V1.044 11' Année.
Jeudi. 8 Mal 1851.
JOlïtYlL DÏPltES ET BE L'AURO\BISSEME,\T.
Vires acquint eundo.
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c.Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
INTÉRIEUR.
ïpre». 7 Mat.
De nombreuses pétitions continuent être
envoyées la Chambre des représentants par
les autorités communales et les habitants de
notre arrondissement d'Ypres. Toutes ces
pétitions réclament lexéculion du chemin de
fer direct concédé île Courlrai vers notre ville
et s'opposent la modification du tracé par
ïtoulers, tracé appuyé par L Organe des Flan-
dr& et In Patrie de Brugesdont le Propaga
teur d'Y près reproduit avec tant de complai
sance les aiticles.
ISoiis apprenons, par les journaux, que les
pétitions suivantes ont déjà été déposées sur le
bureau de la Chambre et renvoyées la com
mission des pétitions Les pétitions des conseils
communaux de WervicqBrielenYValou,
Haringhe. Becelaere, Proven. Commines. Diclie-
busch, VVylseh.iete et Reninghelst, et des admi
nistrations communales d Y près, Poperinghe et
YVarnélon enfin trois pétitions des habitants
d Ypres et une des commerçants industriels et
agriculteurs de Haringhe et Beveren.
Les trois pétitions de* habitants d'Ypres sont,
nous assure-t-on. couvertes déplus de 1500 signa
tures et, nous ajouleions, desHgnatui es les plus
honorables, propriétaires, magistrats, indus
triels, commerçants, toutes les personnes enfin
qui prennent cœur les intérêts d'Ypres et de
son arrondissement s'empressent d'unir leurs
efforts ceux que, d'accord avec nos repré
sentants, foui et les autorités communales et la
Chambre de commerce.
Espérons qu'en présence d'une manifestation
aussi unanime, aus>i éclatante, le Propagateur
et la Commune s abstiendront désounais de
reproduire les articles des journaux ho-ti'es
notre cause; les auxiliaires que la presse dé
vouée aux intérêts de nos adversaires trouve
Ypres, eussent été très-dangereux pour nous,
on aurait pu croire Bruxelles, qu'à Ypres
lis ©liyMiî&s KiawiN.
le martyr.
(•DITS.)
Henri VI, demeuré seul, repassa dans sa mémoire et
dans son cœur les événements affreux que lui avait racon
tés la reine; n'ayant plus donner l'exemple du courage
et de la résignation, il put s'abandonner libreineul sa
douleur; et, tombant dans son fauteuil, il croisa les bras
sur son sein, baissa la tête et pleura; il était plongé depuis
quelque temps dans cette rêverie amère et désolée, lors
que levant la téle, il vit la muraille s'ouvrir lentement et
sans bruit. Un chevalier armé de toutes pièces entra
brusquement dans la cellule. Richard s'écria le roi,
étonné de celte apparition. Oui, c'est moi, Richard
d'Yorck, duc de Gloceslcr, frère du roi. El que me
voulez-vous sous ce harnais de guerre Pourquoi me
visiter en casque et en cuirasse, quand je suis eh robe de
laine et tète nue Pourquoi venir inoi par des chemins
détournés J'arrive de Tewksbury messire et n'ai
pas eu le loisir de me désarmer tant j'avais hâte de vous
voir. Je viens par cet escalier dérobé, afin que ma visite
soit ignorée. Me comprenez-vous? Je ne su.is pas habile
deviner les complots des méchants. Soit, aussi ne
suis-je pas venu faire de la doctrine et de la morale avec
vous. Ne vous déshonorez-vous pas une seconde fois,
en venant insulter la douleur d'un père qui peut vous
redemander son fils j'aj iug [0n jjjg avec celle épée,
comme Cliffrod tua mon frère Wakcfield. Si le lord
Clifford eut la barbarie de tuer votre jeune frère, ce ne
fut que pour veuger la mort de son père, décapité quel-
même, on n'était pas d'accord sur la question.
Heureusement que des dépulations el la belle
manifestation qui se produit dans l'arrondisse
ment détruiront l'effet fâcheux que inqualifia
ble conduite du Propagateur et de la Commune
eussent produit.
Du reste, dans un de nos prochains numéros,
nous traiterons la question du tracé. Nous
il espérons pas convaincre te Propagateur, ni la
Commune, cor l'esprit de parti arrivé son pa
roxysme, aveugle el rend stupide. mais nous
forcerons au moins ces feuilles s'expliquer,
faire amende honorable, demander pardon.
L'opinion publique indignée sera notre atliee
fidelel'intérêt d'Ypres. noire mobile.
Acte* officiels.
Administrations communales. Par arrêtés
royaux, en date du Mo avi il, sont nommés:
Buurgme.il ce de lacoininuiiede Warnêtoii,arron
dissement d'Ypres, le sieur Ricquier, en remplace
ment du sieur Beliague, dont la démission a été
accepiée
Eclievius de la même commune, le sieur
Boni meus, eu rem placement du sieur Boedt, dont
la démission a été accepiée; et le sieur Friinaul,
en remplacement du sieur de Coninck, qui a cessé
de faire partie du conseil communal, depuis l'érec-
tioudu hameau de Ploegsleert en commune distincte.
Nous reproduisons, litre de renseignement
et comme documentle projet d'une loi qui
consacrerait, en matière d'industrie, un système
nouveau de législation, qui pourrait avoir les
plus utiles conséquences.
Principes fondamentaux d'une bonne loi sur la
propriété industrielle.
Art. i"'. Toute industrie qui n'est pas exercée
dans le pays; toute machine, appareil, outil, usten
sile, ou objet quelconque non labriqué sur sou
territoire
Tout procédé, amalgame, alliage, toute combinai
sonapplication, composition, recelte, méthode ou
produit non exploités publiquement, quelle qu'eu
suit l'origine ou la provenance, sont susceptibles
ques jours avant, par ordre du vôtre. Les crimes d'autrui
ne justifient d'ailleurs jamais l"s nôtres, et quelles que
soient vos excuses, je ne puis voiren vousqu'un meurtrier
couvert de mon sang; retirez-vous. Je vous répète,
messire, que je ne suis pas venu subir vos reproches ni
recevoir vos louanges. Il n'y a ici qu'un roi et un grand
coupable, répondit Henri avec une imposante dignité ce
roi vous ordonne de lui parler comme un sujet uu de
sortir. Eli bien, Majesté, reprit le duc avec insolence,
connaissez-vous les noms des augustes prisonniers qu'a
déjà reçus celte cellule Je n'ai jamais cherché con
naître les crimes dont rougit l'Angleterre. Parmi tous
ces criminels... Lescriminelssonteeuxqui, pour servir
leur ambition, ont fait couler le sang de leurs maîtres sur
celte terre, et de leurs frères en Dieu. Parmi tous ces
criminels, reprit Richard d'une voix sardonique, il en est
un qui se nomma Edouard II; il était roi, comme tu l'as
été. Roi martyr. Qui gênait, reprit le duc d'un ton
farouche.
Un jour, peu près l'heure où nous sommes, diux
hommes montèrent par cet escalier; la porte que voilà
s'ouvrit... La mort du roi fut annoncée le leudemain par
les crieurs des rues.
Gloèesler s'arrêta, et couvrit sa victime d'un regard où
la joie se mêlait la cruauté la plus lâche; Henri avait
baissé la tète, il la releva avec calme, attacha ses yeux sur
l ceux de sou bourreau, et lui dit avec le courage sublime
des premiers chrétiens Eh bien qu'attendez-vous?
C'est assez du fils; il me répugne de frapper encore le
père. La bague que voici renferme un poison qui te lais
sera le temps de remplir tous les devoirs religieux, etsans
souffrance l'endormira dans la mort... Tiens, dépêchons.
d'êire brevetés en faveur de celui qui le demandera
le premier en s'engageanl les metireen exploita
tion, an pins tard, un an après que l'administration
lui aura fait notifier l'existence de leur mise en
œuvre l'étranger.
Art. a. Ne sont pas susceptibles d'être brevetés
les éléments simples de la nature, les principes
généraux des sciences, et les matières pi entières
brutes; mais seulement les appareils, machines,
outils, procédés pour en tirer des résultats, des
effets uu des produits non encore obtenus dans le
pays.
Art. 3. Les brevets sont assimilés aux autres
titres de propriété; ils ont droit la même protec
tion, el sont soumis L'impôt, l'expropriation
pour cause d'utilité publique et aux lois et règle
ments de police.
Art. 4. Aucune demande de brevet ne sera
ouverte et publiée avant le sixième mois du dépôt,
moins que le demandeur ti'expiime le désir
qu'elle soit publiée immédiatement.
Aucun brevet ne sera délivré par le Ministre que
six mois après avoir été ouvert et publié dans un
bulletin officiel spécial aux frais du demandeur et
après retrait de toute opposition.
Art. 5. L'opposition la délivrance d'un brevet,
pour être valable, ne peut émaner que d'une per
sonne même de prouver qu'elle pratiquait publi
quement l'industrie ou fabriquait la chose en
question, antérieurement au premier dépôt de la
demande.
Pendant les six mois de secret, le demandeur peut
seul déposer des perfectionnements sa découverte
son dernier dépôt sera seul publié.
Art. 6. Il sera payé pour chaque brevet une taxe
annuelle progressive d'après l'échelle io, ao, 3o
trancs, en augmentant la taxe de io francs parauuée
jusqu'à renonciation du titulaire.
Art. 7. La recherche de l'origine ou de la pater
nité des inventions est interdiledevunt les tribunaux,
en présence d'un brevet régulièrement délivré aux
termes de l'art. 4.
Art. M. Tous les titulaires sont tenus d'apposer
leur uotn sui »i du mot breveté sur tes produits qu'ils
livrent au commerce.
Art. 9. Dans aucun cas, ceux qui exploitaient,
antérieurement la demande d'un brevet une
Le roi repoussa déda'gneusemenl la main du meurtrier,
et lui dit en se levant Mon corps vous appartient,
faites-en ce que vous voudrez, mais je ne veux pas rendre
111011 âme chargée d'un crime. Si vous avez besoin de ma
vie, prenez-la, vous seul en répondrez devant Dieu t
Quant mes devoirs de piété, soyez sans scrupule: depuis
que je suis entre vo9 mains, je me liens prêt mourir,
el, s'il me reste quelque* impuretés, mon sang versé par
vous les lavera. C'est ton dernier mot, dit le duc, en
prenant sun poignard. Oui. Meurs donc
Et il le frappa entre le cou et le sein gauche. La robe
blanche du roi fut inondée de sang il poussa un 90upir,
tressaillit sur ses jambes, et chancela en trébuchant jusi
qu'au meuble uù reposait la couronne du Christ; là il
tomba genoux, mit une main sur sa blessure, prit \d
couronne de l'autre, et, la posant sur son front, il dit
d'une voix éteinte: Achève, mon (ils.
Le lâche Gloceslcr, étonné de tant de grandeur d'âme,
effrayé de son crime, épouvanté par le symbole divin qui
couvrait la tète de sa victime, recula d'abord vers la porte
pour s'enfuir; unis, rappelé par 'a nécessité d en finir; il
se jeta de nouveau sur le roi, l'œil égaré, le visage hideux
et bouleversé, leva le bras, frappa un second coup, et se
pencha sur les lèvres du mourant, pour entendre son
dernier soupir el ces derniers mots Pardonnez-lui,
mon Dieu 1
Alors il tourna et retourna le cadavre pour s'assurer
de son insensibilité, replaça la couronne d'épines sur le
meuble, laissa son poignard dans le sang, et regagna
l'escalier, qu'il dcsccndità petit bruit, après avoir refermé
la porte secrète.
{La suite au prochain tf'.)