ËÏTÉRIEUIi. suite d une addition au concordat des articles organiques jamais la discipline de l'Eglise n'a clé ce qu'elle est au jourd'hui; jamais les prêtres charge d'âmes n'ont été dcstituables et révocable^ eu gré de leurs évêques; tou jours et partout, il a fallu, pour les destituer ou les ré voquer, un jugement canonique environné de formes propres garantir l'accusé du-danger d'une condamna tion injuste. Et maintenant, je le demande, n'est-ce pas une chose bien étrange que cette aggravation, toute moderne, de la discipline de l'Église! Quoi! la hiérarchie catholique se rait aujourd'hui plus strictement, plus durement nouée qu'à l'époque où le catholicisme avait mille combats soutenir et l'univers soumettre! quoi! l'action du ca tholicisme serait rendue plus prompte et plus énergique, aujourd'hui que les vrais chrétiens sont du côté où ne sont ni le pape ni l'Église! Voici donc l'heure de votre indëpendanc venue, tous tous qui voulez être vraiment les ministres de l'é vangile, obscure milice des prêtres sincères laborieux serfs de l'autelj peuple de l'Église, qu'on opprime'et qu'on foule comme l'autre peuple Vous aussiselon le cri de S* Paul dans son épître aux Galates., vous êtes appelés la liberté Vos enimad libertatem vocati eslh, fratres. Osez-vous concerter, osez en commun élever la voix contre cet esclavage du clergé pastoral qui sous le nom de discipline, vous force n'être que les instruments des Scribes et des Pharisiens. Osez demander pourquoi l'Église demeurerait aristocrate quand le monde cesse de l'être..Il n'y va pas de votre intérêt personnel il y va de l'intérêt sacré de votre ministère. Vous avez besoin d'être libres pour répandre la vraie'parole du Christ, pour découvrir la lumière si longtemps cachée sous le boisseau, pour dégager la haute morale de l'Évangile des impurs sophismes et des interprétations fraudu'euses dont l'enveloppent aujourd'hui encore, les faux docteurs de la loi. Vous avez besoin d'être libres pour dire que le règne annoncé par Jésus fut celui de l'égalité fraternelle pour rappeler quelles furent les doctrines et quelle fut la vie des premiers chrétiens. Dans sa séance d'hier la chambre a terminé l'examen des articles du projet de lui portant institution d'une caisse de retraite. Le second vote de la loi a été renvoyé après la discus sion du budget des voies et moyens. Le sénat est convtfqué pour lundi, 24 de ce mois, deux heures. Par arrêté ministériel, M. Fouqnet est nomme direc teur de l'école d'agriculture de Tirlemont, en remplace ment de M. Leroy, dont la démission est acceptée. A peine la déplorable catastrophe qui avant-hier a jeté la ville d'Ostende dans le deuil a-t-ellc eu lieu, que nous avons la triste mission d'enregistrer un autre malheur non moins terrible et également arrivé sur nos côtes. L'avant-dernière nuit, une chaloupe de pêche montée de huit hommes était sur le point ^'atteindre Heyst, lorsqu'elle a été ensevelie sous les vagues de la mer agitée par un vent violent de nord-ouest. Le petit bâti ment a péri corps et biens: les huit malheureux qu'il portait, et dont aucun n'a reparu, étaient presque tous chefs de familles très-nombreuses! On sait que les bateaux de Heyst, comme ceux de BlanLenherghe, ne sont pas pontés, et qu'il suffit d'une lame pour les engloutir. On nous écrit de Roulcrs: Hier, 6 heures du matin l'ouragan a dévasté la belle fabrique de mérinos, nouvellement construite, appait - nant M. De Burges-Rey, de Bruxelles. Il y a trois mois est noblement reconcilié avec la France, le sang de son fils a paye pour lui, j'en éprouvai, je l'avoue, une sorte de soulagement; il me sembla que je respirais plus libre ment. Pourtant, s'il arrivait que ce peu de pages que je' vais tracer tombassent entre les mains de M. de Bour- mont, il est probable que le noin qui les signera lui resterait inconnu. Tout en remplissant des fonctions qui m'amenaient souvent en sa présenee, j'ai trouvé le moyen de le lui laisser ignorer. L'amiral Duperré, lui, posait toùt naturellement en face des hommes qui lui obéissaient. 11 se trouvait leur tète, après avoir partagé toute sa vie leur bonne et mau vaise fortune. En fait de sympathie politique, en fait d'esprit de corps, il était en parfaite communauté de sentiments avec eux; or, c'est dans ce cas, et seulement dans ce cas, moins toutefois que le don divin du génie avec sa merveilleuse puissance de fascination ne vous ait été accordé, qu'il est possible de prendre une grande influence sur les masses. Mais les officiers de marine avaient aussi une sorte de foi dans leur amiral. Fiez- vous l'amiral. Ce qu'il est possible de faire, l'amiral le fera c'étaient là leurs réponses ordinaires tout ce que nous pouvions leur dire sur les difficultés du débar- seulement que ce fabricant fit l'acquisition d'une belle propriété, servant de cabaret et ateliers de'chaudronnier, nommée le Pavillonsitué au centre de la ville. De suite il se mit l'œuvre, mais contrarié par des voisins ajui s'appliquaient les art. 076 et suivants du eode civil, il a été obligé de le délaisser et de recommencer un bâti ment étagedans la cour, et la distance voulue, qui a été fait avec trop de célérité. Heureusement l'écroulement n'a tué ni blessé per sonne si ce désastre avait eu lieu une heure plus lard, une vingtaine de personnes, désignées de la veille pour placer les métiers, Sauraient infailliblement trouvé la mort sous les décombres. L'adroit filou qui a escroqué au moyen d'une missive, 45 l'r. au préjudice, de Van Steenbuyze, la Nouvelle Baguette, hors la porte de Tournai, est arrêté et traduit devant le tribunal correctionnel d'Ypres pour un fait ana logue. C'est, parait-il, un ancien repris de justice qui ne vit que de ce genre d'escroquerie, qu'on pourrait nom mer vols la missive. (Chronique.) On dit que M. l'abbé Buts a été nominé par l'adminis tration communale de Tirlemont, préfet des études et directeur de l'internat au collège de celte ville. On ne connaît pas encore le professeur de rhétorique destiné remplacer M. Leroy. Le 17 de ce mois, le nommé François Van Leeuw, âgé de 59 ,ans, né Termonde, inaréchal-dcs-logis la 5e batterie cheval du 1er régiment d'élite, casernée aux écuries de l'ancien palais du prince d'Orange s'est tué d'un coup de pistolet. L'on attribue cet acte de désespoir au chagrin qu'avaient causé au malheureux maréchal quelques condamnations infligées pour cause d'indiscipline militaire. On écrit d'Anvers: Depuis trois jours il règne un temps affreux; une pluie battante et des raffales violentes de ia partie O.-N.-O. ne cessent de rendre la circulation des plus désagréables. Il est craindre que les nouvelles maritimes nous ap porteront de nombreux sinistres sur la cote. L'Escaut a débordé ce matin, l'eau s'est élevé: sur les quais; ou eraint pour ce soir une marée extraordinaire. Le bruilcourait eu bourse,qu'un navire 5 mâts-barque s'est perdu l'embouchure de l'Escaut. Dimanche aa soir, un ouvrier, nommé François Len- sens, âgé de 44 ans et père de quatre enfaus, voulut tra verser le chemin de for 5UO pas environ de la station de Termonde au moment de l'arrivée du convoi de Brux elles. Il a été atteint la tète par la locomo.ive et jeté raide mort sur les occotemeuts de la route. On écrit de Bruxelles: Notre ville vient d être attristée par un incendie dont les conséquences ont clé déplorables. Au milieu de la nuit, trois heures moins un quart, les habitants de la rue d'Isabelle étaient brusquement reveillés par les cris d'un homme égaré sortant, peine vêtu, de la maison qui porte, dans celle rue, le n" 51, lequel courait vers la Place Royale, appelant du secours grands cris. Ce malheureux était le nommé Mabeutailleur, prin cipal locataire de la maison. Il abandonnait son domicile que la flamme dévorait, il y laissait une femme et six enfants en bas âge. Lorsque les habitants de la rue d'Isabelle se sont portés sur le théâtre du sinistre, un quart d'heure était peine écoulé; un veut des plus violents avait favorisé les pro grès de l'incendie, le désastre était consommé. La femme du sieur Mabeu et ses six enfants avaient péri, asphyxiés au milieu de la fuinée et des flammes qui ailaieut en s'é- levanl du rez-de-ebaussée jusque dans la mansarde où couchait toute la famille. Mais il y avait d'autres locataires au premier et au se cond étage de cette maison. Des moyens très insuffisants de secours lurent organisés. Des échelles trop courtes fu rent apportées, il fallut en chercher de plus longues; c'est de cette façon que trois ou quatre personnes purent être soustraites la mort la plus affreuse. queinent et sur les opérations qui devaient suivre. Avec cette autorité morale qsic lui donnait toute sa vie passée, doué, de plus, d'une grande énergie de caractère, il pou vait vaincre les nombreux obstacles qui devaient néces sairement se rencontrer dans l'organisation d'une vaste entreprise, et qui pour d'autres seraient peut-être de meurés insurmontables. 11 le lit: le. succès passa même toute espérance. Dans les premiers jours de mai, on put déjà fixer le jour de l'einbarqueincnt,et un terme beau coup plus rapproché qu'on ne l'avait d'abord présumé possible. Les choses on étaient là, lorsque arriva M. le Dauphin pour inspecter l'escadre et l'armée. Comme de raison, touls aussitôt accoururent pour le visiter, le féliciter, le complimenter, les autorités civiles et militaires. Dans les harangues, entourés de bien d autres orneinens de rhéto rique, brillèrent encore une fois dans toute leur pompe ofliciellc, la religion de saint Louis, la monarchie de Louis XIV, le pnnaclie blanc de Henri IV. Dans le salons et les antichambres on fit queue, foule, cohue. La légi timité, la fidélité, le dévoûment, s'exprimèrent là d'une si bruyante façon et par tant de bouches,'que voUs en eussiez été étourdi. 11 vous eût fallu du honheur pour Un dernier habitant de la maison restait encore sau ver; il avait cru trouver son salut en s'élançant sur le toit que déjà les flammes menaçaient mais on l'a vu disparaître au milieu de l'incendie; les poutres ont paru céder sous ses pas; cl l'on a tout lieu de craindre qu'il n'ait augmenté le nombre des victimes de cet épouvan table désastre. On ignore encore quelle cause il faut attribuer ce malheur; mais on suppose que le nommé Mabeu qui, pour subvenir aux besoins de ses nombreux enfants, tra vaillait une partie de la nuit, est devenu, avec sa famille, victime tout la fois de sa trop grande ardeur au travail et de son imprudence. Le parquet a commencé immédiatement l'enquête ju diciaire sur cet effroyable sinistre. Une chose qui étonne tout le monde au milieu de ce désastre, c'est que, par un hasard presqu'inouï, le feu, malgré la violence de la tempête, s'est concentré et ne s'est pas communiqué aux habitations contignës. A dix heures, ce matin, on retirait des décombres en core fumantes le cadavre demi carbonisé dù malheu reux Demunler, conducteur aux messageries Van Gend, qui a péri victime du plus beau dévouement, en voulant sauver la femme et les enfants Maheu. La mère des cinq enfants, qui tous ont péri dans les flammes, a également succombé. De sorte qu'il ne reste plus de cette famille infortunée qu'un père au désespoir. Dans les premiers moments ce malheureux perdit la tète, et c'est ainsi qu'au lieu de commencer par sauver sa fa mille il se précipita dans la rue ppur donner l'alarme et demander du secours; et ce qui est plus déplorable en core, c'est que ses enfants se trouvèrent enfermés au haut de la maison, et, par suite, dans l'impossibilité de fuir. La maison incendiée était très-légèrement bâtie; l'in térieur tout était construit en bois de sapin, de sorte que le feu s'est développé avec une rapidilé d'autant plus ac tive que le vent soufflait avec violence. On ne connaît encore rien de certain sur la cause pre mière de l'incendie. On suppose qu'il a commencé par l'esealier. L'infortuné tailleur vient d'être interrogé par les ma gistrats. ANGLETERRE. Londres, 17 décembre. On annonce comme positive la retraite de lord Dénuaan, président de la cour du banc de la reine, qui serait remplacé par lord Campbell, aujourd'hui chancelier du duché de Lancaslre et membre du cabinet. Le Weekly-Chhonicle donne un démenti formel aux bruits qui ont couru récemment au sujet d un dissenti ment survenu dans le cabinet. Ce journal affirme que tous les ministres sont parfaitement -d'accord sur toutes les questions de politique intérieure et extérieure. Les fré quents conseils de cabinet s'expliquent sur l'approche de l'ouverture de la session du parlement. Un ordre du général des lords de la trésorerie prescrit aux officiers de douanes de tous les ports du Royaume- Uni, d'exercer la plus stricte surveillance sur le débar quement des tourteaux importés de l'étranger, attendu que des quantités considérables de tabac, comprimé sous forme de tourteaux, ont été importés frauduleusement mèiés cet article. ALLEMAGNE. Francfort, IG Décembre. La Gazette universelle allemande prétend que, en dépit de tout ce qu'ont dit les journaux depuis quelque temps, la dislocation d'un corps d'armée autrichien dans le nord- est de la Bohême se rattache tout simplement au nouvel emplacement de toute l'armée, et que les menaces que l'on y a vues, n'existent pas. D un autre côté, une correspondance de Berlin de la Guzùtte de Cologne prétend toujours que la Saxe cherche faire éclater un mouvement populaire pour avoir le ^prétexte de demander l'appui de ce corps d'armée autri chien, et quand celui-ci occupera la Saxed'alléguer la pression de l'Autriche pour se retirer de l'alliance des trois rois. faire dix pas sans coudoyer quelqu'un parlant de se faire tuer au besoin sur les marches du trône, aux pieds du prince. Après cela vinrent les visites aux établissements publics, les revues, les parades, les promenades par la ville pied et cheval; enfin toutes ces scènes grand spectacle où le pouvoir qui trône le jour, aime venir se montrer au peuple: sorte de mélodrame qui semhle se jouer en permanence sur la place publique, tant les royautés diverses sont ardentes venir y figurer, qu'elles relèvent de Dieu, d'une épée victorieuse ou du pavé populaire: sorte d'imbroglio qui doit être éternel car aucune catastrophe n'en amène le dénoùment; car, si parfois, personnage inattendu, surgit quelque révolution, qui, de sa rude main, met l'écart l'acteur principal, le héros de la scène, un autre qui dans la coulisse en essayait tout bas le rôle, arrive aussitôt pour le remplacer; et n'ayez souci que les confidents aient vidé la place, ou ne soient la réplique avec ce nouveau yenu. Disons cependant que, dans cette occasion, certains détails de la mise en scène furent plus soignés que de coutume. Quel que Cicéi'i du genre n'aurait rien imaginé de mieux. (La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1849 | | pagina 2