EXTÉRIEUR. u O Le seul amendement sur lequel vous ayez statuera pour objet d'établir un droit de 12 francs par tête de bé tail. Le droit d entree est de la fr. Voilà ce qu'on vous propose. Vous admettez que vos éleveurs peuvent facilement supporter la concurrence des éleveurs étrangers. On ne se plaint pas du droit de 15 fr. qui existe. Il n'en résulte pas un avilissement dans les prix. Et voilà que pour le transit on propose un droit de 12 fr., c'est-à-dire qu'on prétendrait que la concurrence sur le marché étranger ne serait pas suffisamment garantie aux produits belges, alors que le produit étranger serait grevé de tous les frais de transport. Le bétail hollandais doit être amené Anvers, transporté par le chemin de fer, conduit la frontière française. Tout cela donne lieu des frais con sidérables, et cela ne suffirait pas! Il faudrait uu droit de 12 fr. Véritablement, cela ne me perait ni raison nable, ni en harmonie avee les droits de douane. M. Loosrapporteur. A ce que j'ai eu l'honneur de dire j'ajouterai que l'éleveur hollandais ne consentira jamais payer un droit de transit de 12 fr. Je conviens que le transport par chemin de fer est plus avantageux que le transport par mer. Mais cet avantage n'équivaut pas 12 fr. L'éleveur expédiera son bétail en France, par Dunkerque; car le service des bateaux vapeur continue entre cette ville et Rotterdam, ville, aux environs de laquelle se trouve la plus grande partie des pâturages de la Hollande. M. de Bocariné.Messieurs, on a, je ne sais com ment, discuté sur la question qui nous occupe, peu près comme si elle avait des rapports avec l'alimentation du pays il n'en est rien cependant. Comme question ali mentaire, elle ne concerne que des États voisins. Je me rallierai au sous-amendemenl proposé par l'ho norable M. Manîlius; ainsi le droit, eu égard au poids habituel du bétail hollandais, sera très-peu élevé et per mettra ce genre de transit; alors, messieurs, le montant •des droits, s'additionnant celui du péage, ne causera pas de déficit au trésor; et notre agriculture trouvera là une protection bien établie et dont elle a besoin. Je terminerai ici mes observations; et Ton aurait tort, je pense, de rentrer dans la discussion générale qui a été close, alors que nous avons voté sur le principe il s'agit maintenant seulement des chiffres. 11 mereste engager l'honorable M. Vandenpeereboom se rallier au sous-amendement de M. Manilius, qui per mettra mieux que le sien le passage par transit. M. le ministre de» finances. L'honorable membre me paraît dans Terreur. La chambre a décidéen principe, qu'il y aurait un droit de transit sur le bétail mais elle n'a pas décidé la quotité du droit. C'est ce qui doit faire l'objet du débat. Du reste, je ne m'oppose pas ce que la discussion soit close. J'ai dit mes raisons je n'ai rien y ajouter. Mais je dois faire remarquer l'honorable membre qu'avec les droits qui sont proposés, soit par l'honorable M. Vanden peereboom, soit par l'honorable M. Manilius, on ne tran sitera pas; de sorte qu'il est parfaitement inutile de compter sur des recettes pour le trésorau point de vue du chemin de fer. Il y a une autre considération que me rappellent mes honorables collègues: c'est que l'administration du che min de fer français, en vue de favoriser le transit par Dunkerque des marchandises en généralet par consé quent du bétail, ne fait payer le transport de Dunkerque Paris qu'au prix du transport de Lille Parissuppor tant ainsi un transport de 15 lieues sans aucune espèce de rémunération. 1*1. Haiiiliu*.M. le ministre des finances vient de dire qu'avec les droits de 8 et de 4 fr. on ne transitera pas. Je ne comprends pas comment M. le ministre peut avancer une assertion pareille. Il doit savoir qu'il y a entre le transport par la voie de mer et le transport par notre chemin de fer, une différence de frais plus forte que le droit que nous proposons. M. VaudcnPccrcbooiu. L'honorable ministre des finances pense que mon amendement propose un droit trop élevé et qui serait équivalent la prohibition. Je ne puis partager cette opinion; ce droit serait de 12 francs par tête pour le gros bétail, de 7 fr. pour le petit bétail. 11 est remarquer que le bétail hollandais, qui transite vers la Franceest ordinairement du bétail d'un grand poids et par conséquent d'un grand prix. Le droit proposé ne me parait pas élevé, surtout quand on le compare ceux que nous avons admis pour quel ques autres produits. Toutefois, messieurs, comme il est possible que par suite des votes successifs sur les divers amendements, celui de M. Manilius serait d'abord rejeté par les hono rables membres qui seraient disposés voter pour le mienet que le mien subirait ensuite le même sortpar suite de l'opposition de ceux qui pensent que les chiffres de M. Manilius [sont suffisants et qu'ainsi des conditions moins favorables que celles proposées par cet honorable membre seraient accordées notre agricultureje retire mon amendement pour me rallier celui de mon hono rable ami. La discussion est close. L'amendement de M. Manilius est mis aux voix par appel nominal et adopté par 37 voix contre 24. Ont voté l'adoption MM. Moncheur, Moxhon, Pierre, Thiéfry, T'Kint de Naeyer, Toussaint, VanCleemputte, A. Vandenpeere boom, E. Vandenpeereboom, Van Grootven, Van Hoo- rebeke, Van Iseghem, Van Renynghe, Vermeire, Allard, Ansiau, Coomans, Cumont, deBaillet-Latour, de Boearmé Debroux, de Decker, deHaerne, deLuesemans, de Meester, de Perceval, de T'Serclaes, d'Hont, Dumortier, Faignart, Jacques, Julliot, LeHon, Lelièvre, Manilius, Mascart et Verhaegen. Ont voté le rejet MM. Orts, Osv, Pirmez, Prcvinaire, Rolin, Dequesne, Anspach, BruneauDavid, II. deBaillçf, de Brauwer de Hogendorp, Delfosse de Pouhon, de Royer, Destri- veaux, d'Hoffschmidt, DolezFrère-Orban, A. Dumon, Jouret, Lange, Lesoinne et Loos. L'article 8 est ensuite adopté avec l'amendement de M. Manilius. Ypres, le 3 Juillet 1840. Monsieur le rédacteur du Progrès, L a doublure du Journal des Baziles s'est sentie piquée au vif la leeture des réflexions que vous avez bien voula acoueillir dans votre n° de mercredi dernier. Rien d'étonnant! Quand on met le doigt sur la plaie du blessé, il crie. Anxsi, sa bile envenimée s'est mise aussitôt distiller son venin dans cette longue suite d'invec tives déclamatoires auxquelles il nous a habitués et l'aide desquel les il espère encore dérouter le bon sens public, ignorant en cela la plus simple des vérités, que tout exoès tue, que rien n'use plus vite que la violence. Singuliers logiciens! Ils chantent sur tous les tous la prétendue sujétiou de la bourgeoisie uns caste, une famille. A des cris, des vociférations nous opposons des faits, une assem blée générale où tout le monde est admis sans presqu'aucune forma lité, -un scrutin secret et inviolable, la liberté d'interpeller, de formuler une proposition, etc.; nous les convainquons de n'avoir d autres armes que des déclamations mensongères, propres tout au plus égarer les esprits timides et cette partie de la bourgeoisie qui n'est pas encore initiée aux us et coutumes de nos libertés politiques. A ces accusations de déclamations et de criailleries qu'opposent-ils leur tour? Des faits? Non, des déclamations et toujours des déclamations. Décidément, Messieurs LES INDÉPENDANTS, vous qui ne voulez pas de mxitre, vous en avez un, Monsieur de la Palisse dont vous suivez en tous points les judicieux préceptes l'autre jour je signalais le fripon criant au voleur et demandant justice, aujourd'hui on nous fait admirer oe raisonnement-ci, vous êtes un fripon parce que vous êtes un fripon, vous êtes un omnipo tent parce que vous êtes un omnipotent. Si je viens enoore user de votre obligeance, Monsieur le rédacteur, ce n'est pas pour répondre l'artiole de la Commune de Dimanche dernier, puisqu'elle a jugé commode de ne pas toucher certains points de ma correspondance et que d'un autre côté elle n'a fajt que confnmer ceux qu'elle a cru prudent d'aborder mon but est de oompléter et de développer les réflexions qui terminent ma dernière lettre; puissent-elles dessiller les yeux des amis égarés ou par une fausse susceptibilité ou par de vaines clameurs. Et d'abord, je dois des remeroiments Vallii fidèle de Bazile qui m'invite définir un tartufe d?ambition; il tue fait eutrer tout de suite dans mon sujet. Pour ne pas être injuste nous devons lui reconnaitre une qualité; si la nature ne l'a pas fait profond logicien, il a du moins le mérite de la naïveté. J'avais signaler l'allianoe extraordinaire de deux hommes dont les mobiles offrent une si singulière divergence: l'un voyant dans n'importe quelle affaire, dans n'importe quelle discussion les intérêts de la religion en jeu et dont le zèle outré et extravagant le pousserait jusqu'à vouloir pour elle-même ce qui la compromettrait; le culte de l'autre a un objet plus positif, je n'ai pas besoin de la rappeler ici, nos leoteurs sont oe sujet aussi instruits et peut-être plus instruits que moi. Tous deux poHr atteindre l'objet de leurs désirs ont reoours aux mêmes supercheries, l'emploi de ces moyens si ënergiquement bafoués par le grand comédien français; tous deux méritent le surnom de tartufe. Mais comme la marotte de l'un est la religion et que l'autre n'est mu que par la plus sotte des ambitions, plus ardue et plus bouillante mesure que les déoeptious se suivent coup sur coup, j'ai cm, pour les distinguer l'un de l'autre, pouvoir faire un néologisme, sans avoir toutefois la prétention de manier la plume avec cette pureté française qni distingue si éminemment la rédaction de la doublure catholique decette ville. Quoi qu'il en soit, je vais satis faire la curiosité de mon aimable contradicteur et sans avoir l'avantage de professer dans une ohaire de rhétorique, j'ose espérer qu'un peu de perspicacité suppléera mon manque d'érudition tout en réclamant 1 indulgence du leoteur pour une plume qui s'es saie et qui n'a pas la prétention d'exercer le monopole de la verlu, du savoir et de l'élocution. Généralement parlant, un tartufe d'ambition est un petit homme au visage décharné, au teint verdâtre, portant sur ses traits les marques des passions qui le minent et le consument; sous une en veloppe caduque et qui menace ruine, l'observateur rencontrerait une âme vide, un cœur sec, un esprit rusé. On ne sait si ce sont les passions de l'âme qui ont fait d'un être humain une si disgracieuse bigarure, ou si misérable avorton delà capricieuse nature il ait imputer son tempérament ses imperfections morales, et les causes de ce trouble continuel qui l'agite et le poursuit. Toujours est-il que le tartufe d ambition est un être malheureux sur la terre et pour lui-même et pour la société. Maltraité par la nature, il se soulage en se vengeant sur autrui ses souffrances le rendent iujuste et despote. Habitué voir l'humanité privilégiée chez les autres, pour ne pas dire ses semblables), il voit du privilège, des faveurs partout. Or, jamais homme n'a plus profondément délesté la domi nation de quelques-uns sur tous; il la voit même où les autres ne la voient pas. N'allez pas dire que c'est l'intérêt qui le fait parler, qu'il est ambitieux oh non! l'ambition, de quelque nature qu'elle soit, n'est ses yeux qu'une source de tourments et de tracasseries. Écoutez-le parler d'une existence tout adounée au travail où le sage sait se contenter d'une honnête médiocrité, sans envier l'opulence des riches et les honneurs des baut-placés, mais entrelemps il remue ciel et terre, jette des cris, tousse, vomit feu et flamme contre les dépositaires de la richesse et du pouvoir. Qu'il soit né dans une condition humble et que la bienfaisance publique l'ait appelé au banquet commun, il vous dira que le plus graud des plaisirs, c'est la reconnaissance, il vons parlera des projets qu'il aura formés pour des devoirs si doux son cœur et il court tremper dans le Gel una plume destinée noircir, calomnier ceux qui lui ont donné une seconde existence. Reprochez-lui sa conduite infâme, il vous ré pondra sur uu ton vous arracher des larmes: vous avez voulu me faire de la peine, hélas! vous avez réussi. Cet homme ne connaît que l'indépendance, il est son propre chef, il ne suit l'impulsion de personne, mais qu'un Donquichotte descend dans la rue bran dissant sa lance vieillie et poudreuse, vrai Sancho il se mettra en califourchon sur son âne il suivra son nouveau maître. (Électeurs de l'arrondissement d'Ypres, Donquichotte et Sancho voilà les grands: promoteurs des dernières élections. L'un vous a fait voter pour des idées qui ne sont plus de ce monde, l'autre pour des idées qu'il n'a pas (où les idées iraient-elles dono loger). Oubliant les leçons du bon Lafontainej vous n'avez pas voulu de l'aristocratie de l'intel ligence. Jupiter n'a que trop exaucé vos vœux, vous serez mainte nant, c'est vous qui l'avez voulu, vous serez sous le patronage de l'aristocratiedu crétinismeet de la couardise! Si le terme est aussi incompréhensible aux écrivains de la Communeje me réserve, s'ils en expriment le désir, la définition de ce nouveau terme dans une prochaine correspondance. Amen 1 R. On lit dans le Journal de Bruges C'est dans sa séanee -de demain que la chambre discu tera l'article de la loi sur l'enseignement supérieur, relatif aux bourses. Nous espérons bien que sa décision sera dans le sens du projet du gouvernement. Il serait en effet de la dernière niaiserie d'obliger le gouvernement attribuer aux universités libres, au détriment des uni versités de l'état, les bourses dont l'état dispose. Les uni versités libres de Bruxelles et de Louvain, disposent l'une de bourses provinciales et communales, l'autre de bourses de fondation ancienne. Ces avantages sont assez considé rables, ils font une position assez belle ces établissements pour qu'ils puissent se passer des subsides de l'état et pour que celle-ci affecte spécialement les soixante bourses dont il dispose ses universités. Les intérêts de l'université de Bruxelles sont pour peu de chose dans le débat, la minorité s'en préoccupe peu toute sa sollicitude en faveur des établissements libres n'a qu'un but la prospérité de l'université catholique l'aima mater comme l'archevêque l'appelait dans son discours au banquet de Bruges. Mais la chambre fera bonne justice de ces intérêts de parti qui prennent le masque de la liberté, et elle ne forcera pas le gouverne ment dépouiller des établissements qui ooutent immen sément aux contribuables en faveur d'établissements privés. Nous finirons en citant la phrase dcM. Christiaens S'il ne faut pas permettre au gouvernement d'oppri- mer la liberté, il ne faut pas non plus qu'on permette la liberté d'opprimer le gouvernement. Ajoutons que les anciennes bourses de fon dation particulière sont, pour la plupart, aux termes des dispositions testamentaires qui les instituent, affectées l'université de Louvain; mais, l'époque de leur fondation, cette uni versité était seule, (celle de Douay fut créée plus tard) et, quand bien même, comme le soutient M. Luesemans, l'établissement de Lou vain eût été un instant libre son début, la plupart des bourses ont été créées au profit de Vuniversité de Vêlai d'alorsc'est donc rem plir religieusement les intentions des donataires, que de les attribuer aujourd hui aux universi tés de Gand et de Liège, seules et légitimes héritières de l'ancienne université de Louvain. Ce point est incontestable en droit. FRANîCE. Paris, 30 juin. Le gouvernement a reçu hier des nouvelles de Rome qui n'ont paru ni dans les feuilles du soir, ni dans le Moniteur. On dit qu'elles seront publiées eet après-midi. Elles n'apprennent point encore la prise de Romeet ne signalent même aucun résultat marquant depuis l'assaut du 22. Le siège a marché, disait un ministre, mais nous ne pouvons dire qu'il soit fini. M. de Tocqueville a reçu de Gaëte une dépêche dans laquelle notre envoyé M. de Corcelles, annonce que Pie IX entend rentrer dans Romelibre de ses actesmaître de prendre l'initiative de toutes les réformes et de toutes les concessions. S'il devait en être autrement, il établirait le siège de son gouvernement Bologne, sous la protec tion des gouvernements autrichien, napolitain et espagnol. Dixm nr. Marché aux grains du 2 Juillet 1849. SORTE DF. GRAIIS. NOMBRE d'hectolitres PRIX par HECTOLITRE. FR. C fr. e. 57 18 50 20 23 09 50 10 2G1 07 75 09 30 Avoine 70 04 90 07 3-5 20 09 75 11

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 5