extérieur. prises. Le ministre connaissait son encaisse la Société générale le connaissait aussi; mais il feignait une igno rance telle qu'au milieu de l'opération qui se prolongea par les nouveaux délais accordés, elle jeta un cri d'effroi et annonça au ministre qu'elle était court et avait ab solument besoin de trois millions en espèces ponr accom plir totalement l'échange. Or, pour obtenir ces trois millions, elle proposa au ministre de déposer pour trois millions de souverains Ja banque de France, pour avoir, le surlendemainen échange des pièces de 5 francs. Cette opération était onéreuse sous un triple rapport: de dignité d'abord, d'escompte, de prêt, de frais de dé pôt et de commission ensuite, et, enfin, de frais de retour, car les souverains valaient moins Paris qn'à Bruxelles. Le ministre ne se laissa pas ébranler par les terreurs delà Société générale; il refusa nettement cette blessante opération en déclarant que, bon gré mal gré, il saurait pourvoir au service, et, de fait, il y pourvut. En efTct, dés le matin, le ministre avait demandé le compte courant du trésor, qu'on adirina n'avoir pas le temps de dresser pendant l'opération de l'échange. Le ministre insiste, nouveau refus. M. Frère s'attendait ce petit coup de jaruac; mais encore une fois, il avait pris ses précautions, que je ne connais pas, mais qui ne resteront évidemment pas un secret, lorsque la question a portée devant les chambres. M. Malou commença dès lors ses attaques dans t émancipation Le moyen tenté par la Société générale n'avait pas réussi. C'était une atteinte portée sa puissance dans la personne du révérend père Malou: il fallait donc une politique nouvelle, appuyée de bombardement, dans le Moniteur de la rue des boiteux. On se dit apparemment: Puisque le ministre se montre si peu embarrassé des 17ou 18 millions desou- verains qui lui sont arrivés de toutes parts, livrons-lui aussi nos 6 ou 7 millions, il sera dans l'embarras, au moins faut-il l'espérer, et l'on aura meilleur marché de sa roideur. Vous voyez que le Malou se dessine ravir c'est la nature prise sur le fait. M. Frère ne parut pas le moinsdu monde embarrassé, et cela se conçoit, il avait une connaissance parfaite de ses moyens. Mais la Société générale, toujours dans la personne de M. Malou, réputant M. Frère plus fanfaron que rassuré, se frotta les mains, et le crut condamné amener son pavillon. On lui dépèche donc une dépu talion pour lui offrir ses services, en se réservant, bien entendu, une récompense honnête. 11 s'agissait d'acheter tous les sou verains, 24 21) millions; mais quel prix le ministre voudrai'-!l les vendre? A fr. 25-50, répond M. Frère. Pas possible! réplique la députation. A fr. 25-50, répète le ministre. Pas un seul souverain ne sortira de la caisse de l'état au-dessous de ce prix. Les délégués retournèrent h la Société générale, où, après délibération, on fit répondre au ministre qu'à ce prix on ne pouvait même pas discuter. Le lendemain pourtant on revint la charge car en fin le cours sur Londres était fr. 25-57 1/2. On avait toujours l'espoir que le gouvernement ne pourrait sortir de ce qu'on supposait un mauvais pas. L'Emancipation tonnait comme un ciel en feu contre une transformation il nous conviendra. Est-ce tout? demanda le gouverneur avec ironie. Nous avons des frères qui gémissent dans l'esla- rage.... Et dont tu as sans doute aussi la prétention de ré clamer l'affranchissement? Pourquoi le ferai-je? Ils ont refusé d'écouter notre voix ils ont manqué de confiance en nous et en eux- mêmes; qu'ils restent esclaves: le droit de récolter ne saurait appartenir ceux qui n'ont point semé. Mais nous demandons qu'ils soient traités avec moins de rigueur, que des règlements leur assurent les choses nécessaires la vie, que leur châtiment ne soit plus laissé l'arbi traire cruauté des maîtres. Telles sont les conditions que j'ai reçu mission de te proposer; elles te paraissent dé raisonnables, je le vois ton air de surprise,l'ironie de ton sourire avant une heure de réflexiontu auras re- conuu qu'elles sont sages et modérées; lu me d >nneras ta parole en laquelle j'ai foi, car tu es un homme lova' nous le savons tous; et, dès demain, potir sceller notre pacte d'amitié, les prisonniers que nous avons laits seront remis ta disposition. M. Trelaunav se retourna vers Cliarleton Que pensex-vous, colonel, de ce que vous venez il entendre, et que feriez-vous, si vous étiez ma place. qu'on avait fait la monnaie de Bruxelles, de 50 ou 60 mille souverains en pièces belges de 25 francs. Nouvelle entrevue avec le ministre propos de l'af faire. Après avoir déroulé les conditions et le prix aux quels ils consentaient acheter tous les souverains l'étal, quelle ne fut pas la stupéfaction des négociateurs d'entendre M. Frère leur dire: Messieurs, je n'ai plus un seul souverain vendre. En effet, tout était terminé. L'opération de la démo nétisation et de l'échange des souverains anglais au prix de fr. 25-50 s'était accomplie sans secousses, sans secours autres que ceux qu'avait prévus et préparés le minisire des finances, et sans que cette scabreuse mesure eut coûté un centime l'état. Je regrette qne la Société générale ait montré dans cette circonstance si peu de bon vouloir. Elle pouvait évidemment entreprendre cette conversion non-sculc- ment sans désavantage, mais encore avec bénéfice, puis que d'autres banquiers l'ont acceptée, et il est probable que ce n'est pas seulement pour les beaux yeux du mi nistre. Mais je m'explique parfaitement celte résistance peu nationale de sa part, en me souvenant que M. Malou et son Emancipation détestent cordialement M. Frère, et que ccst pour faire pièce au ministre qu'on a voulu ex poser le pays une humiliation et t une perte d'argent, pour avoir la triste joie de faire trompetter par toutes les feuilles de l'opposition que M. Frère ne connaissait pas son métier et avait fait bon marché et de l'honneur du pays et de l'intérêt du trésor public. Je pense très-sérieusement que la Société générale, avant la transformation de son personnel, eût aidé avec plus de sympathie le trésor public. Elle a toujours été difficile et presque hautaine avec le gouvernement, mais je suis assez juste pour reconnaître qu'elle a rendu des services au pays, et si, cette fois, elle a voulu jouer au plus fin avec le ministre des finances, c'est que M. Malou, son mauvais génie, a eu plutôt en vue de contenter de petites passions que l'intérêt public. L'Émancipation demande que les catholiques politiques s'abstiennentde présenter un candidat de leur couleur pour l'élection d'un membre de la chambre des représentants, qui doit avoir lieu Bruxelles, le 9 novembre. Mais en même temps, car il y a un mots, cette feuille nous apprend que M. Roussel, dont te nom, dit-elle, signifie liberté d'enseignement, entrera probablement en lice au nom de l'université de Bruxelles. En d'autres termes, les cléricaux, n'étant pas assez forts pour faire triompher un de leurs dévoués partisans, seraient prêts tendre la main l'un des chefs avancés de feu l'Alliance. On lit dans le Messager Si nous sommes bien informés on travaille sérieuse ment dans les bureaux trouver une économie de trois millions sur le budget de la guerre, économie qui, ajoutée celle de l'année dernière, permettrait de faire un nou veau pas dans la voie des dépenses reproductives et de l'établissement de l'équilibre du budget, surtout si on ap pliquait ces économies desservir les intérêts d'un em prunt. La coïncidence du remaniement dans une partie de l'armée rend vraisemblable la nouvelle de celte éco nomie, et il ne faut pas être prophète pour annoncer qu'elle rallierait au budget de la guerre l'élite de ses ad versaires actuels. Monsieur le gouverneur, votre refus m'oblige re tourner prisonnier dans les montagnes, et si vous acceptez je deviens libre; permettez-moi donc de m'abstenir dans une question où je me trouve si directement intéressé. Mais quelle que soit l'issue de cette discussion, dit vivement M. Trelaunay,je compte biencolonelque vous resterez avec nous, dussé-je employer mon autorité pour y parvenir. Vous n'en ferez rien, répliqua Charleton; si j'ai accompagné Yambo, c'était pour lui servir de sauve-garde jusqu votre résidence; j'ai répondu, sur mon honneur, de son retour et du mien; vous souffrirez donc que j'a gisse comme vous agiriez vous même en pareille cir- corstance. M. 1 relaunayqui n'était pas homme transiger avec I honneur, en quoique occasion que ce fût, ne trouva rien répondre au colonel. La droiture et la sagacité de son jugement rend uvntég dément stériles tous ses efforts pour "Pl -ré de innés raisons aux arguments d'Yambo mais si Sun e- rit iu( démontrait la nécessité de se soumettre a la loi du plus fort la fierté de son cœur ne lui permet tait i»oint de passer sans résistance sous ces nouvelles fourches caudines. C était bien le moins qu'il débattit les conditions du traitéqu'il y proposa des modifications, qu'il parvint même y ajouter quelques articles, ne fut- Le Politique dit que des ouvertures ont été faites M. Van Overbeke, avocat, pour succéder M. H. De Brouc- kere, mais il ajoute que M. Van Overbeke a refusé. Le même journal parle de M. Van Parys, ancien substi tut du procureur du roi, et de M. de Donckcr, notaire. Dimanche dernier, l'archiduc Jean, vicaire de l'empire, a quitté Liège pour se rendre Aix-la-Chapelle. Hier, son épouse, MM la baronne de Brandhof, ac compagnée de ses enfants, est allée le rejoindre après avoir fait en Belgique une excursion dans laquelle elle a visité les principales villes. Des architectes, membres de la commission royale des monuments, ont, par ordre de M. le ministre de la jus tice, visité l'église de Leuze, qui récemment a été incen diée; ces messieurs ont évalué environ cent mille francs la somme nécessaire pour réparer tous les dégâts. Provi soirement on a établi une toiture en paille afin de pré server les voûtes pendant l'hiver. Il est probable que la nouvelle charpente sera construite en fer et qu'on évitera ainsi que l'église de Leuze ne devienne une troisième fois la proie des llam nies. Dimanche 21 octobre, la kermesse de la commune de Iloorebeke-St-Cornille arrondissement d'Audenarde), a été troublée d'nne manière fort scandaleuse quatre frères, nommés Vander Spiegel, se sont placés vers 10 heures du soir, sur la grande route, et armés de gros bâtons, ils ont violemment maltraité, sons distinction, tous les pas sants. On dit que 15 17 personn 's ont été l'objet des violences, telles qu'elles ont dû garderie lit; deux d'en- tr'elles ne sont pas hors de danger de mourir. Par un arrêté royal, M. Thiery, actuellement chef de bureau au ministère de l'intérieur, est nommé chef de division, et M. Théodore Juste, chef de bureau chargé de l'inspection de l'enseignement de l'histoire et de la géo graphie dans les établissements d'enseignement moyen et dans les écoles industrielles et commerciales. M. Vergole, qui remplissait intérimairement depuis deux ans la place de chef de bureau de la voirie vicinale est confirmé dans ces fonctions. M. Vilain, premier com mis la division de l'industrie, est également nommé chef de bureau. Le 23, le corps électoral de Marche (Luxembourg) a nommé un membre du conseil communal. Sur 100 élec teurs environ sept se sont présentés, plus quelques mem bres de l'administration locale. fltlNCE. Paris, 50 Octobre. Seine Infé rieure. On lit dans le journal deFécamp: Hier, vers deux heures de l'après-midi, rue de Tour- ncville, Granville, un jeune homme de 25 ans environ, mis avec une grande recherche, s'est tiré deux coups de pistolet, l'un la tête, l'autre la poitrine; il a été transporté l'hospice dans un état désespéré. Les pre miers soins lui ont été donnés par le docteur Baugerard. On a trouvé sur lui, un billet de banque de 200 fr., trois pièces de 5 francs et une pièce de 50 centimes. Le matin même, il avait acheté les pistolets qui ont servi son suicide. Jusqu'à présent, on ignore son nom, les médecins ayant recommandé le silence absolu côté de lui. Nous apprenons l'instant que le jeune homme dont nous venons d'annoncer le suicide, s'appelle Jean-Baptiste Bernadotte, négociant, né Pau. Son état continue d'être désespéré. Le fait suivant est de nature prévenir un grand nombre de nos pauvres habitants des campagnes sur le danger qui résulte de faire usage de la chair des ani maux domestiques dont le genre de mort n'a pu être publiquement connu ou constaté. Une vache meurt dans la commune de Taulé, au bourg de Guiclan (Finistère. ce que pour sauver les apparences. Après quelques instants de méditationil répondit Yambo: J'ai attentivement écouté ton ultimatum; tu vas connaître le mien. Le gouvernement, voulant donner une preuve éclatante de sa paternelle indulgence, dérobe pour cette fois seulement, la loi qui punit de morflè crime de rébellion et accorde une amnistie pleine et cn- tière aux noirs réfugiés dans les montagnes. Es-tu satisfait? Cela dépend de ce qui va suivre, répondit Yambo- cet article s'ul ne signifie rien. Laisse-moi achever: comme il est démontré que les planteurs ont eux-mêmes provoqué par leurs mauvais traitements la désertion des esclaves qui ont fondé Naunv ceux-ci ne pourront, sous aucun prétexte, être réclamés par leurs anciens maîtres; en conséquence, le gouverne ment confirme en droit la liberté qu'ils ont recouvrée de de fait et leur concède la propriété de cinquante mille aeres de terres dont la situation et les limites seront ul térieurement fixées. C'est bien. Mais il est entendu que le territoire concédé ne sera point constitué <n état indépendant; il formera un nou veau quartier dans la colon e les habitants de ce quartier se reconnaîtront sujets de Sa Majesté Georges 1" auquel

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2