EXTÉRIEUR.
des investigations compromettantes, elle a eu
soin de ne pas indiquer les ouvrières qui les
avaient confectionnés et par conséquent elle
s est prudemment abstenue de proposer une
ouvrière quelconque pour la récompense spé
ciale décernée par le gouvernement.
Il s'en suit que la demoi.-HIe Pringiers n'a
jamais pu croire que la médaille décernée
Virginie Braem put être destinée une de ses
ouvrières de Court raijn»i«q:i elle n en avait
proposé aucune et s'était gardé de le faire pour
des motifs elle connus. Cest des membres du j
jury qui étaient parfaitement au courant de
celte petite intrigue, que la proposition de
récompenser les ouvrières Lucie Legon et
Virginie Braem, qui avaient travaillé pour
RPle Pringiers, est partie.
Riais voici ce qui a eu lieu après l'exposition de
•Gainl, la remise des médailles, et nous1
croyons que la conduite de la demoiselle Prin
giers devrait être sévèrement blâmée. Legon
père, ayant appris que des ouvrières d'Ypres
étaient appelées Gand, impatient de savoir si
une de ses filles devait recevoir une récom
pense, seliâta de prendre partout des renseigne
ments et entre autres prèsdu membre du jury,
RI. Hammelrath. Il lui fut répondu que proba
blement les lettres de convocation auraient été
envoyées la régence de Courtrai, puisque ses
filles avaient travaillé pour les demoiselles
Pringiers et qu'on les recevrait lin jour plus
tard que les ouvrières d'Ypres. Mais comme
Legon ne voyait rien venir et après avoir at
tendu vainement jusqu'au samedi malin il se
décida écrire Mllc Pringiers, qui lui répondit
la lettre suivante
Ontvflngen S" Norembcr,
tcu eli'uicu eu lulf s'.vonda.
Joeftrouve Marie,
lk hadde juiste den brief in de handen om aen nw
lirdrn te zenden als ik uwen brief ontvangen hebbe,
het verwondert my wel geheel stif dat gy zegt dat de
werkingen al vertrokken zyn oui hunne recompense
tandis dat ik nocli moer van dczen mnrgcn de brieven
ontfangen en bebbe, waer het zaeke dat ik uw niet meer
en zien cer dal gy naer Gend gaet ik verzoeke uw van
als cr imand uw vracgt of gy de voilette gemaekt heclt
van te zeggen van neen dat het werkingen van Pope-
ringhe zyn die gy geleerl heeft want dat net ecn geheel
moeilyk werk is en dat cr drie werkingen waeren waer
by dat gy daegelyk geweest heeft oin zy te lecren. het en
zal uwe eere niet verminderen maer wel vermeerderen
ik en verzoeke uw maer dat voor zoo veel of het in uwe
beliefte staet van dat al zoo te zeggen en waer het zaeke
dat gy dat niet wilt zeggen gy zult de goetheid hehben
van my daer over eenwoord te schryven en den brief te
bestelleu aen mync maerte als gy in Korteryk passcerl
want gy en zal my niet thuis vinden en het w&crc ook
geheel mogelyk dat ik naer Gendt niet en gaen want ik
hen overlast in de affairens en het is te lastig allyd te
vovagen doen dien brief staet onderteekendl met den
naem van Lusie het is dat gy gemist zyt en als zy Lusie
uytroupen gy en moet uw maer présenterai gy en moegt
niet laeten van uwen brief en de kwarte medetedraegen
gy moegt daermede voyageren graties opdcnyzeren wcg.
Signé, Princiers.
Sur cet avis, Marie Legon, son père et Vir
ginie Braem se rendent Courtrai directement
la station, tiès-étonnés d'y trouver la de
moiselle Pringiers, en compagnie d'une per
sonne qu'elle appelait Hortense ou Thérèse.
Marie Legon s'adressa la fabricante pour sa
voir s'il n'y avait pas de lettres pour Virginie
Braem et il fut répondu que non et qu'elle pou
vait retourner avec le père Legon Ypres.
Pendant le voyage, il parait que la demoiselle
Pringiers déclara Marie Legon, qu'elle avait
une Virginie Braem et que la fille qui l'ac
compagnait était celle designée sous ce nom. A
quoi Marie Legon dit la fillë comment vous
êtes Virgiuie Braem et mademoiselle vous nom
me Thérèse ou Hortense? L'autre répliqua que
our le moment, elle était Virginie Biaem, et
après cette réponse mademoi>elle Pringiers ju
gea inopportun de ne pas se laisser nouer plus
intime conversation entre les deux compagnes.
Ou arrive Gand et on se rend la salle des
Pas-Perdus du Palais de justice; 011 appelle
Lucie Legon, et Marie se présente. Après avoir
reçu la médaille que RI. le ministre lui dit
de remettre sa sœur, Marie Legon descend
de l'estrade, veut rejoindre Mlle Pringiers et ne
la retrouve plus. Entre temps, la soi-disante
Virginie Braem était allé recevoir la médaille
destinée une autre personne, elle redescend
son tour et se perd dans la foule Marie Legon
ne retrouve plus ni la demoiselle Pringiers. ni
la personne substituée Virginie Braem. qui
s'étaient éclipsées, dans l'intention probable
ment de ire pas être forcées de donner plus
amples explications sur leur conduite incom
préhensible vis-à-vis de Marie Legon.
Un membre du jury qui connaissait N irginie
Braem déclara au secrétaire général qn il n y
avait pas identité de personnes entre N irginie
Braem et celle qui avait eu l'effronterie de se
présenter pour recevoir la médaille destinée
celle-ci. Ce membre fut chargé d éclaircir
cette affaire et, certain qn il y avait eu fraude,
il s'est rendu vendredi Courtrai, où accom
pagné de M. Raeioakersautre membre du
jury, chez la demoiselle Pringiers, qui par mi
racle. se trouvait encore en possession de la
médaille si singulièrement détournée de sa vé
ritable destination Après explication, elle a été
remise M Hammelrath. qui son retour
Ypres, l'a déposée au secrétariat de la ville,
avec prière de vouloir la remettre Virginie
Braem.
Tel est l'exposé exact et véridique des faits
qui ont amené celle polémique. Nous croyons
inutile de relever le ton passablement insolite
du journal de Courtrai, l'égard de M. Ham
melrath et Raennakers, deux membres du jury,
et qui n ont fait en cette affaire que leur devoir.
Du reste, l'opinion publique jugera de quel
côté se trouve la justice et la vérité.
On a fait un reproche au Progrès de n'avoir
pas publié un éloge pompeux des exposants qui
ont obtenu une récompense l'exposition de
Gand. Nous avons cru que MM. les commer
çants et fabricants n'avaient aucun souci des
éloges d'une feuille qu'ils représentent dans un
journal qui se pose comme leur organe, comme
hostile au commerce et l'industrie.
Si nous n avons pas donné au membre du
jury de l'exposition de Gand et qui habite
Ypres, des éloges pour son zèle et son activité,
et si nous n'avons pas fait remonter lui, les
succès obtenus par nos industriels, c'est que
nous avions meilleure opinion des produits de
la fabrication d'Ypres, c'est que nous avons
toujours cru que nos belles dentelles pouvaient
sans danger être mises côté des plus belles
productions en ce genre d'autres pays et que
nos ouvrières sont assez bien appréciées, pour
qu'on n'ait pas dû indirectement avoir l'air
d'attribuer l'influence d'un membre du jury
résidant en notre ville, les nombreuses récom
penses décernées aux fabricants et ouvrières de
la ville d Ypres.
Coalition d'ouvriers Gand.
On lit dans le Messager de Gand du 10 novembre;
Nous avons annoncé hier que les tisserands des fabri
ques de coton s'étaient mis en grève depuis quelques
jours. On se méprend généralement sur la cause de cette
suspension de travail, et beaucoup de personnes même
sont inclinées en accuser les fabricants. Les informa
tions que nous avons prises cet égard nous permettent
de donner sur cette affaire les renseignements les plus
certains.
Nous devons d'abord rectifier ce que nous avons dit
hier relativement au taux du salaire des ouvriers, que
nous avons fixé de 10 13 francs, tandis qu'il ne s'élève
que de 8 11 francs par semaine.
L état de gêne des ouvriers, pendant ces deux derniè
res années, gêne causée par la disette de 1847 et les
commotions politiques de 1848, leur avait été les moyens
d acheter les produits des manufactures. Ils ont dû né
cessairement ajourner le renouvellement de ces effets.
Or, il s'est trouvé que ces deux causes ayant disparu
cette année, les calicots et en général tous les produits
manulacturés, ont trouvé un débouché régulier. Cette
grande consommation a nécessairement influé sur les
prix de la matière première qui a augmenté de C0 p. °/0
depuis le mois de janvier dernier.
Comme conséquence de cette hausse les prix de toutes
les étoiles de colon ont dû s'élever, et sur les gros cali-
1 ots surtout, que les ouvriers emploient pour chemises,
cette iignicnUtion a été plus grande parce qu'il y entre
une plus grande quantité de coton.
11 en résulté que les tisserands dont le salaire n'est pas
change depuis des années ne s'expliquant pas la cause de
ces hauts prix, et d ailleurs mal renseignés par quelques
meneurs, ont supposé que les fabricants avaient augmenté
leurs bénéfices dans cette proportion, et ils concluent
qu'il leur revient naturellement une partie de ce bénéfice'
en augmentation de salaire.
A entendre d'autres tisserands, ils se plaindraient
aussi que la journée du travail est trop longue, et ils
demandent qu'on la limite 12 heures. Presque tous les
industriels seraient disposés le leur accorder, con-
diton de travailler également le lundi au lieu de cesser
3 heures, parce qu'il faut nécessairement une compen
sation ceux qui travaillent par heure, et qui dans ce
dernier cas ne feraient pas une semaine complète. Jus
qu'ici ils n'ont pas voulu le comprendre de cette manière
et il est même notre connaissance qu'ils ont fait un
industriel de la cessation du lundi une condition de ren
trée dans l'atelier.
Cet état de choses est d'autant plus déplorable que les
tisserands ne font pas seulement tort eux-mêmes, mais
encore aux fileurs et fileuses que l'inaction des premiers
force renvoyer.
Il résulte de ce que nous venons de dire que les fabri
cants n'ont pas profilé de la hausse des prix qui ne fait
que les indemniser de la hausse de la matière première.
Par conséquent il est croire que les ouvriers cesseraient
la grève si on leur expliquait leur erreur.
Malheureusement nous écrivons en français, c'est-à-
dire que nous ne sommes pas compris des ouvriers. La
presse flamande pourrait ici rendre un grand service en
désabusant les ouvriers sur les fausses notions que leur
donnent les meneurs. S'ils persistaient dans leur aveu
glement, on ne sait plus où ces chômages s'arrêteraient
et par conséquent quel sort attendrait Tes ouvriers pen
dant l'hiver qui commence.
Le conseil communal de Gand a décidé en comité se
cret, par 16 voix contre 9, qu'une députation serait
nommée et ferait des démarches auprès de M. le bourg
mestre, afin de l'engager retirer sa démission.
Nous apprenons que la démarche a été faite auprès du
premier magistrat de la ville. M. de Kerckhove-Denler-
ghem a été sensible cette marque de sympathie, et a
répondu qu'il aviserait. On pense que M. le bourgmestre
retirera sa démission.
Appel vient d'être interjeté par M. Couvreur, du juge
ment rendu par le tribunal de 1" instance de Ilruxelles,
qui a déclaré nul l'acte par lequel M. Coché lui a cédé le
journal Y Observateur.
L'élection de M. Roussel, disaitavant-hier la Gazette de
Liège, plus naïve que le Journal de Bruxelles, qui laissait
prudemment soutenir le débat par Y Émancipation et le
Politique, l'élection de M. Roussel aurait pour l'enseigne
ment la même valeur que celle de M. d'Anelhan l'égard
des lois sur la charité légale
Ce langage était assez caractéristique; il trahissait clai
rement le vœu du parti clérical, il indiquait sans ambages
de quel cêlé devaient se porter ses suffrages.
Voyons quel est le résultat de la lutte électorale qui a
eu lieu hier Bruxelles.
Votans, 2,403 électeurs.
M. Fontainas, échevin, 1,773 voix.
M. Roussel, professeur l'université libre, 371.
Ainsi, la coalition démocratico-cléricale s'est ouverte
sous les plus tristes auspices, et pour déduire les consé
quences du raisonnement de la Gazette, si, d'une part, le
petit collège électoral de Thielt a fait une impuissante pro
testation contre le système du gouvernement en matière
de donations et legs, d'autre part, le premier collège élec
toral du pays a sanctionné les vues d'indépendance qui
doivent animer le pouvoir en matière d'enseignement
public
La Gazette doit être satisfaite.
Par arrêté royal, en date du 5 novembre 1849, le sieur
Retsin (Auguste), de Bruges, docteur en médecine, est
nommé agrégé la faculté de médecine de l'université
de Gand.
FRANCE. Paris, 12 Novembre. On assure
que le choix de M. Carlier pour la préfecture de police a
été surtout désiré par M. le général Changarnier, qui
trouvait que M. Rebillot citait trop souvent Horace ou
Boileau. Un préfet de police lettré et grand causeur a
paru un inconvénient par le temps qui court.
C'est d'ailleurs d'après les instances de M. Changarnier
que M. Rebillot a été nommé général de brigade.
Nous avons tout lieu de croire que le gouvernement a
reçu des nouvelles très-rassurantes^au sujet des affaires
de Rome et des affaires de Turquie.
Le souverain pontife serait au moment de rentrer dans
la capitale du monde chrétien, et une partie de l'expédi
tion française, sinon l'expédition toute entière, ne tarde
rait pas être rappelée.
Pour ce qui regarde le différend turc, les difficultés
s'applaniraient et tout ferait prévoir unesolution favorable.
La flotte française de la Méditerrannée est attendue
Toulon l'ordre lui a été donné de rentrer dans ce port.
Le Constitutionnel a achevé aujourd'hui son mouve
ment de conversion en faveur du nouveau ministère. On
assure que, momentanément, toutes les relations de ce
journal avec M. Thiers ont cessé.