On aborde la division des dépenses et on examine le
premier chapitre, premièresection, intitulée: frais d'ad
ministration. Sur le point de s'occuper de la deuxième
section, de la sûreté publique, le Conseil décide que la
séance sera suspendue et reprise trois heures de relevée.
A l'heure indiquée, les mêmes conseillers sont présents
l'exception de JIM. Boedt-Lucien et Cardinael, et M. le
receveur continue la lecture du compte dont les chapi
tres restants ne soulèvent pas de discussion. 11 est arrêté
En recette la somme de. fr. 210,423-87
Et en dépense celle de fr. 209,041-24
Donc avec un excédant de. fr. 1,382-63
M. le receveur communal donne ensuite lecture du
compte du fonds spécial pour l'encouragement de la re
construction des maisons façade en bois.
La recette s'élève fr. 9,024-63
Et la dépense fr. 2,000-00
Donc avec un excédant de fr. 7,024-63
Le conseil entend la lecture du compte spécial des
2 p. surlesrevenus ordinaires de la ville, qui présente
en recette comme en dépense la somme de fr. 3,380-96.
En dernier lieu, M. le receveur présente le compte
pour l'exercice 1848, de la Caisse de retraite pour quel
ques employés de la ville. 11 offre en recette la somme
de fr. 4,161-13
Et en dépense celle de fr. 2,621-66
Donc avec un excédant de fr. 1,539-47
Pour pouvoir faire face au payement des pensions le
Conseil s'est trouvé dans l'obligation de faire verser, dans
la caisse de retraite, la totalité de la somme affectée au
fonds de réserve des deux pour cent sur les revenus com
munaux.
Le Conseil vote M. le receveur communal des rcmer-
ciments pour le soin et l'exactitude avec lesquels la comp
tabilité communale est tenue. M. le président l'invite
avoir l'obligeance de donner lecture des comptes de la
caisse d'amortissement.
Celui pour l'exercice 1847, présente en recette la
somme deflor. 3,663-63 5/e
Et en dépense celle, de365-82 ®/5
Il y a donc un excédant de flor. 3,297-85 J/6
Le compte de la même caisse, pour l'exercice 1848
est arrêté en recette et en dépense la somme de
fl. 3,523-17 4/6. Sur cette somme, fr. 7,449-27 ont
figuré comme article de recette au budget de la ville de
1848 et ont servi solder une partie des frais nécessités
par la crise alimentaire. La caisse d'amortissement se
trouve donc supprimée. Cette institution était devenue
inutile par suite du remboursement intégral de la dette
ancienne. M. le receveur quitte la salle. Le Conseil passe
au second article h l'ordre du jour et approuve les actes
de location de diverses parcelles de terrain affectées au
dépôt des fumiers qui, par décision du Conseilne peu
vent plus s'amonceler dans les endroits écartés compris
dans l'enceinte de la ville 24 ares 48 centiares sont loués
au prix defr. 51-40 et en outre une indemnité de fr. 13-70
est accordée pour l'usage d'un chemin qui conduit une
de ces parcelles.
L'assemblée approuve le procès-verbal de location de
quelques biens ruraux appartenant au Bureau de bien
faisance ainsi que l'acte de bail d'une ferme et d'une
partie de terre appartenant aux Hospices. Lecture est
donnée d'un projet d'échange entre l'administration des
Hospices et M. Carton, propriétaire, en cette villeet le
Conseil, après un examen attentif des plans et estimations
faites, l'approuve l'unanimité. Deux membres s'abstien
nent, MM. l'échevin Vanden Peereboom et le conseiller
Merghelynck, aux termes de l'art. 68 de la loi communale.
Enfin le Conseil autorise, la radiation d'une inscription
hypothécaire prise au profit du bureau de bienfaisance.
L'ordre du jour appelle l'examen du nouveau règle
ment organique du Mont-de-Piété. Comme cet objet doit
être soumis un mûr examen, le Conseil est d'avis,
qu'avant de le mettre en délibération, le règlement sera
envoyé au domicile de MM. les conseillers, afin qu'ils
puissent en prendre connaissance avant d'aborder la dis
cussion.
La liste des enfants du sexe masculin qui continueront
recevoir l'instruction gratuite, est fixée 347 pour
bares; et cette ruse, cette violence qui ont été permises
au maître pour conquérir l'esclavage, vous ne les croyez
pas permises l'esclave pour s'affranchir de la tyrannie
du maître!
C'est qu'il y a des cœurs, Yambo, qui ne sauraient
se résoudre se faire lâches et traîtres pour punir la
trahison et la lâcheté. Mais que nous ayons des armes et
qu'on nous mette en présence de toutes les forces de la
colonie, tu verras si nous manquons d'énergie et de cou
rage pour revendiquer notre liberté, si nos bras mollissent
pour frapper nos oppresseurs.
Des actious vaudraient mieux que des paroles qui
vous retient?
Il faudrait d'abord que tous les engagés s'enten
dissent.
Quand il s agit de mettre un terme aux souffrances,
ceux qui souffrent sont bientôt d'accord.
Où trouverons-nous des armes? Quel sera notre
lieu de campement et de refuge? Vingt combats peut-être
ne suffiraient pas terminer la lutte.
11 se fit un momentde silence durant lequel D. Gaspar,
la tête inclinée sur la poitrine et les yeux fixés vers h
l'école du jour, et 117 pour l'école du soir; 69 nouveaux
inscrits seront admis la rentrée des vacances. Le total
des élèves recevant l'instruction gratuitement sera, pour
l'année scolaire 1849-50, de 533.
Dans une séance précédente, le Conseil avait décidé de
faire voûter le cours d'eau nommé l'Yperlée, qu: traverse
la ville et qui n'est qu'un grand égoùt, réceptacle de tous
les immondices et par conséquent très-insalubre pour les
quartiers de la ville qu'il parcourt ciel ouvert. A cet effet
un devis avait été dressé et l'estimation sélcyait
fr. 11,150-50, non compris les frais d'expropriation de
quelques habitations. Un subside avait été demandé au
gouvernement pour exécuter cet ouvrage qui doit puis
samment contribuer assainir certain quartier de Ja
ville habité surtout parla classe indigente. Mais d'après
la circulaire ministérielle, le gouvernement a admis en
principe de n'intervenir que pour un tiers dans la dé
pense, et le Conseil, sur la proposition du collège, modi
fie sa demande de subside au gouvernement et invoque
son intervention pour un tiers dans la dépense présumée.
Cette résolution sera immédiatement envoyée 1 admi
nistration centrale.
Une demande de la part de l'administration communale
de Roulers, tendant établir un marché au bétail le pre
mier Mardi de chaque mois, est soumis au Conseil qui
croit devoir émettre un avis défavorable parce que, par
suite du trop grand nombre de marchés, ils finiront par
devenir insignifiants et ne plus attirer d'acheteurs.
Une demande faite par M. le notaire Van Eecke, fondé
de pouvoir de la famille de Bonaert et tendante pouvoir
faire jouir de la collation d'un lit fondé l'hospice de
Nazareth, le nommé Pierre Capelle, natif de Lauwe, est
renvoyée pour avis l'administration des Hospices civils.
Le Conseil épuise son ordre du jour, en arrêtant en
recette comme en dépense, le budget de l'instruction
primaire gratuite la somme de 5,200 francs.
Nous lisons dans le journal du clergé:
Pour ne donner que des exemples récents, n'est-ce
h pas le grand père, le père et le gendre de cette feuille
libérâtre qui opposèrent leur veto la démonstration
universelle (UNIVERSELLE??) qui éclata l'arrivée de
levêquc? Ne sont-ce pas eux, seuls peut-être (il y en a
encore d'autres et pour divers motifs) dans toute la ville
qui refusèrent de prendre part l'illumination générale
le soir de l'entrée de Monseigneur Malou, bien que le
clergé et tout ce que le Progrès qualifie de mannequins,
de rétrou radesd'obscur an tins et de jésuites se fussent
prêtés ae bonne grâce l'ovation que la ville ménagea
au gouverneur
Il s'en suit que les individus qualifiés ci-dessus par leur
organe, ne se sont prêtés de bonne grâce que pour qu'on
en fit autant pour l'évêque, qui est tout leurs yeux, ré
sume tous les pouvoirs, est le seul omnipotent et près
duquel, il n'existe pas de fonctionnaires qui puissent être
placés sur la même ligne. Ces peu de mots en disent plus
qu'ils ne sont gros. C'est un nouveau témoignage qu'aux
yeux de certaines gens, la hiérarchie ecclésiastique est
tout et le pouvoir civil, rien, tandis que c'est juste le con
traire qui devrait exister.
Dans le même article, le journal du cléricalisme parle
d'une personne qui aurait voulu empêcher un membre
du collège échevinal d'assister au cortège et au dîner
offert l'évêque. Nous pouvons lui répondre que ce qu'il
a imprimé cet égard est un gros mensonge et une plate
invention de la part de gens que la bande cartonnée gêne
tant soit peu et gênera encore longtemps.
Par arrêté royal du 29 Août, un subside de 700 francs
est accordé la Société d'agriculture de l'arrondissement
d'Ypres.
Aujourd'hui, dix heures du matin, en l'église Saint-
Martin a été célébré un service funèbre pour le repos de
l'âme de feu M. le vicomte Carton de Winnezeele, chef-
homme de la société Sl-Sébastien. Les membres de cette
confrérie y ont assisté en tenue, avec tambours et dra
peaux. C'est la dernière marque d'affection que la société
donne son chef-homme dont la mort a été pour elle un
événement funeste.
terre semblait se consulter lui-même, tandis que le re
gard brillant de l'esclave suivait avec une avide, curiosité
chaque mouvement de la physionomie de l'Espagnol.
Yambo était un de ces malheureux enfants de la Né
gritie, que l'eau-dc-vie des Européens faisait passer traî
treusement de l'ivresse l'esclavage. Rien dans sa con
formation extérieure ne le distinguait des autres nègres.
Il avait la face prolongée, la bouche grande, les lèvres
épaisses, le nez court et les cheveux laineux. Sa taille,
comme celle de tous les Cafres, était haute et bien pro
portionnée, ses dents étaient parfaitement rangées et
aussi blanches que de l'ivoire. Mais ce qui ne se retrou
vait pas au même degré chez ses compagnons d'infortune,
c était l'expression, 1 éclat, la vivacité de son regard tan
tôt fier et terrible, tantôt inquisiteur et pénétrant. Ce
signe était le seul auquel un observateur eût pu recon
naître que, sous cette enveloppe sans caractère particu
lier, se cachait une âme élevée, une intelligence supé
rieure. Si le soir, pendant les courtes heures qu'il était
permis aux esclaves de donner au repos, le maître de la
plantation avait suivi Yambo visitant chaque fois vingt
ou trente cases de nègres, il se fut demandé avec inquié-
SPECI1WEN
DE LITTÉRATURE CLÉRICO-AIOXACALE.
Risum trnealis amici.
Le Journal des Baziles contient dans son dernier nu
méro un second entretien, faisant suite celui que nous
avons déjà reproduit pour prouver l'inqualifiable déver
gondage auquel est descendu la presse catholique. Le
second morceau est encore de plus haut goût que le pre
mier; il est d'un genre plus canaille. Les mêmes person
nages sont en scène l'exception du Mirabeau de V Yperlée.
Chaque fois que la presse catholique de notre ville nous
servira d'aussi friands morceauxnous nous hâterons de
les reproduire pour l'édification du public, car ce sont de
ces articles auxquels on ne peut donner trop de publicité,
premièrement pour dévoiler la presse morale par excel
lence et en second lieu pour contribuer égayer nos lec
teurs qui doivent rire de voir le parti catholique s'abaisser
combattre avec de pareilles armes.
DEUXIÈME EXTRETIEX.
(Personnages: Le grand pacha, chevalier de Guil
laume; un Boule-dogue surnommé Mylord Pouff et le
Barbu Biberon.)
Le grand pacha. Eh bien Mylord, quelles sont donc
aujourd'hui les nouvelles du jour?
Mylord Pouff. Les nouvelles du jour,cher Pacha....
(Il interrompt tout coup sa phrase, sécoue le tapis qoi
couvre la table, et lâche quelques coups de pieds dans
l'espace qu'occupe le plan de ce meuble.)
Le barbu biberon. Mais, mylord, as-tu donc perdu la
tête?
Mylord. (Levant vivement les deux mains) n'en
déplaiseMr le barbu je la tiens et garde avec plus de
soin que personne...
Le barbu biberon. Que signifient ces jambades?
Mylord. Ce que signifient ces jambades; c'est que
je crois la présence occulte de quelque jésuite. Ne sais-
tu donc pas que tout ce que nous avons dit dans notre
dernière entrevue, a été livré la publicité? Or, quel
autre vaurien qu'un sectaire d'Inigo peut nous avoir joué
un tour aussi traitreux. (Cela dit, il se lève brusquement,
tire un carré de papier de son calepin, et s'empresse de
l'accoler sur le trou de la serrure du salon qui les ren
ferme.)
Le grand pacha. C'est par trop de précaution, my
lord (avec hilarité) les jésuites comme les diables ne se
trouvent que dans une bourse vide
Le barbu biberon. Ce n'est au moins que depuis que
les événements de France ont vidé le tiroir de nos com
merçants-industriels, que les démons cléricaux y ont pris
leur demeure. La chose est flagrante, ce n'est que du jour
où la canaille industrielle désespérait de tenir sa barque
flot au moment de l'orage que celle-ci en confia les rames
un maudit calotin. Ma foi, c'est bien avec raison, cher
pacha, que vous le dites, les jésuites comme les démons
ne se trouvent que dans une bourse vide.
Mylord pouff. La peste, c'est que du jour où les
mannequins d'industriels ont ouvert leurs voiles aux
vents jésuitiques, la fortune s'est assise au gouvernail de
leur navire
Le grand pacha. Enfin!(poussant ensuite un
long soupir) qui pût lutter jamais contre la fatalité
Hors cela, mylord, n'avez-vous point quelqu'heureuse
nouvelle nous communiquer?
Mylord pouff. Heureuses nouvelles, en vérité, que
de voir l'hydre cléricale enserrer toute la ville dans ses
griffes! on ne converse que de. l'arrivée du trop fameux
calotin Maloufrère de l'ex-vipère ministérielle et l'on
n'a pas assez d'encens offrir toute cette famille rétro
grade. Foutre d'évêque quen'a-t-il visité son aima mater,
plutôt que de venir remuer toutes nos populations!
Le barbu biberon. Il faut que tous les damnés d'Igna-
eiens s'en soient mêlés, sans cela les choses ne pouvaient
prendre celte tournure; c'est sur l'honneur que je le dé
clare, j'eus donné cinq centimes si ce cornichon d'évêque
n'eut pris le parti de venir ensorceler les Yprois par trop
bénévoles.
Legrandpacha. Cinq centimes; c'est peu de chose;
l'arrivée de ce faquin mitré me paraît si préjudiciable
surtout qu'elle offusque la visite du gouverneur que je
consentirais volontiers payer cinquante francs aux pau-
lude quel était le but de toutes ces visites et pourquoi il
était accueilli partout avec respect, écouté avec soumis
sion. Mais Stevcns, tout entier au soin de satisfaire ses
appétits matériels, avait s'occuper de bien autre chose
que d'exercer une telle surveillance, et il ne soupçonnait
même pas l'existence de ce pouvoir, de cet ascendant
secret dont toute trace disparaissait pendant le jour.
Yambo se leva, conduisit D. Gaspar la porte de la
sucrerie, étendit sa main vers le nord, et lui dit:
ois-tu ces hautes montagnes que n'a jamais encore
osé fouler le pied de l'Européen? Le feuillage épais et
toujours vert de leurs forêts en dérobe mystérieusement
le sol tous les regards. Ton œil n'y découvre d'autre
mouvement que les ondulations du cèdre et du tamarin;
pas le plus léger bruit n'en parvient ton oreille. Eh
bien, sur ces cimes en apparence si paisibles, entre l'ar
bre et le roc, le bruit et le mouvement circulent. Là
gronde l'orage et s'enfle le torrent là retentira le cri
guerrier qui viendra grossissant éclater comme la foudre
sur la tête de l'oppresseur.
Que veux-tu dire?
Qu'il y a des noirs qui n'ont point demandé, comme