le monde, que par ce génie d'obscurantisme qui domine
encore aujourd'hui Poperinghe et qui en sera encore
longtemps le malheur. Car c'est, d'après nous, le défaut
d'hommes capables, c'est le manque d'instruction qui a
jusqu'ici toujours empêché nos habitants d'abandonner
les vieilles routines et de suivre le courant des progrès
réalisés en d'autres villes de la Belgique, afin de main
tenir etde conserver ces branches industrielles qui avaient
pris ici racine de longue date.
Telles sont, Monsieur, les considérations que la situa
tion du commerce en cette ville nous a suggérées, et nous
croyons que les idées que nous avons émises ce sujet
sont celles de tout homme qui n'a pour unique but de ses
désirs que le bien-être public.
Agréez, Monsieur, l'assurance de notre considération
distinguée. le comité libéral.
On écrit de Gand
Hier matin, un incendie effroyable a éclaté Dcerlyk,
district de Courtrai, dans la ferme habitée par le cultiva
teur Van Elslander et appartenant M. Van Tieghem,
propriétaire Mariakerke près de Gand. Le feu a été
d'abord aperçu dans la grange, et en peu d'instants, celle-
ci, la maison, les étables, les remises étaient en flammes:
la récolte de 22 bonniers de terre, les meubles, un porc,
deux veauxune partie des ustensiles aratoires ont été
brûlés. Rien, excepté les murs, n'est resté debout.
On ne connaît pas la cause de ce sinistre- Les dégâts,
non encore évalués, sont considérables.
Nous recevons les tristes détails qu'on va lire sur la
mort de M. Van Hoorîekx, Oslende:
Excellent nageur, il a voulu faire ses preuves; étant
allé rejoindre une-chaloupe qui naviguait au loin en mer,
il ne voulut pas céder aux instances qu'on lui lit pour le
faire monter au -bord; mais au retour repoussé par la
maréeil ne put regagner le rivage. Son épouse et son
enfant l'attendaient sur la jetée, et ce ne fut que lorsque
la chaloupe bord de laquelle on le croyait monté rentra
au port, qu'ils eurent la ccrtitnde de leur malheur.
Comme Anvers et I.iége, la commune de "Schaerbéek
élabore en -ce moment les -bases d'un vaste projet con
cernant l'érection d'une cité ouvrière.
Cet institut, objet d'étude, offrira dans son ensemble
quelque chose de grandiose juger d'après les plans que
vient d'en dresser M. l'architecte Pccters, tout concourra
l'amélioration de l'existence de cette classe aelive de la
société.
-De splendidcs avenues, des promenades publiques, des
jardins particuliers, des infirmeries, des bains puublics,
en un mot, tout ce qui peut contribuer au développe
ment moral et intellectuel.
FRANCE. vms, 12 Septembre. Tout le bruit
qui s'était élevé au sujet de la lettre du président de lu
république sur les affaires de Rome paraît devoir se cal
mer peu peu. Le6 causes d'agitation n'existent plus.
Il a été déclaré positivement par le président aux minis
tres et surtout ceux dont la susceptibilité politique avait
été plus spécialement blessée par la publicité officielle
don.iéc sa lettre sans leur assentiment, que cette lettre
était un note tout particulier, presque intime, qui ne
pouvait engager en rieu la rcsponsuhdilc rniuislérielle,
ni la conduite du cabinet.
On dit aujourd'hui que le Tape a répondu un
ultimatum diplomatique qui lui a été adressé par la
France de manière enlever h notre gouvernement
toute espérance de voir Pie IX adhérer aux condi
tions qu'il voudrait lui imposer. On attribue cette
résistance au conseil du roi de Naples et l'in
fluence de la diplomatie des cours du Nord, et sur
tout de la Russie. En présence de cet échec pour nos
agens et leurs proposilions, on se demande ce que
vu faire le ministère. Mais on pense qu'il ne déci
dera rieu sans avoir consulté l'assemblée législative.
Les petites réunions et les petits banquets socia
listes continuent, et propagent par les soins d'hom
mes peu nombreux mais bien choisis, la connais
sance des décisions prises parle comité central. Le
secret est bien gardé, mais l'autorité redouble de
vigilance pour le surprendre. Il y va du salut de la
capitale, si elle ne veut point elle-même être sur
prise au moment où elle s'y attendra le moins.
Fails divers.
Le projet d'une grande ex position des produits de
l'industrie, projet conçu par le prince Albert, ren
contre partout une adhésion unanime. Les délégués
que le prince a envoyés dans les grands cènlres ma
nufacturiers de l'Angleterrre, en Ecosse, en Irlande
n'ont recueilli que des promesses de concours de la
part de tous les industriels auxquels ils se sont
adressés pour préparer les bases de celte grande ex
position.
manière dramatique de tuer les puces.
On lit dans le PubUcateur des Côtes du Nord:
Un affreux événement fait depuis quelques jours
l'objet de toutes les conversations dans le département.
lTn employé des ponts et chaussées, résidant Guingamp,
a été victime d'une tentative d'assassinat, qui a mis ses
jours en danger. Dimanche matin, vers six heures moins
un quart, tinc femme d'une cinquantaine d'années s'est
introduite dans sa chambre, où elle l'a trouvé couché.
Après lui avoir parlé de choses et d'autres, elle s'est
approchée de lui et, dirigeant une main vers son cou, en
lui disant qu'elle y voyait une grosse puce, elle l'a saisi
la gorge et de l'autre lui a porté sur cette partie un large
coup de couteau. Elle a aussitôt descendu l'escalier et est
sortie, en se mêlant aux nombreuses personnes qui re
venaient de la messe du matin. Comme un débit de tabac
se trouve au rcz-de-chatisséc et qu'il en sort continuelle
ment de monde, on a fait peu d'attention aux personnes
qui ont pu sortir de la maison par l'allée.
Aussitôt le coup reçula victime de cette tentative
d'assassinat, malgré le sang qu'elle perdait en grande
abondance et dont clic était inondéeest descendue au
premier étage, les mains appuyées sur sa large blessure.
Deux médecins appelés aussitôt ont déclaré que la
blessure était mortelle, car, l'abondance du sang qui
en sortait, ils ont cru que l'artère corotidc était coupée.
La tête était considérablement tuméfiée. Le prêtre appelé
aussitôt a aussi cru devoir annoncer que le malade n'en
échapperait pas; mais une heureuse crise parait être
survenue, car des l'après-midi on a pu reconnaître que
la plaie n'était pas mortelle.
VARIÉTÉS.
LE FRÈRE NA1LHAC.
C'était un repoussant spectacle que celui qu'offrait la
cour d'assises. Un homme revêtu d'un caractère religieux,
un Frère des écoles chrétiennes, traduit devant la cour
d'assises sous l'accusation d'attentats les plus révoltants,
commis sur des jeunes enfants, ses élèves, comparaissait
face face avec ses nombreuses victimes.
Constant Toubain, en religion Frère Nailhac, âgé de
3i ansn'avait pu supporter le joug d'une profession
honnête et laborieuse. Né dans les âpres montagnes du
Doubs, il s'était insensiblement glissé dans les rangs des
Frères de la doctrine chrétienne. Inspiré par les plus
honteux penchants, il avait su grâce d'habiles manœu
vres, se soustraire l'œil de ses maîtres, et réussir se
faire placer comme directeur de l'établissement des Frères
Sainle-Foy-lez-Lyon. C'est là que pendant le cours de
trois ans il a pratiqué lu vie la plus immorale.
L'acte d'accusation, lu en audience publiquea fait
connaître que le curé de la paroisse, ayant appris par le
père d'un des enfants les crimes de Toubain, avait solli
cité du directeur général, sans pouvoir l'obtenir l'expul
sion immédiate de ce misérable.
Eufin, sous l'influence des menaces énergiques du curé,
Nailhac, revêtu d'un costume d'emprunt, descendait de
Saintc-Fey et gagnait la ville de Chambéry. Bientôt ar
rêté sans papiers Genèveil est ramené la frontière
française et déposé dans les prisons de Gex.
i Le juge d'instruction de cette ville croyait n'avoir
interroger qu'un vagabond ou un individu sans aveu
-quand Toubain révéla les causes de sa fuite. 11 fut alors
dirigé sur Lyon.
Le huis-clos a été requis et prononcé.
Déclaré coupable avec les circonstances déterminées
par la chambre des mises en accusation, Constant Tou
bain, en religion frère Nailhac, a été condamné aux tra
vaux forces-à perpétuité.
Un rire stupide errait sur ses lèvres au moment du
prononcé de la terrible sentence. Il a salué la cour et le
jury, et s'est écrié J'irai bientôt Toulon voir ce bon
et vertueux Léotude, nature incomprise et depuis long
temps mûrie par le ciel. (L'homme du Peuple, de Lyon.)
Bibliographie.
TRAITÉ DES VACHES LAITIÈRES PAR M. GUENON.
Lorsqu'un éleveur consacre son temps, sa peine et ses
fourrages élever un animal queleouque, il a toujours
une somme considérable de risques courir, contre les
quels l'état actuel de la société lui offre la vérité la res
source des compagnies d'assurances. Mais si l'animal qu'il
élève est une vache laitièreet que, parvenue toute sa
croissance, elle ne donne qu'une petite quantité de lait
de mauvaise qualité, il ne reste que la ressource de l'en
graisser pour la livrer h la boucherie, et il y a toujours
une perte très-considérable, laquelle la vérité ne con
cerne pas toujours l'éleveur. Si l'une de ses génisses est
mauvaise laitière, il s'empresse de la conduire la foire
et c'est l'acheteur qui subit la perte. En suivant jusque
dans leurs dernières conséquences les résultats des erreurs
journellement commises cet égard, même par les hom
mes les plus habitués étudier les qualités et les défauts
des bestiaux, on comprend de quelle importance doit cire
pour l'agriculture la découverte d'un moyen simple et
cependant infaillible de reconnaître dans l'animal, peu
de temps après sa naissance, les propriétés laclifères qu'il
possédera quand il sera parvenu l'âge adulte. En elfet,
si dans tous les pays les fourrages étaient exclusivement
consacrés l'élève et l'entretien des vaches les meilleures
laitières possiblela somme des produits en lait, beurre
et fromage pourrait être doublée, la dépense restant la
même. Or, comme le lait est un produit qu'on récolte tous
les jours et par millions de litres, il en résulterait immé
diatement pour la Belgique un énorme accroissement de
richesse, et l'aisance régnerait la place de la gène dans
un nombre considérable de ménages de petits cultiva
teurs.
Un simple paysan, complètement illettré, mais d'une
sagacité singulière, M. François Guénon, s'est dit presque
dès son enfance que ce moyen devait exister, et s'est
donné pour tâche de le trouver. Doué d'une rare persé
vérance, il a multiplié les observations, et s'est enfin
trouvé possesseur d'une méthode infaillible basée sur des
faits constants, ou plutôt sur un seul fait dont personne
avant lui n'avait songé déduire les conséquences. Ce
fait fondamentalc'est que les poils garnissant la peau
qui recouvre les glandes lactilêres sont dirigés en sens
contraire de ceux des parties environnantes. Contraire
ment l'opinion fondée sur la simple apparence mais non
sur la réalitéle lait d'une vache n'est pas en rapport
avec la grosseur du pis. Beaucoup de vaches mauvaises
laitières ont un pis volumineux, formé d'une masse
charnue qui n'a rien de commun avec les glandes lacti-
fères, véritables organes par lesquels le lait est sécrété.
Les poils redressés, indicateurs de la quantité de lait que
doit donner une vache, sont donc un signe fondé sur
quelque chose de très-réel, de très-rationnel, sur l'étendue
occupée en dessous de la peau par les organes produc
teurs du lait.
M. Cuénon donne le nom â'écussons aux espaces oc
cupés par les poils redressés ou épis, la partie posté
rieure des cuisses, s'étendant jusque sur le pis. Une sorte
de poussière jaune, que l'auteur de la découverte nomme
son, se détache de la peau des écussons l'abondance et
la couleur plus ou moins foncée du son font connaître la
qualité du lait et son plus ou moins de richesse en beurre.
Distinguer les signes que présentent l'étendue et la dis
position des poils redressés; reconnaître dans les écus
sons les poils ayant une direction inverse de celle des
autres graver dans sa mémoire la signification des nu
ances variables et du plus ou moins d'abondance du son,
c'est la clef de toute la méthode. On le voitelle ne se
compose que d'un nombre très-limité de faits retenir;
et s'il faut une assez longue étude pour posséder fond la
connaissance parfaite des signes indicateurs de toutes les
divisions et subdivisions, si l'on ne peut espérer d'arriver
du premier abord pouvoir dire comme l'auteur de la
méthode combien une vache donne de lait par jour et
pendant combien de temps clic doit continuer en don
ner la même quantité, il ne faut pas s'imposer une grande
fatigue de tète, une forte contention d'esprit, pour pou
voir, le livre de M. Cuénon la mainn'élever que des
génisses qui sont bonnes laitières, n'acheter que des va
ches donnant le maximum de lait propre leur race ce
qui n'est pas moins important, n'employer comme repro
ducteurs que des taureaux capables de communiquer
leur descendance du sexe féminin les qualités lactilêres
les plus développées.
La découverte de Mr F. Cuénon, comme beaucoup d'au
tres appelées rendre les plus signalés services l'hu
manité, n u pas manqué de détracteurs longtemps elle a
été contestée, un peu par la faute de l'auteur qui ne di
sait que la moitié de son secret. Mais enfin lorsque les
hommes de science ont vu combien sa méthode était vraie
de tout point, et avec quelle exactitude la forme et la
grandeur des écussons combinées avec la longueur des
épis correspondent avec le volume des glandes lactifères
et la production du lait, le doute a fait place l'admira
tion la décoration de la Légion d'honneur noblement
conquise par un si grand service rendu la société a brillé
la boutonnière du paysan de Libourne, et une pension
titre de récompense nationale vient de le dédommager
de 30 ans de luttes accompagnées de cruels revers de for
tune. M. Cuénon n est plus jeune il n'a obtenu qu'une
justice un peu tardive mais enfin il l'a obtenue, et l'Eu
rope entière est appelée recueillir les fruits de ses tra
vaux et de sa persévérance.
Prix 5 francs, voir aux annonces.
Marché n'fpiiES, du 15 Septembre.
Les prix du froment sont restés peu près les mêmes
qu'au marché précédent; il y a eu 10 centimes 1 hecto
litre de baisse. 592 hectolitres se sont vendus de fr.
14-80 18-80; en moyenne fr. 16-80 l'hectolitre.
Il y a eu hausse de 30 centimes l'hectolitre sur les
prix du seigle qui ont varié de fr. 0-20 10-80; prix
moyen 10 fr. l'hectolitre. 122 hectolitres ont été exposés
en vente.
Une légère baisse de 19 centimes l'hectolitre s'est
produite sur les prix de l'avoine. 56 hectolitres se sont
vendus aux prix de fr. 6-50 7-87 en moyenne fr. 7-18
l'hectolitre.
Les prix des fèves ont monté de 80 centimes l'hecto
litre; 40 hectolitres ont été vendus en moyenne au prix
de fr. 11-40 l'hectolitre.
Les pommes de terre se sont vendues au même prix
qu'au marché précédent. 5,000 kilogrammes ont été
vendus raison de fr. 5-30 les 100 kilogrammes.
État-civil d'Apres, du 9 Septembre au 15 inclus.
Naissances sexe masculin 6. Sexe féminin 4.
Total 10. Un mort-né du sexe féminin.
Mariages: Lalous, Pierre-Victor, âgé de 53 ans, jour
nalier, et Coppens, Virginie-Catherine, âgée de 26 ans,
dentellière.
Décès Provoost, Charles-Ignace, âgé de 59 ans, jour
nalier, époux de Marie-Thérèse lloormandcr, rue de
Menin. Schmidt, Pierre-Xavier, âgé de 22 ans, journa
lier, Briclen-lez-\ près. Pteters, Pélagie-Joseph, épouse
de Léon-Constantin Dartois, (décédé Dinant, le 5 sep
tembre 1849).Dupont, Pierre-Antoine, âgé de 14 ans,
cordonnier.
Enfants ac-dessoe» de sept ans: Sexe masculin 3.