JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
X° 873. 9' Année.
Dimanche, 16 Septembre 1819
Vires acquirit eundo.
ULTÉRIEUR.
laïaiho.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Procrês paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé k l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
TPRES, le 15 Septembre.
Il paraît que le parti catholique seul peut
s'adjoindre des auxiliaires de toutes les nuances
politiques sans s'exposer au moindre désagré
ment. Aujourd'hui, sans compter les journaux
mixtes quifontlesaffairesdu parti clérical, nous
voyons MM. les républicains se tourner contre le
parti libéral, dont ils semblaient autrefois les
plus dévoués partisans, aussi longtemps qu'ils
ont cru que le libéralisme pouvait servir leur
faire atteindre le but qu'ils rêvaient, l'adoption
de la forme républicaine de gouvernement.
Mais quand après les journées de Février,
on a vu le véritable parti libéral, le vrai parti
-conservateur belge, se séparer nettement et
catégoriquement de ceux qui, sous prétexte de
république, voulaient entraîner la Belgique,
dans le cataclysme qui a foudroyé la France,
les républicains, ceux qu'on appelait jadis,
Jeunes libéraux, pour ne pas effrayer, ont at
taqué avec plus d'animosité haineuse le minis
tère libéral et ses adhérents, qu'autrefois ils
eiCblâmaient le parti clérical. Ils ont voulu ren
verser ce qu'ils avaient contribué élever,
quand ils ont senti que c'était un obstacle
l'exécution de leurs plans. Aujourd'hui, voyant
que le libéralisme les répudie, ces anarchistes-
républicains soutiennent les prétentions cléri
cales, parce qu'ils prévoient que si de troubles,
impossibles sous le règne des libéraux, doivent
leur être favorables, il faut qu'ils soutiennent
le catholicisme-politique pouren préparer, c'est
pour eux la meilleure machine de guerre pour
battre en brèche les institutions libérales de la
Belgique.
Conformément aux art. 5 et 6 de la loi du 10 Avril
1835, les élections pour le renouvellement par moitié
<le la Chambre des représentants, auront lieu au mois de
juin prochain, pour la première série de provinces, com
posée de celles d'Anvers, Brabant, Flandre occidentale,
Luxembourg et Namur.
L'exposition agricole, organisée par les soins de la So
ciété d'agriculture de l'arrondissement d'Ypres, s'ouvrira
le Dimanche, 23 septembre. Déjà l'on commence les
apprêts de cette fêle, destinée rehausser l'éclat d'une
(Suite,)
III.
Il y avait deux heures déjà que Stevens et Mary étaient
assis en face l'un de l'autrecelle-ci versant le thécelui-
là le buvant petites gorgées, en fermant les yeux, comme
s'il était profondément absorbé par l'importance de l'acte
auquel il se livrait. La fenêtre du petit salon où ils se
trouvaient était demeurée ouverte et laissait pénétrer avec
la brise du soir, une fraîcheur bienfaisante; la lune re
flétait sur le Mahogany du lambris et du parquet sa lu
mière pâle et mélancoliquemerveilleusement d'accord
avec la tenue silencieuse de nos deux personnages. Ce
pendant la nuit commençait s'avancer les paupières de
Mary s'appesantissaient et se fermaient involontairement;
Stevens, buvant toujours et toujours méditant, ne parais
sait point songer la retraite; la perspective d'une nuit
d'un pareil lète-k-tête était peu séduisante Max-y s'arma
de résolution et dit son oncle:
Il est tardmonsieur j'ai besoin de repos per
mettez-moi de me retirer.
Stevens tressaillit comme un homme qui se î-éveille en
sui-saut.
Pas encore, Mary ne vous ai-je pas dit que je dési
rais avoir un entretien sérieux avec vous
branche puissante de la richesse publique, et si les ren
seignements qu'on nous a donnés, sont exacts, elle sera
très-brillante, les prix seront vivement disputés. De jour
en jour, la campagne on commence comprendi-e
mieux l'importance de ces exhibitions de produits agri
coles et l'émulation qu'elles doivent exciter parmi les
producteurs. On banquet agricole aura lieu l'hôtel-de-
ville et réunira au moins deux cents convives. On nous
annonce la présence de M. le gouverneur cette solennité
agricole et il se propose, dit-on, de visiter le lendemain
la ville de Poperinghe.
AVIS.
Le public est prévenu que deux listes de souscription
pour l'achat des objets qui figurent l'exposition indus
trielle des Flandres, 6e trouvent déposées dans les bureaux
de l'administration communale de cette villa.
Ces objets seront ensuite x-épartis entre les souscripteurs
par la voie du sort.
Le prix de chaque action est de cinq francs.
Un malheur ou un crime vient d'à voir lieu dans
les environs de notre ville. Dimanche soir un
nommé Pierre Schmidt, qui ramassait les flèches
pour les archers de la société de 1 Hoekje, était resté
en ce cabaret avec d'autres jeunes gens et s'était
mêlé leurs jeux. Vers onze heures, il s'agissait de
quitter le cabaret et, au moment du départ, les uns
disent que quelques propos ont été tenus la suite
desquels Pierre Schmidt a été bourré et renversé;
d'autres disent qu'on s'est quitté en paix et sans
voies de fait.
Cependantle lendemain vers cinq heures et
demi, Pierre Schmidt a été trouvé couché sous le
portail du cabaret duquel il était sorti le soir en
pleine santé, d'après le témoignage des gens de la
maison. Celui qui l'a trouvé, le neveu de la caba-
retière, a dit qu'il le croyait endormi et l'a porté
de l'autre côté de la roule au bord du fossé. Mais il
est didicile de croire, qu'il ne se soit pas aperçu que
le malheureux était moribond et qu'il avait grand
besoin de secours.
Trouvé le long du fossé par un individu qui de
meure dans ses environs, il a été porté chez son
père qui, averti déjà du fait, comptait ramener son
fils chëz lui. Vers trois heure» de l'après-midi, il
est décédé sans être revenu lui et par conséquent
sans avoir pu donner la moindre explication sur les
aventures de la soirée du dimanche.
Comme on ne remarquait rien de débraillé sa
mise et qu'il avait sa montre sur lui et quelque
Alors, monsieur, je vous écoute.
Ma nièce, je commence ne faire vieux.
Vous n'avez que cinquanto-deux ans.
C'est cinquante-trois qu'il faut dire votre réflexion
ne m'en est pas moins agréable. Je suis un des plus riches
planteurs de la Jamaïque mes noulins sucre sont cités
comme des modèles dans les dis-neuf paroisses de la co
lonie; j'ai trois cents esclaves eleent engagés. Mais, tous
ces biens je ne les ai pas acqus, et je ne les augmente
pas chaque jour encore pour qu'ls soient éparpillés entre
les mains d'une douzaine de cdlatéraux avides que j'ai
laissés en Angleterre il me faut un héritier.
A celte conclusion inattendue Mary jeta sur son onale
un regard plein d'un étonnement naïf.
Je devine votre objection, xeprit Stevens, vous allez
me dire qu'il faut procéder av-c ordre et qu'avant de
songer un héritier, le choix dune femme est un préli
minaire indispensable: aussi n'a-je pas négligé ce point
important. Lorsque, tantôt, je vous priai de me tenir
compagnie, ce soir, je n'avais l'autre intention que de
jouir de votre surprise en vous évélant le nom auquel je
me suis arrêté et si j'ajoute <ue ce nom est le vôtre
Mary, j'espère que la surprise ie vous paraîtra pas trop
désagréable.
Pardonmonsieurinteriompit Mary qui devint
aussitôt pâle et tremblanteje ne crois pas avoir bien
argent, que d'un autre côté aucune blessure appa
rente ne paraissait avoir dû causer la mort, on
avait déjà fait la déclaration de décès, sans arrière-
pensée, quand la police, avertie par la rumeur pu
blique, a cru devoir prendre quelques renseigne
ments. Le cadavre a été examiné et on a découvert
une fracture du crâne qui doit avoir été causée par
un instrument contondant, mais sans blessure la
peau. La justice, en présence de la déclaration des
médecins, a informé, mais l'instruction jusqu'ici
n'a guère jeté la lumière sur les circonstances qui
ont entouré et amené la fin du malheureux Schmidt.
A Monsieur l'éditeur du Progbês.
J'ai déjà eu l'honneur de vous adresser deux lettres
tendantes réduire leur juste valeur les extravagants
éloges que fait de temps autre le Propagateurde la
société d'Ignace.
J'ai espéré un instant que les faits que j'opposais ses
déclamations le rendraient plus circonspect l'avenir, et
lui commanderaient au moins un silence prudent. J'ai été
déçu dans mes prévisions le Propagateur lient faire
poser ses chefs-de-file dût-il en résulter du scandale
par le fait même de l'impopularité qui s'attache au nom
seul de la caste qu'il encense.
C'est propos d'une adi'essede l'archevêque de Naples,
que le béat journal se livre ses excentricités habituelles.
Qu'un archevêque ait vu avec amertume la volonté
populaire se prononcer énergiquement contre une secte
que le président llarlay représente dans ses remontrances
Henri IV, comme pernicieuse la sûretc publique, cela
ne prouve qu'une chose, c'est que dans les États de Fer
dinand II, le jésuitisme a, comme ailleux's, envahi l'épis-
copat lui-même.
Que ce prélat représente les disciples de Loyola comme
les plus fermes piliers de la foicomme des hommes vé
nérés de tous les gens de bien, haïs seulement des impies
et des mauvais chrétiens, et contre lesquels la plus pro
fonde scélératesse peut seule se déchaîner, cela nous donne
la mesure de l'esprit d'orgueil qui a toujours distingué les
enfants d'Ignace, quel que fût le rang qu'ils occupassent
dans la hiérarchie.
L'orgueil et l'estime de soi, qui est la pire des corrup
tions, ont en effet toujours été leur qualité dominante.
Ecoutez l'Image du premier siècle de la société, ouvrage
publié par les RR. PP.
La société est le chariot de feu d'Israël une troupe
n d'anges lumineux et brillants.
compris...
Que vous allez être ma femme? Je m'exprime pour
tant, il me semble, avec assez de clarté. Mais j'avoue que
la nouvelle d'une fortune si imprévue suflirait pour
ébranler un cerveau encore mieux organisé que le vôtre.
Allons, miss, point de remercîruents si je suis riche,
vous êtes belle, et, quand on est belle on peut la ri
gueur être dispensée d'apporter une dot son mari en
core une fois, relevez-vous une scène d'attendrissement
me parait tout fait superflue.
La pauvre Mary était en effet tombée genoux devant
Stevens, les mains jointes et les yeux baignés de pleurs.
Vous vous méprenez, monsieur; cette posture, ces
larmes sont celles d'une suppliante; grâce pour moije
vous en conjure!
Qu'est-ce dire?
11 m'est impossible d'accepter le sacrifice que vous
m'offrez.
Pourquoi donc, s'il vous plait?
Vous ne voudriez pas d'un cœur dont les sentiments
ne répondraient pas la générosité de votre conduite.
Eh mon Dieu miss, qui vous parle de votre cœur?
Vous me plaisez et je vous aimevoilà quant présent
tout ce que je considère. Je ne vous demande pas de l'a
mour je ne suis ni beau ni jeune mais je vous fais riche,
heureuse par conséquent, et je suis grandement surpris,