EXTÉRIEUR.
Ypres, tendant prier la Chambre "d'examiner
s'il n'y avait pas lieu d'accorder un corps de
dix mille hommes et des secours en argent pour
aider au triomphe de la religion des Belges et
de son chef opprimé.
M. Jacques, le rapporteur, a répondu d'une
façon péremploire au gré de ceux qu'un fana
tisme intolérant n'a pas abêti. 11 nous parait
que le sieur Smaelen eut dû se trouver fort
heureux que nous n'ayons pas jugé propos
de donner plus de retentissement son humeur
guerroyante. Il aurait dû nous savoir quelque
gré de n'avoir pas propagé ses considérations
chaleureuses sur les affaires de Rome et ses as
pirations belliqueuses en opposition avec les
traités qui ont reconnu la Belgique comme état
indépendant. Nous avons cru qu'il était géné
reux de ne pas donner trop de publicité une
manie qui possède le sieur Smaelen celle
d'aller en guerre comme feu Marlborough, pour
la délivrance du l'ape. Mais,.puisqu'on revient
sur la fameuse pétition du sieur Smaelen. et
qu'on parait le poser sur un piédestal, il nous
semble que nous pouvons faire connaître I ap
préciation qu'en ont dû faire tous les hommes
raisonnables, qui ont jugé cette pièce comme
l'œuvre d'un individu dont le fanatisme avait
oblitéré le jugement ou comme l'acte d'une
personne atteinte de folie religieuse.
Par arrêté royal, en date du 6 Décembre,
le sieur Ern. De Gheus, juge d'instruction,
Ypres, membre de la commission administra
tive de l'Institution royale de Messines, est
nommé président de la dite commission, et
les sieurs Ch. De Patin, procureur du roi
Ypres, et Alph. Vanden Peereboom, membre
de la Chambre des représentants, sont nommés
membres de la dite commission, en remplace
ment des sieurs E. Malou et A. Carton vicomte
de Winnezeele, décédés.
Monsieur l'éditeur
Il est vraiment triste de voir la moitié du temps, dans
Jes estaminets, des personnes qui n'y viennent que pour
écouter tout ce qu'on y dit et aller le redire alors des
rédacteurs des journaux catholiques qui jettent sans cesse
ta pierre après des personnes qui sont généralement
aimées et respectées.
Cela n'est pas tolérable; aussi je suis résolu faire
connaître ces gens là et je me moque qu'on lance la pierre
après moi, je n'ai pas peur; que La Pierre qu'on me
lancera, soit angles obtus ou aigus, d'un coup d'œil
agréable ou repoussant, enfin d'une couleur noire, blan
che ou grise, peu m'importe! Mais aujourd'hui, je ne
veux citer personne; plus tard j'arracherai les masques.
Elk zegge het voorts.
Acceptez, Moasieur, mes civilités empressées.
D. D.
ma vie se serait écoulée avec tant de sérénité et de
eharme, avait disparu l'horizon.
Le navire bord duquel nous nous trouvions était un
brick autrichien qui faisait le commerce; heureusement
la femme du capitaine accompagnait son mari, et sa so
ciété fut. très-agréable ma femme. La vie maritime nous
charmait; jamais la iner n'est monotone; c'est un spec
tacle varié et fécond que celui que présentent les change-
inens du temps, l'art du pilote, la richesse et la beauté
du soleil son lever et son coucher, les navires qui se
rencontrent, la vue des côtes lointain?< et surtout l'é
tude curieuse du caractère des matelots: race dont le
cœur est bon, la volonté énergique et dont la rudesse
apparente se mêle une politesse instinctive. Tous les
marins s'empressaient autour d'Alceste; il y avait, dans
leur prévenance et leurs soins, une délicatesse qui me
surprenait, moi, son amant; moi, qui ne vivais que pour
elle. Dès qu'elle paraissait, leur gaieté bruyante s'appai-
sait. Voulait-elle se promener sur le pont, plus d'une
main empressée écartaient les obstacles qui s'opposaient
sa inarche et lui offraient un siège grossier, sans doute,
mais utile, et accueilli par uu sourire. Que de bonheur
dans ce voyage où l'imagination était satisfaite et caressée,
où nos cœurs unis nageaient dans la joie, où tout con
courait nous charmer, où pas une heure ne s'écoulait
sans apporter une émotion tendre ou une pensée gran
diose?
Un matin, Lausanne m'appela sur le pont; les collines
verdoyantes de Candie étaient devant nous. Imaginez un
groupe gigantesque de montagnes bleues, du sein des
quelles surgit et domine la cime blanche du mont Ida.
Bientôt nous apperçûmes lesversansde ces montagnes, la
plaine quis'étend leurs hases, le rivage, la ville et leport.
Dans la nuit du 3 au 4 de ce mois, un navire chargé
de 1,129 sacs de Guano, en destination de M. Delvoye,
propriétaire, Gand, ayant bord le capitaine Seeuwen,
d'Ostende, propriétaire du dit navire, et quatre matelots,
a sombré la côte près de Coxide.
Ce navire qui était en mauvais état, menaçait de nau
fragée, lorsqu'en gagnant la côte, il fut brisé. L'équipage,
prévoyant le danger, a pu arriver terre au moyen du
canot, et après on s'est occupé sauver la plus grande
partie de la cargaison.
La perte est évaluée 9,000 francs. Rien n'était assuré.
Le receveur des contributions directes de la ville
d'Ypres, prie les contribuables qui sont en retard de
payer les termes échus de leurs contributions, de
vouloir bien les acquitter avant le 15 de ce mois, en
les prévenant que, passé ce délai, il commencera les
poursuites contre tous ceux qui auraient négligé de
le faire.
On écrit de Bruxelles, le 1er décembre, au Journal des
Débats
Une double croisade s'organise en ce moment contre
le ministère. D'un côté on va le combattre sur le terrain
du libre échange, et de l'autre sur celui des réductions
opérer dans les dépenses de l'armée.
Il existe en Belgique un parti qui ne voit de salut
pour l'agriculture que dans l'adoption de droits de douane
assez élevés sur les céréales étrangères. Le ministère, au
contraire, demande le maintien de la loi votée l'année
dernière, et qui réduit 50 c. par hectolitre le droit
d'entrée sur les grains étrangers. Ce projet de loi a déjà
été examiné dans les sections, et il y a reçu un aceueil
peu favorable; il est donc possible que la proposition du
gouvernement soit écartéeet que le droit soit porté
1 fr. Le ministère eombattra de toutes ses forces pour
s'opposer ce droit, qu'il regarde comme exagéré; ce
pendant je ne suppose pas qu'il veuille en faire une ques
tion de cabinet.
La lutte sur le terrain des économies sera plus sé
rieuse. Le budget de la guerre pour 1830 vient d'être
présenté, et il n'offre sur celui de 1849 que des réduc
tions insignifiantes, qui représentent peine les économies
qu'a permis d'opérer le bas prix des céréales et des four
rages. C'est par une réduction considérable qu'on vou
drait arriver la diminution des dépenses.
Le ministre de la guerre s'opposera toute réduc
tion de l'effectif, car il soutient qu'il ne peut assumer la
responsabilité de parer toutes les éventualités avec un
effectif moindre que celui qui existe aujourd'hui, et qui
n'est en effet que de trente et quelque mille hommes,
grâce aux nombreuses vacances et aux congés indéfinis
qui ont été délivrés. Simalgré ses efforts, le système
contraire l'emporte, il n'hésitera pas remettre son por
tefeuille entre les mains du roi, et ce ne sera pas là un
mince embarras pour le cabinet, qui ne saurait où trou
ver un ministre assez complaisant pour se charger de
diriger le département de la guerre avec des crédits in
suffisants.
Le ministre des affaires étrangères a présenté hier
la chambre le projet de loi ayant pour but de sanc-
Autour des flancs du navire se pressèrent bientôt des
barques remplies d hommes aux costumes étranges: c'é
tait un nouveau monde, un nouveau langage, une reli
gion nouvelle, qui se révélaient nous. Notre pont fut
bientôt couvert d'hommes longues barbes, la tête sur
montée de vastes turbans. La civilisation d'Europe nous
eût forcés mille explications, au visa de nos passeports,
un séjour plus ou moins long dans un lazaret. En Tur
quie, tous les embarras disparaissent devant une poignée
de sequius. On ne nous demanda pas pourquoi nos noms
ne se trouvaient point inscrits sur les registres du vais
seau. Nous abordâmes, et nous allâmes loger chez un
Grec qui portait le titré de viee-consul. Les événemens
qui avaient accompagné notre mariage, cette fuite, cette
traversée, ce spectacle brillant et varié avaient laissé dans
notre esprit une trace confuse et indistincte. Le lende
main matin de notre arrivée, lorsque nos yeux s'ouvri
rent, il me sembla que tout ce qui s'était passé n'était
qu'un rêve. Nos regards se portèrent autour de nous et
parcoururent ces objets de formes étranges, ces divans
dont la chambre était entourée, ces hautes fenêtres si
étroites et garnies de vitraux colorés, qui jetaient tra
vers la chambre leurs reflets rouges et verdâtres. Nous
prenions un plaisir d'enfant contempler tous ces meu
bles créés pour les usages de l'Orient. Dans le fond de
notre appartement, fort sombre, une petite croisée en
arcade s'ouvrait et laissait passage aux rayons du soleil.
De belles plantes aux larges feuilles frémissaient sous la
brise, et servaient de rideaux cette fenêtre étineelante.
Le parfum de l'oranger remplissait la chambre, et les
abeilles se suspendaient en bourdonnant aux fleurs san
glantes de la grenade. Mille suaves odeurs, mille sons
énivrans remplissaient l'air, et le bruit d'un jet d'eau qui
tionner la convention de navigation conclue avec la
France. Bien que cette convention n'accorde pas la
Belgique des avantages spéciaux, elle n'en sera pas moins
adoptée avec empressement. On la considère comme un
pre mier jalon posé pour parvenir des arrangements
commerciaux reposant sur des bases plus larges. Un
abaissement de tarifs dans les deux pays ne pourrait
être qu'avantageux aussi bien pour la France que pour
la Belgique, mais on conçoit que les concessions doivent
être réciproques.
Il est encore une autre question sur laquelle le gou^
vernement aura soutenir des luttes fort vives c'est celle
de l'enseignement. Notre constitution a proclamé la li
berté de l'enseignement; mais pendant l'existence des
ministères précédons cette liberté n'était en quelque
sorte qu'un vain mot, et d'empiétemens en empiétemens,
l'épiscopat arrivait s'emparer successivement de tous
les établissemens d'instruction moyenne et primaire, et
cxerçer une domination presque exclusive. En arrivant
au pouvoir, le ministère actuel a voulu mettre un terme
ces empiétemens, et a fait exécuter franchement et
loyalement la constitution Indi irœ. Le parti catholique
ne peut lui pardonner cette rébellion contre l'épiscopat
et cherchera par tous les moyens la lui faire expier.
FRANCE. Paris, 5 décembre. Le président
de la république est ce matin légèrement indisposé.
Le conseil des ministres qui devait se réunir ce matin
l'Elysée n'a pas eu lieu. Un des aides-de-camp du prési
dent, M. Barroch, a écrit tous les ministres pour leur
l'aire part de cette nouvelle et de ce contr'ordre.
D'après des renseignements certains pris auprès de
représentants bien informés et comme nous l'avons déjà
annoncé, le gouvernement trouve difficilement des can
didats aux postes diplomatiques vacants, en ce moment.
Plusieurs nominations importantes qui devaient paraître
au Moniteur, ont dû être ajournées. De nouvelles instan
ces ont été faites quelques membres de la majorité qui
ont cru devoir décliner l'honneur d'ambassades très-difli-
ciles, cause des circonstances actuelles. Quelques per
sonnes ajoutent que le départ de M. De Persigny, que
nous avions annoncé hier, est devenu aujourd'hui inoins
certain. Dans les couloirs de l'assemblée, il circule même
aujourd'hui que le président de la république avait fait
offrir ces fonctions délicates de ministre plénipotentiaire
en Prusse M. Ileckeeren, jeune représentant de la
droite qui s'est distingué l'assemblée par sou esprit fin
et en même temps très-énergique, et par une grande
droiture de jugement dans les affaires difficiles.
ESPAGNE. Madrid, 28 novembre. Aujour
d'hui dans la chambre des députés, après l'approbation
du procès-verbal de la séance d'hier, le président a an
noncé l'ordre du jour qui appelle la discussion sur une
proposition tendant approuver la conduite tenue par
les ministres dans l'affaire de M. Diaz Martinez. M. Ron-
cali, qui parlait encore au départ du courrier, a soutenu
longuement cette proposition. Un député de l'opposition
modérée, doit prendre la parole après lui: On croit que
lesdébats seront clos dans cetteséance, et que la chambre
approuvera la proposition qui est l'ordre du jour. M.
Diaz Martinez a été rendu la liberté mais sous caution.
M. Evariste San Miguel, ancien président du conseil,
a succombé la nuit dernière une attaque d'appoplexie
retombait dans une urne de marbre se faisait distinguer
parmi toutes ces harmonies, et nous apportait un senti
ment de délicieuse fraîcheur. Nous nous levâmes; vous
eussiez dit un prince et une princesse arabes qui, long
temps soumis un enchanteurauraient enfin brisé le
sceau magique et retrouvé leur liberté. Nous entrâmes
dans une cour pavée de marbre et ombragée de toutes
parts d arbrisseaux eu fleur: une fontaine était au centre;
des nattes précieuses que l'on fabrique Tanger, de
beaux tapis de Perse étincelans de mille couleurs, en
touraient cette cour intérieure, et une gazelle blanche
reposait endormie sur un coussin d'écarlate. Je sortis et
je trouvai notre hôte, homme bienveillant et spirituel,
qui parlait l'italien fort couramment. J'envoyai vers ma
lemine sa fille, Alexina, dont les joues éclatantes de santé
ressemblaient une grenade coupée par le milieu. Pour
moi, d'après l'avis de Lausanne, je me soumis la céré
monie du bain turc, l'une des plus délicieuses voluptés
de ce monde mes membres furent massés, frottés,
broyés, pour ainsi dire et je me rendis auprès de notre
hôte, dont les trois filles m'apparurent vêtues de longues
robes de velours richement brodées et la tête ombragée
de bonnets de velours enrichis de ganses d'or et de perles.
L'une d'elles me présenta une pipe longne de six pieds;
1 autre m'offrit des sorbets sur un plateau d'argent; la
troisième plaça sa main sqr son cœur en m'offrant du
café dans une petite tasse de porcelaine que renfermait
un petit panier de filigrane. Enfin un jeune enfant aux
longs cheveux noirs et bouclés s'agenouilla devant moi
en me donnant un verre d'eau glacée. Ces voluptés de
l'Orient m'enivrèrent; je me crus un pacha et je re
merciai d'un signe de lête. [La suits au proehain