JOlItWL D'YPRES ET l)E L'ARKOA DISSEHEKT.
Vires acquiril euak
Yamho.
ABONNEMENTS Yprf.s (franco), par trimestre, 3 francs 30 c. Provinces, 4 francs. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Dimanche, 23 Septembre 1849.
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IMÉIilLlK.
YPRES, le 22 Septembre.
DISTRIBUTION DES PRIX AUX ELEVES DE L'ÉCOLE
COMMUNALE GRATUITE.
C'est avec bonheur qu'on voit revenir l'é
poque des vacances, car alors on peut compter
qu'on aura coup sur coup, des fêtes qui, plus
que nulle autre, laissent une impression agréa
ble et procurent des jouissances pures et d'une
haute moralité la jeunesse qui en est l'objet.
Quelle joie pour ces jeunes enfants de voir
arriver ce jour tant désiré qui doit être celui
des récompense» de toute une année d'applica
tion et de zèle! Quel plaisir pour les adultes
«jui commencent sentir l importance de l'édu
cation et qui se transforment vue d'œil. D'en
fants malpropres, impolis, sauvages, l'école les
fait honnêtes, soigneux sur eux-mêmes et ci
vilisés. C'est le véritable levier qui doit changer
el moraliser les populations el leur donner celte
pré voyance et ces sentiments elevés qui amé
liorent leur situation morale, puisqu il e.st en
dehors de tout pouvoir humain de créer une
belle position matérielle chacun et de faire
revivre I âge d'or sur la terre.
C'était mercredi dernier le tour de l'école
communale gratuite de célébrer la solennité
par laquelle il est d'usage de finir l'année
scolaire. Cette institution d'enseignement pri
maire compte un grand nombre denfants,
tous y reçoivent l'instruction gratuitement, et
les récompenses sont des livres, mais surtout
des pièces d'habillements Mercredi donc, une
réunion nombreuse de toutes les personnes qui
prennent intérêt ce que l'instruction se ré
pande dans les classes inférieures de la société,
remplissait une aile de nos vastes halles. l'ou
ïes les autorités civiles, militaires et ecclésiasti
ques y ont fait acte de présence. La cérémonie a
commencé par la représentation d'une pelile
tragédie intitulée Damon el Pythiasouletyran
de Syracuse, exécutée avec beaucoup d'aplomb
par les jeunes acteurs choisis parmi les élèves
les plus intelligents de l'école. Un chœur a été
chanté avec beaucoup d'ensemble, et une se
conde pièce intitulée: Colère et Repentir, repré
sentée avec entrain elfacililé. Ensuite un orches-
III. [Suite,)
Dans sa préoccupation de vengeanceStevens n'avait
pas même songé demander des nouvelles de sa nièce;
lorsqu'elle accourut pour le recevoir, peine prit-il le
temps de répondre aux félicitations qu'elle lui adressait
sur sa délivrance. Son premier soin fut de dépêcher
Kingston un domestique chargé d'exposer aux autorités
la situation critique où il se trouvait. Au bout d'une
heure, cet envoyé était de retour, suivi d'un détache
ment de soldats. On réunit alors les domestiques et les
engagés et l'ordre leur fut donné d'amener dans la cour
tous les esclaves de la plantation. Mais ce fut en vain
qu'on parcourut les champs, qu'on visita les cases, qu'on
se livra aux recherches les plus minutieuses; il fut impos
sible de découvrir un seul nègre; ils étaient tous enfuis
vers les montagnes bleues.
A celte nouvellel'exaspération de Stevens ne connut
plus de bornes
Qu'on courre après eux qu'on les arrête qu'on les
ramène!.. Ah! ils n'ont pu réussira m'assassineret
maintenant c'est ma ruine qu'ils veulent Dieu me damne
je leur montrerai que je suis plus fort qu'eux, dussé-je
acheter au gouverneur tout un régiment pour le lâcher
Ire formé par les élèves de l'école, a exécuté un
morceau d'harmonie qui a permis chaque pre
mier instrument de se faire entendre solo, et
nous devons le dire, pour une musique qui a été
formée, il y a peu de temps, el avec des éléments
aussi jeunes, cest avec étonnement qu'on a
entendu cette exécution qu'on pourrait dire
brillante, eu égard aux exécutants. Enfin, le
moment est arrivé de faire la distribution des
récompenses et on a pu remarquer que les élè
ves, tranquilles jusqu'alors ont, par leur te
nue, fait voir qu'ils étaient agités par la crainte
el l'espoir el trahissaient une légère impatience.
L'appel des noms de ceux qui ont obtenu des
récompenses a été fait par le directeur M.
Levasseur, et ils ont été sur l'estrade recevoir
le prix de leur travail et de leur bonne conduite.
Après la remise des récompenses, les élèves
ont été conduits en cortège l'école commu
naleprécédés par la musique des Sapeurs-
l'ompiers. Cest une institution qui mérite toute
la sollicitude de l'autorité communale et qui
fait le plus grand bien la classe indigente de
notre ville, car outre l'instruction qu'on y reçoit
gratis, les prix qui sont nombreux el la con
fection desquels une forte somme se trouve af
fectée, sont encore un secours indirect pour
les familles pauvres.
ASSOCIATION AGRICOLE DE L'ARRONDISSEMENT
D'YPRES.
Nous croyons qu'il est utile de faire connaî
tre le programme de la fête agricole qui aura
lieu demain, 23 septembre 115 '<9. Une exposition
des produits de l'agriculture se trouve organi
sée et arrangée par les soins de la société, dans
une partie du vaste local des Halles. Les objets,
envoyés de tous les points de l'arrondissement,
sont nombreux, et pour la plus forte partie, re
marquables, et annoncent que le besoin d'amé
liorer commence s'infiltrer parmi nos cultiva
teurs. L'ouverture en aura lieu demain, onze
heures et demie, et la distribution des prix aux
exposants sera faite midi el demi. Ces solen
nités seront présidées par M. le baron De Vrière,
gouverneur de la Flandre occidentale.
Vers deux heures et demie ou trois heures,
un banquet de 150 couverts, auquel assistera
M. le gouverneur, aura heu Thôlel-de-ville,
leurs trousses!.. Eh bien, que faites-vous là Pourquoi
demeurer immobiles? Ne m'avez-vous pas entendu? Si
dans une heure vous ne me les avez aaienés morts ou
vivants, je vous ferai tous pendre comme des coquins
car il me sera prouvé que vous étiez d'intelligence avec
eux.
Vous oubliez, monsieur, Bt D. Gaspar sur qui ve
nait de s'arrêter les regards de Stevens, que nous avons
couru toute la nuit voire recherche, que nous nous
sommes battus pour vous tirer des inains de vos esclaves,
que tout-à-l'heurc encore nous avons visité tous les champs,
toutes les cases de votre plantation. Tant de fatigues ont
excédé vos gens ils sont hors d'état d'exécuter vos ordres.
Ce drôle raisonne, je crois! interrompit Stevens en
avançant furieux sur D. Gaspar.
Mais au moment où le poing du planteur se levait pour
frapper l'engagé, Mary se jeta au-devant de son oncle, en
s'écriant
Que votre main tombe sur moi plutôt que de com
mettre cette indignité
Vous n'êtes pas dans votre bon sens, miss, retirez-
vous et laissez-moi corriger cet insolent.
Vous n'en ferez rien si vous me faites la grâce de
m'écouter.
Et que me direz-vous, s'il vous plaît
el le soir, i! y aura, en la salle de S' Sébastien,
un concert suivi d'un bal, donné au bénéfice
d'un jeune pianiste, M. De Wulf.
Nous apprenons que M. Vanden Peereboom
vient de donner sa démission des fonctions d'é-
chevin de la ville d'Ypres.
A Monsieur l'éditeur du journal le Progrès.
Monsieur,
Je vous envoie ci-joint, avec prière d'insertion copie
d'une lettre que je viens d'envoyer par le ministère d'un
huissier, l'éditeur du journal la Commune d'Ypres, qui
s'est refusé d'insérer ma première réponse un article
diffamatoireetcalomnieux. L'opinion publique appréciera
le procédé de la part d'une rédaction qui non-seulement
lance l'injure et la diffamation tort et travers, mais
qui pousse la mauvaise foi et la déloyauté ce point de
ne pas même souffrir l'insertion des réponses des per
sonnes insultées grossièrement.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma considération
distinguée.
Ern. MERGIIELYNCK.
A Monsieur l'éditeur du journal LA COMMUNE D'YPRES.
Monsieur,
Si vous aviez obtempéré ma sommation"d'insérer la
réponse que je vous ai envoyée le 12 septembre dernier,
j'aurais laissé désormais votre anonyme déblatérer son
aise.
Mais la déloyauté et la malveillance dont vous avez
fourni la preuve, en ne reproduisant pas la réponse
l'attaque calomnieuse et diffamatoire contenue dans le
journal dont vous êtes l'éditeur responsableme forcent
de nouveau répondre au deuxième article inséré dans
la feuille la Commune d'Ypres, concernant les faits qui se
sont passés la Société de la Concorde.
Les explications entortillées et les réflexions du pre
mier article du numéro 21 de ce journal, quoique plus
modérées dans la forme, sont toujours erronées, diffama
toires et injurieuses. En ce qui concerne la déclaration
authentique de Théodore Vermeersch, on insinue que
c'est par intimidation ou corruption que l'ex-garçon de
la société a été amené signer cette pièce. Je donne cet
égard le démenti le plus formel et je vous préviens que si
vous répétez cette accusation déguisée, je vous poursuivrai
devant les tribunaux en réparation de l'atteinte portée
mon caractère et ma dignité.
La (in de l'article de l'anonyme n'est qu'une rodomon
tade ridicule, puisqu'il me promet de m'adresser en face,
toutefois si l'occasion s'en présente, des imputations fausses
et qu'il lui serait impossible de justifier. Quant au cou
rage et la franchise qu'il me dénie je le proclame un
anonyme dont l'office d'insulteur public dans un infâme
libelle paraît être la spécialité, devrait se garder de laisser
couler ces mots de sa plume.
Je vous dirai que l'homme que vous voulez frapper
est celui même qui, cette nuit, prévenu par moi, a couru
vous sauver la vie.
Cette nuit, il a fait son devoir, ce matin il le mé
connaît.
J'ajouterai qu'il est d'une noble famille de Santiago,
qu'il se nomme Herrera, comme ma mère, et que vous ne
pouvez faire un si sanglant affront au nom que portait la
sœur de votre femme.
Je ferai ce qu'il me conviendra encore une fois
miss, retirez-vous.
Cependant il s'en tint au geste menaçant qui avait
effrayé Mary; il consentit même ce que les soldats par
tissent seuls la poursuite des fuyards; mais se tournant
ensuite vers D. Gaspar et les engagés, il leur dit avec un
sourire diabolique
Pour vous, mes braves gens, qui devez en effet être
fatigués de courir, je vous autorise rester. Seulement
vous allez vous partager entre mes champs et mes mou
lins, et j'entends que ce soir les travaux soient au cou
rant, dans toute la plantation, comme s'il n'y manquait
un seul esclave. Où serait la supériorité du sang blanc sur
le sang noir, si chacun d'entre vous n'était pas en état de
faire la tâche de quatre nègres.
(La suite au prochain n*.)