I¥° 1,018. ÎO Année. Jeudi, 6 Février 1851. JOURNAL D YPHES ET DE LARItOMHSSEMENT. Vires acquint eundo. INTÉRIEUR. LiS OŒRVEN. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c.—Provinces, 4 francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, S Février. Nous avons reproduit, ainsi que tous les journaux libéraux, une partie du mandement de l'archevêque de Paris, condamnant l'immix tion du clergé dans les débals politiques qui agitent les pays libres. Les feuilles cléricales n'ont eu garde de s'occuper de cette œuvre. Elles fout semblant de ne pas vouloir lui don ner l'attention que ce mandement mérite tous égards, tant par le caractère et l'érudition de celui qui l'a signé, que par les principes qu'il tâche de prescrire au clergé dans sa conduite tenir dans les sociétés modernes. Mais si Monseigneur Sibour a eu raison de condamner l'immixlion du clergé en matière politique en France, combien, plusjuste litre, ne condamnerait-il pas la tactique des hauts prélats Belges. En France, encore, l'église est une institution quasi-politique et subordonnée l'État. Mais en Belgique, où le clergé a toute la liberté de ses allures, il ne peut pas donner pour prétexte spécieux ses intrigues, le désir de conquérir son indépendance. Elle lui est garantie par le pacte fondamental. Sa liberté n'a été menacée par aucun parti. Si en Belgique, le prêtre prend une pari active et ardente aux luttes politiques, c'est donc pour absorber la liberté de l'état et le subordonner celui de l'église; en d'aulres termes, c'e»t le spirituel qui, dans le sens de t'ullramoulauisrae, veut dominer le domaine temporel. Si, en France, où le clergé fait pallie inté grante de l'état, le prêtre aspirait une liberté pleine et entière, et voulait jouir d'une protec tion plus efficace pour les actes de son minis tère on pourrait comprendre, en ce sens, une intervention aelive dans le domaine poli tique. Mais, en Belgique, où la plus complète indépendance lui est assurée celte situation n'est plus satisfaisante. Par des intrigués, par des personnes interposées, c'est la domina tion qu'il faut au clergé et un retour déguisé aux principes de certains papes qui, par leur ambilion et leur superbe, ont souvent mis les pays catholiques en combustion. On a d'autanO plus lieu d être étonné des singulières prétentions des hauts prélats belges, que tous leurs désirs ont été pleinement salis- faits et qu'au début de la révolution, l'arche- la cavalcade. (sdite.) Dans ce moment, deux cavaliers arrivaient au galop. Voilà des importuns, dit Ange... Celui que nous attendons n'est pas là. Les deux femmes, après avoir jelé un regard rapide sur les deux cavaliers, partirent comme nn seul trait, et le page les accompagna d'une égale vitesse. Les deux seigneurs allongèrent le galop pour les suivre, et les cinq chevaux, animés par leurs maîtres, coururent ainsi pen dant quelques minutes, fond de train, sans pouvoir ni distancer ni s'atteindre. C est le duc, dit Jeanne îl faut arrêter ou ralentir. Ange mit son cheval an pas, salua le duc dte Clarcnce et le lord de Wenlock, en leur disant Y ous avez fait peur deux pauvres tourterelles, Mcsseigneurs. La comtesse et la marquise furept immédiatement la hauteur du prince et de son compagnon. vêque de Maliness'exprimant au nom du clergé, était loin d'espérer, ce qu'il a obtenu. Mais encore, en celle occasion comme dans d'autres soi-disant transactions, l'é|>iscopa( comptait bien conserver ses conquêtes et em piéter sur les droits d'autrui C'est l'explication des luttes politiques qui ont eu lieu depuis 1830. Par arrêté royal du 30 Janvier, sont nommés membres et suppléants des membres des con seils de milice, pour la levée de 1831, dans l'arrondissement administratif d'Ypres Président, le sieur baron Vandersliche'e de Maubus, membre du conseil de la proviuce, Ypres. Suppléant, le sieur Merghelynck Ernest, membre du conseil de la province, Ypres. Membre, le sieur Iweins-Fonleyne Henri, membre de l'administration communale, Ypres. Suppléant, le sieirr Demade, Jean-François, membre de l'administration communale de Comines. Un arrêté royal, en date du 30 Janvier 1S51, nomme le sieur De Cae Henri, échevin de la commune d'Alveringhem ^arrondissement de Fumes, en remplacement du Sr Vanderheyden, décédé. VIILE D'YPRES. conseil communal. Séance publique fixée au Jeudi, G Février i85i, neuf heure* du matin. ordre du jour i° Communication de pièces. 1° •Statuer sur les réclamations formées contre l'étal d'indemnité payer par les familles aisées qui n'ont point dans leur sein des personnes en activité de service dans la Garde civique. 3° Revoir la résolution concernant la vente de terrains créés par suite de la construction d'une voûte sur l'Ypertée. 4° Terminer la discussiondu règlement organique du Mont-de-piélé. 5° Aviser sur une délibération des Hospices ten dant ester en justice pour poursuivre la délivrance du legs fait par feu l'avocat DeSouter. 6"^ Emettre un avis sur le projet de cahier des charges, pour la location de quelques biens ruraux appartenant aux Hospices. 7° Idem sur la demaudedu Bureau de bienfaisance, tendant être aulotisé recevoir le prix de rachat partiel d'une fondation créée parla famille Du Buus. 8° Idem sur unedemandedefaditeadmiuistration pour le défrichement cl'uue partie de bois sise en la commune de Reniughe. g" Délibérer sur la demande du conseil communal de Neuve-Eglise, pour la création de foires au bétail. i.o° Aviser sur la demande de radiation d'une inscription hypothécaire prîseau profit des Hospices. 11° Approuver, s'il y a lieu, l'adjudication de la fourniture du pain pour la Salle syphilitique. Le Roi est revenu de sa terre d'Ardenne hier, six heures du soir. S. M. aussitôt après «on arrivée la station du midi, s'est rendue au château de Laeken. Voici un trait qui prouve une fois de plus que notre pauvre humanité n'est pas aussi mauvaise que certains pessimistes veulent bien le dire. Feue mademoiselle Dulrieu, propriétaire Cuesmes, avait institué son légataire universel, le bourgmestre de celle commune, M. Aug. Car- lier, son neveu. Getle disposition testamentaire avait été légitimée par vingt-cinq années de soins affectueux dont celle dame, toujours souffrante, avait été l'objet de la part de son neveu, et de sa digne-épouse. Mais ne voulant pas profiler delà reconnaissance de salante au détriment de ses nombreux parents, M. le bourgmestre vient de les réunir lous, afin de partager avec eux, la riche succession qui lui est dévolue! Houneur M. Cartier! Uuisse-l-il trouver de nombreux imitateurs. On lit dans le Messager Nous savons de bonne part que jusqu'à pré sent rien n'est décidé en ce qui concerne l'é^i- blissement d'un comptoir de la banque nationale Gand. La banque est parfaitement libre d'organiser le comptoir comme elle le jugera convenable; le gouvernement n'a pas intervenir en celte matière, si ce n'est pour désigner les comptoirs auxquels des comités descompte doivent être attachés défaut par la banque de prendre l iniliative cet égard et pour approuver les règlements des comptoirs. Les sections ont examiné le projet de loi allouant un crédit de 73,000 fr. au département de l'intérieur, pour couvrir les frais de partici pation des iuduslriels belges l'exposition uni verselle de Londres. Elles ont composé la sectiou Le duc se découvrit avec une courtoisie gracieuse, salua les deux dames, et leur reprocha leur frayeur subite en termes des plus galants Vous nous prenez sans doute pour des Sarrazins ou des ravisseurs et, voyez combien la peur est trom peuse, c'était vous qui nous dérobiez le bonheur de vous voî'r. Nous voulions épargner Votre Honneur la peine de nous tenir compagnie, répondit Jeanne en re gardant son amie en dessous. Fausse modestie itliiady nous nous plaindrons au marquis de Courteuay de la guerre que vous nous faites. Disant cela, le prince passa du côté de Jeanne, et lui tint quelques propos de politesse vulgaire. Ange le re gardait avec envie, et maudissait la fâcheuse rencontre qui lui arrachait si brusquement le petit bonheur qu'il caressait. Le lord Wenlock prit la place du prince auprès de Mïirgaret, et lui dit Comment n'est-il pas avec vous quelle occasion précieuse Margaret rougit mais son cœur avait encore besoin de s'épancher. i En effet, dit-elle, c'était ici sa place. Mais vous, Milord, vous qui vivez avec lui, n'imaginez-vous point ce qui a pu le retenir Nullement, Mademoiselle icar lui supposer de l'indifférence serait... Une caloin- I nie, interrompit-elle vivement. Aussi ne la cominct- trai-jc pas. Je tiens trop, reprit-il d'un ton léger, mériter vos bonnes grâces pour me permettre de pareilles insinuations lors même que je les pourrais croire fon dées. L'amitié ne doit pas être moins aveugle que l'amour. Ces mots, prononcés sans affectation, jetèrent un moment de trouble dans lame de Margaret mais la noble fille, reprenant bientôt la sérénité qu'inspire la confiance, ajouta Ainsi, vous ne vous expliquez pas plus que moi son absence Non, Madame... moins que... Au même moment, le duc de Claremont s'étant rap proché de Margaret, le lord Wenlock lui céda la place et rejoignit la marquise de Courteuay. Le duc passant alors côté de Jeanne, il l'obligea, eu entamant la conversation avec elle, ralentir, comme lui, l'allure de son cheval. Ange fit le même mouvement, ar rçs,pect pour le prince, qui se trouva ainsi seul uprès de la comtesse étonnée.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1