EXTÉRIEUR.
Courrier de l'Escaut, de Tournny, XAmi de.
l'Ordre, de Namur. Il a toujours régné enlre
l'énergumène parisien el les journaux dpoJL lu
nomenclature précède, une touchante commu
nauté d'idées et de langage. \JUnivers réha
bilite ^inquisition, et les cousins criant mer
veille! L'Univers ée transforme en tribunal de
canonisation, surprend des homrries en flagrant
délit de miracles; I Univers en certifie l'au
thenticité. et les cousins de jeter analhème
ceux qui. dans celte occurrence, voudraient
bien mettre le doigt dans la plaie pour y croire
L1 nirers attaque la Relgiqne. calomnie la
Belgique, el les cousins défaire chorus! L'Uni
vers exalte l'archevêque de Turin comme un
saint, parce qu il s'est révolté contre les lois de
son pays, el les coiisins d'entourer le front de
Mgr. Fransoni du'nimbe de la sainteté.
Or.de. cette solidarité de fanatisme résulte
une solidarité de la condamnation que ce fana
tisme vient de subir. Les.cousins belges sont
ex!i (ordinairement gênés dans la nouvelle
position qui leur est faite par l'arrêt prononcé
contre le cousin de Paris. La plupart ne disent
mol ceux qui parlent se mettent du côté de
VU nivers.
De tout ceci découlent quelques vérités -dont
la Belgique fera son profit. Il est plus que
jamais démontré maintenant que pour être un
homme religieux, bien pensant, il ne faut pas
avoir appuyé la proposition Brabant-Dubus, il
ne faut pas avoir attaqué la liberté de la presse,
préconisé la suprématie de l'église sur 1 étal,
dans l'ordre politique, vanté les bienfaits de
inquisition, laissé le champ ouvert au détour
nement du patrimoine des pauvres. Ce qui est
encore un fait acquis, c'est que la presse qui
s'intitule catholique, n'a pas mission d'écrire
sur les questions religieuses, et que si elle a
celte mission, son autorité n'est pas suprême.
Les journaux catholiques sont-ils ou ne sont-ils
pas les organes de l'épiscopat belge? S ils ne le
sont pas. en vertu de quel droit parlent—ils
L'archevêque de Paris leur dénie ce droit, il
leur défend de compromettre, par une polémi
que violente, la dignité du prêtre el (autorité
de l'église. S'ils ont reçu mission de l'épiscopat
belge, s'ils ne font qu'exprimer fidèlement la
pensée de l'épiscopatalors nous pouvons
encore, sans manquer la volonté de l église,
sans encourir le reproche de schismatiques et
de protestants considérer leur polémique
comme entachée de passions humaines el teries-
tres. puisque d'une part, l'Univers, lui, en
appelle au pape, et que, d'un autre côté,
l'église parle aussi bien par la bouche de l'ar
chevêque de Paris que par celle de nos prélats.
Les journaux catholiques de notre pays, si
empressés prêcher la charité chrétienne quand
il s'agit d'une question politique, professent
une médiocre sympathie pour l'archevêque de
position si bizarrement cruelle, qu'elle put devenir plus
étrange et plus terrible; que l'événement dont le souvenir
me poursuivait en ferait naître un autre plus épouvanta
ble encore?...
Oui, mais que le temps peut du moins réparer.
Je ne sais rien de ce qu'il faut faire ni attendre. Je
ne vois rieadans l'avenir, rien au-delà de cette journée
qui s'éteint au bord de l'borizon.
Moi, je sais du moins que, quoi qu'il arrive, je
serai toujours près de vous pour partager vos dangers et
vos peines...
Noble ami... Et je n'ai jamais pu vous dire...
Oh! ne me dites rien encore présent... C'est ma
destinée de vous protéger et de vous servir; je ne suis au
monde que pour cela, comme l'arbre sauvage pour
abriter l'oiseau du ciel. Ainsi, je ne vous donne rien, je
vous appartiens, depuis ma vie, que je serais heureux de
sacrifier pour vous, jusqu'aux soins que je vais donner
votre souper, ajouta-t-il avec son grave sourire.
A ces mots, il se tourna pour prendre sa cognée; mais
Georges, qui arrivait en cet endroit, sans qu'on l'eût
entendu venir, s'empara l'instant de cette arme rustique,
et s'enfonça dans l'épaisseur du taillis.
Delphine et Yvon le perdirent bientôt de vue. Mais au
bout d'un instant, ils remarquèrent, dans un certain
point, une vive ondulation la cime des jeunes chênes
qui formaient le taillis.
Il se précipitèrent de ce côté, et virent Georges dans
une exaltation extraordinaire qui donnait sa beauté un
caractère plus saisissant.
L'insensé abattait de jeunes arbres de tous côtés, avec
le redoublement de force que lui donnait la fièvre allumée
Paris pour notre part.'çous vénérons ce prélat
comme., une des plus belles intelligence» du
clergé, comme un homme verluehx, éclairé,
tolérant. Mgr. Sibour a* en effet, posé divers
actes qui contrarient singulièrement la politi
que réactionnaire.
fm
Avant-hier onl eu lieu, Arlon, lès élections
par suite de la nomination de M. Teschau
ministère de la justice.
Sur 559 électeurs' inscrits 216 onl répondu
l'appel.
M. V Tesch, ministre de la justice, a obtenu
21-4 suffrages.
M. V. Tesch a été proclamé membre de la
chambre des représenta'!) I».-
riiii ri ft'rty» -
A Charleroi M. de Dorîodol-Hoyoux
maître île forges, Acoz, a été élu sénateu
en remplacement de M. de'Haussy; il a obb
804 suffrages 32 voix ont élé données
Dumont nonobstant son désistement.
tieijt dans la Presse avec un v'
Le Nationalau conffltue^ l
aurait rien de plus simoh
nouveau président
une; réforme de
djl fort bien,
que la
sant
Les fêtes de Lilleonl produit, eu
la gaie du chemin de fer, un moi
trente-deux mille voyageurs. Il
u
par les lignes de Belgique, de Dunk
Paris. Le matériel affecté ce md$S
extraordinairea dû êtrfe plus considérât)!
ne l'avait supposé, et cependant, il est bo
constater, l'avantage de l'administration du
chemin de fer du Nord qu'il n'y a eu ni acci
dents, ni retards, ni encombrement.
On nous écrit d'Oslende, en datedu 8 Septembre:
Depuis quelques jours on a construit,d'ans le
palais occupé par la famille royale, une chapelle
dans laquelle M. le curé dit tous les jours une messe
pour le repos de l'âme de Louis-Philippe, et la
quelle assistent journellement S. M. la reine et LL.
AA.RR.les princes et la princesse. Li famille royale
ne reçoit absolument personne, et la reine, toute
sa douleur, ne quitte ses appartements que pour
faire quelquefois et en voilure une promenade né
cessaire sa santé. Le roi, en habit de ville et
accompagné de M. Couway, se promène très-sou
vent pied sur la digue de mer.
L'arrivée de la reine Amélie est officiellement
annoncée pour vendredi ou samedi. L'auguste veuve
sera accompagnée de LL. AA. RR. la duchesse d'Or
léans, le comte de Paris, le duc de Chartres, le duc
et la duchesse de Nemours, le prince de Joinville,el
le duc et la duchesse d'Aumale. L'hôtel d'Allemagne
est retenu pour l'illustre famille, et elle y résidera
aussi longtemps que la famille royale restera ici,
c'est-à-dire pendant près de six semaines.
La réception de Cherbourg a élé magnifique
L'accueil fait par la flotte Napoléon a trompé
bien des espérances. Les démocrates ne savent
plus quel saint de leur calendrier se vouer,
pour dissimuler l'échec qu'ils viennent de subir,
ils sont trop divisés pour pouvoir sérieusement
s'opposer la révision. M. de Girardin la sou-
dans son sang; il en avait déjà jonché la terre autour de
lui.
On pouvait juger qu'une intention, comme de lui seul,
et puisée dans son délire, l'animait cette destruction,
qu'il ne croyait point être un travail matériel et puéril.
Frappant coups redoublés, faisant voler de tous
côtés sa hache étineelante, il avait déjà forma autour de
lui uneespècede clairière, où le jour l'éclairaitdavanlagc.
Un nuage empourpré par les feux du couchant donnait
sur sa léte, et répandait une nuance plus chaude sur sa
figure déjà ardemment colorée par l'action du travail;
ses cheveux étaient rejetés en arrière; son front brillait
de gouttes de sueur; ses yeux étaient étincelants, ses
narines gonflées, ses lèvres rouges et humides; des éclairs
d'une ardeur frénétique faisaient resplendir son visage;
des branches d'arbres frappées et lancées au hasard,
l'enveloppaient d'un tourbillon de feuillage.
Il déployait cette vigueur nouvelle en luijavec une sorte
de transport; un cri sourd sortait de sa poitrine, lors
qu'un craquement plus fort lui annonçait que l'arbre
allait se rompre; il jetait une exclamation de rage et de
bonheur lorsqu'il le voyait tomber ses pieds.
On jugeait qu'il se croyait vainqueur au milieu d'une
scène de carnage; sa taille grandissait dans une fière
attitude, ses mouvements avaient de la noblesse dans
leur impétuosité; il présentait l'image du combattant dans
toute son effrayante beauté.
Delphine fut saisie de cette pensée; elle jeta sa tète
éplorée sur l'épaule d'Yvon en s'écriant:
Ah c'est bien ainsi qu'il doit ressembler son père?
Au même moment, quelques mots prononcés par
Georges augmentèrent l'impression déchirante que lui
[îeures e
gné qué' d^
Ducbaussôis, c
ment du départ, M. (ire
Dehemptinne, qui se trouvait parmi les sj
prendre place dans la nacelle, cel ui-ci s -,t
cette courtoise invitation. Puis le ballon qui
a paru mieux gonflé que la première fois, s'est i
avec beaucoup de rapidité, el est resté en vue pq
dant plus d'une demi-heure. A 6 heures
planait majestueusement entre Éllezelles et Reu ai)
une hauteur d'environ 3 mille inèlresr Là,
Green, après avoir demandé ses compagnons s';is
étaient satisfaits du voyage, a opéré sa descente dans
les prairies situées près d'EIlez,elles et appartenant
M. l'avocat Vandeti Plas, de Gand.
Descendu quelques centaines de pieds du sol, le
célèbre aéronante a jeté sa corde, que les campa
gnards et les babilans de Renaix, accourus la ne
du ballon, se sont empressés de saisir. Quelques
minutes après, les voyageurs touchaient terre.
Conduits Renaix, où un souper fut improvisé, ils
restèrent dans celte ville jusqu'à minuit puis
revinrent Gand dans une diligence. Ils soularrivés
ici 5 heures du matin.
FRANCE. Paris, 7 Septemb7-e. Le président
est parti de Cacn 9 heures el demie du matin, il était
nuit lorsqu'il est arrivé Cherbourg.
causait ce rapprochement.
Il s'était enfin arrêté de frapper, étendant les mains
vers les arbres abattus, il dit d'une voix creuse et
saccadée:
Voilà les Vendéens... il faut que je les massacre
tous pour rencontrer celui qui a assassiné mon père. Mais
celui-là je ne peux pas l'atteindre, il s'est enfoncé dans
mon sein, il m'a pris au cœur, et pour le tuer, il faut
que je me tue moi-même!..
Puis, laissant tomber sa hache, il ajouta avec un accent
de douleur:
Oh! comme son étreinte me fait souffrir, brûler!..
De quel cercle de fer il presse ma poitrine et me brise le
front!., quel nuage de feu il répand sur ma vue!..
Tout-à-coup, épuisé, anéanti, il jeta quelques regards
troublés autour de lui; un long frémissement parcourut
tout son corps; il s'affaissa au pied d'un arbre et enfonça
sa tète dans ses mains.
Une prostration profonde, une sombre rêverie, avaient
succédé son furieux délire. Au bout d'un instant, il fit
entendre quelques mois entrecoupés, et prononça ensuite
ces deux vers d'Ossian
Quand le jour m'érlairail j\ii vu mourir mou père..*
Depuis, l'ombre étemelle a fermé ma paupière!
Et il retomba dans un morne silence.
Delphine et Yvon, immobiles quelques pas de lui, le
regardaient avec une douleur muette. Cependant^ Del
phine, le voyant alors revenu son état de calme
taciturne, fit signe Yvon de s'éloigner, et s'approcha
seule de lui.
Elle demeura là, ses côtés, sans espoirqu'il l'aperçut.
[La suitt au prochain Af°.)