JOIRWL D'YPRES ET DE L'ÂRRO\DISSEUE\T. V 8 J. - 0! Année. Jeudi. 31 Mai Vires acquirit eundo. ABONNEMENTS Yprès (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes.Réclames, la ligne 30 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adresse l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. 1ATÉK1ELK. YPRES, le 30 Ylai. ÉLECTION DE M. PIERRE BEKE. an 1»ii» at libéral. L'élection du 28 Mai s'est passée très-tran- quilleraent on remarquait peu d animation, ce qui s'explique par l'absence de toute lutte. La déconfiture des soi-disant industriels et des Ca méléons a seule donné une curieuse physionomie ce choix d'un conseiller provincial. Après avoir fait grand bruit du commerce et de l'industrie et proclamé son de trompe qu'il fallait partout des commerçants et industriels de certaine trempe, on accoucha d'un avocat-propriétaire comme candidat l'élection future; première déviation du programme. Mais voyez leguignon: l'Association libérale s'avise de faire choix d'un négociant pour remplir la place laissée vacante par M. Donny, voilà du couples industriels désarçonnés, ils battent la campagne et ne sa vent plus s'ils doivent soutenir leur candidat ou l'abandonner. Mais pour se donner de l'impor tance et se gonfler comme la pécore de la fable, ils attribuent leurs efforts le choix de l'Asso ciation, et comme ils ont présenté eux un avo cat-propriétaire, ce qui évidemment est illogique an point de vue des industriels de la clique, ils ont gravement prétendu que l'Association leur avait joué pièce, en faisant choix d'un commer çant et peu s'en est fallu qu'ils n'aient voulu prouver que l'Association n'avait pas le droit de mettre en avant des négociants, parce que c'est empiéter sur leurs privilèges exclusifs de dé fendre l'industrie et le commerce qui ne se soucient guère d'avoir pour défenseurs des aigrefins. Certes, voilà une élection qui a mar ché sans l'intervention des Caméléons et des Bazilcs et cependant la mouche du coche a sué, craché toussé. Après l'électionpoussive et ashtmalique. Respirons maintenant, dit la mouche aussitôt, J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine, Ça, Messieurs, les chevaux, payez-moi de ma peiuc. Les Baziles ont fait mieux, ils ont planté là leur candidat, en lui lançant une ruade qui pouvait être méritée, mais qu'il ne leur appar tenait pas de lui adresser. Bien que le journal jésuitique ait eu l'impudente mauvaise foi d'at tribuer un vernis républicain aux opinions de DEUX ÉLÈVES DU XOXSEHVATOIRE. Suite. Ella aperçut plusieurs papiers épars sur une table voisine. C'était une ordonnance de médecin avec un billet d'admission l'Hôtel-Dieu. Rien autre chose ne prouvait qu'on se fût occupé du malade. Seule garder sa loge, la portière de la maison n'avait pu monter près de lui; le médecin n était pas venu faire d'autres visites et le pauvre artiste, trop faible pour descendre ses cinq étages, s'était mis le jour même sa fenêtreafin d'attirer par des signaux l attention d'un commissionnaire du voisinage. Il était parvenu de la sorte faire connaître Marie sa pé nible situation. Mais 1 air extérieur devait nécessairement exercer sur ses organes une fâcheuse influence. Le mal avait aussitôt redoublé d'intensité; les jours de Paul étaient en péril. Marie pleurait chaudes larmes en examinant ce pa pier, qu'une froide philanthropie avait sans doute laissé là pour l'acquit de sa conscience. Le médecin avaitau premier coup d'œiljugé trop médiocres les ressources du jeune artiste. En effet, celui-ci gagnait peine de quoi suffire ses premiers besoins, et la maladie le trouvait au dépourvu. M. P. Bekele vice-président de l'Association libérale, et qu'il ait, plus que jamais, préconisé l abslention, ses conseils ont été peu goûtés et ses insinuations sans effet. 11 y a eu, comme l'ordinaire, aux élections non disputées], trois cinquièmes des électeurs de la ville et très-peu de la campagne. Maintenant qu'on s'amuse prétendre que tous ceux qui ne se sont pas rendus l'élection, appartiennent, par le fait de leur abstention, au parti clérical, nous ne chicanerons pas là-dessus, d'autant plus que cette allégation nous semble très-innoceule. Nous engagerons nos adversaires cultiver celte tac tique de se proclamer majorité toute-puissante, tout en n'osant pas présenter de candidat ou en I abandonnant quand on en a mis en avant, tant elle est amusante et peu meurtrière. Si c'est ainsi que l'opinion libérale doit être vaincue et ter rassée par certains fier-à-braselle peut être assurée d'exister éternellement et de présider pour toujours aux destinées de la ville et du pays. Nous recevons, avec prière d'insertion une lettre de la part d'un homme dont le souvenir ne doit pas ctre encore effacé dans l'arrondisse ment, bien qu'il n'y réside plus. M. François De Langhe, ancien membr les États-généraux avant la révolution de 1830, a été depuis élu par l'arrondissement d'Ypres comme député au Congrès national, et en 1837, membre de la Chambre des représentants. En 1841 souf frant d'une affection assez grave qui ne lui permettait plus de supporter les fatigues des sessions législatives, il est rentré dans la vie privée, après avoir fini le terme de son mandat. Voici celle lettre A Monsieur l'éditeur du journal le Progrès. ScnAEOBEEK, 28 mai 1849. Monsieur l'éditeur Plusieurs personnes m'ayant assuré qu'on jettait les yeux sur moi pour la place, vacante au Sénat, par le décès de M. Malouje leur ai répondu que si j'étais élu, je ne pourrais décliner l'honneur qu'on me ferait. Mais je n'ai pas dissimulé que je ne l'accepterais que comme un sacrifice remplirmes goûts me portant vers la vie privée. Je me mets donc aux ordres de MM. les électeurs du district d'Ypres, sans prétendre les influencer en rien. Je ne ferai pas une de ces professions de foi qu'il est La jeune fille comprit la répugnance que Paul éprou vait entrer dans un hospice. Au point du jour, elle détacha ses boucles d'oreilles, ôta de son cou la croix d'or qu'elle tenait de sa mère, et courut vendre ces bijoux pour acheter les remèdes in diqués par l'ordonnance. Ce premier argent épuiséMarie trouva de l'ouvrage et travailla nuit et jour au chevet du malade. Elle sacri fiait tout Paul... tout, jusqu'à sa réputation... car pourra- t-elle jamais convaincre le monde de son dévoùment? Qu'elle ose, aujourd'hui, se présenter chez sa tanteM"e Aubert la chassera comme une fille perdue Marie se livrait parfois de tristes et décourageantes réflexions; mais lorsqu'elle vit Paul entrer en convalescence la joie de l'avoir arraché des bras de la mort ne laissa plus dans son cœur de place d'autres sentiments. L'artiste venait de se lever pour la première fois et se promenait dans sa mansardeappuyé sur les bras de la jeune fille. Après quelques toursil la fit asseoiret se mettant genoux devant elle, il la regardait longtemps sans pouvoir proférer une parole. Toutes les émotions réunies de la reconnaissance et de l'amour faisaient battre son cœur. Marie, calme et souriante, l'enveloppait d'un regard de pins ou moins facile d'éluder. Je ne suis pas un homme nouveau. Mes principes sont connus. Quoique je ne sois porté sur aucune liste d'éligibles au Sénat, je prouverai au besoin que je paie le cens néces saire pour être élu partout. Je vous prieMonsieur l'éditeur, d'insérer cette lettre dans votre journal et de recevoir l'assurance de ma con sidération distinguée. F. DE LANGUE, Propriétaire, Schaei'beek. Y'ILLE D'YPRES. Conseil communal. Séance publique du Mardi, 29 Mai 1849. Présents: MM. le baron Vandersticuele de Maubus, bourgmestre, président; Alpii. Vanden Peererooh Iweins-Fonteynë, échevins; Pierre Beke, Gérard Van- berseersch, Charles Vande Brouke, Legraverand, Martin Smaelen, Edouard Cardinael, Ernest Merghelynck, Boedt, avocat, Louis Annoot, conseillers. M. le. secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 11 avril; la rédaction en est approuvée. 11 est donné connaissance au conseil d'un arrêté royal qui ac corde la ville d'Ypres une somme de deux mille francs pour aider la construction d'égoûts. Le collège se pro pose d'en faire un du coin du Marché des Frippiers jusqu'au bout de la rue S1 Jacques et un second commencer de la caserne de l'An dix jusqu'à l'Yperlée. Un rapport est lu par M. l'échevin Vanden Pecreboom, sur un travail qui pourrait assainir le quartier le plus malsain et le plus peuplé de la ville. Nous voulons parler du projet de voûter l'Yperlée sur toute sa longueur. Il est certain que rien ne peut être plus insalubre que cet égoût ciel ouvert, réceptacle des immondices de touta une ville. Le conseil, sur la proposition faite par le col lège, est d'avis de demander l'État son intervention dans cette entreprise d'utilité publique, pour la moitié; un quart serait prélevé sur l'avance faite la ville sans intérêt, mais remboursable endéans une époque fixer, et le dernier quart serait fourni par la ville directement, sur son budget ordinaire. Une délibération en ce sens sera envoyée au gouvernement. Une circulaire du ministre de l'intérieur est lue au conseil, concernant la création de pépinières communales pour la propagation des bonnes espèces d'arbres fruit. L'assemblée croit qu'une institution de ce genre aux frais de la commune est inutile, l'industrie privée exploitant cette branche de commerce avec succès et loyauté. On donne communication de ce qu'a coûté le service des veilleurs de nuit. La dépense totale a été de fr. 2,2G2, et le produit des souscriptions volontaires de fr. 1,233-95. tendresse. Son beau visage portait la trace de bien des nuits privées de repos... Elle allait peut-être tomber ma lade son tour; mais elle est trop heureuse pour ne pas oublier, en ce moment, toutes ses fatigues. Marie, dit enfin le jeune homme, ma douce et bonne Marie Maintenant que tu m'as sauvé... tu ne me quit tera plus Y songez-vous Paul? répondit la jeune fille tremblante, car ce peu de mots venaient de lui faire en visager le point critique de sa position. Ainsi tu veux m abandonner? tu veux retourner chez ta tante? Chez ma tante... jamais! s'écria-t-elle avec angoisse.Il est également impossible que tu suives désormais les classes du Conservatoire, Marie... L'école de musique touche la demeure de celle dont tu redoutais les reproches et la méchanceté. C'est vrai, mon Dieu Que résoudre Eh bien, Marie, reste avec moi!.. Tu sera^ma femme... je te le jure devant Dieu La jeune fille joignit les mains et leva les yeux au ciel pour le prendre témoin de la promesse de Paul. Dès ce jour elle ne quitta plus l'artiste. II. Un an s'était écoulé. Dans un brillant salon de la rue de Provence, plusieurs hommes devisaient entre euxetcomme d'habitude, la

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1