VILLE D'VPRES. ComiL tommi.. Séance publique fixée au Mercredi24 octobre 1849, neuf heures et demie du matin. ORDRE DC JOl'R PCBLIC 1* Communication de pièces. 2* Dépôt du rapport sur l'administration et la situation des affaires de la ville. 5° Délibérer sur la demande du conseil communal de Comines tendante voir déclarer chemin vicinal de grande communication celui d'Ypres Comines. 4" Émettre un avis sur le cahier des charges, clauses et conditions, pour une vente d'arbres hors de croissance sur les propriétés des Hospices. 5° Délibérer s'il y a lieu d'autoriser la commission ad ministrative du Mont-de-Piélé employer en acquisition de fonds publics, les capitaux qui restent improductifs dans la caisse du directeur. 6° Délibérer sur la question de l'éclairage de la ville au gaz et discuter les conditions du contrat intervenir. 7° Délibérer surlademande d'uncrédit supplémentaire de fr. 4,049-01formée parle bureau de bienfaisance, pour les dépenses de l'cxcrcicc 1848. 8° Statuer sur deux demandes d'admission au Naza reth. 9° Délibérer s'il y a lieu de modifier le règlement sur les boucheries, pour la viande de porc. 10" Statuer sur une demande de subside pour la recon struction d'une façade de maison en bois. 11" Discuter le budget des dépenses et receltes de la ville pour l'exercice 1850. On lit dans YÈclaireur Nous ne nous étions pas trompés souvent nous avons dénoncé l'opinion publique les trames d'un parti qui jamais ne se déconcerte, et qui le moment arrivé, pour suit son but avec une ardeur nouvelle. Nous avons dit et répété nos lecteurs que ce parti entendait par liberté l'exploitation qu'il faisait h son profit exclusif des prin cipes déposés dans la constitution. Le journal, person nification de l'absolutisme religieux, nous fait connaître ses vues, ses espérances. Si vous étiez amis de la liberté d'enseignement, crie aux libéraux la feuille du parti clé rical de notre ville, pourquoi vous êtes-vous armés contre la proposition Brabant-Dubus. Nous le savions depuis longtemps, cette funeste conception est l'objet de vos plus tendres sentiments. Vous l'avez abandonnée forcément, en présence de l'indignation générale et aujourd'hui le temps vous paraît venu de la reproduire. Nous compre nons, les ennemis seuls de la liberté d'enseignement peuvent résister au système qui rétablit la main-morte, qui accorde des privilèges exorbitants aux établissements du clergé. La liberté pour vous c'est la domination, c'est le privilège et vous vous dites opprimés lorsque vous êtes mis sur la même ligne que tous les citoyens. La réaction relève la tète. On croirait peine qu'elle en est venue jusqu'à prôner la fameuse proposition Brabant-Dubus qui, en 1840 et 1841 a mis tout le pays en émoi. Le socius de Y A mi de l'Ordrele Feuilleton Belge, sortant des mêmes presses et œuvre des mêmes rédacteurs, proclame ennemis de la liberté d'enseigne ment ceux qui ont repoussé cette odieuse proposition. Le Moniteur publie, le tableau du produit comparé des impôts indirects, pendant les neuf premiers mois de 1848 et 1849. Ce produit s'est élevé, pendant les neuf premiers mois de 1849, fr. 54,957,496 80 Pendant l'époque correspondante de 1848, 51,754,550 48 L'augmentation, en 1849, est de fr. 5,182,946 52 Garibaldi est parti de l'île de la Magdeleine en se diri geant-sur Gibraltar et de là sur Londres. On lit dans le Précurseur Un meurtre a été perpétré hier soir Anvers, entre huit et dix heures, sur la personne de M™ Eckstein, âgée de 60 ans, épouse d'un victualier et changeur, demeurant Il consent donc enfin! s'écria Yambo, les yeux rayonnants de joie. D. Gaspar fit un pas vers le nègre et lui tendit la main Je suis trop jeune encore, lui dit-ilpour avoir ac quis une bien grande expérience cependant, Yambo si tu me crois utile ta cause, dispose de moi. Je t'aimais déjà, dit le noir mais ce que tu fais en ce moment te donne bien plus de droit encore ma re connaissance, mon amitié, que lu n'en acquis en me sauvant la vie. Vous vous étiez rencontrés déjà? fit le prêtre surpris. Nous avons souffert ensemble, mon père, répondit D. Gaspar. Et alors, ajouta Yambo il nous était permis seule ment de compatir aux souffrances l'un de l'autre. Au jourd'hui, Gaspar, tu as une ville, une armée dont je te remets le commandement, prêt t'obéir comme le der nier soldat, moi qu'elle avait nommé son chef; l'appui que tu prêteras au malheureux esclave ne se réduira plus une pitié inactive et stérile. Aujourd'hui, plus puissant aussimoije ne me bornerai pas te plaindre et je te dirai: Frère, laisse battre librement dans ta poitrine un cœur que le chagrin oppresse releva tête courbée par le plaine de Falcon. Vers huit heures son mari est sorti pour se rendre son estaminet, la Toison d'or, situé deux portes de sa demeure. En rentrant vers dix heures, il sonna inutilement diverses reprises; sa femme ne vint pas ouvrir; il retourna aussitôt i estaminet où il en fit part aux habitués; il manifesta des inquiétudes et dit qu'il craignait que sa femme n'eût été frappée d'apo plexie. Quelques personnes résolurent alors d'escalader un petit mur de séparation de la maison voisine, 1 aide d'une échelle et de s'introduire par derrière dans la mai son. Ce projet ayant été exécuté on trouva la femme Eckstein assassinée et baignée dans son sang derrière le comptoir de la boutique; elle avait trois coups de poignard la gorge, un d'eux une grande profondeur Le tiroir de la boutique a été forcé, et il en a été enlevé un sac, contenant environ 500 fr. Là s'est borné le vol. Les co upables auront sans doute craint le retour du mari, car s'ils avaient fait des recherches dans l'intérieur de la maison, ils auraient, l'aide d'effraetions nouvelles, pu enlever des valeurs assez considérables. La police a été avertie aussitôt de cet horrible événement. M. Vanden Bogaert, commissaire de police de la 2" section est arrivé sur les lieux vers onze heures, et a fait appeler aussitôt deux médecins légistes pour constater l'état du cadavre. La justice de son côté, est saisie de l'affaire, et une instruc tion est commencée. Le cadavre de Mme Eckstein a été transporté l'hôpital, où l'autopsie aura lieu. On com prendra la réserve qui nous est imposée au sujet des com mentaires que l'on fait sur cet affreux événement qui a jeté la consternation dans notre villeoù ces sortes de crimes sont heureusement très-rares. Samedi, une demoiselle arrivée Bruxelles par le che min de fer de Tournai, oublia dans la vigilante qu'elle avait prise pour se faire conduire chez elle, un cabas dans lequel se trouvaient plusieurs objets de valeurs et enlr'au- tres des rouleaux de pièces d'or ce ne fut que quelques tems après le départ de la voiture qu'elle songea son oubli et elle n'avait point retenu le numéro de la vigilante. La police fit passer tous les cochers de place en revue et la demoiselle désigna celui qui l'avait transportée; le cocher nia positivementnéanmoins il fut arrêté et hier malin, après un long interrogatoire devant le juge d'instruction, il a fini par avouer qu'il avait fait trans porter le cabas et son contenu Alost. C'est dans le courant de ce mois que, d'après les pres criptions du gouvernement, doivent avoir lieu les examens des officiers etsous-oflieiers de la garde civique. cl air eu r de Namur.) D'après les mesures prises pour assurer l'exécution des dispositions légales sur le timbre, toutes les requêtes adressées soit aux départemens ministériels, soit aux au torités provinciales et communales, qui ne sont pas écrites sur papier timbré, sont renvoyées aux pétitionnaires, sans qu'il y soit donné suite. Ces mesures s'appliquent également aux demandes qui sont adressées aux directeurs des contributions directes et acciseset ceux de l'enregistrement et des domaines dans les provinces, pour les objets sur lesquels ils ont le pouvoir de statuer. i:\ B laissa:! ic. FR ANCE. Paris, 1 7 Octobre. Il y a du mieux dans notre situation politique, c'est-à-dire qu'après la surexcitation de ces trois derniers jours il y a affaisement politiqueaprès la fièvre des colères nous avons l'atonie de la lassitude et presque du regret. Le président de la République a vu qu'il s'était avancé dans une voie dan gereuse et sans issue au milieu de laquelle il trouverait la gauche pour détrousser le président au profit du général Cavaignac avec l'aide de M. Dufaure, et au bout le so cialisme pour égorger la France. Quelques bons conseils lui ont été donnés par des personnes considérables. On lui a montré l'abime et sans reculer il n'a pas poursuivi cette voie fatale dans laquelle il paraissait prêt s'engager. Il y a une espèce d'armistice de suspension d'armes, un accord tacite des deux côtés. Le président ne. quitte pas le terrain de sa lettre qu'il croit être le terrain du découragement et que la joie ranime tes yeux abattus; il n'y a plus chez nos ennemis rien que tu puisses regretter. Que veux-tu dire s écria D. Gaspar interrogeant avec anxiété le regard d'Yambo. Mais celui-ci, pour toute réponsese contenta de sou rire et sortit. Un instant après, il reparut tenant Mary par la main. La joie de D. Gaspar ne saurait se décrire; celle de Mary ne fut pas moins vive. Aux premiers épanchements de bonheur succédèrent les explications c'était un mou vement bien naturel que celui de la curiosité, après une rencontre aussi miraculeuse qu'inattendue. Ami, dit le jeune Espagnol Yambo, lorsque Mary eut achevé le récit de sa délivrance, si je n'avais pas em brassé le parti des noirs, je le ferais maintenant par re connaissance. Et se tournant vers Mary: Je vous ai promis de vous conduire dans la patrie de votre inère; mais ne voulez-vous pas que j'acquitte auparavant la dette sacrée que nous venons de contracter tous les deux? Don Gasparrépondit Mary, les yeux baissés et la voix émue, je n'ai plus de parents de qui je dépende sur la terre; votre volonté sera la mienne, vous m aimez et sentiment français et de l'instinct national, mais il n'in siste pas pour le dire tout haut. La majorité se serre autour du rapport de M. Thiers, et ne s'en écartera pas d'une ligne, mais chacun de son côté reste silencieux. Il y a de l'irritation qui pourrait devenir de l'antipathie du côté du président contre une partie de la majorité, plus particulièrement contre ses chefs. Niais on pense que cette irritation s'apaisera quand les faits seront éclaircis. Dans tous les casl'entrée des chefs de la majorité dans le gouvernement semble devenue impos sible en ce moment. Si le ministère est changé, s'il tombe devant la réprobation instinctive de la majorité de l'As semblée, il sera remplacé, non par les chefs, mais par des lieutenants, non par des sommités, mais par des diminutifs. Quant ce ministère, sa conduite est louche dans l'af faire de Rome comme dans tous les épisodes de son exis tence politique. Il a déclaré dans la commissionla majorité de la commission qu'il acceptait la politique résumée dans le rapportée M. Thiers, et qu'il acceptait le moluproprio du pape. Le ministère a produit dans la commission des pièces nombreuses, des documents diplo matiques dont nous avons connaissance et desquels il résulte que jamais Je ministère, que jamais M. de Toe- queville n'a demandé plus que le molu proprio du pape. Il y a une dépêche de M. le ministre des affaires étran gères dans laquelle il pose les questions soumettre au pape pour les concessions politiques qu'il doit faire ses États, ces conditions sont exactement les mêmes que celles qui se trouvent concédées dans le motu proprio, moins le vote délibératif des impôts par la consulte, condition sur laquelle on n'a pas insisté ensuite. Quant l'institution de la commission des trois cardinaux, qu'on dit être en opposition avec les vues du gouvernement français, le ministre l'a acceptée et il a adressé au général Ôudinot une dépêche pour l'inviter l'installer et la reconnaître comme pouvoir réel et légitime. Le ministère est allé plus loin dans celte reconnaissance que la majorité, qui aurait voulu voir un laïque éminent dans cette commission. Le ministère est donc cloué au rapport de M. Thiers, qui reproduit avec une fidélité scrupuleuse l'opinion de la commission et de la majorité. Aujourd'hui quelques mi nistres disent qu'ils veulent s'éloigner de la politique de ce rapport, qu'ils y seront violemment ramenés, car on leur rappellera leurs paroles, leur adhésion et on pro duira la tribune des pièces qui seraient restées confi dentielles si le cabinet avait tenu sa parole. Mais nous croyons qu'il sera prudent, qu'il se contentera de lou voyer entre le rapport et la lettre du président, avec la seule pensée de sauver son existence. Quant la majo rité, par cela même qu'elle est inébranlable, elle assure son succès et clic promet la bonne politique de l'ordre un triomphe. Voilà où nous en sommes il y a calme et désir de transaction. La brouille entre les anciens conservateurs et les légiti mistes devient de jour en jour plus flagrante. Voici ce que nous lisons dans VOrdre d'aujourd'hui; La lettre adressée par M. Louis-Napoléon M. Edgard Ney, sur les affaires de Rome, et venant protester sou dainement, irrégulièrement contre les lenteurs et les in décisions d'une politique trop méticuleuse, n'est-elle pas un avertissement? Les légitimistes en sont-ils ignorer que, sur une question plus grave encore que celle de Rome, l'affaire de Constantinoplele président de la ré publique a des élans inspirés par un légitime orgueil national, et que la raison politique, avec ses considéra tions de réserve, de modération, de patience, a bien de la peine tempérer? Ils se plaisent tant depuis deux ou trois mois lui rappeler qu'il n'est rien, que le désir lui viendra, peut-être, de prouver que, placé légalement, par le suffrage libre de six millions de citoyens, la tête d'une nation comme la France, il est et il peut quelque chose même sans le secours des légitimistes. On parle de certaines machinations de bourse qui ont eu lieu au sujet du dernier incident politique et dans lequel quelques personnages connus auraient été malheu reusement mêlé. Dans sa séance d'hier l'assemblée nationale s'est occu pée des élections de la Guadeloupe. je vous aime, partout où vous serez, je me trouverai bien. Mary, une prière encore; dans la lutte où je m'en gage, il est possible que je succombe; si mourais votre époux, notre séparation me semblerait moins cruelle; consentez-vous me donner votre foi? Je suis prête renouveler devant Dieu et devant les hommes, un engagement que j'ai pris déjà dans le secret de mon cœur. Eh bien, mon père, dit solennellement D. Gaspar en prenant la main de Mary et en s'agenouillant avec elle devant D. Barlolomé, vous qui evez mission d unir re cevez nos serments et bénissez notre amour. Le bon vieillard, après les avoir contemplés quelques moments d'un œil attendri, leva ses regards vers le Ciel et lit haute voix une prière qu'ils écoutèrent avec un recueillement religieux; joignant ensuite leurs mains entre les siennesil leur dit Soyez unis, mes enfants, et que Dieu répande sur vous toutes ses bénédictions. Cette simple et touchante cérémonie terminée D. Gaspar se leva 7 suis a toimaintenant, dit-il a Yambo qui avait suivi toute cette scène dans un respectueux silence. (La suite au prochain n'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2