ADJUDICATION
MISE A PRIX.
PETIT-YPRES
HOTEL
La nouvelle de la mort de Gorgey ne se confirme pas
et semble être une ruse de guerre des Magyares afin de
détourner de lui l'attention des Autrichiens pour qu'il
apparaisse tout coup pour livrer bataille les prison
niers faits la dernière bataille disent que Gorgey ne les
commandait pas cette fois, que c'était le général Rlapka.
Bem réunit toutes ses troupes près de Szegedin, pour
tenir tête aux Russes. On ne parle pas de Kossulh, qui
semble ne pas être Szegedin.
Voici des nouvelles officielles de Varsovie:
Le général Grabbe annonce, le 5 juillet, qu'il a atteint
S'-Kerreszt en quatre marches, et se propose d'occuper
le jour suivant Steinbach et de se mettre en communica
tion avec le génénal Csorich.
Les Magyares n'avaient pas opposé de résistance, de
sorte que Neusohl, Kremnitz et Schemnitz avaient été
occupés l'un après l'autre.
Les cosaques devaient arriver le 9 jusqu'à Bath, et le
général Betancourt jusqu'à S'-Antal. La division autri
chienne qui suivait son mouvement droite, se trouvait
le 8 Zambokreth.
Le corps avait peu de malades, et le choiera avait dis
paru on avait des vivres en abondance et derrière les
troupes ne se montraient pas d'ennemis.
Prise de Bude et de Pcsth.
On lit dans une correspondance de Vienne, le 13
juillet:
Je viens d'apprendre d'une source certaine que depuis
avant-hier midi Budc et Peslh sont occupées par les im
périaux. Le général Rambcrg, y est entré le 11, la tête
d'une brigade de cavalerie, sans coup férir. Une députa-
tion était venue sa rencontre jusqu'à Bieskc pour faire
des offres de soumission.
ITALIE. 11 y a eu d'immenses dégâts dans le voi
sinage de Tordinone. Un grand nombre de maisons ont
été abattues devant le château du côté Borgo. Le quar
tier de Transtevere a beaucoup souffert, moins cependant
qu'on ne l'avait cru d'abord. Avant-hier, quand les Fran
çais arrivèrent au quartier des carabiniers pour les dé
sarmer, quelques-uns voulurent résister, mais ils furent
contraints de céder la force, et hier 3 heures, ils
ont été fusillés au couvent de S' Bonaventure la pou
drière.
Home, 9 juillet. Un ordre du général Oudinot en
joint de faire disparaître le drapeau et les écussons du
gouvernement qui a cessé d'exister, ainsi que le bonnet
rouge. Le général se propose d'occuper les habitants du
Transtevère des travaux de l'artillerie et du génie.
V> Des ordres sévères sont donnés relativement au séjour
des étrangers Rome. Vitcrbe a été occupé par une co
lonne de 3,000 français.
On dit que Garibaldi est cerné par les Français.
Le triumvir ArmeHini s'est embarqué avec sa famille
pour Marseille.
Le général Zamboni qui était enfermé au château S1
Ange, a été rendu la liberté.
VARIETES.
Les hussards hongrois. On a bien raison de dire
que les hussards hongrois forment la cavalerie la plus
étonnante de l'Europe.
Quant moi, je ne crains pas d'ajouter: de l'Asie, de
l'Afrique et même de l'Amérique.
On parcourrait le monde entier avant de rencontrer
des hussards aussi prodigieux que ceux qui viennent de
prendre tout récemment leurs cantonncmens près de la
ville de Preczel.
Je ne veux humilier ni les lanciers polonais
Ni les dragons français,
Ni les carabiniers romains,
Ni les hulans autrichiens,
Ni les cosaques du Don
Ni les spahis de Constantine.
Mais, franchement, parmi tous ces cavaliers célèbres,
aucun n'aurait été capable de faire ce que vient d'accom
plir auprès de Preczel un hussard hongrois.
Ce hussard est accouché d'une fille! le chirurgien du
régiment a fait l'office de sage-femme.
Le hussard et l'enfant se portent bien.
Cet événement mémorable a eu lieu auprès de Preczel,
ce qui ne permet pas qu'on puisse en révoquer l'authen
ticité. Preczel est loin de Cracovie.
Ah si l'on m'avait dit le fait a eu lieu près de Cracovie,
je me méfierais; mais Preczel a toujours été renommé
pour la véracité de ses gazettes.
Avcz-vous jamais lu quelque chose de faux dans la ga
zette de Preczel? Vous ne me répondez riendonc vous
reconnaissez avec moi que cette dernière nouvelle est par
faitement authentique.
Qui ne dit mot consent.
Le gazeiier de Preczel a soin d'ajouter, en note, que
ce hussard était une femme.
Adorable gazetier; il n'y a qu'en Hongrie que l'on
trouve des journalistes aussi consciencieux.
Avant d'avoir lu la note en question je m'étais douté
que ce hussard était une hussarde mais je n'en admirais
que plus la cavalerie hongroise, et je regrettais d'autant
plus vivement de ne pas servir dans un corps où l'on a la
chance de rencontrer de semblables camarades de gamelle.
Les gens qui ne s'étonnent de rien vous diront: Mais
il n'y a rien de surprenant ce que ce hussard soit
accouché aux environs de Preczel: on sera venu lui ap
prendre tout-à-coup que l'ennemi paraissait sur les hau
teurs et une vive émotion aura déterminé cette crise.
J'admets très-volontiers ce raisonnement, mais je ne
puis pas admettre aussi facilement que les hussards hon
grois se soient recrutés généralement parmi les modistes
de Prcsbourg.
D'un autre côté, une émotion, quelque vive qu'elle soit,
ne peut pas faire accoucher un hussard qui ne serait pas
une hussarde.
Donc j'ai tous les motifs possibles de rester stupéfait en
lisant la gazette de Preczel, et j'use de mon droit.
Si les Autrichiens comptentbeaucoupd'ennemis comme
les hussards de Preczel, je les plains.
Un régiment pareil est indestructible; pour dix cava
liers que l'on vient tuercent autres se mettent ac
coucher dès la première halte, et la fin de la campagne,
les Autrichiens n'ont plus devant eux un simple régiment,
ils ont tout un corps d'armée.
Du reste, cet événement nous prouve que le climat de
la Hongrie est beaucoup plus favorable que celui de 1 Italie
la cavalerie féminine.
Au moment où éclata la guerre dans la Lombardie la
princesse Bclgiojoso quitta Paris avec l'intention formelle
d'équiper deux mille amazones, mais, arrivée Milan, il
lui fut impossible d'accoucher du plus petit escadron.
A la place de la princesse, je partirais immédiatement
pour aller demander le commandement des hussards de
Preczel.
Pour les actions d'éclatje distribuerais des biberons-
Darbo d'honneur. Charivari
Marché n'YriiEs, du 21 Juillet.
Le froment s'est vendu avec une hausse de 30 centimes
l'hectolitre au marché d'aujourd'hui. 261 hectolitres
se sont écoulés aux prix de 48 fr. 19-60; en moyenne
fr. 18-80 l'hectolitre.
Les prix du seigle ont monté de 20 centimes l'hec
tolitre. 39 hectolitres ont été exposés en vente et se sont
écoulésaux prix defr. 9-60 11-20 prix moyen fr. 10-40
l'hectolitre.
Les prix de l'avoine ont monté de 56 centimes l'hec
tolitre. 16 hectolitres se sont vendus de fr. 7-37 8-00;
en moyenne fr. 7-68 l'hectolitre.
11 y a eu une hausse de 56 centimes l'hectolitre sur
les prix des fèves. 26 hectolitres ont trouvé preneurs, au
prix de fr. 12-40 par hectolitre en moyenne.
Les pommes de terre (de la nouvelle récolte), ont baissé
de 1 fr. par 100 kilogrammes. 1,900 kilogrammes se
sont vendus en moyenne 6 fr. par 100 kilogrammes.
état-ci vu. d'Ypres, du 15 Juillet au 21 inclus.
Naissances: sexe masculin 4. Sexe féminin, 7.
Total 11.
Mariages. SmaclenFrançois-Louis, âgé de 36 ans,
imprimeur, et Denecker, Mélanie-Julie, âgée de 40 ans,
particulière. Viaene, Ivcs, âgé de 33 ans, tailleur, et
Nevelstyn, Clémence-Hortcnce, âgée de 28 ans, dentel
lière. Afaliieu, Charles-Antoine, âgé de 21 ans, tail
leur, et Depature, Amélie-Sophie, âgée de 20 ans, den
tellière.
Décès. Guillebeere, Barbe, âgée de 51 ans, journa
lière, épouse de Joseph Deleu, rue de la Porte d'or.
Enfants au-dessous de 7 ans. Sexe masculin3.
Sexe féminin, 2. Total 5.
AWOACES.
ÉtndedaNoTAinE II F, A lï, n lpres.
©Ifimottiivi.
Il sera procédépar le dit notairele
Samedi, 28 Juillet 1849, 2 heures de
relevée, en la Maison-de-villeYprès
l'ADJUDICATION DÉFINITIVE d'une
Ferme, Voormezeele, S' Èloi, d'après
titre de 8 hectares 99 ares 84 centiares, et
d'après le cadastre de 8 hectares 62 ares
35 centiares, occupée par le sieur Jean-
Baptiste Vande Lannoite jusqu'au 1"
Octobre 1851610 francs par an, outre
les contributions.
Cette Ferme, divisée en 12 parcelles, est
mise prix la somme de 18,500 francs.
1 j
Le Jeudi, 2 Août 1849, 3 heures de
relevée, Moorslede, en la Maison commu
nale, occupée par le sieur Benoit Rousseau,
la MISE A PRIX d'une Ferme, Rumbeke,
d'après titre de 13 hectares 74 ares 25 cen
tiares, et d'après le cadastre de 13 hectares
H ares 52 centiares, occupée par le sieur
Louis Lefeverjusqu'au 1" octobre 1849.
Celte Ferme, divisée aux affiches parcel
laires en 12 lots, sera présentée également
en masse.
Pour plus amples renseignementss'a
dresser au dit Notaire RENTY.
deu »tccnweg op drle kwart van
de slad Ypre.
Zich te adressercn by den Notaris
VA Ni EECKE, te Ypre.
VIT ER IIAYD TE PACUTEX een
Unis dieuendc voor brood-bak-
kery en andere nciring, gelegen
lop een voordeelîg gebnclitlangs
VILLE I>H»KES.
du
A VENDRE PUBLIQUEMENT.
Un grand et bel Hôtel, bien achalandé et
connu depuis un temps immémorial, sous le
nom d'Hôtel du Petit-Ypres, avec grande
cour, belles écuries, remises et autres dé
pendances, ainsi qu'une maison y attenant,
servant de supplément cet Hôtel qui est
situé en la ville d'Ypres, l'ouest de la rue
de Dixmude, et fait face cette rue ainsi
qu'au nouveau Marché au Bois, près du
jardin public; le tout dernièrement occupé
par Mm" la veuve Leclercq, décédée récem
ment. Depuis lors et jusqu'au dernier jour
de la vente du mobilier, qui se fera dans
la quinzaine de l'Adjudication cet hôtel a
été et continuera être tenu sur le même
pied que de coutume, par les quatre domes
tiques de la défunte, et l'acquéreur entrera
alors en jouissance.
Cette vente aura lieu dans ledit Hôtel,
savoir: la MISE A PRIX le Mercredi, 25
Juillet 1849, et l'ADJUDICATION DÉFI
NITIVE le Mercredi 8 Août suivant
chaque fois 5 heures de relevéeavec
prime de Mise-à-prix, par le ministère du
Notaire VAXDERMEERSCII, Ypres.
la punition en m'embrassant, Jacques.
Jacques Moulu, dissimulant mal son mécontentement,
appuya légèrement ses lèvres au front de Goldussarina.
Ce que voyant celle-ci, elle se redressa^vec une fierté
outragée, droit en face de l'alchimiste, en l'obligeant la
regarder.
Jacques lui dit-elle d'une voix fortement émue
je te connais assez pour comprendre qu'il se passe en toi
quelque chose d'extraordinaire. Depuis treize mois que
je viens te surprendre le plus souvent que je le puisje
ne t'ai pas encore trouvé comme cela. Jacques, tu as
quelque chose!... Dis-le moi je veux le savoir.
Et pour donner sa demande un caractère plus impé
rieux, elle frappa violemment la terre du pied.
Le tourmenteur-juréqu'elle secouait en même temps
par le revers de son pourpointfronça les sourcils sans
rien dire.
Jacques? poursuivit-elle, en montrant demi, sous
sa cotte, la pointe d'une lame acérée, si tu arrivais jamais
ne plus m'aimer, tu me l'avouerais, n'est-ce pas?
Oui, fit l'alchimiste avec embarras.
Goldussarina réfléchit un instant.
Ou plutôt nonreprit-elle en relevant son front
penché; tu ne me le dirais pas d'abord, ce ne serait que
lentement, progressivement, pour que j'aie le temps de
m'accoutumerpar ton indifférence, l'idée d'une éter
nelle séparation; tu m'y préparerais peu peu, parce
qu'une brusquerie imprévue me rendrait folle, parce
qu'une pareille désillusion, sans ménagement, me tuerait
comme la foudre. N'est-ce pas, Jacques, tu ferais ainsi?
Oui, répéta l'alchimiste, de plus en plus gêné.
Goldussarina qui ne le perdait pas de vueet suivait
sur ses traits comme dans un miroir fidèle, la marche de
ses impressions, reprit avec une énergie douloureuse:
Tu commencerais par me jeter un regard d'indiffé
rence; tu t'occuperais plus de tes creusets que de moi;
puis, tu me prierais de diminuer mes visites... Alors je
comprendrais la vérité toute entière, sans avoir la décep
tion de me l'entendre dire... Alors je m'en irais pour ne
plus reparaître je partirais pour toujours, Jacques.
En parlant ainsi avec agitation, elle ne cessait de fixer
l'alchimiste, lequel, depuis un moment, soufflait son
fourneau avec une ardeur infatiguable qu'elle ne lui avait
jamais connue.
Jacques Moulu, malgré l'empire qu'il avait sur lui-
même, ne pouvait néanmoins dissimuler d'imperceptibles
haussements d'épaules. Son impatience, arrivée son
comble depuis qu'il s'était aperçu que le sable de son
horloge de verre avait fini de couler, se traduisit par un
impérieux besoin de mouvement. Il se mit parcourir
l'espace encombré du laboratoire, paraissait céder une
soucieuse préoccupation.
Goldussarina le regardait faire avec stupeur.
Un combat violent se livrait en elle entre l'amour et
la haine.
Enfinbrisée, anéantie, elle s'avança au-devant de
Jacques Moulu, et lui dit avec une amère ironie:
Je devine! ton haut savoir te préoccupe tellement
que quelquefois je te gène...
Non, interrompit l'alchimiste, pas précisément;
mais tu me distrais de mes pensées.
Je diminuerai mes visitesJacquesde telle sorte
que tu pourras, sans en être en quoi que ce soit détourné,
le livrer tes sujets de méditation.
C'est cela!... oui, c est cela dit Jacques Moulu
j'ai encore, pendant environ quinze jours, besoin de la
plus entière solitude pour essayer des expériences déci
sives après celan importe le résultat de mes épreuves
poursuivit-il en radoucissant le timbre accentué de sa
voix, nous reprendrons nos habitudes... tu viendras
souvent; et moi je serai, comme par le passé, bon avec
toi, heureux par toi... (La suite au prochain n".