Faits divers.
même avoir découvert des traces de relations, des
rebelles avec le banal et le bon Jellachich. L'Autriche
commence devenir ambitieuse et songer ides
conquêtes. On craint toujours que Scutari, ville
principale de l'Albanie, ne soit déclarée port franc,
et ne fasse Trieste une dangereuse concurrence
pour le commerce anglais. Le projet annoncé depuis
longtemps est près de se réaliser, une compagnie
anglaise a offert de construire une grande route
militaire d'Andiinople Scutari par la Roumélie,
la Macédoine et l'Albanie, et de la livrer au gouver
nement pour des fins stratégiques, en se réservant,
en revanche, d'en profiter pour le commerce.
Enfin, la Porte demande une indemnité de près
d'un million de piastres pour les frais de l'interne
ment des réfugiés. La bonne intelligence entre
l'Autriche et la France a été troublée aussi par les
protestations contre l'entrée de toute lAuiiiche
dans la confédération, et M. de la Tour n'a pas
manqué d'informer l'Elysée des distinctions, égales
celles qui sont dues un roi, accordées par l'empe
reur au comte de Chambord, Venise. Les mauvai
ses dispositions l'égard de l'Angleterre durent
toujours, et se sont même accrues de ce que le ca
binet de Vienne avait espéré vainement la chute de
lord Palmerslon.
ITALIE. Venise, 9 Avril. La cour légiti
miste de Vénise, nourrit toujours, ce qu'il pararty
l'espoir de rentrer en Fiance eu i85î. Des hommes
éininents de ce parti, voyagent de temps en temps
de Paris Vénise, et de Vénise Paris. Lès deux
fractions légitimistes s'efforcent, chacune de son
côté, de faire adopter leurs vues par le comte de
Chambord, qui se montre aussi bien disposé pour
l'une que pour l'autre. Cependant, c'est la fraction
libérale, Berryer en tète, qui est en faveur. Les légi
timistes de Vénise parlent avec aigreur et hostilité
.du président Bonaparte. Le duc de Raguse s'occupe
beaucoup, littérairement, des intérêts du duc de
B01 deaux. La présence des princes français et espa -
gnols Venise, est un bienfait pour cette ville, car
ils tont une dépense considérable. Pendant le séjour
de l'empereur, les Français se sont distingués par
leur empressement lu saluerde leurs acclamations.
Un jeune poète français, M. Autran l'auteur de
la Ville cTKschyle^ tragédie qui a partagé le grand
p> ix de 10,000 fr. avec la Gabrielle de M. Emile
Augiur, vient de devenir subitement millionnaire.
Un de ses parents lui laisse un héritage de 1,600,000
fr. M. Autran était aux appointements de 1,200 fr.,
sous-bibliothécaire de Marseille, sa ville natale.
Ou rapporte un fait qui n'est pas sans exemple et
qui a eu lieu avant-hier au soir huit heures au
moment de l'oragequiaéelalésur Paris. Un individu,
surpris par la pluie torrentielle derrière la hutte
Montmartre, s'abrita contre la porte d'une maison
isolée donnant du côté de la plaine de Saint-Denis.
A chaque instant, d'immenses et lumineux éclairs
embrasaient tout l'horizon et laissaient notre hom
me tout ébloui. Tout coup il poussa un cri déchi
rant, bientôt suivi de nouveaux cris, par lesquels il
réclamait du secours. Quand les personnes de la
maison et des environs accourut eut lui, elles le
virent plongé dans un égarement qui était presque
de la folie il avait perdu la vue par suite d'une
atteinte électrique.
Il a éléaussitôl conduit chezloi, rue des Dames,
Batignolles. Le docteur, qui a été immédiatement
appelé lui donner des soins, déclara, après un ex
amen attentif, que, dans sa pensée, la vue n'était
regardé la bataille, il contempla d'un œil féroce le mas
sacre qu'il avait ordonné. Ne pouvant se lasser de ce
spectacle horrible, il fit poser ses tentes sur ce même
terrain, et voulut voir le prince de Galles qui avait été
fait prisonnier l'attaque des barrières.
Le jeune prince parut devant son ennemi sans se trou-
k'er- Qu'es-tu venu faire dans ce royaume demanda
le vainqueur d une voix courroucée. Je suis venu
défendre la couronne de mon père, et mon propre héri
tage répondit le prince avec une intrépide ingénuité*
A ces mots, le cruel Edouard, hors de lui, leva sa main
arinee 1 u gantelet de fer, et frappa le généreux enfant
au visage.,, es ducs de Clarci ce et de Glocester le pous-
seren uirs e a tente, et le tuèrent lâchement coups
d epeesous les yeux de sa mère agenouillée et suppliante.
Le sang du dernier Lancaatre ne fil qu'irriter l'ardeur
sanguinaire d Edouard. Au mépris du privilège sacré des
églises, .1 voulut entrer I epée haute dans celle de Tcwks-
bury, et s y rendit avec ses principaux officiers et une
compagnie de ses gardes.
Lorsque cette troupe armée eut franchi le péristyle du
temple, comme elle s apprêtait en enfoncer les portes
ces portes s ouvrirent deux battants, et sur le seuil
pas complètement perdue et cette prévision s'est,
en effet, réalisée,car quelques heures après,le malade
plein de joie, s'apperçut que la cécité s'effaçait peu
peu, sous l'influence du traitement habile auquel
il avait été promplement soumis. Une personne qui
a assisté b ce traitement affirme qu'il a consisté tout
simplement dans l'application de compresses d'eau
fraîche dans laquelle on avait délayé de la .coupe
rose.
L'armée belge comprend en ce moment 9 lieute
nants-généraux, a 1 généraux-majors et 4ocolonels.
Le plus ancien parmi les officiers généraux est le
général Goblet, le plus jeune le général-major
Ducorron. Le plus ancien colonel est le colonel
Bosch, et le moins ancien le colonel Gauchin, de"
l'infanterie. L'armée coufpie en tout, indépendam
ment des officiers-généraux et des colonels, ia4
officiers de sanlé de tous grades, 3i pharmaciens,
28 vétérinaires et 20 employés attachés au service
des hôpitaux, i3i intendants, quartiers-maîtres,
officiers-payeurs, administrateurs d'habillement et
directeurs de boulangeries, 40 officiers d'état-rnajor,
4-3 élèves sous-lieutenants l'école militaire, 56
officiers de l'étal-major des places, 1,227 officiers
d'infanterie jusqu'au grade de lieutenant-colonel
inclusivement et dont 58 la section de réserve,
282 officiers de cavalerie, 225 d'artillerie, g4 du
génie, 8 officiers du train et 43 de gendarmerie.
Traduction de la caricature du Charivari.
M. Odillon Barrot est étendu sur sou lit, en proie
a2ix soins vigilants d'une garde-malade en lunettes,
en tartan, et qui parle du nez comme toutes ses
pareilles. Le pauvre homme a une figure jaune qui
tranche tristement sur la blancheur mate de ses
draps, de son oreiller et de son bonnet de coton.
Arrive un docteur avec.l'habit noir, la cravate
blanche, le chapeau mi tromblon et la figure plâ
trée qui 11'appartiennent qu'à cette institution
Eh bien, comment va le malade?
Hélas! mon cher monsieur, il vient d'avoir
une nouvelle crise, il n'y a qu'un instant... il a en
core formé un nouveau ministère... il ne fait que ça
le pauvre homme...
M. Purgon, voyant que M. Odilon-Barrot dort,
demande une plume et écrit
Le malade prendra chaque matin une forte dose
de résignation.
Un navire en chemin de fer. On lit daus le
Courrier de New - York
Un petit navire a été transporté, par suite d'ar
rangements pris cet effet, de Cleveland Cincin
nati, par la voie ferrée, et remis l'eau dans cette
dernière ville, aux acclamations de la foule et au
milieu d'un feu d'artillerie de réjouissances. Le
navire a pris ainsi possession des eaux de l'Ohio, le
lendemain du jour où il flottait encore sur les va
gues du lac Erié. Il n'est pas étonnant que les
embarcations commencent circuler sur terre,
lorsque déjà, dans la guerre du Mexique, nous avons
vu des wagons employés comme des bateaux pour
raverser les fleuves.
On a beaucoup parlé d'une graine qui croit b la
Nouvelle-Grenade et dont les naturels fout grand
usage pour guérir la morsure des serpents et les
fièvres intermittentes. Grâce aux envois importants
d'un voyageur français,M. Juillard jeune, M. Dumas
a pu faire des expériences en grand, sur des quan
tités de celte graine, qui est le cédron. L'habile
chimiste a pu l'analyser, en connaître les éléments
et ladisposerbdeveuir préparation pharmaceutique.
apparut, escorté des deux moines, un prêtre le bras levé
cl une hostie la maindéfendant ainsi I hospitalité divine.
Sire dit le comle, vous songerez, au moment de
commettre un sacrilège, que Warwick et Henri VI ont
respecté les saints asiles où votre royale épouse et deux
mille de vos partisans avaient cherché leur salut. Ministre
du Dieu qui punit tous les crimes, je voussomme d'oublier
ici vos haines, et de respecter le malheur de ceux que
vous avez vaincus.
Edouard voulut répondre, le regard ferme et sévère du
comte l'intimida. Il fit mine de vouloir forcer le passage,
mais l'image du Christ venait de réveiller ses terreurs
religieuses. Il s'arrêta et regagna son camp sans avoir osé
profaner le sanctuaire. Le duc de Glocester employa
vainement toute la nuit faire comprendre son frère
que la pusillanimité qu'il avait inoutrée pouvait être
fatale au trône; que le duc de Sommerset, s'il parvenait
s'échapper de l'église de Tcwksbury, ne manquerait pas
de soulever de nouveau le parti lancastricn; que les chefs
réfugiés dans ce saint asile étaient les plus influents de la
Rose rouge, et qu'il était puéril d'obéir la voix d'un
misérable prêtre; Edouard, dominé par ses superstitions,
résista pendant deux jours aux sollicitations de ses frères,
Il vous est arrivé sans doute d'en tfndre parfois
raconter quelqu'un de vos amis comment il avait
eu le pressentiment d'événements heureux ou mal
heureux. Vous avez poliment écouté l'histoire, et,
au fond de votre âme, vous vous êtes demandé si de
pareilles croyances pouvaient sérieusement être
admises. On classe ces sortes d'aventures au nombre
de celles dont parle complaîsamment le crédule
Tite Live, et on demeure dans son septicisme. Voici
un fait dont nous garantissons la complète exacti
tude, tout récemment arrivé Lille, un habitant
de la ville. M. A... possède dans la ville de B...,
unamiavec lequel il est assez intimement lié. Il n'y
a pas un mois, il l'avait vu plein de santé et de vie.
L'une des dernières nuits, M. A... est en proie
un cauchemar, et dans son rêve il reçoit de B... une
lettre et une valise noire. La lettre lui annonçait la
inort de son ami, dont lecorpsenfermédansla valise,
devait être veillé par lui, A..., jusqu'au moment de
l'inhumation.
M. A... se reveille, l'esprit frappé de son rêve, il
discute sa frayeur; ce n'est qu'un songe, dit-il, et il
chercheà se rendormir. Le lendemain, il racontait
sa femme et b plusieurs de ses amis son terrible
cauchemar. On cherche b lui enlever ce qui pouvait
être demeuré dans son esprit de noires idées. La
journée s'écoule. Le lendemain le facteur apporte
une lettre fermée d'un cachet noir et portant le
timbre de B... C.'étajt la nouvelle de la mort de son
ami. Il est facile de comprendre l'effet que pro
duisit sur M. A... la réalisation si inopinée de son
rêve.
Le président de la république vient de donner
des ordres pour faire rechercher la famille de
Cugnot, ingénieur français, qui le premier construi
sit une locomotive en 1770 et inventa ainsi l'appli
cation principale de la vapeur comme force motrice.
Cugnot est mort pauvre, en i8o4, et ignoré de ses
contemporains, et le président veut honorer et ré
compenser son génie dans la personne de ses descen
dants.
La reine Marie-Améliequittera l'Angleterre
après les lêtes de Pâques. S. M. est attendue au
château deLaeken pour la fin du mois, probablement
le 28.
On travaille avec la plus grande activité aux
travaux entrepris dans l'antique chapelle S"-Barbe,
en l'église de N.-D. de Laeken, où est inhumée la
reine. Ils seront achevés daus une quiuzaine de
jours.
Un ouvrier travaillant la fabrique de M. Heuge-
baert, au faubourg de la porte d'Anvers b Bruxelles,
abasourdi par le chaut continuel d'un coq, donna
celui-ci, pour s'en débarrasser, un coup de pied.
Le coq furieux, se releva bientôt, et donna dans
la jambe de l'ouvrier un violent coup d'éperon.
La blessure est tellement grave qu'on a dû transpor
ter l'ouvrier en vigilante son domicile.
Dixhcde. Marché aux grains du 21 Avril 1831.
soiite
NOMBRE
prix
de gu11xs.
d'hectolitres
PAR HECTOLITRE.
TR. C.
PR. C.
13 23
16 00
9 00
10 00
Orge d'hiver
n
8 62
10 35
4 49
9 52
11 50
12 50
8 00
9 00
mais son intinct de férocité prenant le dessus, il ordonna
enfin au duc de Clarence d'entrer de vive force dans
l'église.
Cette fois ce fut en vain que les deux pauvres pères
s'interposèrent entre les victimes et leurs bourreaux
l'ordre barbare, du roi fut ponctuellement exécuté, et, le
7 mai, en présence de l'année victorieuse rangée en ordre
de bataille, devant la veine Marguerite et les deux dames
prisonnières, les exécuteurs d'York, abattirent les têtes
du duc de Sommerset, du lord de Saint-John et de quinze
nobles cavaliers.
Henri de Kervcn et Ange de Lamorgc avaient été con
damnés mort sans jugement, comme leurs malheureux
chefs, mais le duc de Clarence, qui l'usurpateur devait
la couronne, implora et obtint un sursis leur exécution.
Le 22 du mois de mai, veille de l'Ascension, l'armée
d'Edouard fit halte devant les portes de Londres. Le triom
phateur traînait sa suite la reine détrônée et ses
malheureux amis.
{La suite au procltain .Y*.)