i\'° 870. 0e Année.
Jeudi, 0 Septembre 1810
J01M.1L D'YPRES ET DE L AKItOXDISSEUE.YT.
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IATÉIUELlt.
YPRES, le 5 Septembre.
PAR Oll
LA DISCORDE EST-ELLE FOUENTÉE?
Il est juste de dire que le parti catholique et ses orga
nés ne reculent jamais devant les accusations les plus
absurdes, ni celles dont la mauvaise foi est la plus évi
dente. Il faut leur pardonner ce dernier vice, il ne serait
pas parti clérical, si la mauvaise foi n'était une de leurs
armes favorites, car elle est de l'essence de tout parti
basé sur le mensonge et sur l'intrigue. Aussi, voyons-
nous imprimées, dans les deux feuilles cléricales d'Ypres,
les contre-vérités les plus patentes et cela sans vergogne,
avec une placidité qui pourrait étonner celui qui n'a pu
encore sonder combien ce parti est familier avec la
fausseté la plus raffinée.
Dans un de ses derniers numéros, nous ne savons
lequel, le Journal des /iuziles qui, avec son acolyte et
quelques hommes, libéraux autrefois, aujourd'hui jésui
tes, sont parvenus semer la zizanie parmi la bourgeoisie
de notre ville, croit pouvoir donner le change l'opi
nion publique, en accusant le Progrès des méfaits qu'il a,
lui et ses adhérents, commis. Il serait difficile de lancer
une accusation moins fondée contre le Progrès que celle
«le brouillon, lui,qui en toute occasion, a toujours fait tous
ses efforts pour maintenir l'union parmi la bourgeoisie,
laissant seulement en dehors le clergé et ses dévouées
créatures parce qu'il était inutile de prêcher l'union
cette fraction qui ne voulait pas de l'égalité, mais qui
voulait exploiter la bourgeoisie et s'en servir dans son
intérêt particulier de caste.
En d'autres termes, la bourgeoisie a des intérêts entiè
rement différents de ceux du clergé et elle doit savoir
les sauvegarder, si non elle tombera sous le joug, comme
cela se voit dans les petites villes qui nous entourent, et
même Courtrai. Aussi longtemps que le clergé voudra
être parti politique, ce qui lui est défendu et par ses pro
pres lois et par la séparation complète du spirituel et du
temporel, si ardemment sollicitée autrefois par les hom
mes qui stipulaient au nom de l'église, aussi longtemps
les laïcs qui ne veulent pas se courber sous le joug cléri
cal, doivent-ils rester unis et offrir des rangs compactes
et serrés pour s'opposer la domination qu'on veut leur
imposer.
Dès 1836, des électeurs ont compris cette nécessité et
alors ils ont commencé la lutte l'occasion des élections
communales. Ils ont réussi faire repousser les hommes
les plus marquants du parti clérical qui avaient géré les
affaires de la commune d'une façon pitoyable sans
\:sist!>o.
I. [Suite.)
Un nègre se tenait debout, quelque distance en face
de luile contemplant avec un sourire moqueur. Après
l'injure du maître, l'insultante raillerie de l'esclave. C'en
était trop pour le jeune espagnol, il se leva, se saisit d'un
bâton et s'élança vers le nègre pour châtier son insolence;
mais celui-ci ne bougea pas et, regardant sans sourciller
le bâton levé sur sa tète
Ce n'est pas en me frappant, dit-il, que tu effaceras
le coup de fouet qui a sillonné ta figure.
Dominé par ce sangfroid, honteux de son emportement,
D. Gaspar jeta au loin l'arme dont il avait été sur le point
de se servir contre un adversaire sans défense.
Retire-toi, Yambo, je ne suis pas d'humeur subir
ni ta curiosité ni tes railleries.
Tu t'es trompé, répliqua le nègre, je ne riais pas
de toimais de Stevens.
De Stevens
Sans doute, lorsqu'il se met traiter l'eselave blanc
comme le noir, n'est-ce pas le cas pour l'esclave noir de
oublier que pendant leur règne, nous avions joui du
bonheur de voir les pillages organisés de 1831.
Était-ce alors le Progrès qui avait divisé la ville en
deux camps, en deux portions, libérale et cléricale? Le
journal n'existait pas encore, mais cette séparation était
dans la situation, elle était provoquée par des intérêts
moraux et matériels. On avait goûté des douceurs du
régime des catholiques, et on n'ef voulait plus.
Eu 1839, second échec subi jiar le parti clérical et
c'est après celte élection partielle que la législature a été
appelée voter le fractionnement et autres mesures des
tinées favoriser la pression que la factionjésuitique voulait
exercer sur le pays. Rien n'y a fait, de chute en chute,
l'opinion catholique est tombée en minorité au mois de
Juin 1847 et, après les événements de 1848, elle a fait la
morte, pour lâcher d'échapper incognito la crise. Ce
n'est qu'en 1841, que le Progrès a été fondé et depuis
cette époque, la mission de ce journal a été une œuvre
d'attraction et d'union. Il y a deux ans même, tous nos
concitoyens, a l'exception de quelques opiniâtres rétro
grades, n'ont-ils pas organisé une manifestation de sym
pathie pour les administrateurs communaux qui étaient
parvenus nous faire traverser heureusement la crise ali
mentaire. Le Progrès existait alors et son action n'était pas
dissolvante, comme ses ennemis politiques le crient par
dessus les toits, pour cacher leurs propres menées.
Comment se fait-il que maintenant, il n'existe plus de
confiance, plus de laisser-aller, qu'un esprit de brouille
et de mauvais vouloir plane sur notre cité, et qu'un espio-
nage organisé parait se glisser partout. On peut hardi
ment dater ces modifications dans les relations de société du
mois de Mars et d'Avril 1848, alors que les événements
politiques ont fait péricliter quelques maisons de com
merce. La corruption a joué un grand rôle dans la mise
en scène de toutes les intrigues que nous voyons s'purdir.
Quelques libéraux ou soi-disant tels, infidèles leur foi
politique pour des motifs assez connus, ont voulu faire
porter un chef du parti catholique sur la liste libérale.
C'est là le commencement de la scissionet nous en dé
fions les agents, l'origine secrète de ces démêlés ne sera
jamais publiquement avouée.
Dans tout cela qu'a fait le Progrès pour être l'auteur
de cet esprit de désunion? Il ne suffit pas qu'on l'accuse,
il faut qu'on prouve et, nous le disons avec une certaine
fierté, jamais le Progrès n'a chancelé ni hésité dans la
voie politique qu'il s'est tracée. La division et la discorde
qui ont fait de notre ville paisible, une cité lan guissante,
ne sont, ni le fait du libéralisme ni la faute du Progrès.
Nous la rejetons sur ces éternels artisans de trouble, ces
hommes dont la devise de tout temps, a été diviser pocr
régner.
Un arrêté royal du 29 Août 1849, révoque le sieur
Myin, de ses fonctions de vérificateur des poids et me
sures, dans l'arrondissement d'Ypres.
Nous trouvons dans le journal flamand het Ilandels-
blad, d'Anvers, un éloge d'un portrait exposé par M.
Delbeke, au salon de notre métropole artistique. Comme
ce jeune peintre est de notre ville et que son mérite com
mence être appréciénous reproduisons le qui le
concerne, même en flamand, afin de ne pas affaiblir, par
une traduction, l'éloge qu'on fait de son œuvre.
Een portret datmeteene fikschc hand is geschilderd,
is dat van deu kunstschilder S., door den hecr L.
Delbeke, eenjeugdig schilder, doch wiens krachtige
en karakleristieke behandelingeen ieder overtuigt
dat er cene toekomst ryk in wel doordachte kunstin
zyn penseel besloten ligt. Wy niet alleen, maer schilders
van den cersten rang, hebben zyn werk het beste
portret der expositie genoemd. In licht en schaduw is
eenc krachtecne wyze harmonie t evenswelke de
ernstige studic van den heer Delbeke aenduidt. Het is
gecne cenvoudige, gcene platle. navolging der natuer;
het is de toovcrmagt der kunst, in hure krachtige
schoonheid. De denkende uitdrukking van het gelaet
eu de gelykenis, zyn beide gelukkig. Het is de eerste
mael dat de hecr Delbeke eigenlyk cxposcert. Wy
hopen dat de acnstaende tcntoonstellingdat Gent,
ii een historisch stuk van hem zal mogen zien, dat in
u uitvoering, cen waerdig opvolgcr wezen zal van het
tegenwoordigc product. De heer Delbeke toont wel
dat hy zicli door goede en grondige sludien op het
oogenblik heeft toebercid, wanneer hem cene schoonc
plaets in de ry onzer verdienstelyke kunstenaers zal
worden geopend.
TILLE D'YPRES.Conseil ronmxAL.
Séance publique du Lundi3 Septembre 1849.
Présents MM. le baron Vanderstichele de Macbus,
Bourgmestre, président; Alphonse Vanden Peereboom
et Henri Iweins-Fontevne, échevins; Pierre Beke, Gérard
Vandermeerscii Charles Vande Brouke, Boedt-Lucien,
Martin Ssiaelen, Édouard Cardinael, Ernest Mergiielynck,
Boedt, avocat, Louis Annoot, conseillers.
M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la
séance du 23 Juillet 1849. La rédaction en est approuvée.
Cependant le Conseil revient sur une résolution prise en
cette séance, celle qui concerne le crédit spécial voté pour
l'arrangement des salles de l'hôtel-de-ville, l'occasion de
la visite officielle de M. le gouverneur. Les dépenses fai
tes pourront être soldées l'aide des crédits ordinaires,
par conséquent le vote d'une allocation spéciale de fonds,
régulariser sur le budget de 1850, est annuité.
M. le receveur communal Verscliaeve est introduit et
M. le président l'invite de donner lecture du compte de
l'exercice 1848. Les chapitres des recettes ne donnent
lieu aucune discussion, seulement on fait l'observation
que l'octroi municipal n'a rapporté l'an passé que 9G,000fr.
se moquer et d'être joyeux
Pourquoi?
Parce que noirs et blancs s'uniront dans une même
pensée de haine et qu'alors le planteur sera seul pour
lutter contre tous.
Tu es fou, Yambo.
Et D. Gaspar retourna s'asseoir sur son banc.
Yambo vint y prendre place familièrement côté de lui.
Je ne suis pas si fou que tu le penses sois franc,
ne serais-tu pas heureux de te venger de Stevens?
Oh s'écria l'Espagnol, que ne suis-je en face de lui
seul contre lui seul, et l'épée la main comme il convient
un gentilhomme.
Oui, c'est là une de vos idées vousautres blancs
je ne te blâme pas je dis seulement que deux choses
rendent impossible la vengeance que tu rêves: Stevens
est poltron, et tu es esclave.
C'est vrai, murmura D. Gaspar en soupirant.
Ainsiparce que cet homme l'a volé ta libertétu
feindras de ne pas l'entendre s'il t'injurie, et s'il agite son
fouet tu tendras l'épaule?
Plutôt mourir que de subir un second outrage.
Le nègre ne meurt pas, lui; il tend l'épaule, il se
bouche l'oreille, et quand il a eu bien de la patience, une
nuit arrive où se ferme, pour ne plus s'ouvrir, la bouche
qui a vomi l'injure, où le bras qui a frappé se raidit pour
ne plus se lever.
Oui, vous assassinez, vous autres
Suis-je un assassin quand je lance le harpon dans la
gueule ouverte de l'alligator?
Malheureux! oses-tu bien, dans ta morale impie,
mettre de niveau la brute et l'homme?
Non car si l'alligator nous tue et nous mange, il
n'a du moins pas de missionnaires qui insultent notre
martyre en essayant de nous démontrer que nous som
mes i'rères.
Dans la situation d'esprit où il était lui-même, D.
Gaspar ne trouva rien répondre cet argument.
En vérité, je ne vous comprends pas, reprit Yambo,
vous vous plaignez de votre esclavage comme d'une in
justice et vous traitez de crimes les moyens qui vous en
feraient sortir On s'est introduit dans vos habitations,
pendant la nuit, en voleurs, on vous a amenés ici, ven
dus sur le marché, soumis aux traitements les plus bar-