JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. W 893. 9* Année. Dimanche, 25 lovembre 1919. Vires acquint eundo. INTÉRIEUR. Venise et l'Archipel. ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces,4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne lb centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progiiès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. YPRF.8, le 94 Novembre. La Chambre des représentants a voté l'a dresse, sans changements, après deux jours de discussion et l'unanimité des membres pré sents. Les représentants catholiques la Cham bre ont concouru l'adoption de la réponse au discours du Trône et n'ont pas élevé la voix pour blâmer un ministère qui est journellement calomnié, diffamé et baflFoué par les feuilles de lepiscopat et du parti clérical; celles-ci jouent du reste un sot rôle. Pendant qu'elles décla ment d'une façon ridicule contre le cabinet libéral, les députés de ce parti la Chambre prouvent par un silence significatif, qu'il n'y a pas de plaintes formuler contre l'administra tion libérale. Rarement, en effet, les affaires de la Belgique ont été dirigées avec plus d'activité et d'intel ligence. La meilleure preuve qu'on peut citer l'appui de l'éloge qui est dû au ministère, est que ses adversaiies la Chambre sont forcés de garder un prudent silence. Rien ne démon tre mieux l'habile impulsion imprimée au pays par l'administration actuelle, que le mutisme obstiné dans lequel s'enveloppent les repré sentants catholiques. S'il y avait seulement des critiques spécieuses adresser au pouvoir, ils ne laisseraient pas échapper l'occasion de les produire la Chambre. Calomniez, calomniez..., il en reste toujours quelque chose, disait Dom Bazile. Cet illustre maître n'ignorait pas qu'une erreur même fla grante finit par usurper quelquefois la place de la vérité, quaud elle est répétée sans cesse avec effronterie et impudence. C'est pour ce motif que nous rectifions par fois les faits erronés que la presse ou le public avancent soit méchamment, soit par ignorance. Au nombre des nombreuses erreurs aux quelles on cherche donner la forme de la vérité, il en est une que, depuis quelque temps, on cherche répandre dans le public. L'admi nistration communale, dit-on a entravé la chambre de commerce dans sa tentative, pour donner un plus grand développement une fabrication nouvellement introduite dans cette ville. [Suite.) La villégiaturé se termina les grandes familles revin rent habiter Venise le carnaval commença la gaieté vé nitienne, qui n'est pas éteinte, quoi qu'en aient dit les voyageurs, ne tarda pas renaître. Tous les soirs, nou velles fêtes, nouveaux plaisirs. On sut qu'un jeune étran ger qui portait un nom vénitien, et dont la famille s'était établie dans le Nord était venu habiter Venise. Aussi, bien que je ne connusse personnefus-je bientôt l'objet des prévenances les plus cordiales je préférai la solitude aux plaisirs que l'on m'offrait. Je n'allais qu'à l'Opéra où m'attirait un goût passionné pour la musique instru mentale. J'avoue que la voix humaine, portée sa der nière perfectionm'inspire peu d'enthousiasme et me touche faiblement. C'est dans un grand orchestrelors que le génie de l'homme dispose de toutes les ressources de l'harmonie, que la puissance d'invention se montre dans sa force et dans son éclat. Une cantatrice la mode sacrifie toujours au désir de faire parade de sa dextérité et de vaincre les difficultés du chant, le sentiment et l'ex pression. Tours de force qui m'étonneut d'abord, et me Cette allégation est complètement fausse pour le prouver, il suffit de citer les faits qui sont d'ailleurs connus de tous les membres du conseil communal et de la chambre de com merce. L'on a souvent fait allusion l'emploi d'un subside de 1,000 francs, alloué par état pour achat de métiers, et au conflit qui, ce sujet, est surgi entre la ville et la chambre de com merce. Nous croyons utile de donner quelques explications sur ces affaires, afin de détruire les erreurs propagées en celte circonstance. Vers la fin de l'année 1847, un industriel étranger établit Ypres une fabrique de tissus. Elle était en activité dès les premiers mois de 1848. L'autorité communale fut informée de ce fait quelle regarda comme très-heureux, elle n'eut qu'un désir, celui de seconder les efforts de M. Denys, toutes les fois que l'appui de l'administration .pouvait lui être utile. Quelques semaines après la révolution du 24 Février, c'est-à-dire une époque où la chambre de commerce ne s'était nullement préoccupée de la nouvelle fabrique, l'autorité communale apprit que d après un usage con stant Roubaix, les métiers lisser étaient la propriété dés ouvriers, elle comprit que par suite des temps calamileux, nos tisserands Yproisne possédaient pas le capital nécessaire pour acheter les métiers indispensables et que. par conséquent, l'industrie nouvelle pouvait être entravée dans son développement si dési rable. Que fit-elle? Elle adressa, au mois de mai, au gouvernement, une demande l'effet d'obtenir, sur les fonds du trésor, un subside destiné l'achat de métiers. Cette demande fut instruite dans la forme ordinaire. Cinq mois plus tard, c'est-à-dire au mois d'Octobre suivant, la chambre de commerce se préoccupa son tour de celle affaire. Mue par les, mêmes sentiments que l'autorité commu nale, elle chercha atteindre identiquement le même but. La chambre avait un excédant de compte, elle sollicita du conseil communal l'autorisation de l'employer achat de métiers lisser. Que fit le conseil?... Loin de contra rier les bonnes intentions de la chambre de commerce, loin de refuser l'autorisation de mandée, il l'accorda avec empressement et fut heureux de voir se grouper les efforts de tous fatiguent ensuite; j'ai besoin, pour dissimuler l'ennui que ces efforts me causent, de me rappeler ce que le bon ton exige de moi. Ecoutez au contraire une symphonie de Beethoven ou de Mozart: ces voix passionnées qui s'in terrogent, se croisent, se répondent; ces instruirions doués d'un accent spécial, et jouant, par leur accord ou par leur lutte, un drame plus compliqué que tous ceux dont la scène tragique peut donner le spectacle; c'est là, quoi qu'en aient dit les critiques, c'est là seulement qu'est la musique véritable; c'est là que le torrent de la créa tion vous emporte. Le violon prononce et accentue vive ment sa phrase passionnée; la flûte soupire; le hautbois fait retenir son cri sauvage et plein de douleur; la vibra tion solennelle de la basse évoque les idées religieuses le cor et le clairon jettent travers toutes ces voix d'ex pressions diverses leurs souvenirs de guerre et de chasse les arpèges lointains de la harpe rappellent les lyres anti ques et la brillante époque de la gloire grecque. Tantôt tous ces aeeens se confondent et lancent vers le ciel une masse puissante de sons religieuxet d'invocations sacrées; tantôt ils roulent comme un tonnerre meurtier, ou, s'a- paisant peu peus'accordent pour faire descendre au l'ond de l'âme ces pensées d'amour qui la bercent et l'é- nour atteindre un but commun. Nous le de mandons tout homme impartial, n'est-ce pas là une preuve évidente de la fausseté des accu sations lancées contre l'administration locale Si le conseil eut voulu contrarier la chambre de commerce, il lui eut évidemment refusé l'autorisation qu'elle sollicitait et ce refus eut pu être facilement motivé, sur la promesse faite par le gouvernement d'accorder la ville d'Ypres un subside pour achat de métiers. Mais loin d'en agir ainsi, le conseil, qui n'avait d'autre mobile que d'être utile la classe ou vrière pensa avec raison que dans l'intérêt même des travailleurs, il devait accepter et le subside de l'état et le concours de la chambre de commerce. Après tout, abondance de biens ne nuit pas. Tout allait donc pour le'mieux, et il était impossible de prévoir que celte affaire donne- rail naissance un conflit. Voici quelle occa sion il éclata. Le gouvernement, en allouant un subside de 1,000 francs, décida que les métiers seraient remis aux ouvriers, certaines condi tions qui feraient l'objet d'un règlement. Le collège fit donc un projet de règlement en quatre ou cinq articles, portant en substance que la ville était tenue de rendre ultérieurement compte du subside reçu; que les métiers ne pouvaient être remis qu'à des ouvriers travail lant pour une fabrique établie Ypres); que l'usage des métiers était gratuit et que les ou vriers qui voudraient en devenir propriétaires, jouiraient d'une remise de 10 p. °/0 et auraient la faculté de solder le prix d achat par sommes de 50 centimes par semaine. L'autorité communale, par déférence pour la chambre de commerce, soumit ce projet de règlement son avis, les bonnes relalibns qui toujours avaient existé entre les deux collèges, permettaient de croire que la chambre ne refu serait pas en cette circonstance son concours la ville. II n'en fut pas ainsicar la chambre ne tarda pas faire connaître son opinion qui était que les fonds alloués par le gouvernement aiusi que la somme que la régence avait bien voulu mettre la disposition de la chambre, étaient, en ce qui regarde les métiers achetés, tout fait inutiles, attendu qu'elle trouvera par elle- même les moyens de solder limport du susdit meuvent puis, après avoir marché ensemble, l'armée se divise, tout s'ébraulc, on n'entend plus que des voix isolées groupe par groupe, masse par masse, elles cher chent et trouvent des combinaisons infinies, immenses comme la nature, qu'elles embrassent tout entière. C'est un monde, que la musique considérée sous ce point de vue, et, selon moi, il est le seul véritable. La dernière semaine du carnaval arriva. C'est dans l'es pace de ces huit jours, qne les Vénitiens modernes essaient de concentrer tout ce qui leur reste d'attrait pour la volupté, de besoin de plaisir et de folies capricieuses. Les voyageurs sont injustes; il n'est pas vrai que le vieux carnaval de Venise soit un cadavre sa vie si joyeuse s'est perpétuée sous le sceptre même des Autrichiens. Non, toutes les traces de cette folle et fantasque joie ne sont pas effacées. La grande place de Saint Mare était peuplée de masques hétéroclites; de vieilles tapisseries, brillantes de couleurs tranchées, étaient suspendues aux balcons; des feux étincelaient toutes les fenêtres; des dragées volaient et là l'eau des lagunes disparaissait sous les gondoles, et toutes les mains frôlaient la guitare. La population de masques qui se pressait sur la grande place me plaisait bien plus dans son repos que dans son

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 1