JOMXAL D'YP.'IES ET DE LWUROVDISSEMEYT. Jeudi, I" Mai 1851. QTÉB1EIB. I N° 1,042 11* Année Vires acquirit eundu. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. —Provinces, 4 Trancs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Vprf», 30 Avril. Le Progrès aura accompli aujourd'hui une carrière de deux lustres révolus. Défenseur des principes libéraui-conslilulionnelsil a prèlé son concours dans la mesure de ses forces l'avènemenl du libéralisme aux affaires el a aidé ainsi faire traverser la Belgique une période qui, sous d'autres gouvernants, serait certai nement devenue une époque de ruines el de misères. Créé pour lutter contre les empiétements du clergé sur le domaine temporel et dans le but de combattre l'intolérance et la domination de ce parti clérical qui avait su escamoter lev bé néfices de la révolution de 1830, le Progrès. au lieu de trouver un motif de quiétude dans les victoires de 1847 et 18 48, y puise une nouvelle énergie pour tâcher Je propager de plus en p!us les principes du libéralisme Jus qu'ici ce sont les idées politiques qui. sainement appliquéesont le mieux allié 1 ordre la liberté. Si notre siècle aspire la liberté, si les populations s'insurgent au cri de ce nom magi que, l'ordre est aussi un élément essentiel de toute société, et s'il impressionne moins puis samment les peuple*, son absence est toujours une cause de ruine et de misère. Si nous combat Ions l'influence politique du clergé, il ne faut pas se faire illusion, c est que c'est I âme du parti clérical. Eu dehors de la hiérarchie ecclésiastique, il y a des individualités dont on accepte les services, des électeurs qu on sait faire voter par bonté, par esprit religieux mal entendu, par cupidité, mais la cheville ouvrière, c'est le haut clergé. En dehors de 1 État el peu satisfait d'avoir conquis sa pleine el entière liberté, il veut asservit le domaine temporel. S'il pouvait y réussir, les beaux rêves des Papes les plus arrogants et les plus ambi tieux seraient accomplis, rien ne servirait de nier et de crier aux chimères, c'est le but de nos hauts prélats el aucun moyen ne leur coûtera pour imposer leur joug aux populations belges. Les élections de 1847 avaient fait tomber le parti clérical en minorité et le cataclysme de 1848 l'avait fait rentrer sous terre. Mais t'horison politique s'est rasséréné et, avec le courage, il a de nouveau démasqué toutes ses exigences. Dans noire localité, il avait un organe rédigé par des prêtres aidés de quelques laïques, jésuites de robe comte Mais il fallait une autre feuille destinée rendre un autre genre de service. Ces ministres des autels, ces honnêtes gens qui n'ont que les mots de morale el de religion la bouche, ne refusent pas de recou rir la diffamation, la calomnie quand elles peuvent leur être utile démolir un adversaire politique. Au lieu d lin ennemi, nous en rencon trons deux, mais cela n'est pour nous qu un motif d'être plus vigilant et plus ardent la lutte. Loin donc de reculer devant nos adver saires. nous porterons, comme toujours, haut el ferme, la bannière du libéralisme, de ce libé- halisme sage et progressif répudiant aussi bien l'abrutissement du despotisme que les orgies du socialisme démagogique In mvdio virlus, a dit un ancien el nous défendons les principes libéraux parce que ce sont ceux qui sont le plus facilement el le plus sympalhiqiiemenl appli cables la constitution de la société actuelle. Si le parti cléricalpar peur et par lâcheté, s'est effacé en 18 48, nous n'avons pas, comme tant d'aulrés, été dupes de celte manœuvre. La suite a prouvé que nous avions pressenti juste. Jamais l'opinion catholique n'a été plus furi bonde, plus échevelée quft depuis quelques mois. Ses journaux transsudent le fiel, el leur polémique n'a jamais été aussi brûlante. Ce parti qui se dit composé d honnêtes gens, a des organes qu'on dirait rédigés par des bandits, des Sravi. Enfin l'on ne recule devant rien, et du temps de l'opposition libérale, jamais l'on n'a pu remar quer une pareille impudeur. INolre mission sera donc plus active que jamais. En présence il adversaires audacieux notre énergie sera d autant plus développée. En présence d ennemis rusés et astucieux, la fer meté dans la voie où nous sommes entrés sera un moyen efficace pour éclairer l'opinion publi que sur le but politique des individus qui, sous prétexte de morale et de religion ne songent qu'à asservir les populations, ne lèvent que richesses el domination, les ruines du moude idussent-ils les écraser! LUS [IHi KËRVËKI. (soirs.) le martyr. Les notables de la ville de Londres s'étaient rendus aux portes de leur cité pour complimenter le vainqueur, et donner plus d'éclat sa marche triomphale. Edouard était cheval, couvert d'une armure élince- lante, et le frunt ceint d'une couronne de lauriers; une housse en drap d'or retenue par des ganses glands d'argent, garnissait le poitrail el la croupe du cheval qui marchait fièrement sous son riche équipage. Les deux frères d'Èdouard étaient ses côtés. Georges, duc de Clarence, sa droite, Richard, duc de Gloccster, sagau- che. Ces deux princes avaient le casque en têtu, la visière levée et l'épée la main. A quelques pas, derrière les trois frères que précédaient les trompettes et le hérault de la Jarretière, venait un chariot découvert. Sur un banc en bois de chêne, dressé au milieu de ce chariot, la face tournée vers la ville,! Marguerite d'Anjou se montrait au peuple anglais, sans' daigner le regarder. La princesse de Galles, la comtesse de Rosières et la marquise de Courtenay, assises sur la paille où posaient les pieds de la reine, faisaient taire Si le Propagateur mettait un tanlinet moins sou catholicisme toute sauce, il ne risquerait pas des ânenes comme celles l'occasion de leurs propres souffrances en contemplant ce noble visage où tant de malheurs avaient laissé leurs traces. Le chevalier de Kerven et Ange do Laniorge étaient garrottés l'arrière-train du chariot qu'ils suivaient pied. Los doux prisonniers portaient tristement leurs regards sur la reine et sur ses compagnes, puis les rame naient sur eux-mêmes, chargés de pleurs que la fierté seule pouvait retenir. Cher frère, dit le page au che valier, je me sens mourir de fatigue; ne nous reposerons- nous donc pas un peu Courage, mon enfant, nous arriverons bientôt. Où nous inène-t-on le sais-tu A la vie éternelle, sans doute Oh mon Dieu que deviendra nia sœur Margaret Ne parle pas ainsi, mon-ami; lu ne voudrais pas faire pleurer un chevalier devant tous ces paysans; etquand je pense la mort qui le menace aussi, je n'ai plus de courage. Nos pauvres pères murmura le page. Tais-loi tais toi, te dis-je... Ils ont serré mes bras si fort, et ces chaînes sont si lourdes, que j'en suis tout meurtri Les infâmes, répondit Henri avec colère, n'avoir pas pitié d'un enfant. En achevant ces mots, le chevalier se rapprocha autant que possible du page, et, tendant ses deux poignets sons la lourde chaîne qui l'attachait au chariot, il la souleva se chargeant ainsi du fardeau qu'Ange ne pouvait plus laquelle il nous adresse fies félicitations:, nous lui ferons remarquer qu'il s'est trop pressé de nous adresser des compliments. Quand l'Etat qui représente la société entière et ni le parti libéral, ni le parti catholique en vertu du principe que la minorité doit se soumettre la majorité, organise son enseignement, c'est ren seignement donné au nom de la société entière. La liberté pour les individus, pour une frac tion des populations, pour une caste, consiste pouvoir enseigner côté de l'enseignement officiel. L'exécution de l'article de la Constitu tion qui veut un enseignement de l'Etat n'est rien de plus, ni rien de inoins. Le parti catho lique qui a tant crié au monopole quand il ne pouvait enseigner librement, aujourd'hui ne souffre plus la concurrence et lâche d'atteindre au mnuojiole de fait puisqu'il ne veut plus que l'enseignement de l Etat contrebalance ce lui du clergé. Mais, fervents apôtres de la liberté, il y a des pères de famille que vous invoquez toute occasion, qui ne veulent pas de voire enseignement, qui le jugent mauvais, anti-national. S il n'y avait plus que des insti tutions cléricales, où s'adresseraient-ils? La société est tenue de propager l'instruction et, ce point de vue, elle a des établissements qu'elle dirige: vou» clergé vous donnez un enseignement de parti, dans le but de rendre 1 homme docile votre influence politique. Si vous parveniez faire comprendre que ni I Élt^t, ni la province, ni la commune ne peuvent avoir des établissements d'instruction et nous faire concurrence, vous auriez le monopole de fait, cet horrible monopole cet affreux monopole quand vous n en jouissez pas, mais que vous trouveriez si doux d'exploiter votre profil ex clusif. VILLE O'IPRES. covseil ioniiivai. Séance publique du Jeudi, a 4 Acrtl i85i. Présents MM. le baron Vauderslichele de Maubus, bourgmestre, président; Alphonse Vanden l'eere- boom, Henri lweios-Fontey ne, éc lie vins Théodore Vanden Bogacrde, Charles Vaude Brouke, Boedl- Lucien, LegraveraudMartin Sniaeleu Edouard Cai'dinael, Ernest Merglieiynck, iioedl avocat,Louis Aniioot, conseille! s. M. le secrétaire donne lecture des procès-verbaux de la suite de la séance du samedi, iS Mars i85i et porter. Un archer, qui marchait près des prisonniers, voulut empêcher Henri de soulager le pauvre enfant; mais Jeanne lui jeta sa bourse, et le grossier soldat, par respect pour les doubles couronnes qu'elle contenait, se mit l'écart, et compta son or en souriant. Ange leva la tête, regarda la marquise avec une dou ceur louchante et lui dit Merci de cette voix tendre que nous lui connaissons, el que la douleur avait rendue plus faible, plus plaintive; ses yeux étaient Voilés son visage, pâli par h souffrance, était triste, mais toujours fier. Jeanne laissa tomber son front dans ses mains el y cacha ses larincs. C'est le chemin de la tour que nous prenons, Madame, dit la princesse de Galles avec frayeur. C'est là que prie et vit dans la douleur le roi votre père, ma fille. Puis elle ajouta plus bas Éc iutez, Anne, j'ai besoin de votre assistance; la barbarie de nos ennemis m'est tellement connue, que je prévois tous leurs projets: ils vont in'enfermer la tour côté de mon époux de mon seigneur et maître sans me permettre de le voir quoique huit années de malheurs nous aient séparés jusqu'à ce jour. Comme il convient, avant tout, d'obéir notre sang et au rang ou iu volonté de Dieu nous a pla cés, et que je regarde ce lâche Glocester comme le dernier de mes sujets, je ne peux ni ne veux m'abaisser lui rien demander; mais vous, An ie, ma fille, songez qu'il est du

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