillies des pierres, jusque sur uue hauteur escarpée de là, elle dardait son regard dans l'étenduecomme si elle eut pu le forcer embrasser tous les points de l'horizonpuis elle s'engageait dans des gorges profondes, et regardait, épiait la terre, pour y découvrir la trace des pas de Man drin. Peu accoutumée aux bruits de la solitude, elle pre nait le frôlement des légères tiges d'arbres sous le vent pour le cliquetis des armes, la faible plainte d'un oiseau effrayé de l'orage lui semblait le cri de détresse d'une armée entière. Elle se retrouvait presque toujours le soir sur un rocher entouré de cyprès, mais plus élevé que leur cime, et dont la vue s'étendait au loin sur le canton de Galaure. C'était là qu'elle entendait sonner l'angelus, douce et pieuse har monie qui venait la trouver autrefois dans sa chambre de jeune fille, ou sous les orangers du monastère, et qu'elle entendait maintenant sur cette roche nue, parmi les arbres des tombeauxen proie toutes les angoisses de l'épou vante et de l'abandon. Le soir de l'orage, le soir où Mandrin remporta sa der- Le sieur Meyerscommissaire de l'arrondissement de Mascyck, est nommé commissaire de l'arrondissement de Tongres. Le sieur C. Ramackers secrétaire de la commission administrative des prisons d'Anvers, est nommé commis saire de l'arrondissement de Courtrai. Le sieur Darlon, commissaire de l'arrondissement de Virtonest nommé commissaire de l'arrondissement de Marche. Le sieur De Ilaerne commissaire de l'arrondissement d'Eccloo, est nommé commissaire de l'arrondissement de Turnhout. Le sieur II. Delmotte, docteur en droit, et employé du ministère de l'intérieur, est nommé commissaire de l'ar rondissement de Thuin. Le sieur C. Vanden Bcrghe, commissaire provisoire des arrondissements de Tbielt et Roulcrs, est nommé définitivement ces fonctions. Le sieur Ch. Van Daramc, actuellement commissaire de l'arrondissement de Gandest chargé de remplir ces fonctions dans les arrondissements réunis de Gand et d'Eccloo. Le sieur Henri Monville, actuellement commissaire de Hasselt, estchargé de remplir ces fonctions dans les arron dissements réunis de Hasselt et Maseyek. Le sieur J.-P. Nothomb, actuellement commissaire de l'arrondissement d'Arlon, est chargé de remplir ces fonc tions dans les arrondissements réunis d'Arlon et de Virton. Le sieur Belleroche, commissaire de l'arrondissement d'Osteudc, est mis en disponibilité par suppression d'em ploi. Un arrêté royal divise les commissariats d'arrondisse ment en quatre classes et fixe les traitements et émolu ments attachés chaque place. Loi sur la réforme postale. Léopold, roi des Belges, etc. Les Chambres ont adopté et nous sanctionnons ce qui suit Art. 1er. La taxe des lettres affranchies expédiées d'un bureau de poste pour un autre bureau de poste, soit de perception, soit de distribution, est fixée: 1" A dix centimes par lettre simple, lorsque la distance entre le bureau d'origine et celui de destination n'excède pas 30 kilomètres 2° A vingt centimes par lettre simple, pour toute dis tance plus grande parcourir dans le royaume. La taxe des lettres affranchies de et pour la même commune, ainsi que celle des lettres affranchies dont le lieu d'origine et celui de destination sont desservis par le même bureau de poste, reste fixée dix centimes par let tre simple. Sont considérées comme lettres simples, celles dont le poids n'excède pas dix grammes. Les lettres de dix vingt grammes inclusivement, paieront deux fois le port; cel les de vingt soixante grammes 'inclusivementquatre fois le port celles de soixante cent grammes six fois le nière victoirele bruit des décharges de mousqueteric parvint jiisqu Isaure. Ne se trompant pas cette fois, elle demeura penchée sur la roche, écoutant avec une terreur tantôt froide comme la mort, tantôt ardente de fièvre, la rumeur éclatante et confuse du combat qui avait lieu cent pas au-dessous d'elle dans le ravin. Elle ne distin guait rieu: les éclairs qui embrassaient l'espace autour d elle et la couronnaient de flammes ne pénétraient pas dans la profondeur ombragée; mais elle savait (pie Mandrin était là, au milieu de ces éclats meurtriers: elle demeu rait sur son rocher, et, dans le sein de la tempête, elle priait et pleurait. On sait ce qui se passa. Vers minuit, le bruit du com bat s'éloigna et cessa tout-à-fait, l'orage s'assoupit. Isaure descendit du rocher et de la colline, marchant d'un pas lent parmi les fondrièresles troncs d'arbres brisés les filets d'eau bondissant sur la pierre; pâle, inondée de pluie, l'œil fixe sans rien voir, guidé par le seul instinct, et semblable une ombre errante. Un peu avant le jourau moment même où Mandrin fut livré par la trahison, soit que les dernières forces d I-aure fussent épuisées, soit que la sympathie surnatu relle qui unit deux êtres aimants lui fit sentir cet instant une douleur plus violenteelle tomba anéantie sur la terre.

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1