IIE L'AKR0;\IUSSEHEIVT.
Vires acquint eimdo.
y; progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
êti-è adressé l'éditeur, Marché au Beurre. Ou ne Reçoit que les lettres affranchies.
211 r -lui a saisi les
i
te des itions
la crise mimstériellëî
ncore mi sujet de déclamation
'îfaul la sainte presse el tous le^
s rôles ne pourrotjlpplus être distribués
.divers organes de l'opposition.
illoniteurdu cléricalisme tait dévolue la
'.niss'îon de semer le don e dans l'esprit publie
et de f.iire concevoir des craintes sur la possi
bilité de remanier le ministère. Son rôle se
bornait entraver. Les feuilles sa suite se
bornaient énjoliier le même thème et, comme
épiceselles publiaient des correspondance.-,
soi-disant de Bruxelles, qui, au fond, laissaient
souvent percer les désirs el les secrètes aspira
tions du parti!
En seconde ligne, venait un journal taré
aussi méprisabfe que méprisé, chantant sur une
autre gamine Aceiui-là était confiée la mission
de désunir et de souffler la discorde, si faire se
pouvait. L'Emancipationsons des dehors mix
tes, neutres, frisant une super be impartialité,
est au fou^m instrument précieux du parti
catholique C'est ce journal qui défend toutes
les apostasies, recueille tous les renégats el sert
de drapeau aux soi-disant hommes d'affaire
mais qui font les letirslau dépens de cellesdu pays.
DHM10K1Ê.
(siillï).
v. pour trop aimer.
En rentrant dans son appartement, Georges passa
devant la chambre d'Yvon. La porte de cette chambre
était entr'ouvertc, le jeune homme s'arrêta une minute
sur le seuil; puis entra brusquement, se jeta sur une
chaise, et demeura là, les bras croisés, le regard fixe et
résolu.
L'apparition subite d'Yvon avait réveillé ses soupçons
dévorants, sa haine instinctive contre l'étrange serviteur
de mademoiselle de Kergoël.
La veille, aux sons interrompus de ce chant vendéen
qui étaient venus le frapper, il avait toul-à-coup songé,
en se rappelant diverses circonstances, en rapprochant
les temps et les lieux que cet homme, paysan et soldat,
combattant dans la guerre civile de 95, attaché aux trou
pes du comte de Kergoël, qui stationnaient dans la vallée
du Real, que cet homme pouvait être l'assassin de son
père.
L'insistance singulière avec laquelle Yvon venait de
l'engager partir, la ferme volonté qu'il montrait de
s'interposer entre mademoiselle de Kergoël et lui, don
naient plus de force cette supposition; car, alors, Yvon
devait redouter le fils du colonel Borelly, et désirer
b-ièu malgré' cet excellent plan «Iralé-
,1e ministère est reconstitué an grand
•le nos adversaires U-es éléments jeunes,
nul set i ou v"5r la tête des départements
.ce et des Travaux publics et, sous ce
vue le changement quia eu lieu,
être favorable notre opinion Eif
s attaques de la presse catholique,
"ons que M. De Haussy ait pris le
sJë se retirer du ministère de la justice.
<jl U t; J
)Our ainsi dire, céder aux injures et aux
'es dont les feuilles épiscopales n'opl cessé,
Ire, de poursuivre cet honorable ministre.
Nul plu s que lui n'a rendu plus de service aux
indigents et la bienfaisance publique, en faisant
régner la loi en matière dé legs pieux et de
fondations charitables. Jusqu'à lui l'anarchie et
I illégalité ainsique plusieurs fois des arrêts
les cours d'appel l'ont décidé, avaient envahi
cette partie si importante des services publics et
l'on peut se douter en faveur de quel parti, de
pareilles énormi'és étaient tolérées sous les mi
nistères précédents. I) une main ferme el avec
mie haute raison, M. De Haussy a entrepris de
faire rentrer dans la légalité les établissements
et institutions quis'en étaient écartés. Aussi une
opposition odieuse a-t-eWeélé faite aux mesures
si équitable* de M. De Haussy et comme la
logi pie n'était pas du côté des champions des
mains-mortes illicites, la lutte a dégénéré en
clameurs slupides et méprisables qui n'ont
pas ému, le moins du'monde, I opinion
publique.
M. De Haussy est dignement remplacé par
M. Victor Tesch, député d'Arlon, el nous ne
doutons pas que sons le rapport de la défense
des principes légaux en matière de fondations
charitables, la sécularisation de la bienfaisance
publique ne trouve dans le nouveau ministre
un défenseur aussi ferme et aussi chaleureux
que l'ancien A cet égard, nous croyons que
le parti clérical n'aura rien gagné, s'il n'a pas
perdu. M. Tesch est un jurisconsulte hès-
distiugué, qui s'est fait estimer la Chambre,
par son esprit lucide et logique. Eloquent, il
saura dans les débats parlementaires, occuper
la place qui convient un ministre. Nous avons
tout lieu de croire que pour le ministère et
l'éloigner tout prix.
Par là, s'expliquait aussi le changement de Delphine. Il
avait commencé se faire sentir, autant qu'il pouvait se
le rappeler, au moment ou elle l'avait connu pour le fils
du colonel Borelly. El ses troubles, ses angoisses devaient,
en effet, éire terribles, si le crime, fatal toute la des
tinée de Georges, avait été commis par un des soldats de
son père, et aux portes même de sa demeure.
Telle est donc la pensée qui, la veille, traversant l'es
prit de Georges, l'avait fait subitement changer de réso
lution et demeurer M ont fol.
En ce moment-là, cette révélation, qu'il croyait être
descendue en lui, le possédait plus fortement que jamais.
II s'était décidé entrer dans la chambre d'Yvon pour l'y
attendre et lui parler, sans que cet entretien pût être
entendu de Delphine ni des gens de la maison. Là il
voulait forcer le Vendéen s'expliquer, et lui arracher la
vérité tout prix.
Il jurait en même temps, s'il ne s'était pas trompé dans
ses soupçons, de venger 1a mort de son père.
Au bout de quelques instants d'attente, il se mit
parcourir la pièce où il se trouvait, dans une impatience
fébrile. Il ne songeait pas qu'Yvon était alors attaché au
service de mademoiselle de Kergoël, et qu'un domestique
ne remonte guère dans la chambre pendant le cours de
la journée; il ne voyait plus en lui qu'un ennemi dévoi
ler et avec lequel il brûlait de sn imu»—» --éscnce.
poiif le pays, l'adjonction de M. Tesch nu
cabinet Rogier est un événement de tout point
favorable et qui "sera accue.illi avec sympathie
par le libéralisme.
M. Rolinest remplacé paéM. Van Hoorebeke,
députéd Eecloo. Les dernières nouvelles faisaient
connaître qu'on nourrissait l'espoir de conserver
le titulaire ancien la tête du département des
travaux publics. Il faut qu'une modification
nouvelle ail engagé M. Roliu quitter défini
tivement le ministère. Celui qui le reinp.i j-ç est
jeune et rompu au travail. M Van lorebeke,
ancien rédacteur du journal I";.-s- rvattnr
avocat distingué, ayant déjà fait paraître plu
sieurs ouvrages de jurisprudence qui l'ont
placé au rang des criminaii-aes les plus estimés
uu pays, se. trouvera charge d'une administra
tion compliquée, étrangère ses occupations
habituelles, mais dont son jugement droit
el perspicace parviendra bientôt percer les
détours et la profondeur. Nous le Croyons
lès-capable de diriger avec distinct ion cette"
partie si difficile des services publies el nous
croyons que M. Rolin sera dign-meut rem
placé, car depuis longtemps M Ro'in aspirait
la retraite Pour des opinions politiques,
nous croyons. M, Van Hoorebeke en parfait"
communauté d'idées avec les membres dif mi
nistère de 1847. Sa conduite parlementaire en
est une preuve suffisante.
M. Brialmonl est nommé ministre de la
guerre, en remplacement du général Chazal.
Brave soldat, militaire distingué, général estimé,
nous avons lieu de nous applaudir de la façon
dont se trouve remplie la place laissée vacante
par le général Chazal. Mais si nous devons en
croire nos pressentiments, le fardeau de la
situation pèsera sur les épaules du général
Brialmonl. La question du budget de la guerre
si mal comprise, si mal posée, reviendra enco
re, croyons-nous, sur le tapis. 11 <?>l cependant
indispensable qu'on en finisse une bonne fois
avec celte éternelle discussion sur l'organisa
tion de l'armée. Sous tous les points de vue, il
est préjudiciable pour le pays, que des questions
de ce genre ne reçoivent pas nue solution défi
nitive, quand elles ont surgi ou qu'on les soulève
d'une façon inopportune. Sous ce dernier rap-
Déjà depuis longtemps il allait et venait grands pas,
en regardant et écoulant sans cesse du coté de la porte
d'entrée, lorsque, dans un des brusques mouvements de
sa marche errante, il fit tomber un coffret qui se trouvait
au bord d'une table.
La cassette était fermée clé, mais en tombant elle se
rompit; plusieurs objets s'en échappèrent et roulèrent sur
le carreau.
Dans le nombre, était lin portefeuille qui frappa aus
sitôt l'attention de Georges; ses yeux éveillés avant sa
pensée restaient irrésistiblement fixés sur ce pli de cuir
de Russie, garni d'acier, comme 9i un lien intime eût
existé entre cet objet et lui; puis, la mémoire venant
l'éclairer, il reconnut parfaitement ce portefeuille pour
avoir appartenu son père bien qu'il ne l'eût vu que dans
son enfance.
Il s'en saisit avidement, le pressa contre sa poitrine.
Il était bouleversé de mille mouvements impétueux en
retrouvant cet objet dans la chambre du Vendéen des
larmes venaient mouiller ses yeux, et son cœur battait
violemment d'agitation et de colère.
Mais toutes ces émotions cédèrent devant le désir de
savoir ce que pouvait contenir le portefeuille. Il l'ouvrit
vivement, et, y trouvant divers papiers, il les posa sur
une table et se mit en examiner le contenu.
C'étaient des rapports faits aux généraux, des cartes de
localités, des copies de plans de campagne; mais enfin une