IV 884. 9e Année. Jeudi. 25 Octobre 1319. JOURNAL D'ÏPRES ET DE L ARR0XDISSEJ1EM. Vires acquirit eundo. INTÉRIEUR. Yambo. ABONNEMENTS: Yphes (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Proches paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. - On ne reçoit que les lettres affranchies. VPRES, le 24 Octobre. La presse libérale commence se réveiller de sa torpeur et comprendre que toutes les dis sidences accessoires doivent cesser, qu'il faudra lutter chaud et ferme contre le parti rétrograde, qui songe déjà remettre la Belgique sous sa prépotence. Des libéraux dissidents commen cent se convaincre que leur abstention dans la lutte qui se prépare, ne peut qu'être fatale leur opinion, et nous trouvons dans la Revue de Namurcet appel l'union de tous les libéraux. LIBÉRAUX, SERRONS NOS RANGS! Le rétablissement de l'Absolutisme l'étranger, outre qu'il a fait cesser la peur dont était obsédé, depuis Février i848, le parti rétrograde en Belgique, l'a engagé lever la tête, l'a autorisé jeter de nou veau sa bannière aux vents. Il veut profiter des élections prochaines pour peupler la représentation nationale d'adversaires du ministère, comme il l'a fait récemment chaque fois que l'occasion s'est présentée partiellement. Comme but, il oeut le tenoerstmenl du ministèreJ Resterons-nous simples spectateurs de la lutte? Nos dissentiments assez profonds sur certains points avec tel ou tel membre du cabinet, nous porteront- ils h applaudir sa déconfiture entière? Non, ce n'est pas possible! Nous sommes Libéraux avant tout, et ce titre nous voulonsnous ne pouvons que vouloir, le triomphe du Libéralisme. lit après tout, le Libéralisme n'est-il pas per sonnifié: Dans \1. Rogier, le seul ministre qui n'ait pas faussé, dans l'intérêt du cléricalisme, la trop favo rable loi encore sur l'enseignement primaire? Dans M. de Haussycet homme énergique qui, malgré toutes les criailleries dont on le poursuit sans relâche, a forcé l'exécution de la loi, foulée aux pieds par ses devanciers, ces corporations reli gieuses qui, dans l'absence même de la main-morte, savaient s'approprier tout ce qui doit rester le do maine du pauvre? Dans M. Chazal (et ici nous faisons abstraction de la question gouvernementale de réduction de l'ar mée) qui dirige d'une inuiu si forte l'administration qui lui esl confiée? Dans M. Ftère la bête noire de tout ce qui res semble h un jésuite de robe longue ou courte? Dans M. Rolin, dont le diplôme de vrai Libéral consiste dans l'ambassade que vous savez? A l'œuvre donc, Libéraux de toutes nuances Empêchons le triomphe de l'Obscurantisme... Pour ce, soutenons, maintenons le cabinet ac tuel M. Jules Kilsdonck, élève du collège communal, vient de passer avec succès son examen pour l'ob tention du grade d'élève universitaire. Sou travail écrit lui a presque mérité la distinction, puisqu'il a obtenu 65 points et qu'il en fallait seulement 65 pour que le jury put octroyer ce témoignage d'apti tude et d'application. Deux élèves du collège com munal ont satisfait a la loi.Deux autres, MM. Vande Walle et Alexis, ont réussi dans leur examen par écrit et doivent subir aujourd'hui l'examen oral. M. le général-major Greindl, accompagné de son aide-de-cainp, est arrivé en cette ville pour passer l'inspection du io' régiment de ligne en garnison Ypres. 11 est descendu h VHôtel de la Tête d'or. Un de nos abonnés nous demande l'insertion de la note suivante L'œuvre de la Confrérie de la Miséricorde, établie en cette ville, mérite une attention particulière de la part des personnes riches ou de la classe bour geoise qui n'y sont pas encore inscrites. Les ressources dont l'association dispose sont em ployées procurer le cercueil et une inhumation honnête l'indigent décédé, comme aussi secourir les pauvres honteux privés d'autre assistance. Elle embrasse aussi les morts et les vivants dans son étreinte compatissante, et rapproche les classes les plus diverses de la société, par les liens fraternels et chrétiens des actes d'humanité. On se rappelle qu'en 1882, lorsque le choléra exerçait ses ravages, ce sont les membres de cette confrérie qui ont coopéré avec le plus de dévouement h l'inhumation des malheureux qui avaient succombé cette ma ladie. (Suite.) VIII. L'incendie de la plantation de Stevcns et la fuite de ses esclaves avaient jeté la paroisse de Kingston dans la conster nation. Les mêmes faits s'étant reproduits en même temps dans cinq ou six autres paroisses, une terreur panique s'empara aussitôt de toute la colonie. On crut un sou lèvement général des noirs; les planteurs, craignant d'être massacrés, abandonnaientdéjà lcurschamps et leurs mou lins pour aller se réfugier dans les villes les habitants de celles-ci n'étaient pas eux-mêmes très-assurésils son geaient l'effrayante disproportion qui existait entre le nombre des blancs et celui des nègres; si la lutte avait lieu, ils ne doutaient point qu'elle ne dut avoir pour eux l'issue la plus funeste. Cette alarme, du reste, fut aussi courte qu'elle avait été chaude lorsqu'on sut que treize paroisses étaient restées tranquilles et que, dans les au tres, le mouvement n'avait été que partiel, le calme et la confiance ne tardèrent pas rentrer dans tous les esprits. Mais le gouverneur, homme de prévoyance et de résolu tion, ne partagea point la sécurité commune; il considéra que, depuis quelques années surtout, les désertions d'es claves devenaient de plus en plus fréquentes, que le noyau des fugitifsdéjà fort de sept huit milled'après ses Les dernières nouvelles du général Chazal, arri vées Bruxelles, sont datées de Venise. L'honorable général poursuivait sou voyage de la manière la plus satisfaisante, et eu ce moment il doit être Turin. On savait, depuis quelque temps déjà, que le gouvernement s'occupait du choix du successeur donner M. le prince de Ligne pour la mission d'Italie. Nous apprenons aujourd'hui la nomination de M. Henri de Brouckere comme envoyé extraor dinaire et ministre plénipotentiaire près le S'-Siége et les autres cours d'Italie. Comme caractère, talents, antécédents, aussi bien que par ses opinions politiques, M. Henri de brouc kere est parfaitement la hauteur de la position qu'il va occuper. Sa nomination doit donc rencon trer une approbation unanime. Indépendance On écrit de Bruges. M. Ch. Desermoise, ingénieur en chef des ponts et chaussées, et M. Declerck, ingénieur de la même administration, accompagnés de M. l'ingénieur Tarte, de Bruxelles, et de M. de Gobart, se sont rendus Blankenberghe pour prendre une première inspection des lieux où l'on se propose de faire les travaux hydrauliques nécessaires pour la con struction d'un havre et d'un port de refuge. Notre ville sera en outre reliée celle de Blan kenberghe, par un chemin de fer l'anglaise et l'on fera sur la dune des pavillons et toutes les bâtisses nécessaires pour faire de Blankenberghe une jolie ville de bains. Puissent les travaux préparatoires, tels que le tracé des plans, se faire au plus tôt afin que la con cession soit définitivement accordée d'ici h peu de semaines. On lit dans le Modérateur Hier lundi, i5 octobre 1849, a du avoir lieu Munich, l'inauguration solennelle de la statue de notre grand musicien Roland de Lattre, né Mons en i5ao, mort dans la capitale de Bavière, en i5g5. Nous n'en dirons pas davantage; la plume nous tombe des mains et le rouge de la honte nous monte la figure. La Belgique devancée par la Bavière dans cet acte d'éclatante rémunération! La ville de Mons cédant Munich quand il s'agit de revendiquer la gloire d'un de ses enfants On a bien 16,000 francs donner chaque année un directeur de spectacle pour le plaisir exclusif de i,5oo 2,000 privilégiés, et trois siècles ne suffi ront pas parfaire une somme de 20 25,000 francs pour l'érection d'une statue l'immortel rival de Palestrina Espérons toutefois c'est non-seulement pour nous tous une dette nationale acquitter, mais c'est encore pour le premier magistrat de la cité une dette en quelque sorte de famille car, lui aussi, porte un nom cher depuis longtemps nos conci toyens, et ce serait une digne et noble chose que de voir le procès-verbal de l'inauguration de la statue de Roland de Lattre, signé par un des des calculs, ne pouvait manquer de s'accroître dans une pro gression rapide et que, si le moment présent n'offrait pas de danger réel, le temps n'était pas éloigné où l'existence de la colonie serait sérieusement menacée. Ses réflexions l'amenèrent reconnaître qu'il était plus prudent de pré venir le péril que de l'attendre. Renonçant dès-lors la politique de ses prédécesseurs, qui n'avait eu pour ré sultat que de pailler le mal, il s'expliqua chercher les moyens de l'extirper complètement. Ce n était pas une entreprise facile; de nombreuses tentatives avaient été faites pour aller chercher les re belles jusque dans leurs retraites toutes avaient échoué. Les troupes envoyées la découverte étaient revenues battues quelquefoisdécouragées souvent par l'inutilité de leurs recherchesrébutées toujours par les fatigues d'une marche difficile, presque impossible. Il est vrai que ces expéditions, mal combinées, étaient peu susceptibles de réussite. Que pouvaient deux ou trois cents hommes partant le matin, marchant sans but, n'osant s'avanturer dans les profondeurs des forêts et rentrant le soir dans leur quartier, pour recommencer, huit ou dix jours après, leur insignifiante promenade? 11 fallait préparer une campagne, mettre dehors un corps d'armée suffisant, envoyer de l'artillerie pour dé truire les établissements des nègresfrapper enfin un coup décisif. Tel fut le parti auquel s'arrêta M. Trelaunay Il se trouva justement qu'un esclave, marron, dans l'es poir d'obtenir son affranchissement et une récompense était venu tout récemment se remettre entre les mains des autorités de Santiago de la Véga résidence du gou verneur et avait proposé de servir de guide aux troupes jusqu'à Nauny. L'occasion était précieuse M. Trelaunay ne la laissa point échapper. Des ordres furent immédiatement en voyés Kingston et Port-Royal; on réunit un corps de deux mille hommes d'infanterie bien approvisionné, au quel on joignit une compagnie de pionniers et quatre ca nons. Le commandement de cette petite armée fut confié au colonel Edouard Charletonofficier plein d'audace et de bravoure. Tous les préparatifs furent achevés en qua rante-huit heures. Le matin du troisième jour, la colonne se mettait en marche, pionniers et artillerie en tête, sous la conduite du nègre marron dont nous avons parlé le soir, elle débouchait par la forêt sur le plateau où était située la ville des noirs. Quelque diligence qu'eut apportée dans sa route le colonel Charletonlorsqu'il arriva devant les remparts de Nauny, il y avait déjà plusieurs heures que le bruit de son approche s'y était répandu. Les nègres s'attendaient depuis longtemps ce qu'on viendrait les chercher jusque I là, et c'était dans cette prévision qu'ils avaient fortifié leur I ville. Cependant lorsqu'ils eurent appris par leurs éclai-

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1