.V 861. 95 Année. Dimanche, 5 Août 1846. JOIRML D'YPBES ET DE L'ARROADISSEMEiVT. Vires acquiril eundo. !W. (l'Anclhan est élu Thielt! A Thieltla misère a sévi avec une grande intensité; nous avions alors le bienheureux mi nistère des six-Malou. M. D'Anéthan en était membre. On demandait au gouvernement des secours, un remède cette détresse si poignante des dictricts liniers. Qu'ont fait les six-Malou? Ils se sont croisé les bras, envisageant d'un œil tranquille la faim faire des ravages incalcula bles dans les rangs de cette population labo rieuse de tisserands. Notez que M. D'Auélhan était ministre et qu'il pouvait prendre sa part de la fameuse apostrophe de M. Rodenbach Vous voyiez donc laisser mourir les Flamands de faim Le neveu d'un €oiuictahlc. r ï1* ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSER1 IONS Am.nosces, la ligne 15 centimes. Réclames la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. lATÉHIIXR. VPRES, le 4 Août. Nous avons eu hier soir, la nouvelle que M. d'Anélhan a été élu sénateur de l'arrondisse ment de Thielt, par 4152 voix sur 757 volants. Son concurrent, Si. Gustave Pecsteen-De Vrière, le candidat libéraln'a obtenu que 305 suffrages. Ce résultat u a rien qui nous étonne. Nous apprécions leur juste valeur, la majorité de nos concitoyens flamands, bonnes gens qui lè chent la main qui les a châtiés, qui repoussent ceux qui se sont ingéniés leur faire du bien, qui nomment un Matou qu ils traitaient d'arabe, il y a quelque temps, et auquel ils n'épargnaient aucune qualification ignominieuse. On le pré sente au nom du clergé, c'est le père delévêque, le saiut homme obtient toutes les voix de ces mêmes individus, qui auparavant le traînaient dans la boue. Un sénateur de Thielt, M. Ysenbraudt, donne sa démission et devinez qui le parti clérico- polilique déniche comme le plus digne d'obte nir lessuffragesdu district linier par excellence? Ce même M. D'Anéthan, ministre avec DeTheux et Malou cet homme qui a vu d'un œil sec les souffrances des Flandres. C'était un défi jeté aux électeurs intelligents. Mais le parti clérico- politique aime les candidatures qui cassent les vitres et, pour ce motif, on a fait trembler ciel et terre pour faire nommer M. D'Anéthan et l'on a réussi. vi. goldussaaim». (Suite.) Au bout d'un instant, elle releva le front d'un air rayonnant. Votre nom? demanda-t-elle Jehanne. Sa question satisfaite, elle reprit: Et vous demeurez Ici près, rue de la Ferronnerie, grand hôtel du Donjon. Vous n'aurez qu'à demander le comte Archam- baud, et lui dire que je suis retenue prisonnière, pour mériter de lui et de moi, une récompense proportionnée au service que vous nous aurez rendu. Encore deux mots... Vous étiez venu le consulter en sa qualité de magicien, et il vous a enfermée? Oui! dit Jehanne, et quand j'ai voulu crier, il m'a fàit taire en me disant que ces murs étouffaient la voix. - C'est bien se contenta de répondre Goldussarina. Mais de grâce, fit Jehanne, courez... allez vite... je me meurs ici... j'étouffe! Et puis je tremble de le voir revenir! Oh! courez, et ma reconnaissance sera éter nelle!!! Ne craignez rien dit Goldussarina pour rassurer les appréhensions de Jehanneil est retenu pour long temps encore. Et elle s'avança hardiment vers le corridor. Peu d'instants après, elle arrivait la demeure indiquée Toutes les sommités cléricales de la province, l'évêque en tète, se sont occupées de cette élec tion qui n'est pas un échec pour l'opinion libérale, puisque le parti catholique désirait simplement avoir un orateur au sénat, capable de défendre les exigences du clergé et n'en tendait nullement déclarer la guerre au parti libéral, en luttant contre lui. Comme on le voit, lécole des jésuites a toujours des fervents adeptes dans le camp clérical, M. de Muele- naere, ce Judas pensionné, a travaillé dans cette élection pour M. d Anélhan avec une énergie qui peut faire prévoir les ressorts qu'il fera jouer, quand il se posera en candidat, car ce mauvais génie de la Flandre occidentale j ouera encore un rôle politique. En résumé, l'opinion libérale a été battue deux fois, en deux élections partielles dans la Flandre. Tenons-nous pour avertis que le parti clérical jettera le masque au mois de juin prochain et nous risquerons de rétrograder au delà du 13 juin, avec la perspective d'une révolution. Obscqnrs de 11. le Vicomte Ciutov De Wix- keieele, cbef-Uouiuic de la Société de S' Sébastien. Celte triste cérémonie a eu lieu hier Zillebeke au milieu d'un immense concours de personnes qui, de tous les environs s'étaient rendues en cette commune, pour assister ce douloureux enterrement. La société de S1 Sébastien d'Ypres dont M. le vicomte Carton de Winnezeele était chef-homme, s'était empressée d'organiser un cortège et, cet effet, elle avait demandé la mu sique des Sapeurs-Pompiers et celle de la Garde civique de vouloir se prêter rendre la céré monie qu'elle organisait plus imposante. La société des archers de l'IIoekje et celle des ar balétriers de Guillaume Tell avaient été invitées là rendre les derniers devoirs au chef-homme de la société de S' Sébastien. Vers neuf heures les confrères sont arrivés la Hooghe et les rangs se sont formés pour entier au château. Six confrères ont porté le cercueil et le cortège s'esl mis en marche pour la commune de Zillebeke distante de la mor tuaire d'environ trois kilomètres et demi. Au Il ne restait l'hôtel du Donjon, que Guillaume Cornu, le majordomepour répondre aux visiteurs qui se pour raient présenter. Guillaume Cornu, dont la consigne expresse était de ne laisser entrer personne, répondit sèchement Goldussa rina que son maître était sorti. Mais quand je vous disinsista cette dernière que j'ai lui apprendre une chose de la plus haute gravité. Celte persistance ne produisait nul effet convainquant sur l'écorce éprouvée du majordome. Il croisa, avec flegme, sa houppelande sur sa poitrine et répondit: Il n'y est pas Alors, je l'attendrai, dit Goldussarina, en allant résolument s'établir sur la première marche de l'escalier. Guillaume Cornu, qui ne trouvait nulle part dans sa mémoire un pareil exemple de ténacité, la regardait faire d'un air moitié surpris, moitié courroucé. Mais tu ne sais donc pas, lui dit-il, que tu es ici chez le comte Archambaud du Donjon? C'est parce que je lésais, que je ne m'en irai qu'après lui avoir parlé. Ce dialogue, qui prenait déjà un certain rhythme d'ai greur et menaçait de se prolonger, fut interrompu par l'arrivée d'un nouveau personnage. Le majordome s'inclina jusqu'à terreen fermant ses paupières flasques, en tenaut respectueusement la main son feutre noir. Ses genoux tremblèrent en regardant premier rang figuraient les deux musiques, précédées des tambours, ensuite le drapeau, le roi et un peloton des archers de S' Sébastien, suivis par la dépouille mortelle du chef-homme, portée alternativement par les confrères et les ouvriers auxquels il a fourni pendant de longues années des moyens d'existence Après le corps suivaient un peloton desarchers et les confrères de toutes les sociétés qui avaient voulu con courir rendre ce dernier hommage un homme généralement aimé et estimé. Le cor tège se terminait par la famille et les invités. Près de Zillebeke le clergé s'est présenté et a pris place après le corps et l'on s'est rendu dans cet ordre l'église où le service devait avoir lieu. Pendant ce long trajet les deux musiques out joué alternativement des marches funèbres. Après le service, l'inhumation a eu lieu et avant de rendre la terre les restes mortels de M. le vicomte Carton de Winnezeele. un mem bre de la Société de S' Sébastien a prononcé une allocution qui retraçait les qualités du dé funt et les bienfaits dont lui étaient redevables ses administrés. Cette triste cérémonie qui n'a été finie que vers midi, a été réellement digne et remarquable par la tristesse et l'affliction profonde que ressen taient beaucoup de personnes de voir une exis tence brillante et méritant d'avoir une plus longue durée, se terminer si brusquement. Le Journal des Baziles se plait inquiéter la popula tion, en accusant la commission de salubrité publique de n'avoir rien fait, de ne pas s'être acquittée de sa mission. Nous pouvons assurer nos concitoyens que tout est pré paré pour le cas où les éventualités exigeraient des mesures promptes et énergiques. Nous pouvons donc rassurer les personnes qui auraient pu être inquiètes par suite des allégations rancunières de cette feuille. Correspondance. Pofemkghe, le 3 Août 1849. Monsieur le rédacteur du Progrès, En commençant la publication que nous avons entre prise en vue de faire connaître tant aux électeurs de l'arrondissement qu'à ceux de notre ville, l'homme qu'aux élections du 13 Juin 1848, les libéraux ont maintenu la les filets de Saint-Cloud ne vous apprendraient le secret i d'aucun drame. Archambaud aperçut seulement alors Goldussarina. Que dis-tu? cria-t-il bout portant, en la saisissant par le bras comme il avait saisile matin mêmela ser vante de Jehanne. Je dis, monseigneur, que vous paieriez cher celui qui vous dirait ce qu'est devenue la noble dame que vou» cherchez. La moitié de ma fortune et dix ans de ma vie Et si l'on vous demandait meins que celamenaei- obliquement Goldussarina. Celle-ci, immobile comme une momieexaminait la fois la révérencieuse posture du serviteur et le trouble du nouveau venu, tout en se de mandant si elle n'avait pas là, devant elle, celui qu'elle cherchait. Eh bien Guillaume, demanda Archambaud, tu n'as rien vu... rien appris? Non, monseigneur, articula péniblement Guillaume Cornu. Archambaud s'avança vers l'escalier en murmurant: Nous avons fouillé la ville en tous sens, il ne nous reste plus qu interroger la Seine et faire parler les filets de Saint-Cloud. Goldussarina entendit ce soliloque et se levant l'ap proche d'Archambaud, elle lui dit avec fermeté: Monseigneur! la Spine ne vous réDOndrait ripn et

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1