Une des gloires les plus belles, les plus pures de la France, le général Sourd, l'héroïque amputé deWaterloo, vient de succomber. ITALIE. Tirh, le 30 juillet. Le décret royal suivant, portant la date du 27, a été publié aujourd'hui. Vu la loi du 12 juin dernier, qui autorise le gouver nement contracter un emprunt de 30 millions de livr. le conseil des ministres entendu; sur la proposition du ministre des finances, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit: Art. 1er. Il sera émis par le ministère des finances autant de Bons du Trésor de 100 livres chacun qu'il sera nécessaire, jusqu'à concurrence de 13 millions de livres. Art. 2. Ces Bons seront remboursés au porteur l'échéance de six mois, partir de ce jour, avec un bé néfice correspondant l'intérêt de C p. par an. Art. 3. Les finances pourront donner ces Bons en paiement de crédits sur le Trésor public, sans pour cela que l'acceptation en soit forcée pour les créanciers. Ces bons pourront être donnés ceux qui en demanderont en échange d'une pareille somme en capital. Arezzo (Toscane), le 24 juillet. Aujourd'hui, vers dix heures, la colonne de Garibaldi, sur la nouvelle que 3,300 autrichiens étaient entrés dans notre ville, a rebroussé chemin vers la vallée du Tibre, par la route de Pero. On dit qu'une partie des troupes de Lichtenstein, venues de l'Ombrie, sont déjà arrivées Borgo San Lcpolcro, et qu'elles coupaient la retraite Garibaldi. Rouf., 26 juillet. Le général Oudinot a défendu la circulation du statuto; demain sera prohibé le Risor- gimento. Les journaux de la république rouge sont reçus et lus publiquement. On a banni Mamiani d'une manière acerbe, tandis qu'il reste encore Rome, beaucoup de satellites de Mazzini. Le papier-monnaie sera reconnu. La commission va arriver, Bernetti en a été exclu par une puissance, mais non par la France. On tarde beau coup former un ministère, cela se conçoit. La commis sion se composera de De Angelis, Marini et Vannicelli. VAraldodc Naples du 24 juilletcontient les indications suivantes sur la future organisation du gouvernement romain. 11 paraît que le gouvernement de Rome recevra une nouvelle organisation. La justice et les finances seront administrées par des laïques ayant deux ministères; tous les autres ministères retourneront aux cardinaux. Il y aura un conseil d'État composé d'ecclésiastiques et de laïques avec voix consultative qui deviendra delibérative quand il sera converti en consistoire. Ce ne sont là que des rumeurs, mais elles ont de la probabilité. ALLER AG1XE.S< iii i sw h.-I1oi.m i:i%. On écrit d'Altona, le 13 juillet: Le sénat de Hambourg ayant fait demander au com mandant de l'escadre danoise qui forme le blocus, quand aura lieu la levée de ce blocus, il lui a été répondu offi cieusement que les bâtiments danois quitteraient le 11 août les embouchures de l'Elbe et du Wcscr. Mais d'un autre côté la Gazette du commerce allemand prétend savoir de bonne source de Copenhague, que la commission chargée de tracer la ligne de démarcation, a provisoirement rompu ses négociations, ce qui pourrait amener une complication passagère et ajourner la levée du blocus, laquelleîest subordonnée l'exécution de l'ar mistice relatif la ligne de démarcation. Faits divers. Le Courrier de Marseille relate le fait suivant: Un crime affreux vient d'être commis au quartier de Roquefort, près Cassis. Un frère a été tué par son frère. Ce meurtrier, possesseur de quelques morceaux de terre qu'il exploitait lui-mêmeavait contracté vis-à-vis de sa sœur une dette de mille francs. Un terme avait été fixé pour le remboursement de cette somme. A l'échéance celui-ci n'ayant pas satisfait son engagement, sa sœur l'a fait exproprier, son bien allait être vendn judiciaire ment. Irrité de cet événement auquel il supposait que son frère ne devait pas être étranger par ses conseils, il ren contre celui-ci, le met en joue avec un fusil dont il était juré se rida sous des boursoufllures mobiles, comme 'si son sang était en travail d'ébulition. Ses yeux devinrent secs et vitreux; ses lèvres bleuirent. On le vit lutter d'énergie avec des souffrances atroces, cuisantes, inouïes. Le poison n'agissait pas rapidement; mais avec len teur, comme si son effet eut été calculé pour qu'on pût voir longuement mourir la victime. C'était chose incroyable que l'animation imprimée sur les traits de cette femme. Peu peu le corps de Jacques Moulu se raidit: ses yeux s'injectèrent de sang, puis devinrent atones; sa respiration saccadée sembla enfin s'arrêter. Goldussarina descendit silencieusement de son piédestal, appuya la main l'endroit où battait encore le cœur de Jacques Moulu; elle en compta avec une sorte d'égare ment, les pulsations qui allaient toujours s'affaiblissant puis, quand elle eut compris que la vie s'était envolée avec la dernière palpitation des artères, elle dit d'une voix sépulehrale: Maintenant, je suis vengée! et mon secret m'ap partient Mais cette vengeance, quelque prompte qu'elle eût été, avait laissé Jacques Moulu le temps de tout révéler au frère de l'archidiacre. Le lendemain de cette scène, le grand maître de la porteur, et lui lâche deux coups qui lui frappent mort La justice informe. Avis aux demoiselles marier. Sous ce titre un des journaux d'Ath annonce qu'un jeune homme parfait, ennuyé du célibat, désire trouver une compagne. Rort de Charles-Albert. Le steamer de la compagnie orientale, le Montrose, arrivé Southamptonle 2 aoûtavec les malles de la Péninsule, a apporté la nouvelle, certaine cette fois, de la mort de Charles-Albert. C'est le 28 juillet que Tex-roi du Piémont a rendu le dernier soupir, Oporto, après une longue et douloureuse agonie. Il était entouré dans ses derniers momens, du comte Collegna général piéraontais, de M. de Launey chargé d'affaires sardes Lisbonnede M. Boubonne, consul général de Sardaigne, et de M. Ribierison mé decin. La mort de l'illustre exilé a été l'occasion d'un deuil public pour la ville d'Oporto elle a été annoncée par le son des cloches de toutes les églises et par des salves d'ar tillerie; les autorités ont ordonné la fermeture des éta- blissemens publics et la suspension pendant trois jours des réjouissances, divertissemens et spectacles publics. Le corps du défunt a été embaumé et exposé sur un cata falque dans la cathédrale pour y attendre l'arrivée du bâ timent sarde qui doit le transporter Gènes. On écrit d'Epcrics27 juillet: Le baron Sacken, gé néral de cavalerie russe, est arrivé hier devant cette ville. Ses forces imposantes occuperont bientôt toute la Hongrie supérieure, pour étouffer l'esprit de révolte qui surgit et là. Le service régulier de la poste de Vienne Eperies par la Hongrie n'est pas encore rétabli. Les lettres nous arri vent par Cracovie. Suivant des nouvelles directes du théâtre de la guerre dans le sud, de Rouma du 27, le quartier-général du ban était toujours dans cette ville. Des officiers de Honveds arrêtés par les troupes de Knicanin qui livrent chaque jour avec avantage des en gagements avec les Hongroisont assuré que les Mad- gyarcs avaient reçu l'ordre de partir pour Szegedin. D'autres nouvelles le confirment. L'invasion d'un petit corps hongrois dans la Moldavie, dit la Gazette de Cologne, est le premier pas que fait la révolution madgyare au-delà des frontières de la Hongrie, et elle le fait en même temps au-delà des frontières de l'empire autrichien. Nous ne pouvons encore juger si cette entreprise a eu lieu dans le but de se procurer des mu nitions et des vivres et de les transporter dans le pays szeklcr, ou si elle avait une fin plus élevée, telle que d'in surger les principautés du Danube contre la suprématie russe, qu'elles supportent avec impatience. Mais on assure positivement que Bem, qui commande en Transylvanie, Moros-Vasarhaly, avait cette pensée depuis longtemps et avait négocié pour sa réalisation avec les principaux chefs de la démocratie romane, Gollcsco, Elliode, etc. Le moment actuel est un moment très-favorable au parti libéral des Romans, abattu depuis le mois de juillet de l'année dernièrepour relever la tèteparce que la Russie, dans l'espoir de vaincre rapidement, a dégarni de troupes les Principautés (il se trouve peine douze mille hommes dans la Moldavie et la Valachie), tandis què la Turquieoccupée en Bosnieest forcée de réunir ses forces au-delà du Danube. Niais n'anticipons pas ajoute toujours la Gazette de Cologne, sur les événemens; 11 est seulement bien certain que, malgré tous les bulle tins de Luders et de Grotenhelm, les événemens du théâtre de la guerre en Transylvanie ont pris une tour nure favorable pour les madgyarcs, car, sans cela, ce ne serait pas un corps aussi nombreux, mais peut-être quel ques bandes de guérillasqui franchiraient la frontière. Nous voyons aussi par les bulletins russes que, malgré des engagements continuels, ni Luders ni Grotenhelm ne font de progrès, et se meuvent depuis des semaines dans l'étroit rayon de Bistruz et de Cronstadt. Toutes les attaques qu'ils font subir aux Szeklers se terminent d'après leurs propres bulletins, par une retraite sur ces deux points. Mais pour rendre bien sensibles les men songes des bulletins russes, nou» a\ons eu sous les yeux et comparé les treize bulletins publiés en Transylvanie. D'après eux, les Hongrois auraient perdu jusqu'à pré sent 71 canons et 13.800 tués, tandis que les Russes n'auraient perdu aucun canon et 203 tués et.blessés! En outre, Luders et Grotenhelm ont vaincu dans trois gran des batailles et six moins importantes, soumis quatre fois, désarmé deux fois et dompté trois fois le pays des Szeklers. Et malgré toutes ces victoires, les Szeklers sont en masse sous les armes, attaquent Grotenhelm (de son propre aveu) avec des forces supérieures, près de Bistruz, et Luders près de Fogarasch, empêchent les communica tions avec Hcrmanstadt et Kausenbourg, restreignent les corps russes dans un cercle d'opération très-peu étendu, les forcent faire venir précipitamment leur secours le corps de Clam, et enfin entrent dans la Moldavie. Nous n'apprenons rien de très-important du théâtre de la guerre du nord, de l'ouest et du sud; des nouvelles de toute espèce circulent Vienne sur une défaite de Paskiewitli et Ilaynau mais elles n'ont rien de positif. La loi qui a été rendue dernièrement par le parlement britannique, et qui ordonnait la vente du célèbre pa villon de Brighton avait fait naître la crainte que cet édifice, bâti par le prince régent (depuis roi sous le nom de Georges IV), et qui a coûté tant de millions, ne fut livré au marteau des démolisseurs. Cette appréhension vient heureusement d'être dissipée. Les commissaires des eaux et forêts, que le gouvernement a chargés de la vente du pavillon, l'ont offert en vente la ville de Brighton au prix de 33,0001iv. st. (1,323,000fr.), payables comptant, mais condition que la ville en ferait l'acquisition dans le délai d'un mois. Aussitôt que la mu nicipalité a eu connaissance de cette proposition elle a convoqué les notables habitants de Brighton en assemblée générale ils se sont réunis au nombre de 1,000 environ et ils ont décidé que la ville achèterait le pavillon. La somme nécessaire cet effet a été fournie sur-le-champ par les membres de l'assemblée, auxquels la municipalité a pris l'engagement de la rembourser en divers paie- mens avec l'intérêt de 4 p. c. Dans la nuit du 30 au 31 juillet, une maison sise Moorslede, a été consumée par les flammes. Le minisire de la guerrele général baron Chazala été atteint samedi dernier d'une vio lente attaque de choléra. Le tnal avait fait de rapides progrès. Lundison état était très-cri- tique et même le bruit avait été répandu qu'il était décédé. C est avec une joie vivement sentie que, d'après les dernières nouvelles, l'état de M le lieutenant-général baron Chazal s'est amé lioré. Le bulletin qui a été publié le 7 cinq heures du soir, porte que l'espoir d'une solu tion heureuse commence naître. dix heures du soir, hier, le mieux se maintenait; on peut donc espérer que le pays conservera cet homme distingué plusieurs titres. Pour la Belgique sa mort eut été un deuil public. Dixlmi'ue. Marché aux grains du 6 Août 1849. cour des miraclesentouré de toute la corporation des truands, prononçait, d'une voix claireune sentence de mort ainsi conçue MoiJean Macbethpour des motifs de moi seul connus, déclare ma femme passible de la torture. En conséquence, je charge mes fidèles Francis et Guillaume Grétry de se rendre dans le cachot où depuis une heure elle est enfermée leur laissant la faculté de la suppli- cier selon leur goût, caprice ou autrement. Le3 deux bandits, désignés pour l'exécution, battirent des mains. Pendant que Francis et Guillaume Grétry étaient oc cupés remplir la saiutc mission qui leur avait été con fiée, Jean Macbeth, après avoir congédié son nombreux auditoire, s'enfonçait seul sous une voûte souterraine dont l'obscurité était complète. Il marchait en tâtonnant. Ar rivé au bout de l'allée qu'il suivaitil s'arrêta la porte d'un cachot duquel s'échappaient des rires et des cris mêlés. C'est bien murmura-t-il justice se fait. Et il se reprit écouter. Maispoursuivit-il voix bassesi maintenant ces deux hommes assez traîtres pour me dénoncer, dans l'es poir d'un profit quelconque, les relations de Jacques Moulu avec Goldussarina et la manière dont cette der nière s'est vengée de lui... ouisi Francis et Guillaume sorte dr craixs. NOMBRE d'hectolitres prix PAR HECTOLITRE. FR. C. FR. C. 94 20 22 50 10 10 30 143 7 93 8 62 63 6 8 43 Fèves 10 10 11 73 Grétry allaient maintenant répéter ailleurs ces dén°~ minations... On rirait de moi... oh! cela serait hor rible... Une idée subite monta au cerveau de Jean Macbeth. C'est cela! approuva-t-il comme se parlant lui même. Je les anéantirai de la sorte d'un seul et même coup. Et saisissant la clé que les deux truands avaient laissée en dehors de la porte entrouverte, il lui fit bruyamment décrire plusieurs tours. Holahé! crièrent l'unisson Tannis et son com père, qui va là Ami répondit le frère de l'archidi3cre. Les banditsayant reconnu la voix de leur chef suprême, se remirent froidement l'œuvre. Cinq jours plus tard Jean Macbethqui depuis long temps avait défendu de pénélrer dans le passage sou terrain, sous un ordre exprès émané de lu i, suivait de nouveau le même chemin et pénétrait dans le mystérieux cachot. Une lampe appendue la voûte renvoyait par l'atmos phère ses derniers rayons. Trois cadavres étaient étendus sur le carreau. Mon secret dormira là murmura Jean Macbeth en refermant double tour la porte dont il alla jeter la cle f dans un puits voisin. [La suite au prochain n*.

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 3