EXTÉRIEUR.
MI\ÉRAL SUCCEDAIVÉUM,
POSE DE DENTS OSANORES SANS LIGATURES.
VENTE PUBLIQUE
A RENINGHELST,
vres, si je pouvais effacer le 22 Août de la mémoire pu
blique. Encore si l'élan avait été aussi vif pour fêter le
Gouverneur comme il 1 a été pour choyer Monsieur l'é
vêque; mais vous savez....
Mylord pouff. Tout ce que je sais, c'est que nous
avons rendu au baron DeVrière tous les honneurs pos
sibles. Pour ce qui est du reste, je m'en soucis peu ou
point. J ai gardé le lit pendant quarante huit heures,
temps qu durée l'ovation cléricale.
Le barbu biberon. Et moi j'ai été là où j'ai pu dire
dans l'effusion de mon âme: A boire! boire! boire!
allons amis; versez le vin; boire! boire! boire! ar
rière les calotins.
Le grand pacha. (D'un ton mécontent.) Tout cela
ne prouve pas moins que l'enthousiasme en faveur de
Monsieur l'évêque, a dépassé toute prévision faite. Ce qui
dénote le retour des idées qui ne sont point des nôtres!
Mylord pouff. Que l'entrée de Malou, le fétiche des
mannequins-industriels, ait été telle qu'elle voudra, je
n'entends point qu'elle fasse oublier la visite de son ex
cellence M. le baron Adolphe DeVrière. Il faut se rap
peler, parbleu, ce que nous avons fait. Quant aux honneurs
insignes que vous faites accorder Malou tout cela ne
dénote qu'une chose, c'est que les bigots et les dévotes
pullulent en notre ville.
Le grand pacha. Nous avons fait ce qui dépendait
de nous, j'en conviens; mais je vous le demande, Mylord,
sans notre coopération active, le gouverneur ne serait-il
pas entré en ville comme on y entre tous les vendredis?
pas un bourgeois ne se montrait disposé sacrifier une
obôle en l'honneur du premier fonctionnaire de la pro
vince, tandis qu'à l'entrée du trop fameux Jean-Baptiste,
tout le monde l'envi s'est mis délier sa bourse. A voir
ce frappant contrastemieux aurait valu que le gouver
neur eut remis sa visite.
Mylord pouff.A la bonne heure grand pacha c'est
vous qui avez fait les premières instances auprès du gou
verneur, afin qu'il vint honorer notre ville de sa présence;
c'est vous qui avez trouvé indispensable que ce fonction
naire haut placé précédât dans nos murs le calotin Malou,
afin d'obscurcir autant que possible la visite de ce der
nier; c'est vous, pour tout dire, qui êtes parvenu
vaincre la répugnance qu'éprouvait DeVrière prendre
le parti de faire le voyage Ypres, et de se poser ici
comme Courlrai et ailleurs, en précurseur de l'évêque,
et présent vous voudriez que sa visite fût encore
faire? Qu'est-ce qui motive cette versatilité de volonté?
Le grand pacha. La simple expérience.
Myloid pouff. Aux diables l'expérience; une fois le
parti pris, je ne recule devant rien, dussé-je me trouver
en face de l'Océan en voulant franchir un fosséj'y pas
serai outre...
Le grand pacha. Quant moitoute mésaventure
m'afflige et me touche; et je persiste vous dire que si
le passé était nousj'y penserais deux fois avant d'in
viter le gouverneur venir séjourner parmi nous d'au
tant plus...
Le barbu biberon. (Interrompant.) Le vieux farceur
y pensa sept fois, et n'en brûla pas moins ses culottes.
Le grand pacha. (Continuant).... d'autant plus dis-
je, que M. le gouverneur n'est guère trop satisfait de
I accueil qu'il a reçualors qu'il a appris comment les
choses se sont passées l'arrivée de Malou.
Mylord pouff. Le gouverneur est un homme d'un
libéralisme trop éprouvé pour être choqué par la mani
festation qui a eu lieu l'arrivée de l'évêque. Instruit
autant que nous des menées jésuitiques, il saura se con
vaincre que ces faut-chasser-partout auront enchanté les
Yprois pour décerner ces fols honneurs leur béat pa
tron, comme ils se seront emparés de l'esprit de la bour
geoisie, l'effet de la détourner de décorer leurs maisous
l'arrivée du chef de la province. L'averse qui nous
mouilla jusqu'aux os, quand M. le gouverneur mit pied
terre près du pavillon d'honneur, ne démontre-t-elle pas
au plus incrédule qu'une invisible canaille cléricale ac
compagnait le gouverneur dans sa tournée
Le barltu. Je me rappelerai toujours cette pluie bat
tante, que le public a titrée de: gouverneurs vlage.
Mylord pouff. Si l'aveuglement du public n'allait
jusqu'à la stupidité, on l'aurait au moins nommée: l'a
verse jésuitique: pape vlage.
Le grand pacha. Vous ne pouvez, Mylord, trop vous
inscriraer contre l'influence jésuitique, car les gamins de
la rue vous montreraient du doigt.
Mylord pouff. Qu'on me poursuive du doigt je les
poursuivrai de la plumeces ultramonlainsces socia
listes, ces judas de l'industrie et du commerce qui ne
visent qu'à nous enlever le modeste gateau du pouvoir
Le grand pacha. De grâce, Mylord, ménagez cette
canaillec'est d'elle que nous avons tout craindre.
Mylord pouff. Je ne la crains point, moiet rien
ne pourrait me faire désister de lui faire la guerre ou
trance.
Le grand pacha. Vous serez défait.
Mylord pouff. Que je succombe. Je ne suis point né
poitrou et la postérité pourra dire de moi comme de M.
Lapaiisse: M. de la...
Le barbu biberon. (se met chanter): Mylord pouff
est mort; il est mort de maladie; une heure avant son
mort il était encore en vie! Est-ce bien ceci que vous
voul.'z qu'on chante de vous? Mylord?
Mylord pouff. Vo.là ce que je veux qu'on dise un
jour de moi! bravo, cher barbu vous avez compris ina
pensée. Je prétends vivre et combattre la gent clérico-
industriellc jusqu'à ce que je meure et ne mourir que
quand j'aurai cessé de vivre et de combattre.
Le grand paclia! J'admire, Mylord, votre courage.
Mylord pouff. L'audace, est sans contredit la vertu
de notre époque, et les succès de notre parti s'attachent
aux ailes du courage effronté, llien craindre, c'est ma de
vise, tout oser c'est mon système.
A ces mots, le grand pacha et le barbu biberon se li
vrent aux plus vifs applaudissements. Le grand pacha
remplit les verres qui se trouvent sur la table, et propose
le toast suivant: A la santé de Mylord, et au triomp
des principes vraiment libéraux qu'il professe.
Le barbu biberon. Levant son verre la hauteur de
la têteet le faisant baisser successivement jusqu'à sa
bouche, dit:defronUmibiu in oculis; deoculisin naribus;
de naribus in gutture; de gutture in pectore meo. Cela
disant, il avale son verre d'un seul coup, et se retire en
serrant affectueusement la main ses camarades, que ce
trait faillit faire pouffer de rire.
FRANCE. Pabis, 2 Septembre. Aujourd'hui
le bureau français du Congrès des am:s de la paix a été
reçu par le président de la république. M. V ictor Hugo
a adressé quelques paroles fort heureuses M. Louis
Bonaparte, et son allocution a fait sourire celui-ci quand
l'auteur de I/ernani a dit en finissant: C'est nous qui
sommes aujourd'hui les hommes positifs. M. Thiers et
tous les hommes du parti de la guerre ne sont que des
poètes.
M. Jérôme Bonaparte, gouverneur des Invalides, s'est
rendu aujourd'hui l'Elysée pour rendre visite sa nièce
M"10 la marquise de Douglas, le général Jérôme Bona
parte n'a pu se dispenser par cela même de voir M. le
président de la république qui l'a reçu au moment où il
montait en voiture avec son cousin pour aller Versailles.
Dixvii de. Marché aux grains du 3 Septembre 1849.
SORTE
SOMBRE
PRIX
DE 6B.I1X8.
d'hectolitre:
PAR HECTOLITRE.
FR. C.
FR. 0.
64
16 50
19
39
8 25
9 75
222
8 55
8 62
77
5 71
7 07
1 eves.
18
11
11 50
11
8
9
POUR TAMPONNER LES DENTS CREUSES,
AI. JOHN IMALLAN, dentiste, n" 19, rue de In
Rtfgcure, n Bruxelles, continue tamponner les
dents gâtées l'aide de son célèbre svccedxxécm il
pose des dents osanores et siliceuses sans
aucune ligature ni fi! de métal; raffermit également les
dents ébranlées.
On peut consulter M. Mallan pour quelque temps,
Y Hôtel de la Tête d'or, Ypres, partir du 8 Septembre
prochain.
AÀVWA'CES.
Étude du IN'otaike LUCIEN,
Rcninghelst.
Au cabarêt nommé des Ouderdom, occupé
par la veuve du sieur François Camerlynck,
dont la MISE-A-PRIX aura lieu le Jeudi,
13, et l'ADJUDICATION DÉFINITIVE, le
Jeudi, 27 Septembre 1849chaque fois
une heure de relevée, des Biens ci-après,
tous d'origine patrimoniale
COMMUNE DE RENINGHELST.
A. Une très-belle et bonne
Dont les bâtiments bâtis chaux et
ciment, sont en très-bon état, de la conte
nance de 16 hectares 61 ares 80 centiares
de très-bons pâturages, prés et terres
labourables, située près le susdit hameau
Ouderdom, le long du pavé conduisant
vers la ville d'Ypres, occupée jusqu'au 1er
octobre 1836, par le co-licitant le sieur
Van Cayseele-Camerlynckau prix mo
dique de. 1,216 francs de fermage annuel,
outre les impôts.
B. Un hectare 10 arcs 30 centiares
de très-bonnes Terres Labourables, situées
près de la dite fermeoccupées par le co-
licitant le sieur Camerlynck-Van Eecke
au prix modique de 80 francs 32 centimes
par an, outre les impôts.
C. Un hectare 71 ares 47 centiares
de Bois taillis, situé section Roosenhil.
D. Un hectare 29 ares 02 centiares
de Terre labourable et Bois, près le ca
baret le Soleil, occupés par Louis De
Quecker jusqu'au 1er octobre 1838, au fer
mage annuel de 30 francs outre les impôts.
Ces biens sont vendus en conformité de
la loi du 12 Juin 1816.
Et E. Deux hectares 43 ares 77 cen
tiares aussi de très-bonnes Terres la
bourables, occupées par le sieur Ignace
Gesquiere, jusqu'au 1" octobre 1857, au
fermage annuel de 180 francs outre les
impôts; situées près de la ferme littera A,
ci-dessus.
Le cahier des chargesles titres de pro
priété et le plan figuratif, sont déposés en
l'étudeduNotaire LUCIEN,àReninghelst.
primes pour les derniers enchérisseurs,
le jour de la mise a prix.
L'Association pour l'encou-
laU&JU&âil ragement du service mili
taire, sous la protection du Roi, dont les
seuls agents dans la Flandre occidentale
sont MM. Joos- Verschaeve, secrétaire com
munal, Ypres Inghelsde ThiUy, Bruges;
Mestdagh, secrétaire communal, Iseghem
Furet, agent d'affaires, Dixinude; Morael,
avoué, Fumes J. Hamman, receveur
communal, Ostende Vandenberg, secré
taire communal, Thielt; continue rece
voir des participants la caisse de Prévoyance
qu'elle a ouverte pour faciliter aux jeunes
gens atteints par le sort, leur remplacement
dans la milice elle opère aussi le rempla
cement de tout milicien, aux conditions que
les susdits agents feront connaître aux in
téressés.
MALADIES DES YEUX.
h. y m Tu"
On peut le consulter tous les samedis
Ypres, Hôtel de la Tête. d'Or, rue de Lille;
les autres jours, Courtrai, Place de la sta
tion du chemin de fer, n° 2. Les pauvres,
sur la simple exhibition d'un certificat signé
par un des membres du bureau de bienfai
sance de la commune qu'ils habitent, sont
traités gratis.
le blanc, s'il y avait accord entre tous les esclaves, qui
ne se sont point informés où seraient les armes et le
camp, mais qui ont commencé par briser leur chaîne,
assez courageux pour donner l'exemple, assez patients
pour attendre qu'il soit suivi.
Ceux dont tu parles sont quelques nègres marrons
réfugiés sur les montagnes où ils meurent de misère et
de faim.
Il faut peu de chose au noir pour vivre: le bana
nier, le goïave et l'igname croissent aussi bien sur la
hauteur que dans la vallée.
Soit mais les Anglais ont des villes fortifiées et des
soldats pour les défendre, que pourraient contre eux une
centaine de fugitifs désarmés et sans munitions?
Une centaine! C'est ce que disent nos tyrans pour
ne pas s'effrayer entre eux; désarmés! apprends qu'on
n'est pas admis sur la montagne si l'on n'apporte une
arme et de la poudre il n'est pas un esclave, qui osât
s'enfuir de chez son maître avant de lui avoir dérobé ces
deux instruments de notre future délivrance.
Eh bien, supposons qu'il y ait là haut cinq OU six
cents hommes bien armés et résolus...
Il y en a des milliers, qui ont juré de ne laisser
aux Anglais ni paix ni trêve.
Et qui s'arrêteront devant les remparts de King
ston, de Port-Royal et de Spanish-town.
Que leur importent Spanish-town, Port-Royal et
Kingston? Nul ne songera, je t'assure, empêcher leurs
canons de gronder et leurs soldats de s'exercer au ma
niement du fusil. Ce n'est point dans l'intérieur des
villes que sont les plantations, et les plantations n'ont ni
canons ni remparts, et pour établir sur chacune d'elles
une garde de dix hommes seulement, il faudrait que les
Anglais pussent tripler le nombre de leurs troupes.
Vois-tu toutes ces habitations rasées l'une après l'autre,
ces champs ruinés et dévastés, ces orgueilleux planteurs
tombés un un sous les coups de ceux qui furent leurs
victimes? Cela vaut bien mieux, crois-moi, que d'aller se
faire balayer par la mitraille devant un amas improductif
de maisons d'où la famine aura bientôt chassé notre
ennemi.
Yambo, reprit D. Gaspar après un moment de
réflexion, je suis forcé de. reconnaître qu'il y a du bon
dans le plan que tu viens de développer... Oui, ajouta-t-il
en soupirant et les yeux tournés du côté des montagnes,
si les choses se passent ainsi que tu me le dis, c'est de là
que l'esclave noir peut attendre la liberté.
Et pourquoi ne viendrait-elle pas aussi pour l'es
clave blanc?
Parce que toi, Yambo, qui parles cette heure avec
la confiance d'un ami, tu serais le premier me traiter
en ennemi le jour où serait brisé le joug qui nous rap
proche.
Sans doute, si en nous prêtant l'appui de ton bras,
tu concevais l'espoir de succéder nos tyrans mais les
vœux et la reconnaissance de Yambo suivraient le vais
seau qui te conduirait libre dans ta patrie.
L'heure du repos était écoulée les esclaves rentrèrent
dans la sucrerie et se remirent au travail en réglant leurs
mouvements sur la mesure traînante d'un chaut plaintif
et monotone.
Tu ne décides rien? demanda Yambo D. Gaspar.
Je ne puis, répondit l'Espagnol.
Et moi, je devine ce qui t'arrêtera, c'est qu'il y a
dans ton cœur un autre amour que celui de la liberté.
(L« suit* au prochain n".)