JOIRYVL D'YPRES ET DE L'ARROXDÏSSEHEXT. 85?. 0e Année. Dimanche, 00 Juillet 1849. Vires acquirit eundo. IXTÉRIELlt. L,c neveu <9'6iii Connétable. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne: 15 centimes.Réclames la ligne 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRES, le 21 Juillet. A aucune époque, on n'a fait un aussi dé plorable abus de mots. Nos adversaires poli tiquesmettant de côté toute pudeur, nous accusent dans leurs colonnes, de faits dont eux-mêmes se rendent journellement coupables. C'est toujours le fripon quipris la main dans le sac, crie au voleur. C'est ainsi que le Journal des Basiles nous accuse de persifler la vertu et d'encenser le vice. Eh quoi! c'est lorsque le parti ultramontain vient de faire une alliance avec les hommes les moinsfamésde notre ville,avec ceux qui naguère affichaient encore le culte du socialisme; c'est lorsqu'il prend pour auxiliaires les rénégats de tous les partis, qu'il ose nous appeler sur ce terrain; c'est enfin lorsque ses patrons ont foulé aux pieds les sentiments de reconnais sance et de délicatesse, qu ils viennent nous jeter la face des reproches qui leur sont seuls applicables. Entre mille exemples, nous pourrions citer la conduite récente d'un certain vicaire qui instruit et placé au séminaire par une main généreuse, a méconnu et trahi le sang qui l'avait nourri; nous pourrions rappeler les scandaleux abus que le clergé a fait des choses les plus saintes pour exercer une pression sur l'esprit des électeurs enfin nous pourrions faire connaître comment ils ont arrêté eux- mêmes la main généreuse qui voulait doter une commune de cet arrondissement d'insti tutions charitables, pour en faire après coup, un grief contre le gouvernement. Si c'est là ce que nos adversaires appellent de la vertu, nous ne l'avons jamais pratiquée de cette manière. Pour ce qui est d'encenser le vice nous dé fions encore une fois nos adversaires de prouver leur accusation diffamatoire. Au contraire, nous couvrons, en toute circonstance, d'un voile épais, les faits qui en dehors de l'ordre politique, peuvent porter atteinte la religion et la morale publique, même lorsqu'ils sont commis par des protégés du parti jésuitique; et nous douions fort que ceux qui nous jettent la tête ces vaines accusations, s'ils étaient comme nous initiés dans des secrets compromettants Suite.) y. l'alchimiste. Nous accompagnerons maintenant le lecteur rue de la Grande-Truanderie, dans le laboratoire de maître Jacques Moulu. On se souvient du rendez-vous par lui assigné la veille Jehanne, pour compléterdans une nouvelle séance d'évocation, les prédictions qu'il lui avait faites. Il était environ sept heures de relevée, Jacques Moulu, mis avec plus de recherche que la nuit précédente, était penché sur son fourneau, et il lesoufllait vigoureusement, pour chauffer une cornue au bec plusieurs fois recourbé, contenant une substance rouge en ébullition. De minute en minute, il suspendait cc genre d'occupa tion, pour venir jeter un regard avide sur un in-folio. Depuis cinq ans qu'il s'usait la recherche de la pierre philosophale, il ne désespérait pas encore de la trouver, quoique bien pénétré de l'incurie de ses prédécesseurs. Quand les charbons du foyer étaient passés l'état de braise ardenteil regardait avec une loupe la matière tombée au fond du vase, et chaque fois cette inspection pour la moralité du parti qu'ils combattent, s'ils étaient même de signalercharge de quelques-uns de ses membres, des faits qui dépassent les limites d'une simple appréciation morale, qu ils n'emploieraient pas les journaux qu'ils dirigent, pour commenter, amplifier et répéter, pendant des années, ce que nous avons la charité de ne pas même révéler. D'après cela, nous le demandons tous les hommes impar tiaux, si ce n'est pas dans le camp libéral que la religion la vertu et la morale tous les jours outragées par ceux qui devraient en être les défenseurs, trouvent leur refuge? La feuille des Basiles nous prête avec son effronterie ordinaire, un langage et des pensées qui ne sont pas, qui n'ont jamais été les nôtres. Que l'oflicicux auteur de la bourde de Mercredi, veuille se donner la peine de relire notre articleet il y verra que nous n'avons pas dit que les industriels sont des mannequins, etc., mais il s'assurera qu'après avoir signalé nos brouillons locaux, qui, comme on sait, appar tiennent l'industrienous avons démontré la mobilité de leurs principes politiques, et en avons tiré la conséquence qu'ils devaient être mus par quelque ressort secret. La suite de notre article prouve assez que la dénomi nation que nous avons cru devoir employer, pour carac tériser nos faiseurs, bien appréciés du reste, ne s'applique nullement la classe des industrielscar s'il en eût été ainsinous n'aurions point exprimé nos regrets de cc que les honnêtes gens ne s'étaient pas donné la peine de scruter le dessous des cartes. Nous ne sommes pas fâchés d'avoir cette nouvelle oc casion, pour prouver nos lecteurs que chez les patrons de la béate feuille, la fin justifie les moyens que les ar mes courtoises ne sont pas les siennes, et que, pour toute polémique, elle ne. connait que les voies tortueuses de la chicane et de la mauvaise foi. 0 Escobar Escobar si tu revenais sur la terretu y trouverais tes maîtres YILLE D'YPRES. Conseil rovim \al. Séance publique fixée au Lundi, 25 Juillet, deux heures et demie de relevée. ordre du jour i° Communication de pièces. 2° Approbationdu procès-verbal d'adjudication des étaux la boucherie. 5° Avis émettre sur l'établissement d'un marché au bétail en la ville de Roulers, le mardi de chaque se maine. était suivie d'une sorte de rugissement. Parfoisrompu de fatigueil se laissait tomber sur un fauteuil, et son abattement, qui ne connaissait plus de borness'exhalait par ces mots De l'or oh de l'or et je n'en ai pas... et je ne puis en faire. La nature, cette sauvage marâtre, est donc bien injuste dans ses créations... Elle dispense la fortune un manant par le cœur, mais grand seigneur par la nais sance; tandis qu'elle m'abandonne, moi, pauvre, avec mon âme de grand seigneur sous mon enveloppe de manant. En s'exprimant ainsi avec véhémenceJacques Moulu semblait grandi. Il s'était levé droit, et ses bras étaient tendus comme, pour maudire on eût pu le prendre pour un de ces génies malfaisants dont la destinée était de souffrir. Le brasier l'inondait d'une lumière aux mille reflets changeants. Quelques crapauds sautaient lourdement dans les par ties ombreuses, tandis que des serpents sifflaient en se nouant derrière les barreaux de leur cage. Les squelettes appendus aux murailles paraissaient trembler sous la va cillation des rayons qui les éclairaient, Pour ajouter ce 4° Avis émettre sur le cahier des chargesclauses et conditions pour la location de propriétés rurales ap partenant aux Hospices. 3° Approbation de l'acte de bail conclu avec le proprié taire de la salle de spectacle. 6° Vote du crédit pour son approbation. 7° Arrêter un règlement pour la police du Marché au beurre, aux œufs et au fromage. 8° Examen de la comptabilité du corps des Sapeurs- Pompiers, pour l'exercice 1848. 9° Avisa émettre sur la radiation de deux inscriptions hypothécaires prises pour sûreté de capitaux apparte nant au Bureau de bienfaisance et dont le rembourse ment a été effectué. AVIS. Garde civique active de la ville d'Ypres. Un certain nombre de gardes ont pris l'habitude d'é crire, quelques heures avant celle fixée pour les réunions générales, au commandant de leur compagnie, pour le prévenir que sous un prétexte quelconqueils sont dans l'impossibité d'assister l'exercice. Ils parviennent ainsi éluder la loi. Cet abus suscite de nombreuses réclamations, et c'est pour y obvier que le Major commandant prévient messieurs les gardes, que chaque fois qu'ils n'auront pas assisté un exercice gé néral quoique avec autorisation du commandant de com pagnie, ils seront convoqués pour le dimanche suivant, l'exercice obligatoire pour le cadre, de sept neuf heures du matin; s'ils se sont absentés sans permission ils feront deux exercices extraordinaires. S'ils étaient portés man quants un de ces services disciplinaires, ils seront im médiatement traduits devant le conseil de discipline, aux termes de l'art. 83 de la loi du 8 mai 1848. Ypres, le 20 Juillet 1849. le major commandant, (Signé) Aug. VANDEN BOGAERDE. Aujourd'hui, l'occasion de l'anniversaire de l'inaugu ration du Roi, un Te Deum a été chanté en l'église de S1 Martin. Les autorités civiles et militaires assistaient cette cérémonie qui devait être suivie d'une grande revue militaire des troupes de la garnison, mais elle a été dé commandée par suite des variations de la température. Demain dimanche, le bataille de la Garde civique active de la ville d'Ypres se réunira sur la Grand'Place et sera passé en revue par le commandant d'armes de la place d'Ypres. C est une des réunions obligatoires fixées par la loi, en l'honneur de la fête nationale de l'inaugu ration du Roi. On nous annonce que pour aujourd'hui cinq heures de relevée, les militaires du 10° se réuniront sur l'Espla nade et que différents jeux seront exécutés par eux, en l'honneur de la fête que tous les belges célébreront avec joiecar l'anniversaire de l'inauguration du Roi doit tableau un nouveau caractère d'étrangeté, une chauve- souris papillottait autour du feu en battant des aîles et en faisant entendre son petit cri de mort. Jacques Moulu continua ainsi son monologue: Et ils se croient, ces grands seigneurs, quand ils viennent ici dans l'antre du lion avec leurs ornements de velours, ils croienten jetant une bourse en échange de prédictions, avoir noblement agi. Ils ne savent pas que le pauvre diable qui fait métier de sorcellerie aurait be soin de trois fortunes de roi pour vivre selon ses goûts. Et, allongeant le bras vers une table, il s'empara d'une aumônière qu'il lança dans le brasier. L'aumônière rendit d'abord un son métallique qui ne laissait aucun doute sur ce qu'elle renfermait puis en suite crépita et disparut. Qu'est-ce que cela fit Jacques Moulu. C'est le mou cheron qu'on donne en pâture au tigre c'est la goutte d'eau du désert pour la soif de cent bouches c'est le grain de sable relativement l'immensité... Jacques Moulu se redressa plus haut et plus fier: Vienne le jour où ma science hermétique atteindra son niveau où j'aurai enfin expliqué le grand œuvre et 1 nous verrons ce que sait devenir Jacques Moulu, le misé-

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