comptabilité. Du reste, nous reviendrons surcctte fameuse
capacité, qui dans tous les cas, s'est révélée un peu ^rd.
La commission d'examen pour le cours d'équitation a
quitté la ville, lundi dernier, après avoir passé une se
maine inspecter l'école dans tons ses détails; interroger
les ofliciers et sous-oflïciers détachés au cours et assister
leurs exercices. II parait que ces messieurs ont eu lieu
d'être très-satisfaits du résultat de leur mission et que
eelte institution qui ne date que de peu de temps, sera
dans quelques années tout ce qu'elle doit être et pourra
être comparée aux institutions de ce genre les plus re
nommées.
Avi«.Postes.
Le percepteur des Postes Ypres, a l'honneur d'in
former le public, que le départ actuellement fixé 5
heures du soir, en correspondance avec le 1" convoi du
chemin de fer du lendemain partant de Courtrai 7 h.
40 m. du matin aura lieu dater du 7 Mai courant
4 du matin.
La dêrnièrc levée de la boite se fera 10 heures du
soir et les affranchissements, chargements et recomman
dations seront reçus jusqu'à 7 l/j heures.
Le percepteur des Postes,
Ed. La Gra.nge.
Ypres, le 6 Mai 1849.
Le 3 de ce mois, un enfant âgé de 5 ans, demeurant
chez ses parents Dixmudcest tombé dans le canal et
ne pouvait échapper la mort, sans le courage et le dé
vouement d'Antoine Casteckcr, ouvrier au dit lieu qui
sans consulter le danger, s'est lancé tout habillé
l'eau et, après de grands efforts, est parvenu saisir
l'enfant au moment qu'il reparaissait pour la troisième
et sans doute pour la dernière fois.
Quoique ce petit malheureux parût déjà entièrement
asphixié, on est pourtant parvenu, force de soins, le
rappeler la vie.
Nous trouvons dans 1 Impartialla lettre suivante
Bruges, le 3 mai 1849.
Monsieur,
Voici les détails de la scène entre Monsieur le comte
Rye!and-Van Naemen et une dame étrangèrequi s'est
passée mardi, lr mai, au Sacre de Mgr Malou
Cette dame appartient la haute société d'Yprès; elle
est l'épouse d'un digne magistrat de cette dernière ville,
elle se présente moyennant 3 francs l'estrade réservée
ceux quj pour leurs écus désiraient voir la solennité
religicuscde mardi. Cetledamc qui appartient la famille
de Monseigneur Maloufut aperçue par la sœur de
l'évêquequi lui fitsigne de s'approcher des places réservées
la famille Malou susdite. M. Rycland-Van Naemen, qui
était en sentinelle devant les fauteuils spécialement ré
servés, s'opposa ce que la dame dont il s'agit allât se
rendre l'imitation que lui avait faite la sœur de notre
cher évêqueet voici les insolentes paroles du marguil-
lierdontje vous parle:
Madame ze vous défends (l'approcher de ces zrzes.
Monsieur, je vous prie de vouloir bien me laisser
aller auprès de la sœur de l'évoque, cette dame m'appelle
et j'appartiens d'ailleurs la famille de monseigneur.
Madame, ze vous dis que vous n'approcerez pas.
Monsieurje vous en prie.
Ze vous dis (pie non.
Niais il m'a été offert une carte et j'ai pensé que la
famille n'en avait pas besoin.
Ouidemainrépéta la jeune fille avec une exalta
tion fiévreuse encore demain... Et ensuite... Adieu sur
celte terre, mais bientôt dans le ciel... j'y monterai
avec toi
Que dites-vous? demanda sévèrement le religieux.
Avez-vouspenséqueje voudrais vjvrc encore aprèslui?
Malheureuse enfantvoulez-vous perdre votre âme
par une mort volontaire?
Je sens que Dieu me pardonnera, dit-elle.
Nonrépondit le moine avec un accent inspiré qui
le rehaussait en ce moment et lui donnait une imposante
autorité, il ne vous pardonnerait pas de quitter cette terre,
car il vous y reste un grand devoir remplir.
Que voulez-vous dire demanda Isaurc en tremblant.
Yotre père, votre noble et digne père est malade et
près sans doute de sa dernière heure; j'ai attendu ce mo
ment pour vous l'apprendre, pensant que le dévoûment
qui vous est imposé près de lui vous rattacherait la vie.
O mon Dieu
Ce mot d'Isaure, ce soupir dans lequel se réunissaient
tant d'affreuses douleurs, résonna sous les voûtes funèbres
et alla se perdre dans un silence frémissant: c'était le cri
le plus déchirant qui fût jamais sorti des entrailles hu
maines
Retourne près de ton père vis pour lui je t'en
supplie, dit Mandrin avec les mains jointes.
Mais tu ne sais donc pas, dit la jeune fille en l'enve
loppant d'un regard ardent où se mêlaient la fièvre de
l'amour, le délire du désespoir, tu ne sais pas que la seule
chose qui me soutint.encore était de penser que cette
Madamesi vous aviez une carte spéciale alors peut-
être ze vous aurais cru.
Enfin cette dame a été obligée, grâce l'insolente
conduite de Monsieur Ryelandld'aller se mettre avec le
public qui a gravement blâmé la conduite du marguillier
dont je vous parle.
Élections de Thuin, Ath et lions.
M. Dequesne, candidat libérala été élu hier par le
district électoral de Thuinmembre de la chambre des
représentants en remplacement de M. Trove.
A Ath, M. le prince de Ligneaété élu par 232 suffrages,
malgré l'incompatibilité qui existe entre les fonctions de
sénateur et celles d'ambassadeur qu'il remplit en ce mo
ment et pour lesquelles il a déclaré opter.
A Mons, les électeurs avaient nommer un sénateur
en remplacement de M. le baron Sirautdécédé. Le pre
mier tour de scrutin n'a pas donné de résultat; on a dû
procéder un ballottage entre M. de Bagenricux et M. le
baron de Sécus.
M. de Bagenrieux l'a emporté sur son concurrent.
On lit dans le Libéral de Tournay
On nous assure que M. Auguste Dumon, conseiller
provincial et attaché de légation la Haye, fils de notre
digne bourgmestre, se met sur les rangs pour remplacer
M. L. Gilson la chambre des représentants.
Mgr. Malou, le nouvel évoque de Bruges, est né le 30
juin 1809, il n'a par conséquentpas encore atteint sa
quarantième année.
La Chambre a entendu Jeudi l'adversaire le plus ab
solu de l'industrie des sucres. La plus grande partie de la
séance a été remplie par un discours de M. Mercier, et
l'on sait quel point de vue exclusif cet honorable mem
bre envisage la question.
La séance a été terminée par les développements d'un
amendement de M. Sinave, qui propose d'élever le droit
30 francs et pour le sucre exotique et pour le sucre in
digène, en supprimant toute espèce de remboursement
l'exportation. Si cet ameudement a un défaut, ce n'est pas
du moins de cacher son but. Nous l'examinerons s'il
donne lieu une discussion sérieuse. Constatons seule
ment que In Chambre l'a accueilli avec un certain mouve
ment d'hilarité.
On écrit de Courtrai3 mai
Nous avons recueilli quelques renseignements sur le
crime qui a eu lieu Vieille. 11 parait que mardi drdans
la soirée une dispute s'éleva entre Bruunn Viaene,
bottier Ooteghcm et Edouard De Meirede Deerlyk
au cabaret le Chat, Vichtc. au sujet d'une jeune fille
dont ils étaient tous deux amoureux. De Meire jaloux,
tira immédiatement de sa poche nn couteau et en porta
plusieurs coups son rivalqui reçut une légère blessure
la cuisse gauche et une autre, mortelle, la poitrine.
On a de suite administré le blessé, qui était en danger
de mort. On désespère encore de ses jours. De Meire a
été arrêté et conduit en prison.
Sous la forme d'une lettre adressée M. Rogier, mi
nistre de l'intérieur, M. le docteur Crommclinck vient de
publier une brochure sur Jes Caisses de prérot/ance ou
Sociétés de secours mutuels dans les classes ouvrières.
C'est tout un système nouveau que développe l'auteur,
qui a été longtemps attaché, comme médecin, plusieurs
des caisses de prévoyance fondées Bruges par les ou
vriers de diverses professions, et a pu étudier ainsi les
inconvénients et les avantages de cette nature d'associa
tions.
mort qui t'attend, tu ne la souffrirais pas seul; que lorsque
lu rendrais le dernier soupir, je ne le saurais pas, parce
que le mien s'exhalerait en même temps
Mandrin pâlit, et sentit un mouvement de terreur pour
la première fois. Il pensa qu'après avoir perdu l'existence
de l'un des hommes les plus purs, les plus vertueux que
le ciel eût formés, il allait peut-être encore lui enlever sa
fille ses derniers instants, et c'était une action vraiment
coupable de laquelle il frémissait de se charger.
Passant son bras autour d Isaure mourante il éleva la
faible main de la jeune fille et lui dit avec une puissance
irrésistible:
Isaure, au nom de tout ce que tu as de plus sacré
au nom de ta mère morte, au nom du Dieu que tu vé
nères, au nom de cette éternité où tu veux quenous sovons
reunis, jure-moi de conserver les jours qu'il te reste
vivre, de les vouer ton père.
La malheureuse enfant, fascinée par ce regard, demi-
evauouic sous le souffle embrasé de son amant, dominée
par la puissance magique qu'il avait toujours exercée sur
elle prononça faiblement et même sans comprendre la
portée de cette parole
Je le jure.
A peine avait-elle dit ces mots que les gardiens s'avan
ceront et enjoignirent de nouveau aux, deux personnes
présentés de quitter le cachot du condamné.
Au même instant, on entendit un roulement de tam
bour, un bruissement d armes et des pas pressés dans les
corridors. On pouvait distinguer aussi, parun bruit confus
régnant au-dessus descaveaux, qu'un mouvement général
E\TÉKIELK.
FRANCE. P aris, 6 Mai. Le pays tout entier
n'est occupé en ce moment que des élections et tous les
journaux des départements que nous recevons depuis
quelques jours, sont remplis de listes de candidats. Le
nombre des individus qui se prônent comme candidats,
est plus grand peut-être qu'il ne l'avait été aux élections
générales du mois d'avril 1848. Mais nous remarquons
avec plaisir que grâce aux efforts des comités électoraux
modérés qui se sont formés de tous côtés pour composer
des listes définitives, afin d'empêcher les électeurs de dis
séminer leurs voix sur un grand nombre de candidats
dont la plupart n'ont aucune chance d'être nommés, il y
aura plus d'ensemble qu'on n'aurait pu l'espérer dans les
prochaines élections. On nous rapporte cependant que les
comités électoraux ont eu dans la plupart des départe
ments, une peine infinie concilier les intérêts des di
verses localités qui auraient toutes voulu faire prévaloir
un candidat de leur choix. On a recours comme Paris
des scrutins préparatoireset nous espérons que les
électeurs comprendront partout qu'il est de leur devoir,
une fois que la listedéfinitiveauraété publiée, de l'accepter
sans aucune modification, si un électeur se croit autorisé
rayer de la liste tel candidat, contre lequel il éprouve
personnellement de l'antipathie. Si d'autres électeurs
suivent cet exemple pour d'autres noms il en résultera
que les candidats socialistes pourront se glisser la faveur
de ces suppressions imprudentes. Il est de la plus haute
importance que tout électeur aille voter préparatoirement
et qu'il donne sa liste d'après ses sympathies et ses pré
férences, mais lorsque la liste sera définitive, il faut que
le parti modéré tout entier vote comme un seul homme
c'est cette condition qu'il peut regarder sa victoire
comme certaine.
On lit dans le Moniteur:
Le gouvernement a pensé que l'anniversaire du 4 mai,
qui rappelle la proclamation de la république par l'as
semblée nationale, devait être signalé par un grand acte
de clémence. Près de 3,000 insurgés sont encore aujour
d'hui dans l'attente d'une mesure qui règle définitivement
le mode et les effets de la transportation. La commission
qui a procédé la révision des dossiers, les partage en
deux catégories principales:
4223 transportés, ceux que leurs antécédents et leur
conduite actuelle faisaient considérer comme les plus dan
gereux ont été renfermés dans le fort de Belle-lslc-en-
Mer; 4409 qui paraissent présenter plus de garanties,
sont restés détenus sur les pontons, avec la perspective
d'une libération prochaine.
Sur ce nombre, 483 jugés les plus intéressants et les
inoins rebelles aux principes de l'ordre, ont déjà éprouvé
les effets de la clémence du pouvoir.
Quant aux 4 228 sur le sort desquels on n'avait pas
encore prononcé, M. le président de la république, sur
la proposition de M. le ministre de l'intérieur, a décidé
aujourd'hui qu'ils seraient rendus la liberté.
Mais la libération d'un si grand nombre de détenus ne
peut pas être simultanée; elle se fera successivement de
manière éviter un contact trop soudain entre ceux qui
ont attaqué la loi et ceux qui ont combattu pour la dé
fendre. Il faut encore que tous ces détenusen rentrant
dans la société, y trouvent des moyens d'existence. C'est
résoudre proinptement ces difficultés pratiques que l'ad
ministration va s'appliquer.
Pas de Bourse. La poste part midi.
La fète anniversaire de la réunion de l'Assemblée
nationale, est favorisée par un temps magnifique.
Les légions de la garde nationale et 30,000 hommes
de. ligne environ occupent les Champs-Elysées, les quais
et la Place de la Concorde.
Les représentants étaient très-nombreux l'Assemblée
au moment où ils se sont mis eu marche pour le lieu de
la cérémonie.
et extraordinaire avait lieu dans toute la prison. En même
temps un piquet de soldats d'une arme différente vint
remplacer le poste qui se trouvait l'entrée du cabanon.
Ce moment où la garde se relevait ainsi d'une manière
précipitée amena un léger conflit, dans lequel plusieurs
soldats appartenant au poste qui arrivait se répandirent
dans l'intérieur du cachot.
Que se passe-t-il donc? demanda le père Gaspard
1 un d eux je vous en supplie, mon sergent, dites-le-moi?
11 ne se passe rien, mon révérend père, répondit le
soldat. Ce n'est rien qu'une petite discussion entre les
tribunaux qui ne dérangera pas, Dieu merci! le cours de
la justice. Le parlement de Grenoble, ne reconnaissant
pas 1 autorité du tribunal spécial dans l'affaire du capi
taine Mandrindéclare non-valable le jugement qu'il a
rendu, et ordonne, au nom du président Servan et de la
cour suprême, que la cause soit portée devant la chambre
criminelle de \alence. Par suite de cet arrêté, la garde
de la prison appartient la force armée, de la ville, et
nous venons en occuper les postes.
Toutes les âines sont sujettes la douce folie de l'espé
rance. Quelque fût la situation désespérée du chef des
contrebandiers, les retards qu'un nouveau procès allaient
amener lui assuraient quelques jours d'existence, et dans
ce peu de jours, une illusion bienfaisante pouvait placer
encore bien de chances de salut.
Grâce cette nouvelle donnée par le soldat, il n'y eut
point d'adieux déchirants entre Isaure et le prisonnier, et
les malheureux, en se quittant, purent encore se dire:
A demain fia fin au prochain n°.)