de nos jours les solennités des anciennes gildes de la Flandre. Dimanche, un bal a eu lieu l'hôtel-de-ville organisé par les soins de la Société de la Con corde, niais il avait attiré peu de monde, les familles qui fréquentaient ordinairement ces fêtes se trouvant empêchées. Quelques danseu ses étrangères cependant, attirées par l ancienne réputation des bals d'Ypres, s'y étaient rendues et ont paru surprises de voir que peu de monde avait répondu l'appel et n'ont pu se rendre compte de celle singulière apathie. Lundi après-midi, c'était aux Arbalétriers de Guillaume-Tell donner un tirage qui avait attiré qualrevingts amateurs. Lesoiseaux supé rieurs ont été abattus: N° tparM. Dely, Justin, de la société S* Georges, d'Ypres. 2, M. Lecouter, de la société S1 Georges, de Courtrai. 3, M. Pelgrim, Désiré, delasociétéGuillaume-Tell, d'Ypres. 4, M. Vanden Bussche, de la société S'Georges d'Ardoye. 5, i> Demazeele, de la société S'Georges, de Dixmude. Lundi soir, la Société des Chœurs a donné son concert suivi d'un bal; cette fêle a eu lieu en la salle de la société de S' Sébastien et avait attiré beaucoup de monde. Les morceaux chan tés par les membres exécutants de la société ont prouvé que le feu sacré ne les anime plus, il n'y a plus ce zèle, cette émulation des premiers temps de la fondation de la société. Cependant l'exécution des morceaux est toujours irrépro chable et un amateur, en chantant quelques morceaux, a fait le plus grand plaisir. Le bal a été très-animé; s'il y avait un inconvénient, c'est qu'il y avait trop de monde. Mais on ne s'amuse que là où il y a foule et sous ce rapport, nous pouvons dire qu'on s'y est magnifiquement amusé. La journée du mardi n'a eu que quelques menus jeux pour amuser les nombreux étran gers qui étaient restés en ville pour assister au bal de la Société de la Concorde (extra-muros), un temps magnifique, chaud, a favorisé cette fête champêtre qui, la brune, présentait un coup- d'œil magique. Une immense porte triomphale magnifiquement illuminée en verres de cou leurs, et dont la perspective était heureuse, était placée au fond du jardin, on pouvait se croire transporté dans un lieu embelli par la main des fées, tant le coup-d'œil était magique. Les danses étaient très-animées; un grand con cours de personnes faisaient trouver le jardin trop petit et rarement une température plus favorable a embellie cette fête qui, depuis quel ques années, n'a pu réussir qu'à demi par suite de l'inclémence de l'atmosphère. Nous pouvonsannoncerquelegouverneur de la Flandre occidentale M. le baron De Vrière arrive en noire ville le 13 Août, vers onze heures du matin il se propose d'y rester le 14, et d'assister la distribution des prix aux élèves du Collège communal. Un bal et un banquet lui seront offerts par les habitants, le 14 et le 15 Août. Son départ est fixé au 16 de ce mois. savait que la haine de cette femme était implacable. Il tremblait donedetous ses membres; ses dents claquaient. Quand Jacques Moulu eut été étendu sur la chaise longueGoldussarina ordonna qu'on lui maintint la tête renversée en arrière. Guillaume Grétry se chargea de ce soin. Pour se rendre utileson camarade mettait du raffinement attacher Jacques Moulu avec des nœuds si serrés, que les mouve ments les plus légers lui devenaient impossibles. Les deux truands ayant achevé, l'un d'assujétir la tête du nécromancien une position horizontale, l'autre de le garroter de façon le sceller pour ainsi dii'e son espèce de lit-de-campconsultèrent de l'œil Goldussarina, pour savoir ce qui leur restait faire. Celle-ci monta alors sur l'escabeau qui lui avait été approché, et là, se penchant sur Jacques Moulu, sa figure perpendiculaire la sienneelle lui dit avec une sorte de sensualité: Jacques tu as cru n'est-ce pas, toicumuleur de professions; toi, la fois géomancien, alchimiste, exor ciste, nécromancien et tourmenteur-juré... tu as cru que je pouvais êlre, entre tes doigts, un de ces jouets que l'on brise après s'en être longtemps amusé! tu as cru cela, n'est-ce pas? Le front du magicien se couvrit de gouttelettes cris tallines. Les personnes qui désireraient s inscrire sur les listes des habitants qui ont résolu d offrir, M. le gouverneur de la Flandre occidentale, un bal I Hôtel de ville, sont prévenues qu'une liste est déposée au secrétariat de la ville. A la rédaction du Pbogbês. Ce 7 août. Messieurs, L'élection au Sénat, par le collège électoral de 1 liielt, de M. le baron J. d'Ancthan, ex-ministre de la justice, l'un des membres du cabinet des Six-Malou, est, on cher cherait en vain le dissimuler, en atténuer la portée, un fait aussi déplorable que significatif. C'est, en un mot, le digne pendant, plus que le digne pendant de 1 élection de M. Malou-Vanden Pcereboom, Ypres. Les deux élec tions néfastes se donnent la main, et le 3 août complète, achève le 19 juin; c'est tout dire. Cependant, si l'élection de M. le baron J. d'Anethan, cet ex-ministre-drapcau, cette personnification agissante et militante du cabinet de la S'-Ignace et du parti catho lique-politique, si cette élection, dis-je, est déplorable, significative, néfaste, est-elle bien légale, bien consti tutionnelle? Certes, le doute est permis, et, ce point de vue-là du moins, tout espoir n'est pas encore perdu. L'admission la chaise curule (pour parler le langage de certaines gazettes) n'est pas encore, Dieu merci passée l'état de fait accompli. Donc, attendons En effet, Messieurs, le nouvel élu sénatorial de Thiclt n'est porté que supplémentairemcnt sur la liste des éligi- bles la Chambre haute, pour la province de Brabaut. (V. la Constitutionart. 5(1, 5°, 2e alinéa.) L'art. 42 des Lois électoraleset surtout l'art. 48 semblent suffisamment établir que les censitaires sup plémentaires ne sont éligibles que dans leurs provinces respectives. D'où il résulterait qu'éligible dans le Brabant, M. J. d'Anethan ne le serait pas dans la Flandre-Occi dentale. D'ailleurs, il y a chose décidée dans l'espèce, par le Sénat lui-même, séance du 8 juin 1833, relativement une élection du Luxembourg. Moniteur belge, du 12.) Il est vrai que M. J.-B. Bivort, dans ses commentai res et d'après l'Union belge, N°! 62, 63 et 112, aux quels il renvoie, ne partage pas l'opinion de la Chambre haute, et, partant de là, que c'est la population, et non le cens qui détermine le nombre des éligibles (soit l'éli gibilité absolue, générale), pose en principe que le censi taire supplémentaire cstéligiblc partout. Quoiqu'il en soit, l'opinion de M. Bivort, celle de l'Union belge, ne sont, après tout, que des opinions celle du Sénat est une décision... jusqu'à décision con traire, il est vrai (s) puis, ce ne serait pas, malheureuse ment, la première fois, que les grands corps politiques, comme les tribunaux, comme les hauts corps judiciaires, se seraient dégagés, et si l'expression m'est permise, dédécidés eux-mêmes!... Enfin, toujours est-il que la matière est controversablc, et que l'art. 36 de la Consti tution, combiné et mis eu rapport surtout avec l'art. 48 des Lois électorales, qui est clair et positif, sinon absolu ment restrictif; oui, toujours est-il que cet art. 36 laisse le champ libre l'interprétation et l'application. Nous verrons donc, Messieurs, comment le Sénat de 1849 in terprétera et appliquera. Cela ne laissera pas, que d'être aussi curieux qu'intéressant. Finissant et en attendant, je me crois chose permise de dire: Au moins, M. le baron J. d'Anethan n'est pas encore sénateur. Attendons. Inutile d'ajouter quels sont, cette occasion, les vœux que je forme. Si vous trouvez ces quelques lignes susceptibles d'atti rer l'attention du Public, vous m'obligerez, Messieurs, en voulant bien les insérer dans votre N° prochain. En voici le texte La liste, par ordre alphabé tique, sera affichée dans la salle, lors de l'élection. Il y sera joint l'observation que les habitants des autres pro vinces, payant le cens de mille florins et âgés de 40 ans, sont aussi éligibles, et que l'élection commence par le Sénat. Si, quand tu me l'as proposé, poursuivit-ellej'ai accepté une guerre impitoyable, c'est que je savais que tu devais nécessairement y succomber. La sueur glaciale qui était venu perler sur le front de Jacques Moulus'étendit sur son crâne en petites lames congelées. Goldussarina! dit l'alchimiste, je n'aime que toi poursuivit Jacques Moulu: les efforts de ma science ne tendaient qu'à te rendre heureuse Si je cherchais faire de l'or, c était pour toi c'était pour toi que je vivais seul, loin de la foule et du bruit; la pensée me suivait, m'ac compagnait partout; elle peuplait ma solitude Ah! tu n'aimes que moi, Jacques? dit-elle, l'al chimiste, en se penchant tellement sur lui, que leurs souilles se confondirent. Jacques Moulu reprit: Laisse-moi vivre... afin que j'aie le temps de te rendre en bonheur, tout ce que je te devrai!... Vrai! Je le jure sur l'évangile! dit Jacques Moulu. El tu n aimeras jamais que moi? Je le jure sur la tête de mon père Batard dit avec explosion Goldussarina. Et un épouvantable ricanement s'échappa de sa poi- rine. Ses yeuxqui exprimaient depuis un moment l'i vresse du plaisir, devinrent subitement terribles. Code constitutionnel de la Belgique. (3) Constitution, art. 54. Chaque Chambre vérifie les pouvoirs de sesMiembres, et juge les contestations qui s'élèvent ce sujet. Loi électoraleart. 40. La Chambre des Représentants et le Sénat prononcent seuls sur la validité des opérations des assemblées électorales, en ce qui concerne leurs membres. Toutes les dénégations de la presse rétrograde sur les manœuvres employées par le clergé, pour amener l'élec tion de M. D'Anethan, tombent devant la circulaire qu'à la veille des élections M. Darras, doyen de Thiclta ré pandu profusion dans les campagnes et dans laquelle il accuse l'administration libérale de professer un système pitoyable, tracassier et de frustrer les pauvres des libéra lités des personnes bienfaisantes. La calomnie et le mensonge érigés en moyen électoral par le cierge dont la mission est de prêcher la véritéla morale; la guerre politique déclarée par ceux qui de vraient prêcher la concorde et la fraternité! Voilà la moralité des élections de Thielt. Journal de Bruges.) On lit dans une correspondance du Journal de Liège: Toutes ces pantalonnades jésuitiques ne dureront pas longtemps. Les yeux qui s'ouvrent après une longue obscurité ne s habituent pas instantanément la lumière. L'aveuglement de certains habitans de cette partie des Flandres ne sera point de longue durée. Les bourg-pourris se transformeront comme le reste du pays. J'attends pres- qu'avec impatience les chants de triomphe des journaux noirs, ma mélancolie aime de loin en loin entendre chanter les cygnes. On écrit d'Anvers: Nous apprenons avec plaisir que, depuis deux ou trois jours, l'épidémie a perdu beaucoup de son intensité et que. l'amélioration de l'état sanitaire se fait de plus en plus remarquer. U y a tout lieu d'espérer que nous touchons aux termes du fléau, qui a suivi sa marche ordinaire. En 1832, Anvers, comme partout ailleurs où il a séviaprès avoir porté un dernier coup terrible, il s'est affaibli, puis, a disparu, il en sera très-probablement de même, cette année-ci. Kvricisis-rss. FRANCE. ï'.titis, 4 août. M. de Lamartine, dont la maladie rhumatismale s'est aggravée et se pro longe, a été forcé de demander l'assemblée nationale, un congé illimité pour se rétablir, et pour aller, dit-on vendre ses terres patrimoniales et liquider sa fortune. On s'est vivement entretenu dans les couloirs d'une nouvelle grave reçue, dit-on, ce matin, par le gouvernes ment. Un combat sanglant et meurtrier a eu lieu entre nos braves soldats et un nombre considérable de Iiabyles, aux environs de Biscara, dans le Sahara. Une colonne expéditionnaire, composée de trois esca drons de spahis, de trois bataillons de tirailleurs et de quelques pièces d'artillerie, s'est portée en avant des postes pour débusquer d'une forte position des Arabes qui s'y étaient retranchés. La colonne française était com mandée par le colonel Carbuccia. Après un combat où nos troupes ont déployé leur cou rage ordinaire, elles ont dû se retirer du champ de ba taille pour attendre des renforts qui leur permissent de reprendre l'offensive. Le chiffre des blessés se monte cent environ et le chiffre des morts cinquante. Au nombre des blessés se trouvent le commandant Lenoir, du 3" bataillon des ti railleurs; les capitaines Boudar, Nikao, et l'adjudant- major Bataille. On apprendra probablement par le prochain courrier la soumission complète des Arabes. f.e colonel Carbuccia se proposait de châtier les tribus rebelles. Jacques Moulu essaya de crier comme Jehannc d Oisy avait essayé de crier le veille. Ces murs étouffent la voix, Jacques; tu as donc la mémoire bien courte, que tu ne te souviens pas de l'avoir dit toi-même la nuit dernière? Se tournant ensuite vers l'un des deux hommes, elle lui dit en lui désignant une étagère du bout de son doigt: Vois-tu bien, Francis, cette rangée de fioles noires? Oui, fit le truand. Prends en deux et apporte-les moi. Elle était obéie avant d'avoir achevé de formuler sa demande. A lors un tremblement d'épileptiquc s'empara de Jacques Moulu. toujours verticalement penchée sur luiGoldussarina lui dit, en s'emparant au hazard de l'un des deux flacons. -Tu parais souffrir, mon Jacques... ta gorge te brûle bois donc, mon Jacques, pour assouvir ta soifbois de cette liqueur bienfaisanteque tu savais si bien préparer et que tu vendais si haut prix Et elle introduisit, entre les lèvres de l'alchimiste, 1 orifice de la fiole et versa l'entier contenu dans sa bouche en le regardant avec une fixité opiniâtrecomme si elle eût voulu ne pas échapper une seule expression de ses douleurs. Presque instantanément l'épiderme du tourmenteur-

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2