de l'agriculture, on la considère autrement que quand il s agit des industries manufacturières, des extractions de minerais. H. le ministre des finances. Je n'ai pas dit cela. M. Du mortier. Cela est indiquédans vos paroles. VI. le ministre des finances. Je n'ai pas dit un mot qui ressemble cela. VI. Dumorfier. Répondant >1. Coomans, tous avez dit qu'il ne fallait pas confondre l'industrie agricole avec les industries manufacturières, que le transit ne de vait pas être envisagé de la même manière. VI. le ministre des finances. Je n'ai pas dit un mot de cela. VI. Duuiortier. 11 s'agissait de denrées alimen taires. Or, depuis le grain jusqu'à la viande, c'est une denrée alimentaire. cm membre Jusqu'au foin. M. Dnmortier. Le foin, vous le mangez sons la forme de bétail. Je n'admets pas un pareil système la protection doit être étendue l'agriculture comme aux autres produits de notre sol. On voudrait avoir l'entrée des céréales libre de droit. Remarquez que chaque hectolitre de froment cultivé sur notre territoire coûte 50 centimes de droit d entrée pour venir sur le marché. Ouvrez la statistique du gouvernement, vous verrez que chaque hectare cultivé en froment fournit 48 hectolitres de froment, l'impôt est de 9 fr. au minimum. Il en résulte que chaque hectolitre paye 50 c. pour venir sur le marché. Vous voulez la libre entrée pour le froment étranger, vous établissez par là un demi-franc de défaveur pour le froment du pays. Voilà où conduit le système de liberté absolue pour les denrées alimen taires. On a parlé des années abondantes; mais ce sont sou vent les plus fatales aux cultivateurs. Dans l'année qui vient de s'écouler, il y a eu une baisse considérable elle a laissé cependant une marge quelconque au producteur pourquoi? Parce qu'il y a eu disette absolue de pommes de terre, en Irlande, parce que les céréales ont manqué dans les pays qui habituellement en fournissent l'An gleterre, et qu'il lui a fallu venir en chercher en Belgique. Mais supposez une année où vous n'ayez pas eu cette disette de pommes de terre en Irlande, cette disette de céréales dans les pays voisins, nos céréales seraient tom bées au prix de 40 ou de 42 fr. Est-ce là, je vous le de mande, un prix rémunérateur On me dira peut-être: Vous voulez élever le prix du pain, qui est la nourriture de l'ouvrier. Je réponds Je parle dans l'intérêt de l'ouvrier. Je me suis sou vent entretenu de cette question avee des ouvriers tous ils m'ont dit: Que m'importe de payer le pain 1 ou 2 c. de plus par livre, pourvu que j'aie du travail! En industrie, tout se lie. La Belgique a 4 millions d'habitants; 3 millions habitent les campagnes; s'ils ne peuvent vendre les produits de leur culture un taux qui constitue un prix rémunérateur, ils n'achèteront rien aux fabriques les fabriques ne travailleront plus;les ou vriers seront sans ouvrage. On ne peut traiter ces questions d'une manière absolue; il faut rester dans ses sages limi tes. Si les céréales sont 8 fr. et que l'ouvrier n'ait pas de travail, le pain sera encore trop cher pour l'ouvrier, puisqu'il ne pourra pas le payer; tout se tient: intérêt de l'agriculteur et intérêt de l'ouvrier. C'est une chaine in dissoluble. 11 en est de même pour l'industrie de l'élève du bétail. Si l'on n'admet pas l'amendement présenté par les hono rables MM. Vandenpeercboom et Manilius, vous arriverez ce résultat que nos propres bestiaux, nos bestiaux éle vés sur notre propre sol, arriveraient sur le marché français un prix beaucoup plus élevé que les bestiaux élevés en Hollande. Est-ce. là ce que vous voulez? Vous nous feriez concurrence sur notre marché au détriment du trésor public. Comment, vous feriez payer l'agri culture des verges pour la battre! Ce serait un peu trop fort! Ayons donc pour l'agriculture un intérêt aussi grand que celui que nous inspirent les autres branches de l'in dustrie du pays. 11 est incontestable que cette branche importante de la richesse publique a droit aussi toute notre sollicitude. On l'a dit avec raison tout l'heure: malgré le droit de 4 5 francs dont il est frappé, le bétail hollandais arrive sur notre marché. Le droit de transit, fixé 8 francs pour le gros bétail, ne serait que la moitié du droit d'entrée. Donc le droit n'est pas trop élevé. Ici, je rencontre une observation de l'honorable M. Osy c'est l'intérêt du chemin de fer. Ne savons-nous pas quoi se réduit l'intérêt du che min de fer? A nous donner annuellement un déficit de 7 8 millions de francs. Pensez-vous que c'est en abaissant toujours les tarifs que vous arriverez un résultat. Oui, vous arriverez un résultat tout autre que celui que vous attendez. L'honorable M. Osy vous dit: Mais si vous n'admettez pas le libre transit le bétail de Hollande sera envoyé en France par Dunkerque. Je ferai remarquer mon hono rable collègue que le bétail, transporté par cette voie, arriverait Dunkerque, malade, et par suite déprécié. Les éleveurs hollandais douneront donc la préférence notre chemin de fer, nonobstant le droit de transit. Que vous a-t-on dit, quand on a demandé 400,000 fr. pour les convois de nuit? On a dit que ce serait une im mense ressource. Je me hâte de dire que M. le ministre des travaux pu blics a eu la sagesse d'adopter un système plus économi que que celui qui avait été annoncé. Il m'a fait l'honneur de me dire; je suis heureux de le déclarer la chambre. 11 n'en est pas moins vrai que le résultat le plus clair de l'allocation du crédit de 400,000 francs pour les services de nuit sera simplement une dépense improductive. Cela permettra aux négociants d'Anvers de se rendre en une nuit Cologne, de recevoir des dépêches chaque matin. Mais si ces messieurs font de si brillantes affairesils n'ont qu'à prendre des convois spéciaux elles payer. Je ne vois pas pourquoi la Belgique supporterait les frais de leurs opérations. J'ai démontré que le droit de transit n'empêchera pas le transport du bétail par le chemin de fer. Ce droit concilie les intérêts de l'agriculture et du trésor public. Ce serait faire une faute très-grave d'admettre le libre transit, uniquement en vue d'une recette plus considéra ble. S'il est vrai de dire qu'en matière de finances 2 et 2 ne font pas toujours 4, il ne faut pas en conclure que la moitié de 2 est 40. 11 faut mettre une grande réserve dans ces calculs. Je regrette de ne pouvoir adopter l'amendement pro posé par mon honorable collègue et ami M. de llaerne. La raison en est très-simple c'est que ce serait compli quer la question. Ensuite nous ne pouvons convenablement laisser au gouvernement le droit d'établir des impôts. Aux termes de la Constitution, les impôts doivent être établis par la loi; d'après la proposition de l'honorable membre l'im pôt serait établi par arrêté royal. Ce serait inconstitu tionnel. Je pense donc que nous devons donner la préférence l'amendement de MM. Yandenpeereboom et Manilius. J'espère que la chambre, dans sa sollicitude pour l'agri culture, n'hésitera pas l'adopter. La discussion est close. H. Coomans. Il me semble que l'on devrait voter d'abord sur l'amendement de M. Vandenpecrcboom, qui s'écarte le plus de la proposition du gouvernement laquelle n'admet pas de droit du tout. H. le président. 11 y a un amendement la pro position du gouvernement c'est celui de M. Vanden- pecreboom. 11 y a ensuite deux sous-amendements celui de M. Manilius et celui de M. de llaerne. Aux termes du règlement, les sous-amendements doivent être mis aux voix avant les amendements. II. Ic ministre des lin.'iiices. Je ferai remar quer que l'amendement de l'honorable M. Vandenpecrc boom ne se rapporte pas l'art. C de la loi. Il se rapporte l'art. 8. La question a été traitée l'occasion de l'art. 6, parce que, dans le premier paragraphe, l'art. 6 pose le principe de l'exemption du droit au transit sur certai nes marchandises. Je n'ai pas fait d'observation, parce qu'il était indifférent que la proposition de l'honorable M. Vandenpeercboom fût discutée l'occasion de l'art. G ou l'occasion de l'art. 8 mais elle ne peut trouver sa place que dans l'art. 8. .II. Viindenpcerebooiii. L'amendement que j'ai eu l'honneur de déposer sur le bureau se compose de deux parties. Je propose d'abord d'ajouter l'art. 6 ces mots les bestiaux, etc. Eu effet, messieurs, cet article porte que le transit de toutes les marchandises est libre par le chemin de fer, c'est là la règle, mais le même article excepte quelques produits, et puisque mon amendement a pour objet d'excepter aussi le bétail étranger, j'ai cru devoir consacrer cette nouvelle exception par une mention spé ciale cet article, sauf déterminer l'art. 8 quel sera le chiffre du droit de transit. Il s'agit donc ici de savoir si le transit du bétail sera soumis un droit quelconque, et si cette partie de mon amendement est adopté, la chambre décidera l'art. 8 lequel des trois amendements elle adopte. II. Ic président. La proposition de M. Vanden- peereboom se rattache en partie l'art. G. La voici Je propose d'ajouter: 4° A l'art. 6, 4", après les mots Les ardoises, les charbons, ces mots et les bestiaux bœufstau reaux, vaches, taurillons, bouvillons et génisses. 2° A la fin de l'art. 8 R S Bœufs, taureaux, vaches, par tête, fr. 42 es îaux. Tau,.jijonS)bouvillons, génisses, id. fr. 6» L'amendement se rattache donc, pour la première par- tic, l'art. 6. L'appel nominal est demandé. En voici le résultat: 58 membres prennent part au vote. 36 votent pour l'amendement. 22 votent contre. En conséquence, l'amendement est adopté. Ont volé l'adoption MM. Moncheur, Moxhon, Pierre, Pirmez, Thiéfry, T'Kint de Naeyer, Dequesne, Van Clecmputtc, Vanden pcereboom (Alphonse), Vandenpeercboom (Ernest), Van Grootven, Van Hoorcbekc, Van Iseghem, VanRenyughe, Vermeire, Allard, Ansiau, Coomans, Cumont, de Bo- carmé, Debroux, de Decker, de llaerne, de Luesemans, de Man d'Attcnrodc, de Meester, de Pereeval, de T'Ser- claes, Dumortier, Faignart, Jacques, Julliot, Lelièvre, Manilius, Mascart et Verhacgcn. Ont voté le rejet MM. Orts, Osy, Prévinaire, Rollin, Veydt, Anspach, Bruneau, Cans, David, de Baillet (Hyacinthe), de Brou- wer de Ilogendorp, Delfosse, de Royer, Destriveaux, d'Hoffschmidt, Dolez, Frère-Orban, Dumoa (Auguste), Lange, Lesoinne et Loos. L'art. 6, ainsi amendé, est adopté. Art. 8. Les marchandises désignées ci-après sont soumises des droits spéciaux de transit, savoir i arrivant d'une partie d un Etat limitrophe et destinés pour une Charbons de terre pâr[je du même État, les 1,000 kilogr., 0 40 Autrement, id., G 00 Chevaux et poulains, par tête, Draps, casimirs et tissus similaires ou la laine domine, les 100 kilogrammes, 8 00 Pierres: Ardoises, les 4,000 pièces, 4 GO II. Coomans. Messieurs, j'engage l'honorable M. de llaerne retirer son amendement. J'ai pour cela deux motifs que je vous indiquerai très-sommairement. Si l'amendement de l'honorable M. de Haerne était adopté, le minimum serait appliqué par le gouvernement. Je n'en fais pas un reproche au gouvernement au con traire; chacun doit agir d'après ses convictions. Placé en présence de deux chiffres, dont l'un, relativement élevé, lui semble mauvais, et l'autre mauvais aussi, quoique plus faible, naturellementle ministère ayant le choixn'ap pliquera que le moindre chiffre. Voilà donc pour ce qui regarde l'espèce de protection que nous voulons accorder l'agriculture. En deuxième lieuil est toujours dangereuxce me semblede laisser au pouvoir exécutif la faculté de mo difier les droits de douane. La diplomatie étrangère pèse toujours plus ou moins sur l'action gouvernementale. Il est bon que le gouvernement puisse répondre aux étrangers: Ce que vous me demandez est impraticable; je suis lié par une disposition législative. Quand au fond, un mot encore. Les chiffres proposés par l'honorable M. Vandenpee rcboom ne sont réellement pas trop élevés; ils tendent faire payer au consommateur français, pour le bétail hollandais, un peu moins que ne paye le consommateur belge. Certes, il n'y a là aucune exagération, aucune in justice. On me dit: Imposer un droit de transit un peu efficace sur le bétail, c'est priver le chemin de fer d'une ressource plus que jamais précieuse. Telle est la pensée émise par l'honorable M. Osy, et partagée par d'autres honorables membres. Mais s'il ne s'agissait que de cela, il y aurait, en ren trant dans les principes qui sont si chers tant d'hono rables membres de celte chambre, un moyen de. fournir des recettes au chemin de fer. Qu'on autorise le transit du poisson, de la houille et du sucre, tous objets encom brants. Je fais abstraction de l'article fers sur lequel l'hono rable ministre des finances nous a donné des explications assez ingénieuses, que je n'apprécierai pas ici, pour ue pas allonger le débat. Il est certain que si le transit de ces divers articles était permis, on y trouverait des ressources nouvelles pour notre raihvay. Quand on ne le l'ait pas, on n'est plus admis invoquer l'intérêt du chemin de fer au dé triment de l'agriculture belge. On me reproche de me répéter assez souvent, au sujet de la partialité avec laquelle on traite la principale de nos industries, comparativement aux autres. Messieurs, quand j'ai une conviction bien formée, quand, pour Ja soutenir j'ai l'aire valoir des arguments que je crois fon dés et dont personne encore n'a détruit la valeur, je m'obstine naturellement. Ce n'est pas pour le plaisir de discuter que je parle la discusssion ne me plaît que lors qu'elle ouvre un chemin conduisant la vérité. Suis-jc trop exigeant, d'ailleurs, lorsque je me place sur le terrain des principes invoqués par mes adversaires, lorsque je demande qu'on applique l'agriculture les mê mes doctrines économiques qui prédominent en faveur des autres industries nationales? Je ne réclame que le droit commun pour les intérêts que je défends. L'incon séquence n'est pas de mon côté. Je crois que ces considérations suffiront pour justifier mon vote. II. de II aerne. Je demande dire quelques mots en réponse l'interpellation de l'honorable préopinant. Je serai franc. J'admets le principe invoqué par les honorables MM. Vnndcupcerebooni et Manilius. Maisje dois déclarer d'après la discussion qui s'était élevée tout l'heureje craignais que le principe ne fût en danger. J'ai donc voulu introduire une réserve, afin d'avoir un chiffre moins élevé pour le cas où le chiffre le plus élevé serait écarté. Si, comme je crois qu'on doit le faire, on vote d'abord sur le chiffre le plus élevé, qui fait l'objet de l'amende ment de l'honorable M. Vandenpeereboom, je ne pourrai me rendre au désir de l'honorable M. Coomans; dans ce cas, je maintiendrai mon amendement. Si, au contraire, on commençait par le chiffre le moins élevé, je retirerais mon amendement, pour me rallier celui de M. Manilius. H. le ministre des finances. Je considère le vote que la chambre vient d'admettre comme tout fait provisoire. Je conserve l'espérance qu'au deuxième vote il sera révoqué. Je ne puis admettre quesans aucune espèce de nécessité (cette nécessité n'a été nullement dé montrée) on établisse des droits prohibitifs on s'oppose un commerce qui ne nuit personneet qui est favo rable au trésor.

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 4