des cou ps de canon tirés par l'artillerie de la société de S' André se font entendre, et quelques minutes après, M. le Gouverneur accompagné de M. Vram- bout, membre de la députation permanente, et de M. Carton, commissaire d'arrondissement, arrive et descend de voiture pour recevoir les compliments de M. le bourgmeslre.auxquels il répondit avec cette bienveillance et cette affabilité qui le distinguent si éminemment. Après cette allocution syinphatique et toute cordiale, le cortège se mil immédiatement en marche travers une foule compacte de specta teurs qui étaient accourus de toutes les extrémités de la ville et des communes environnantes. Une cavalcade composée de seize jeunes cavaliers distingués de la ville ouvrait la marche. Suivaient la musique de la ville et les nombreuses sociétés, bannières déployées, chacune suivant son rang d'or dre. Puis venaient les autorités, les fonctionnaires publics et le clergé formant deux haies au milieu desquelles on remarquait le Gouverneuret les deux fonctionnaires qui l'avaient accompagné. Le cortège était formé par une seconde cavalcade ou plutôt une escorte d'honneur formée par les plus notables agriculteurs de Poperinghe. Au milieu du cortège s'étalaient pompeusement deux magnifiques chars de triomphe dont un surtout d'un genre tout-à-fait nouveau et qu'on pourrait k plus juste titre appeler char d'industrie ou d'agriculture, mérite une des cription particulière. Sur 1111 grand char ordinaire qu'on avait entière ment décoré de manière k en cacher les roues, se dressaient jusqu'à la hauteur des maisons, une quan tité de longues perches entièrement garnies de haut en bas de houblon touffu, entrelacées de guirlandes et surmontées de handerolles tricolores, représen tant ainsi une houblonnière dans laquelle des jeunes garçons et de jeunes filles coëffés d'un chapeau rus tique larges bords, cueillaient du houblon dans des corbeilles. Sur le derrière du char et par-dessus tout on voyait assise sous un dais, la pucelle de Poperinghe. L'ensemble en était tout fait gracieux et pittoresque et offrait le coup-d'œil le plus ravis sant. Nous lélicitous sincèrement la commission de cette idée ingénieuse et d'à voir lait du houblon, prin cipal objet de l'industrie poperirlghoise, un des plus beaux ornements de celle fêle. Le cortège avança ainsi lentement et avec ordre, au son des tambours, de la musique et de toutes les cloches de la ville et traversa la rue d'Ypres, la Grand'Placela rue Flamande et la rue des Prêtres, toutes décorées avec goût et élégance jusqu'à la de meure de M. le bourgmestre, où M. le Gouverneur descendit quelques instants. De lk il poursuit sa inarche vers le Petit Marché où avait lieu l'exposi tion des bestiaux, organisée par la société agricole, et retourna par les deux dernières rues qu'il venait de traverser, jusqu'à l'Hôtel de régence. Arrivé là, le cortège s'ouvrit et M. le Gouverneur qui jusqu'ici n'avait pu le voir qu'imparfaitementle passa en tièrement en revue et put juger par lui-même com bien les habitants de la ville avaient rivalisé de zèle pour lui rendre le plus d'honneur possible. M. le Gouverneur se rendit alors dans les salons de l'Hôlel de ville où étaient exposés les produits agricoles du canton, y assista la distribution des prix, et, après avoir admiré la variété et la beauté des objets exposés, félicila la société d'agriculture et d'horticulture de celte ville des nombreux et bril lants succès qu'elle a vai t déjà obtennsdepuis l'époque de son organisation. Immédiatement après, M. le Gouverneur, conduit de nouveau en cortège jus'qu'a la sorlie de la ville, est parti pour visiter les com munes de Proven, Haringhe et Watou. Cependant la fêle n'était encore qu'à moitié finie. Au retour du Gouverneur qui eut lieu vers les sept heures du soir, un banquet splendide de 60 couverts avait été préparé dans une des salles de l'Hôtel de ville. Toutes les autorités civiles, les fonctionnaires publics, MM. Alph. Vaoden Peereboom et boedt, re présentantsMM, les curés des trois églises parois siales, le principal du collège ainsi que la plupart des nolabililés de la ville y étaient réunis. L'ordon nance du banquet, due aux soins de la commission, était digne d'éloges, et la plus franche cordialité n'a cessé de régner pendant toute la durée. La musique de la ville et quelques choeurs chantés par les élèves de l'école communale ont contribué k rehausser l'é clat de cette agréable soirée. Vers la fin du banquet quatre toasts ont été portés. Le premier par \1. le bourgmestre au Roi qui, par sa sagesse et grâce ses institutions LIBÉRALES, a su maintenir la tranquillité dans le pays. Le second par le bourgmestre k M. le Gouverneur qui nous a lait l'honneur de visiter notre ville. Ensuite M. le Gou verneur s'est levéet dans uneallocutiou chaleureuse exprimée avec calme et dignité, il a dit qu'il était profondément touché de l'accueil cordial des habi tants de Poperinghe; que cependant, n'étant que le représentant du gouvernement dans notre province, il croyait que les témoignages dont il était l'objet, devaient avec justice se rapporter au ministère qui, dans la crise que l'Europe venait de traverser, grâce aux idées libérales qui l'animaient, grâce aux larges concessions qu'il avait su faire k propos l'opinion publique, avait heureusement préservé notre patrie de l'esprit d'anarchie qui avait fait ailleurs de si grands ravages. Il a ajouté que quoique la société paraisse aujourd'hui tranquille sa surface et quoi que les images aient momentanément disparu de l'horizon, tout danger 11'est pas encore passé, que les passions qui séparent encore nos concitoyens de ma nière ne plus se retrouver au moment où il s'agi rait de défendre notre nationalité, laissent encore un abîme où tous les partis s'exposent se perdre, el que ce n'est que par la franche réunion des diffé rents parlis, par l'oubli des vieilles animosilés que nous parviendrons conjurer le danger. Enfin, en remerciant les habitants de Poperinghe de l'accueil bienveillant et cordial qu'il a reçu, il a fini par pro poser un loasl k la prospérité de la ville dans la personne de son honorable bourgmestre. Cette im provisation, plusieurs fois interrompue par de vives acclamations, a reçu les applaudissements de la salle eutière. Finalement uirdernier toast a été porté par un particulier k la mémoire des héros qui, il y a dix-neuf ans, pareille date, ont succombé en com battant pour l'indépendance nationale. Le banquet s'est prolongé jusque vers les onze heures. M. le Gouverneur en apprenant qu'une brillante illumination avait lieu, a proposé, avant de finir celte belle journée, de faire une tournée dans la ville et a parcouru les principales rues ac compagné d'une quinzaine de convives qui après, l'ont conduit chez le bourgmestre et se sont séparés de lui aux cris répétés de fioe le Gouverneur Le lendemain matin, M. leGouverneur a visité les établissements charitablesl'école primaire eb les trois églises paroissiales, et est reparti pour Ypres, vers les onze heures. Le jour du 34 Septembre i84q restera longtemps gravé dans notre mémoire. Si la réception qui a été faite ici au chef de la province a été, généralement parlant, aussi sincère que brillante, nous ne devons vraiment pas encore désespérer de noire avenir. Les idées libérales sainement entendues ne peuvent man quer de fairedes progrès et de nombreux prosélytes parmi nos habitants, surtout lorsqu'elles ont eu pour interprète un homme aussi sincère, aussi loyal et aussi généralement estimé que notre digne Gouver neur, et nous avons le doux espoir de voir dans un temps plus ou moins prochain, luire des jours plus heureux pour Poperinghe. Popcriughe, le 27 Septembre 1840. La réception que l'on a fait en cette ville, Monsieur le Baron De Vrière, a été digne de lui, c'est-à-dire que les habitants de Poperinghe, connaissant et appréciant les talents, le noble et franc caractère de l'administrateur en chef de cette province, l'ont accueilli avec un enthou siasme aussi spontané que cordial; avec une unanimité de dispositions sincères, en faveur de Monsieur le Gou verneur, pour qui tout cœur en ce moment palpitait. J'ai peut-être tort de me laisser entraîner par les senti ments d'exaltation, que j'éprouvais moi-même; car je connais certain cœur, qui depuis longtemps ne bat que par la cupidité, ou la convoitise des honneurs, que l'on décerne tout autre qu'à sa personne; d'un homme qui, habitué être adulé par quelques stupides ou perfides courtisans, qui de tout temps l'ont applaudi et encense pour le corrompre, et sans aucun doute le perdre car qu'importe d'occuper des fonctions respectablessi on procède leur exécutiond'une manière qui doit vous enlever toute considération Quiconque a lu les observations qui précèdent, a de viné qu'elles se rapportent celui qui depuis 1850, a marché dans tous les rangssous tous les drapeaux et ne s'est distingué sous aucun si ce n'est par un manque de bonne foi, que nul ne peut qualifier. C'est lui encore qui, le 24 de ce mois, au banquet offert par la population de cette ville, au dignitaire qui l'a vi sitée en ce jour, n'a pas hésité en prononçant un toast au Roi, de rendre hommage sa conduite libérale!.Il avait déjà oublié que le parti libéral, l'a fait dernièrement nom mer représentant et que depuis, le transfugen'a pas craint de se ranger sur une ligne opposée au principe qui l'a fait élire. Monsieur le Gouverneur, a pris la parole, immédiate ment après notre Bourgmestreet dans un exposé aussi bien senti qu'exprimé de notre positiona recueilli des applaudissements frénétiquesde tous les souscripteurs du banquet. D'autres toasts ont été portés ensuite et éga lement bien reçus, sauf un seul cependant, qui n'a ex cité l'approbation que d'un petit nombre mais quoi bon l'applaudir!.. Ils ne sont plus!., ces héros qui nous devons le régime actuel, ils ont su mourir pour la liberté, et e'était leurs mânes que l'on portait ce toast!... Pour quoi donc faire une allusion pareille, dans une féte nationale, ou tout au moins donne en l'honneur du gou vernement, qui y était si noblement représenté. N'en parlons plus, car le dévouement payé par le martyre n'existe même plus de souvenir!... Revte villageoise. Notre siècle et notre pays sont tout particulièrement favorablés la multiplication des recueils périodiques les Revues pullulent sur toutes sor tes de sujets. Il est vrai qu'il est souvent moins difficile d'en faire que de leur trouver des lecteurs..Combien en vovons-nous que personne ne lit? C'est que, la plupart du temps, les fondateurs de ces publications ont complè tement perdu de vue ce précepte du premier prosateur de notre siècle, précepte qui devrait être présent la pensée de quiconque se mêle d'écrire sur n importe quoi et pour n'importe qui. Paul Courrier a pris pour épigra phe Parlez aux hommes de leur intérêt, et de leur intérêt du moment. Une réunion d'agronomes dévoués la cause du pro grès, prenant ce précepte pour guide, a fondé sous le litre de Revue villageoise une" publication mensuelle s'adressant tous ceux, sans exception, qui s'occupent d'agricullure un titre quelconque, depuis le paysan qui soigne son unique vache et l'unique hectare de terre qu'il tient en location, jusqu'au grand propriétaire exerçant une surveillance éclairée sur la culture de ses domaines. Il y avait peut-être un peu d'ambition prétendre se faire accepter également dans les chaumières et les châ teaux, en alliant la simplicité de la forme l'élégance du style, et choisissant les sujets capables d'intéresser au même degré toutes les classes de propriétaires et de cul tivateurs. Si le succès peut justifier un peu de hardiesse, les fondateurs de la Revue villageoise ont été assez encou ragés par la faveur du public agricole pour leur permet tre de croire qu'ils sont restés dans le vrai, qu'ils mar chent dans la bonne voie, et qu'il y avait réellement place pour un recueil destiné devenir la lecture favorite du paysan et du fermier pendant leurs courtes heures de loisir, sans être exclu ni de la table du salon de l'homme du monde, ni du cabinet de l'agronome. La Revue villageoise vient d'accomplir la première année de son existence on sait combien peu de publica tions résistent l'épreuve du temps, et résolvent le pro blème difficile de nos jours, de se faire lire et d'avoir des abonnés. Nous avons sous les yeux ses livraisons que nous venons de parcourir attentivement; le choix et le caractère des articles, le soin scrupuleux pris par les auteurs de rester constamment fidèles leur plan et leur titre, et de tenir le lecteur au courant de tous les faits nouveaux ou importants relatifs l'agriculture, sans tomber ni dans l'aridité de la science pure, ni dans la trivialité du slylc, nous paraissent expliquer le succès toujours croissant d'un recueil dont la place est dès présent marquée parmi les utiles publications ayant pour Jjut le développement progressif de notre agriculture. On nous assure que M. Vanden Bussche, colonel du 7° régiment en garnison en cette ville, est mis en non- activité, et que M. le colonel Ilerry est appelé le rem placer. Journal de Bruges.) II iiKiii; u'V pkb.**, du 29 Septembre. Il y a eu peu de changement dans les prix du froment vendu au marché de ce jour. 1,515 hectolitres ont été exposés en vente et se sont écoulés aux prix de fr. 15-20 18-60, en moyenne fr. 16-90 l'hectolitre. Le seigle s'est vendu avec une légère baisse de 20 cen times l'hectolitre. 109 hcclolitrcs se sont écoulés aux prix de fr. 9-20 10-40, prix moyen fr. 9-80 l'hectolitre. Les prix de l'avoine ont baissé de 25 centimes l'hec tolitre. 44 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 6-12 7-50, en moyenue fr. 6-81 l'hectolitre. 11 y a eu une baisse de fr. 1-20 l'hectolitre sur les prix des fèves qui se sont vendues en moyenne 10 fr. I hectolitre. 72 hectolitres ont été exposés en vente. Les pommes de terre se sont vendues aux mêmes prix qu'au marché précédent, fr. 5-50 les 100 kilogrammes. II en a été exposé en vente 5,200 kilogrammes. État-civil •'Ypres du 25 Septembre au 29 inclus. Naissances sexe, masculin 4. Sexe féminin 5. Total 7. Mariages: Berten, Léopold-Fcrdinand, âgé de 41 ans, jardinier, et Royava, Julie-Natalie, âgée de 27 ans, jar dinière. Swingedouw, Pierre-Jean-François, âgé de 55 ans, jardinier, et Berten, Marie-Sophie, âgée de 56 ans, jardinière. Billiet, Pierre-François, âgé de 50 ans, charcutier, et Verhack, Amélie-Dorothée, âgée de 51 ans, domestique. Décès: De Caluwe, Antoinette, âgée de 40 ans, sans, profession, épouse de Napoléon-Charles-Alëxandre Bar- bry, rue de Bailleul. liamoen, Jean-Corneille, âgé de 82 ans, maître ferblantier, veuf de Marie-Antoinette- Françoise Camerlynck, rue des Chiens. De Zutlere, Augustin, âgé de 20 ans, imprimeur, célibataire, Petite Place. Rcynaert, Isabelle-Thérèse, âgée de 75 ans, dentellière, veuve de Jacques Ilof, rue de l'Hôpital S4 Jean. Caillean, Sophie-Maric-Anne, âgée de 68 ans, propriétaire, veuve de M. Joseph-François-Marie-Xavier Iweins, rue au Beurre. Enfants au-dessols de sept ans: Sexe masculin 5. Sexe féminin 2. Total 5. M. Mallan, dentiste de Londres, si avantageusement connu en Belgique, et ayant été appelé Ypres, n'ayant pu suffire sa nombreuse clientèle sa première visite, vient d'arriver Hôtel de la Tète d'or, en cette ville.

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 3