jndice qu'on avait fait entrevoir pour nos éleveurs, ne s'est pas reproduit en déGnitive. Après eela, je crois que nos éleveurs se trouvent dans une meilleure condition que les éleveurs hollandais quoi qu'on en ait dit, il n'est pas d'arrondissement des Flandres qui ne se trouve dans une position inGnimenl meilleure pour l'exportation vers la France; maintenant qu'une nouvelle ligne de chemin de fer vient d'être mise en exploitation, on est une petite distance du chemin de fer de la frontière. M. A. Vandenpeereboom dit que beaucoup de com munes ne font pas usage du chemin de fer; mais c'est qu'elles n'en ont pas besoin, parce qu'elles se trouvent une très-petite distance de la frontière. Ce n'est que quand on se trouve une grande distance, de nature 1 fatiguer le bétail au point de le faire arriver sur le mar ché dans un état d'infériorité, qu'on fait usage du chemin de fer. Pour quelques districts de la Flandre occidentale, les éleveurs ont plus d'avantages ne pas user du chemin de fer. Le bétail hollandais arrive par Anvers et par Gand, il a uu très-long trajet parcourir; des lors, il fait usage du chemin de fer; mais les éleveurs de la Flandre orien tale et de la Flandre occidentale ont encore un très-grand avantage sur les expéditions du bétail hollandais vers la France. Par toutes ces considérations on aurait tort de frapper d'un droit et d'un droit aussi élevé que celui proposé par M. A. Vandenpeereboom, qui est un droit prohibitif, transit sur le bétail hollandais. Il ne faut pas perdre de vue qu'indépendamment de la voie de 1a Belgique, la Hollande a sa disposition les bateaux vapeur. Si vous rendez trop onéreuses les con ditions du transit du bétail hollandais par la Belgique vous enlèverez au chemin de fer un moyen de recette sans utilité pour l'agriculture. M. Van Renyiighc. Je viens appuyer par quel ques considérations la proposition faite par l'honorable Âl. A. Vandenpeereboom. J'insisterais vivement pour que la demande de chambre de commerce cl des fabriques des arrondisse menls d'Ypres et de Dixinudc fût acceptée, si je ne savais d'avance que mcselTorts seraient infructueux, h cause de l'opinion peu favorable de la grande majorité de celte chambre aux droits protecteurs en faveur de l'agriculture Moi aussi je suis partisan de la liberté du commerce mais condition qu'elle soit réciproque, qu'elle soit réglée d'avance par des traités internationaux. Car il faut l'avouer, messieurs, nous jouons actuellement le rôle de dupes. Nous faisons des concessions continuelles dans l'espoir d'en obtenir. Non-seulement on ne nous accorde rietj, mais on nous menace encore d'aggraver notre po- sité n. Surtout on agriculture, la France nous nuit con sidérablement, et, si on n'y apporte un prompt remède elle Gnira par anéantir différentes branches de notr industrie agricole. Que faisons-nous dans un pareil état de choses? Nous accordons de nouveaux avantages la France, et, en lui concédant le libre transit pour le bétail étranger, nous porterons un nouveau coup notre agri culture, qui est, sans contredit, la branche principale de l'industrie de nos malheureuses Flandres. Je sais que le gouvernement fait beaucoup pour l'agri culture, cl je l'en remercie; mais tous ses efforts seront inefficaces, s'ilsne sont secondés par des droits protecteurs et par un crédit agricole. Désespérant de pouvoir obtenir ce que la chambre de commerce et des fabriques des arrondissements d'Ypres et de Dixmude demande sans exagération mais avec jus tice, j'espère du moins que vous ne rejeterez pas la pro position l'aile par mon honorable ami et collègue. VI. Vi.'iuilliiM.Je me lève afin d'appuyer les raisons qu'a données 1 honorable M. A. Vandenpeereboom pour ne pas accorder de trop grandes facilités au transit du bétail de la Hollande. Comme il l'a fait remarquer, depuis de longues années, les provinces llamandes se sont ré criées fortement contre ces facilités accordées l'agri culture de la Hollande. J ai fait attention tout l'heure aux objections princi pales qu a faites M. le ministre des finanees. 11 a fait entrevoir que c'était fort insigniffant pour l'agriculture que pendant un temps assez long, pendant lequel il y a eu liberté de transit, il avait transité seulement 3,800 têtes de bétail de toute espèce. I. honorable M. Loos a argumenté de la même manière. D'un autre côté, l'honorable M. Osy a ajouté qu'il serait regrettable d'enlever au chemin de fer un élément de recette importante. Cela ne se concilie guère: pour l'agriculture ce serait insignifiant; pour le chemin de fer ce serait d'une grande im|H)rtancc. Toujours est-il qu'il faut favoriser les provinces qui se livrent particulièrement l'élève du bétail, et qui ont toujours joui de l'avantage de la proximité du marché français. C'est la Flandre orientale qui jouit de cet avan tage. Elle ne se sert pas du chemin de fer, parce qu'elle est proximité du marché français. C'est ainsi que par des facilités accordées au transit, vous voulez priver une province d un avantage dont elle jouit si naturellement, et qu elle possède depuis si longtemps. D ailleurs, la loi du transit est très-prudente en de telles matières. Croyez-vous qu on permettra le transit de la houille ou du fer? On sait très-bien que les bouilles an glaises viendraient prendre la place des nôtres sur les frontières de France et d'Allemagne où elles arrivent peu de frais. Aussi empèchc-t-on le transit de la bouille et du fer eu ks frappant de droits élevés. Ce que l'on comprend par une industrie pour certaines provinces, on devrait le comprendre pour d autres in dustries, pour d'autres provinces. Je suis tout fait d'avis qu'il faut faire payer un tribut aux marchandises étrangères qui passeraient dans notre pays pour faire concurrence aux nôtres dans notre voisi- nage. Une autre considération qu'a fait valoir 1 honorable M. Osy, c'est, d'un côté, que le transit serait insignifiant, de l'autre que les chiffres proposés par 1 honorable M. A. Vandenpeereboom seraient trop élevés. Je suis d avis qu'on pourrait modiûer les chiffres, et les fixer 8 fr. pour la 1" catégorie, et 4 fr. pour la 2'. Je pense que, de cette manière, les réclamations de 1 honorable rap porteur et les inquiétudes de M. le ministre des finances n'existeront plus, et que si les recettes du chemin de fer diminuent un peu, il y aura une juste rémunération pour nos éleveurs, qui sont en possession du marché français. VICooman».Messieurs, on nous dit que le but du gouvernement et de la section centrale a été de pro poser une loi libérale en matière de transit. Je ne m'y oppose pas. Le libéralisme est une très-belle chose, lors qu'il ne ruine pas. Mais en fait d intérêts matériels, notre but doit être de faire, non des lois libérales, mais les lois les plus utiles aux intérêts nationaux. Cette fois encore, il me semble qu'on fait très-bon marché des principes. C'est toujours aux dépens de l'agriculture qu'on vient faire de l'économie politique libérale. Au nom des principes, on veut que la Hollande profite du marché français pour son bétail. Mais l'hono rable M. Malinius vient de faire observer avec raison que le même principe devrait élrc appliqué d'autres indus tries. Lorsqu'il s'agit de l'industrie charbonnière, de l'in dustrie métallurgique, de la pêche nationale, des sucres, on laisse les principes prudemment de côté. Pour je ne sais quels prétextes (car on ne s'en ex plique guère) on protège ces industries-là en dépit des principes, et elles s'en trouvent bien. La section centrale est très-laconique dans ses décisions. La 1" section, dit-elle, propose de supprimer la pro hibition du poisson de mer. La section centrale ne peut appuyer cette proposition. Elle croit qu'il faut conserver la pèche nationale les avantages dont celle-ci jouitet adopte, en conséquence, les dispositions du projet de loi. Une autre section proposait de permettre le transit du sucre raffiné. Voici ce que répond complaisamment la section centrale: La section centrale, ne voulant pas introduire de dispositions nouvelles dans la législation des sucres, peine remaniée par la chambren'adopte pas cette disposition. Messieurs, si l'on aime tant les principesqu'on le prouve, qu'on ne les viole pas si souventqu'on les ap plique d'une manière générale et équitable. L'honorable ministre des finanees voulant démontrer que du reste l'agriculture n'a pas intérêt rendre plus difficile le passage du bétail hollandais par le sol belge '.cite des chiffres qui prouvent qu'il y a eu progression de vernement n'a pas cessé d'énoncerde soutenirde dé- fendre, d'appliquer, on ne propose pas des mesures qui soient de nature porter une perturbation considérable dans l'état actuel des choses. Vovons donc les faits, c'est la seule chose a considérer. Nous avons un régime libéral en ce qui touche les denrées alimentaires. Quel préjudice en a essuye 1 agri culture? Les grains sont un prix plus eleve en Belgique .rv.vo 1 os VinnnrnhlPQ mpmnPM nos exportations vers la France sous le régime de la li berté du transit. Ces chiffres ne sont pas contestables mais ils ne signifient rien. N'est-il pas évidemment pro bable que le chiffre de nos exportations se serait accru encore, si le transit pour compte hollandais avait été moindre? Cela doit être vrai. Si cela n'était pas vrai, les chiffres ne signifieraient rien ou plutôt ils seraient absurdes, et je ne sais pour quoi, nous dépenserions encore de l'argent pour en grouper dans nos documcns statistiques, car M. le mi nistre, toujours loyal dans ses citations, ajoute que lors que le transit a été rendu plus difficile, l'exportation a diminué. Il est clair, d'après cela, que les chiffres ne prouvent pas grand'chose en pareille matière s'ils prou vaient quelque chose, il faudrait induire de ceux-ci que plus le transit du bétail hollandais serait entravé, moins nous exporterons de bestiaux en France, c'est-à-dire que moins les Français pourront acheter de bétail hollandais, moins ils achèteront de bétail dans notre pays. Voilà la conclusion qu'on pourrait tirer des chiffres si l'on raisonnait d'une manière rigoureuse. Mais c'est dan gereux, c'est impossible en pareille matière. J'appuie donc de toutes mes foi-ces l'amendement de l'honorable M. Vandenpeereboom. M. le ministre des finances.L'honorable M. Coomans reproduit dans cette discussion les mêmes argu ments qu'il fait valoir, chaque fois qu'une discussion s'é lève sur le point de savoir quel est le régime qu'il faut adopter pour notre système commercial. Scion l'honorable membre, tous les sacrifices sont demandés l'agriculture qui fait seule les frais de la liberté. Quant aux autres industries, elles sont bien et dûment protégées; on ne propose, en aucune manière pour elles le régime adopté soit pour les denrées alimen taires, soit ici pour le bétail. Messieurs, la question en cette matière est de savoir quels sont les avantages et les inconvénients des mesures que l'on propose. La question est de savoir s'il y a pré judice pour une industrie quelconque du pays a adopter tel régime plutôt que tel autre. S'il est démontré que l'on peut, sans aucune espèce d'inconvénient pour l'agricul ture, adopter un régime libéral en matière de denrées alimentaires, en matière de transit de bestiaux par exemple, quoi bon discuter? Pourquoi combattre? S'il est au contraire démontré qu il y7 aurait des inconvénients réels, des inconvénients sérieux introduire brusque ment des changements dans notre législation douanière en ce qui touche d'autres produits de l'industrie, il est tout simple que, conformément aux principes que le gou- qu'en France, où le système que les honorables membres préconisent, existe. En France, on a l'échelle mobile on y jouit de tous les bienfaits que doit procurer une legis- lation restrictive destinée faire le bonheur de 1 agri culture. Les grains y sont bien meilleur marche qu en Belgiqued'une manière constanted'une manière per manente. Nous avons aussi joui des bienfaits de cette echelle mobile. Elle a existé chez nous pendant un grand nombre d'années. Qu'a-t-on vu pendant cet espace de temps? Quels bénéfices en a retirés l'agriculture? Est-ce que cette échelle a empêché que, dans les années d'abondance, les grains fu6seni bas prix Est-ce que ce système de légis lation a empêché qu'à l'époque où les denrées alimen taires sont arrivées un prix trop élevé, il ait fallu immédiatement et brusquement faire cesser cette légis lation? Quel était donc son mérite? Il était nul. Cette législation ne peut avoir pour effet d'empêcher l'avilissement des prix, lorsqu'il y a excès de la denrée sur le marché, et il faut l'abolir instantanément lorsque les prix deviennent trop élevés. C'est qu'il y a, quant aux denrées alimentaires, des faits tous différents de ceux que l'on rencontre quant aux produits de l'industrie manufacturière. C'est une question dans laquelle je ne prétends pas entrer d'une manière incidente. Ce serait renouveler toute la discus sion relative aux céréales, ce qui, dans ce moment, serait fort inopportun. Cependant je ne puis m'empêcher de faire remarquer que lorsqu'on discute sur ce point, rela tivement aux denrées alimentaires, relativement la protection agricoleon se place sur un terrain essentiel lement faux. On suppose, c'est de là que l'on part, qu'à moins que le grain ne se vende tel prix, le cultivateur est en perte s'il n'atteint pas ce qu'on est convenu d'appeler le prix rénumérateur, il se ruine; et on fixe ce prix rénuméra teur de la manière la plus arbitraire, sans qu'on ait au cune espèce d clénicnt d'appréciationen supposant que la production est toujours la même, que les moyens de production sont aussi constamment les mêmes, qu'on ne peut introduire aucune espèce d'amélioration, aucune espèce de perfectionnement. On suppose, en outre, que l'industrie agricole se com pose d'un seul et unique produit; on ne voit pas qu'à supposer qu'il y ait momentanément, dans des circon stances données, perte sur un produit, il y a compensa tion sur d'autres produits. On ne fait pas le compte de l'exploitation agricole; on fait un compte isolé, un compte fictif, un compte imagi naire, ne reposant sur aucune base sérieuse. Je crois que l'honorable M. Coomans est très-conscien cieusement dans l'erreur sur la thèse qu'il défendet cette erreur sera démontrée par les faits. Nous avons une législation différente de celle qui a existé jusqu'à présent. Eh bien, l'honorable membre reconnaîtra que jusqu'à l'heure où nous parlons, aucun des inconvénients qu'il a prédits ne s'est réalisé. Ainsi nous pouvons attendre; nous verrons ultérieurement. Voilà pour les denrées alimentaires. Voyons pour le bétailet particulièrement quant l'objet qui nous occupe actuellement. Comment pouvons-nous juger des avantages ou des inconvénients de la mesure qui est proposée? Mais encore une fois par les faits. Nous avons eu, une époque don née, pendant un temps qui n'a pas été long, le régime libéral que nous proposons encore d'inaugurer. En a-t-on subi quelque inconvénient fâcheux? Non. L'accroissement de l'exportation a été extrêmement notable. De 7,907 tètes de bétail qu'on exportait en 1842 on en a exporté 12,537 en 1844. Que répond cela l'honorable membre? Mais on aurait exporté encore bien davantage si l'on n'avait pas eu le libre transit du bétail. C'est la supposition de l'honorable membre mais rien ne démontre la vérité de cette asser tion, et si nous prenons les faits postérieurs, il me semble qu ils viennent contredire les affirmations de l'honorable membre. En effeton change encore une fois le régime de transit; le droit devient plus élevé ou plutôt il y a prohibition l'exportation de notre bétail diminue. Gela paraît inexplicable l'honorable membre. Il vous dit que si cela était vrai, si les chiffres devaient prouver quelque chose en cette matière, il faudrait en conclure que plus le transit est facile, et plus nos exportations doivent s'accroître. Je suis disposé le croire, et il en est un motif qui, je pense, sera apprécié par l'honorable membre. La facilité du transit fait que certains marchés sont plus abondamment pourvus. Or, plus les marchés sont abondamment pourvus, plus il s y présente d acheteurs et ceci peut très-bien expliquer comment, alors que le transit même augmenterait, nos exportations augmenteraient également. Cela expliquerait des faits qu on ne peut pas contester. Ces faits existent. Noire exportation a notablement augmenté. Les incon vénients, que l'on redoutait ne se sont en aucune façon réalisés. Pourquoi donc hésiterions-nous proposer de nouveau l'établissement du régime qui avait été inauguré par l'arrêté du 29 septembre 4843? Nous n'en voyons aucun motif.

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2